Prologue

Année 1564.

Dans une chaumière à l'allure de fermette située dans un village semi-désert, un vieux couple attendait l'arrivée du médecin.

Il y a peu de temps, le village avait reçu la visite de marchand itinérant apportant des vivres et autres articles venant des villes portuaires. Malheureusement, après quelques jours, les marchands se sont vus dans l'incapacité de reprendre leur route. Ils sont morts, de cause inconnue.

Ensuite, plusieurs habitants du village se sont mis à se plaindre de douleur, de fortes fièvres et même d'avoir certain gonflement de peau par endroit. La maladie touchait tout le monde étant en contact avec un infecté, sans distinction. Et ce vieux couple dans la chaumière, veillait sur leur fils de dix ans, atteint de cette même maladie.

Le père faisait des allers retours de la fenêtre à la porte dans l'attente du médecin. La mère quant à elle, restait au chevet de son fils. Elle caressait soigneusement la chevelure châtaigne de son enfant adoré allongé dans son lit, lui murmurant des paroles rassurante.

- Maman ?

- Qu'y a-t-il Mercy chéri ?

- Je pourrai bientôt aller jouer avec mes amis ?

- Bien sûr mon ange. Mais il faut d'abord que tu reprennes des forces.

En réalité, la mère avait un très mauvais pressentiment concernant la maladie de son fils. De plus, ses deux amis, Nestor et Lucille étaient eux aussi victime de cette épidémie et elle n'avait pas eu de nouvelle d'eux depuis leurs convalescences.

Soudain, quelqu'un vint frapper à la porte.

Le père se dépêcha à ouvrir pour accueillir un vieil homme la mine usée par le stress et le surmenage.

- Bonjour Monsieur, Madame, Perival. Veuillez excuser mon retard, j'ai eu quelque contre temps avec mes précédents patients.

- Bonjour, docteur. Rien de trop grave, j'espère ?

- Que du malheur, mon brave. Nous en reparlerons plus tard.

Inutile de dire que les paroles du vieux médecin ne rassurèrent point M. Perival. Il guida donc le guérisseur au chevet de son fils dans l'une des pièces voisines.

Rien qu'à la vue de l'enfant le docteur se douta bien que cette auscultation serait toute aussi éprouvante que ses précédentes.

C'est seulement après avoir posé un chiffon humide sur le front du garçon et étalés une bouillie faite de plante médicinal sur les bubons qui recouvraient le haut du bras gauche jusqu'au visage afin d'atténuer ne serais-ce qu'un peu l'inflammation et les démangeaisons, que le vieux docteur fait son rapport devenu le même quotidien, aux malheureux parents attendant dans la pièce voisine.

- Comment va-t-il docteur ? S'impatienta Mme Perival. Même si le guérisseur avait pris l'habitude d'annoncer les mauvaises nouvelles, s'était toujours plus délicat quand cela concernait les enfants. Et encore plus, quand on connait l'histoire de la famille Perival.

- C'est avec regret que je vous annonce que votre fils n'en a plus pour très longtemps. Annonce-t-il tristement.

- Quoi ? Non, ce n'est pas possible ! La mère s'écroula à genoux sous le poids de cette atroce réalité, les larmes de désespoirs noyant son visage légèrement ridée de son âge avancé.

- N'y a-t-il pas de solution ? Demanda le père essayant de réconforter sa femme.

- S'il y en avait une, nous aurions pu sauver de nombreuses vies... Juste avant de venir chez vous, je suis passé par la maison près du puits. Les parents creusaient des tombes, leurs enfants sont décédés ce matin.

- Oh mon Dieu !

- Oh non Mercurius, mon pauvre bébé !

- J'en suis navré. Je lui donne un jour ou deux tout au plus, après il faudra faire face aux conséquences. L'homme se dirigea ensuite vers la sortie, lorsqu'il se retourna une dernière fois vers les parents en deuil.

- Juste deux choses. La première, j'ai envoyé une missive à l'Eglise, ils enverront un prêtre pour inhumé et prié nos pertes. La deuxième, je vous conseille de partir et de laisser le petit.

- Quoi ! Comment pouvez-vous dire une chose pareille !?

- Croyez-moi Madame, ce n'est pas de gaieté de cœur que je vous dis ça. Nous ne connaissons pas cette maladie, elle pourrait aussi bien vous toucher si vous restez plus longtemps auprès de votre enfant. Le vieil homme salua une dernière fois avant de partir pour de bon.

Laisser leur enfant seul et partir ? Cela était totalement inconcevable pour les deux vieux parents.

Durant des années M. et Mme Perival avaient tenté de concevoir un enfant. Malheureusement, la jeune femme à l'époque faisait constamment des fausses couches. Après beaucoup de tentatives ratées, le couple avait décidé de se consacrer à leur ferme pour oublier leurs chagrins et se contenta de s'occuper du bétail. C'est seulement en approchant de la cinquantaine, que Mme Perival mit au monde son fils, Mercurius, suite à un déni de grossesse. L'accouchement fut périlleusement difficile et risqué dû à l'âge avancé de Mme Perival. Mais lorsqu'il fût enfin là, elle ne regretta rien. Cet enfant était un miracle, un don du ciel !

Après avoir vécu un tel bonheur, il était hors de question d'abandonner la seule chose qu'ils ont tant rêvé d'avoir tout au long de leur courte vie.

Les parents avaient pris leur décision. Ils entrèrent dans la chambre de leur fils, où celui-ci faisait un cauchemar.

- Maman. Papa. Les appela-t-il en s'agitant.

- C'est bon, Mercy. On est là. Le cajola sa mère en lui caressant les cheveux d'une main tandis que l'autre s'étreint autour de celle de son fils.

On sera toujours là. On ne te laissera pas. Promisle père en liant une de ses grandes mains à celle des deux êtres qu'il aimaitle plus au monde.

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