Ch 13 : Souffre-t-il autant que moi ?
Hello ! Me voici avec un nouveau chapitre ! ;) J'espère qu'il vous plaira ! N'hésitez pas à commenter, ça me donne du courage ! :3
Bref, bonne lecture ! ♥
***
"J'étais assise par terre, adossée à un arbre, perdue. J'avais beau regarder de tous les côtés, observer la prairie encore et encore, je n'arrivais pas à savoir où je me trouvais. Je voulus me lever, mais j'en fus incapable. Mes mains étaient liées dans mon dos, mes jambes aussi étaient attachées. Je soupirai, et fermai les yeux, lorsque soudain je l'entendis. Kang-Min. Il me parlait, mais je ne comprenais pas ce qu'il me disait. Rouvrant les yeux, un sourire sur les lèvres, je l'observai.
- Kang-Min ! Viens m'aider ! Je suis attachée...
Il jeta sur moi un regard compatissant, sans pour autant esquisser un mouvement, ou prononcer un mot. Je tentais d'analyser la situation lorsque qu'on expression changea. Son regard se fit transperçant, son sourire doux se transforma en un rire sadique.
- Kang-
Il sortit un revolver de la poche de son manteau, le pointa sur mon crâne, et tira."
Je me réveillai, le coup de feu résonnant encore dans mes oreilles. Il me fallut quelques secondes pour comprendre que j'étais à l'hôpital, et que ce que j'avais vécu n'était qu'un cauchemar. Ou presque. Une main caressait mes cheveux. J'essayai de voir qui tentait de me réconforter, mais la pénombre et les larmes qui brouillaient ma vision m'empêchaient de voir.
- Marie... C'est bon, je suis là.
- Kang... Non... Tu n'es pas Kang-Min... Young-Soo ?
- Oui...
Il m'aida à m'asseoir, et s'installa à mes côtés. Il me prit dans ses bras, je me blottis contre lui.
- Arriverais-je à oublier... ?
Il s'écarta légèrement de moi et posa ses mains sur mes épaules. Il me fixa intensément pendant de longues secondes. Remontant ses mains à mes joues, il passa délicatement ses pouces sur mes yeux pour essuyer mes larmes.
- Ecoute... Tout finira par s'arranger. Ça sera long, difficile, mais tout ira mieux. Et... Je resterai près de toi le temps qu'il faudra.
Ses paroles me rassurèrent, mais la peur et l'incompréhension reprirent trop vite le dessus. Un sourire forcé sur mes lèvres, je détournai la tête, et murmurai, tentant de garder une voix égale :
- Kang-Min... On avait enfin réussi à se dire qu'on s'aimait... Enfin je crois... Je croyais qu'il m'aimait... M'a-t-il menti ? Je ne sais comment interpréter ce qu'il s'est passé avec l'autre fille...
A mon désespoir, je ne pus aller plus loin, ma voix se brisa. Young-Soo me serra à nouveau dans ses bras, chuchotant des paroles rassurantes.
- Tu sais, je pense qu'il a fait ça pour te protéger. Sinon, il n'aurait pas agi comme ça. Ne t'inquiète pas.
Fermant les yeux, je le laissai me bercer. On resta ainsi en silence pendant de longues minutes, pendant lesquelles je finis par me rendormir.
***
Je voulais le sauver, mais le haïssais. Je haïssais Kang-Min pour s'être mis dans une telle situation. Je le haïssais pour m'avoir rendue folle de lui, et, par-dessus tout, je le haïssais pour m'avoir dit qu'il m'aimait, avant de partir, de m'abandonner. Ses dernières paroles ressemblaient trop à des adieux définitifs. Mais je ne pouvais le supporter. Je respirai doucement, et, les yeux fermés, je dis, le plus calmement possible.
- Je veux le voir.
- Mademoiselle je...
- JE VEUX LE VOIR ! Vous pouvez au moins m'accorder ça ! Hier, j'ai répondu à toutes vos questions ! Ecoutez... J'ai passé une sale nuit à cause de toute cette histoire, et je veux avoir des réponses. Tant que je ne les aurais pas, je ne pourrais pas reprendre une vie normale.
Je le foudroyai du regard. Le policier qui était revenu m'interroger, après mon cauchemar, soupira et finit par accepter.
- Très bien... Je vous conduirais au poste une fois que vous serez autorisée à quitter l'hôpital... Mais je vous préviens, vous ne pourrez pas rester longtemps. Et la prochaine fois que vous pourrez le voir, après cette fois-là, ce sera après son procès.
A ces mots, il nous salua, et partit, nous laissant dans un silence pesant. Young-Soo, qui n'avait pas prononcé un mot depuis l'arrivée du policier, me proposa de m'accompagner.
- Ça risque d'être difficile, pour toi, de le revoir... Et surtout en prison.
Je lui souris tristement.
- Merci beaucoup. Merci... Pour tout.
Je lui étais vraiment reconnaissante pour tout ce qu'il avait fait pour moi, depuis notre rencontre forcée. Il m'avait soutenue dans les moments les plus durs de ma vie, sans s'en plaindre. Il sourit à son tour, et se leva, pour suivre le médecin qui était entré sans que je m'en rende compte.
