11. Nouvelle maison - Annonce de la grossesse

PDV de Jade

Au Canada, notre maison, que je partageais avec Capucine, comportait quatre chambres, chacune ayant une signification unique : une pour Capucine, une pour moi, une pour mon futur bébé, et une pièce spécialement dédiée à nos carrières professionnelles.

L'agencement de notre maison était essentiel pour équilibrer nos vies personnelle et professionnelle.

Mon retour au Canada promettait un nouveau départ. J'avais été recrutée par un laboratoire pharmaceutique renommé en tant que pharmacologue. Ma mission consistait à explorer les médicaments, contribuer à leur développement et évaluer de nouvelles molécules. Mon rôle revêtait une importance cruciale dans l'industrie pharmaceutique, avec pour objectif d'améliorer la santé des individus grâce à des médicaments sûrs et efficaces.

Ce soir-là, c'était Capucine qui régnait en maîtresse de cuisine, concoctant un succulent osso-buco italien.

Forte de ses origines italiennes, elle était devenue une experte dans cette spécialité, et l'arôme alléchant se répandait dans toute la maison, créant une ambiance chaleureuse et conviviale pour notre repas.


***

- Alors, es-tu prête pour ton premier jour en tant que pharmacologue en chef, Madame Pharmacologue ? plaisanta Capucine tout en découpant sa viande.

Un sourire illumina mon visage. Oh, absolument ! Je suis tellement excitée répondis-je avec enthousiasme.

- Enfin, un bureau qui m'appartient totalement, et la responsabilité de toute une équipe. Sans oublier que je vais enfin pouvoir gérer mon emploi du temps comme je l'entends, ajoutai-je en prenant une gorgée d'eau.

Capucine me tendit du fromage avec un air taquin.

- Un peu de fromage pour booster ton enthousiasme ? proposa-t-elle, tout en se laissant emporter par la mélodie envoûtante de la chanson à succès d'Aya Nakamura, 40%.

Je secouai la tête en riant. Non merci, j'ai déjà eu ma dose de nausées ce matin, avouai-je, me rappelant la matinée agitée.

Capucine pencha légèrement la tête, curieuse.

- Ça ne voit même pas ta grossesse. Tu en es à trois mois maintenant, c'est ça ?

J'acquiesçai. Exactement. D'ailleurs, en parlant de grossesse, je n'ai pas encore informé mon employeur, dis-je avec une pointe de frustration.


- C'est incroyable, en effet, les discriminations auxquelles sont confrontées les femmes enceintes dans le monde professionnel. On dirait presque que c'est considéré comme une faiblesse, alors que c'est une bénédiction.


- Tu as raison. Malheureusement, beaucoup de personnes, y compris certains employeurs, ont encore du mal à le comprendre ainsi.

***


Une fois notre conversation et notre délicieux dîner achevés, la douce soirée nous invitait à nous offrir un moment de détente sous une douche réconfortante.

J'ai savouré chaque goutte d'eau chaude qui caressait délicatement ma peau, créant une symphonie apaisante dans la salle de bains. À la fin de ma douche, j'ai éteint le robinet, laissant la vapeur emplir la pièce et recouvrir le miroir d'une fine pellicule.

Approchant du miroir, j'ai doucement essuyé la condensation qui avait voilé ma vision, révélant peu à peu mon reflet. Mes yeux se sont verrouillés dans ceux de la femme qui me faisait face, et c'est alors qu'une vague d'émotions me submergèrent.

Tout semblait évoluer si rapidement dans ma vie, et les larmes ont commencé à glisser sur mes joues.

Malgré tous mes efforts pour mettre Archie derrière moi, son souvenir était toujours solidement ancré en moi, hantant mes pensées. Mon cœur appelait son nom, une irrésistible envie de l'appeler pour m'assurer qu'il allait bien m'a submergée.

Je quittai ma chambre, et c'est alors que j'entendis un doux toc à la porte. Capucine était là, inquiète mais pleine de chaleur. Nous avions un petit rituel que nous partagions avant de dormir, un moment de tendresse, parfois accompagné de courtes prières.



***

- Non, pas encore, Jaja, murmura-t-elle, refermant la porte derrière elle avec douceur.

