— Mais nan... vrai ? Tout ce temps ?

Ils acquièscent.

— Nos valises sont prêtes, nous avons un vol à 11h30, nous partons dans quelques minutes, l'informe son père.

— Excuse-nous mon chéri, fait la mère d'Oscar. C'est un peu précipité comme départ, mais...

— Je saurai me débrouiller, affirme Oscar avec conviction, trop content d'avoir la maison pour lui tout seul. À lui la tranquilité et les jeux vidéos !

— Nous pouvons te faire confiance, fiston ? s'assure son père.

Oscar opine du chef vigoureusement, quand soudain...

BAOUM !!!

Silence de mort dans la maison.

— Qu'est-ce que c'était ? s'inquiète la mère d'Oscar en se redressant.

«Putain, la fille !»

Oscar invente d'urgence une excuse à peu près potable pour dissuader ses parents de monter vérifier ce qui n'allait pas là-haut.
Son regard perdu croise celui de son père, qui fronce les sourcils.

— Ça venait de ta chambre, Oscar, fait-il remarquer, perplexe.

— Oui, oui, c'est, euh... ma guitare qui a dû tomber de son trépier, j'irai arranger ça plus tard. Ne vous embêtez pas avec cette futilité, vous allez rater votre avion, sinon ! Allez, oust !

Il les pousse vers la porte d'entrée avecc empressement.

— M'enfin tu sais combien ça coûte ce...

— Plus tard, Franck ! le tire sa femme. Ton fils a raison, faut que l'on y aille !

— Vous ferez mieux de partir, oui, renchérit Oscar.

Ils se disent finalement au revoir. Oscar prend ses parents dans ses bras et leur souhaite un bon voyage. Quand le moteur démarre enfin et que le véhicule se met en marche, Oscar sent ses épaules s'affaisser et la pression se relâcher. Il l'a échappé belle !

Tandis qu'il referme la porte, il a une pensée pour la créature toujours enfermée là-haut, désormais en train de taper de toutes ses forces contre la paroi de l'armoire.

Sentant l'urgence le gagner, Oscar tente de la rassurer.

— C'est bon, du calme ! J'arrive !

Les coups cessent un instant, avant de reprendre de plus belle. Oscar se rue dans les escaliers et les escalade à toute vitesse. Il entre dans sa chambre et court vers son armoire pour l'ouvrir, quand une silhouette bleue sort de l'ombre et bondit sur lui.