***
Deux jours plus tard, j'étais donc au poste de police. Young-Soo, comme il me l'avait proposé, m'accompagnait. Depuis mon enlèvement, je n'avais contacté mes amis qu'une seule fois, juste pour leur dire que j'étais saine et sauve. Je leur avais demandé de ne venir me voir que lorsque je serais rentrée chez moi. Je leur avais dit que je rentrais le soir, mais pas que j'allais voir Kang-Min avant.
Nous nous tenions sur les marches du grand bâtiment de béton. Young-Soo posa une main réconfortante sur mon épaule, et, avec un hochement de tête, me fis signe de rejoindre la porte.
- Je resterai ici à t'attendre. Va discuter tranquillement avec lui, on se retrouve après.
Il me fit un clin d'œil, et me poussa doucement. Prenant une grande inspiration, j'avançai à pas lents vers la porte vitrée. Une fois devant, je me retournai une dernière fois, le temps de voir Young-Soo lever le poing en signe d'encouragement, et entrai. Le policier qui était venu nous chercher s'avança vers moi, et me fit signe de le suivre. On passa devant une série de bureaux, devant lesquels travaillaient de manière acharnée des hommes et des femmes en uniforme, qui ne nous prêtèrent aucune attention. On arriva finalement devant une porte en fer. Le policier, sans un bruit, sans une parole, l'ouvrit, et m'indiqua d'entrer. J'avançai dans un petit couloir sombre, éclairé par une unique lampe au plafond. Je jetai un rapide coup d'œil autour de moi, le temps de remarquer les quelques cellules vides de chaque côté, fermée par des grilles.
- Avancez, s'il vous plait.
Le policier passa devant moi, et tourna à gauche, dans un autre couloir, beaucoup plus lumineux. D'autres cellules vides le longeaient. Une seule était éclairée. D'instinct, je m'en approchai, pour découvrir un Kang-Min aux traits blafards, prostré dans un coin de la petite pièce. Il paraissait faible, fatigué et résigné. J'eus également l'impression qu'il avait pleuré. A mon entrée dans la cellule, il releva la tête. Il lui fallut plusieurs secondes pour intégrer ma présence. Ecarquillant les yeux, il ouvrit la bouche pour parler, mais aucun son n'en sortit. Le policier ouvrit la cellule, et me tint la porte. Une fois entrée, il la referma derrière moi.
- J'attendrai dans une pièce à quelques pas d'ici. Au moindre problème, criez, je vous entendrais. Sinon, je viendrais vous chercher dans dix minutes.
Sans un mot de plus, il partit. Me retournant vers Kang-Min, je m'approchai lentement de lui, les larmes aux yeux.
- Il... (Je toussotai) J'ai besoin de savoir... il faut que tu m'expliques.
Il détourna la tête.
- Je ne peux pas.
Sa réponse m'énerva au plus haut point. Je ne pus me retenir plus longtemps.
- SI ! Non seulement tu le peux, mais tu le dois ! Le soir tu m'embrasses, et quelques heures plus tard, te voilà dans les bras d'une... D'une...
Je ne trouvais plus mes mots, et ma patience était sérieusement entamée.
- JE N'AVAIS PAS LE CHOIX ! (Il me fusilla du regard) Je suis sorti avec elle après la mort de mon père, après le meurtre auquel j'ai assisté ! je ne pouvais pas y échapper ! Déjà que je l'avais quittée avant de te rencontrer, si je disais que je sortais avec toi et que je n'en avais rien à foutre d'elle, elle t'aurait tué SUR-LE-CHAMP ! Alors oui je l'ai embrassée, oui j'ai couché avec elle ! Et tu sais quoi ? Ça a été le pire jour de ma vie ! Parce qu'elle menaçait de te tuer, et parce que pour la première fois de ma vie j'avais envie de commettre un meurtre !
J'étais sans voix. La bouche ouverte, je voulus lui répondre, mais j'en fus incapable. Je ne pus que le regarder faire les cent pas dans la cellule étroite, se passant nerveusement les mains dans les cheveux, les yeux tournés vers le plafond.
- Kang-Min...
Furieux, il se retourna vers moi d'un coup. Il s'apprêta à parler, me dévisagea, puis se ravisa. Il inspira, se calma, et finit par prendre la parole.
- Je n'ai pas la force de parler plus. Maintenant, s'il te plait, pars. Je ne veux pas, je ne peux pas te voir. Je veux être seul. Ne viens plus ici.
Il avait parlé très bas, si bas qu'il était à peine audible. Mais je pus quand même l'entendre, à mon grand regret. Les larmes aux yeux, je voulus parler, mais fut interrompue par le retour du policier.
- Il est l'heure. Venez.
- S'il vous pl-
- Non. Sortez.
Il s'approcha de moi et attrapa mon bras. Mes yeux allaient de Kang-Min à lui, suppliants. Je me débattis, mais l'agent ne lâchait pas prise.
- Kang-Min ! Kang-Min, s'il te plait... ! Je... Je t'aime, peu importe ce qui a pu se passer !
J'avais beau crier tant et plus, il ne se retourna pas, et le policier me tirait inexorablement hors de la cellule, hors de la vue de Kang-Min, et, j'avais l'impression, hors de la vie de ce dernier. De retour dans le poste en lui-même, je sortis le plus vite possible, courant presque. Une fois dehors, sans un regard pour Young-Soo qui m'attendait, je partis.
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