La chambre était emplie d'émotions, presque oppressantes. Capucine s'assit à mes côtés sur le lit, son visage exprimant une profonde inquiétude. J'étais en proie à une confusion dévorante.

- C'est tellement difficile, Capu. Je n'ai plus la force de l'ignorer. Chaque jour qui passe, j'ai l'impression de perdre une bataille contre moi-même.

Capucine se rapprocha encore plus, offrant son soutien inconditionnel.

- Je comprends, ma belle. Tu traverses un véritable tourbillon émotionnel. Mais je refuse que tu lui répondes. Après tout ce qu'il t'a fait endurer, il ne mérite vraiment pas une place dans ta vie.

Des larmes montèrent dans les coins de mes yeux.

- Je sais que tu as raison, avouai-je à contrecœur. Mais il est sous la pression de Rolad. Tu sais à quel point cet homme peut être monstrueux. Il l'a toujours manipulé, et je crains que les choses ne deviennent encore plus compliquées.

Capucine prit ma main avec douceur, la serrant affectueusement.

- Nous affronterons cela ensemble, d'accord ? N'oublie pas que tu es plus forte que tu ne le crois. Nous ne laisserons pas cette situation te briser.


- Merci, Capu. Tu es une amie extraordinaire. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

***


Le lendemain marquait le début de mon aventure en tant que pharmacologue.

L'équipe se composait de chercheurs et de scientifiques spécialisés dans différents domaines. Le Dr. Rodriguez se focalisait sur la pharmacocinétique, étudiant comment les médicaments interagissent avec le corps. Le Dr. Chen, lui, se penchait sur les essais cliniques et l'efficacité des médicaments en tant que pharmacologue clinique chevronné.

Ensuite, il y avait l'équipe de recherche et développement, dirigée par le Dr. Walker. Leur mission consistait à découvrir de nouvelles molécules pharmaceutiques et à les développer en médicaments potentiels. Un groupe talentueux et passionné.

Ce matin-là, alors que je prenais place à mon bureau, un "toc toc" familier résonna à la porte. Mon cœur manqua un battement.

La voix qui se fit entendre me sembla incroyablement familière.















« Jade, c'est bien toi ?»



















La femme qui se tenait devant moi n'était autre qu'une amie de longue date que j'avais perdue de vue depuis des années.

La surprise et la joie de la retrouver ici, dans ce lieu inattendu, firent naître un large sourire sur mon visage. Elle était venue déposer un délicieux repas pour son mari, le Dr. Chen, qui faisait partie de notre équipe médicale.

Nos retrouvailles furent empreintes d'une chaleur sincère.

Je la saluai chaleureusement, incapable de cacher ma joie.



***

- C'est incroyable de te revoir ici. Comment vas-tu ? De retour de notre pays natal ? Dit-elle.

- Oui, je me suis récemment installée ici avec Capucine, répondis-je, ravie de partager cette nouvelle avec elle.

- Vraiment ? C'est incroyable ! s'exclama-t-elle, son enthousiasme résonnant dans sa voix.

Elle me fit signe en dessinant un cercle avec ses mains pour imiter la forme d'un ventre de femme enceinte, un sourire malicieux aux lèvres.

Un rire doux s'échappa de moi. Tu es toujours aussi observatrice, Brenda. Rien ne t'échappe.

- Chut, ne le dis à personne,
lui soufflai-je en refermant doucement la porte de mon bureau pour préserver notre intimité, puis je l'invitai à s'asseoir confortablement.

Brenda me fit un clin d'œil complice. Ton secret est en sécurité avec moi.

- Comment as-tu découvert ma grossesse ? lui demandai-je, curieuse.

- Je suis gynécologue, répliqua-t-elle en souriant. Les détails ne m'échappent pas.

- Ah, bien sûr, j'avais oublié, avouai-je. S'il te plaît, garde cette information confidentielle.

- D'accord, ne t'inquiète pas, je ne dirai rien. dit-elle.

- Merci, Brenda. D'ailleurs, je recherche actuellement un médecin pour le suivi de ma grossesse, mais tous les cabinets sont complets.

- C'est amusant que tu en parles, répliqua-t-elle, son visage s'illuminant d'une lueur bienveillante. J'ai encore de la disponibilité dans mon cabinet. Pourquoi ne pas venir chez moi pour tes consultations ?

