— Qu'arrive-t-il à ceux qui n'ont pas reçu leur fiancée ? poursuit Oscar.

— Soit ils attendent le prochain cycle de reproduction, soit ils décident de mourir.

— Mais c'est horrible ! s'indigne Oscar. Eux peuvent survivre si ils le souhaitent, mais pas vous ?

Oraa hausse les épaules.

— C'est comme ça.

— Et ils ne font rien pour vous aider, vous empêcher de mourir ? Vous envoyer vers un autre type ?

— Nous n'avons qu'un seul élu. Mais les mâles, eux, ont droit à une chance supplémentaire. Une seule. Pour que l'espèce prospère. Tu vois, nous ne nous plaisons pas tous entre nous. Nous possédons des personnalités et morphologies différentes, comme vous.

— Je vois. Et si la seconde n'est pas bonne ?

— Ils meurent, répond simplement Oraa.

— Et si vos élus ne vous plaisent pas, vous...

— Nous sommes obligées de faire avec.

Oscar n'en revient pas. Même chez les extraterrestres, l'égalité entre les sexes n'existait pas ! Et ils se disaient plus évolués ?
Il faut croire que dans ce domaine là, l'homme avait encore le dessus chez eux.

— Il n'y a jamais eu révolte ? Qui a décidé de ces putains de règles ?

Oraa entoure la taille d'Oscar, la joue contre son torse.

— Dans notre Galaxie, nous sommes conditionnées. J'ignore qui les a créées, ces lois. Elles sont là depuis la nuit des temps...

Oscar ne répond rien de plus et laisse ses méninges réfléchir à la question. L'espèce d'Oraa n'était certainement pas la seule dans l'Univers, et son monde était déjà bien mystérieux. Combien de temps vivaient ses semblables ? Que savaient-ils ? Où allaient les petites filles une fois nées ? Les garçons ? Les familles ? Il se promet d'y penser et de lui demander tout ça.

— Oscar ?

— Mmh ?

— Ça veut dire quoi, «putain» ?