- Vraiment ? Oh, merci infiniment, Brenda. Je suis extrêmement reconnaissante de t'avoir retrouvée aujourd'hui.

***

Notre conversation se poursuivit, évoquant nos années d'université et les souvenirs de nos jeunes années.

Cependant, derrière ce moment chaleureux se cachait une autre réalité à laquelle je devrais bientôt faire face :
informer mes parents de mon retour
définitif au Canada et de ma rupture avec Archie.

Cette tâche pesait lourdement sur mes épaules, car je savais que cela entraînerait d'importants bouleversements dans ma vie.

La journée avait avancé rapidement, et comme convenu, j'avais réuni ma famille pour partager la grande nouvelle. Lorsque je suis arrivée devant la maison de mes parents, mon cœur battait la chamade, comme si j'avais commis une bêtise.

C'était étrange, même en étant l'aînée de la famille, il était toujours difficile d'annoncer ce genre de nouvelles, à la fois bonnes et moins bonnes.

Ma mère était devant la porte de la maison.

Nous nous sommes chaleureusement embrassées, heureuses de nous retrouver.

Toute la famille était réunie, l'excitation palpable dans l'air.

Les yeux pétillants de ma mère, le sourire chaleureux de mon père, et même l'expression curieuse de ma cousine Cassie, tout cela était une preuve tangible de leur amour et de leur soutien.

Ma mère fut la première à réagir, ses yeux brillant d'anticipation.

- Archie va sûrement te demander en mariage, n'est-ce pas ? dit-elle en étant joyeuse.

Le simple énoncé de cette possibilité fit monter une vague d'émotions contradictoires en moi.

Mon cœur battait rapidement, mais je ne voulais pas laisser transparaître mes doutes.

- Non, ne me faites pas pleurer, chuchotai-je, mais malgré mes efforts pour contenir mes larmes, mes yeux s'embuèrent malgré moi.

Ma mère s'approcha de moi, son étreinte chaleureuse me réconfortant.

- Félicitations, mon bébé, je suis tellement heureuse pour toi.

Je secouai la tête pour les arrêter.

- Non, non ! Vous vous trompez, ce n'est pas ça la nouvelle. Papa, Maman, asseyez-vous, s'il vous plaît.

Je raclai ma gorge et poursuivis : Archie et moi, nous sommes séparés.

Mon père rejoignit ma mère, ses yeux révélant un mélange complexe d'émotions.

- Non, ce n'est pas vrai, dit-il d' une voix émue, mais son regard trahissait son affection profonde pour Archie.

Il n'avait eu que des filles jusqu'à présent, moi, l'ainée, et Lily-Rose, la plus jeune.

- C'est dur à avaler. Archie était comme un fils pour moi. Mais je suis aussi triste pour ta séparation avec Archie. Il faudra nous l'expliquer. Je l'appréciais bien, ce garçon, c'était comme un fils pour moi. Dit-il.

Je hochai la tête en signe d'accord, reconnaissant la vérité dans ses mots.

- Je sais, Papa. Pour l'instant, je ne suis pas prête à vous expliquer notre rupture, avouai-je, mes mots étouffés par les larmes qui menaçaient de couler à nouveau.

Mon père, toujours le roc sur lequel je pouvais m'appuyer, s'approcha lentement.

Il savait que j'avais besoin de réconfort, d'un câlin pour apaiser les tourments qui agitaient mon cœur.

Son étreinte chaleureuse m'enveloppa, effaçant momentanément la douleur qui me rongeait.

C'était comme si son amour de père avait le pouvoir de guérir toutes les blessures. Sa main caressa doucement mes cheveux, apaisant mes angoisses.

Nous sommes restés là, dans ce moment de tendresse silencieuse, le temps suspendu.

- Ce n'est pas tout. Je reviens m'installer au Canada. Je touchai mon ventre naissant. Et je suis enceinte.

- Mes félicitations, je vais être Tata ! Réagit joyeusement Cassie.

Ma mère était heureuse pour moi, mais aussi triste pour la rupture avec Archie.

Quant à mon père, il était partagé dans ses émotions.

La soirée familiale se termina sur une note positive, et j'appris que mes craintes étaient infondées.

Tout le monde avait bien pris la nouvelle.



















Cependant, pour ma part, j'étais constamment noyé dans une tristesse profonde.

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