Soixante-quatorzième Chapitre.

[Mardi 7 mars. Après une longue session de stratégie de guerre, Heaven est allée rejoindre Joyce lors de sa séance d'entraînement nocturne. S'affrontant jusqu'à l'aube, Joyce a fini par s'effondrer de douleur soudainement. Un instant plus tard, le dôme du roi s'est enfin abaissé.]

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Je sens dans mon corps tout entier l'instant où le dôme s'abaisse définitivement, l'onde de choc parcourant si rapidement le sol qu'elle me coupe le souffle. Je suis malgré moi poussée en arrière, quittant le contact de Joyce qui se rattrape elle aussi sur ses mains. Elle lève les yeux autour d'elle et semble revenir peu à peu à la réalité. Son halo vacille autour d'elle et nous échangeons un regard avant de bondir sur nos jambes. Nous n'avons pas besoin de parler, et nous élançons à l'intérieur du château. Je ne sais pas comment elle peut courir, mais encore une fois, nous n'avons pas le temps de nous questionner. Son corps s'est remis en alerte alors qu'il était au bord de la rupture. Si le dôme s'était abaissé quelques minutes plus tard, peut-être que l'esprit renard qui l'enveloppe se serait éteint. Et qui sait ce qui se serait passé ensuite.

Je serre les dents, ignorant tant bien que mal le battement frénétique dans ma poitrine. Tout est urgent, trop urgent. Trop pressé, trop mal organisé. Un plan qui s'est mis en place en une nuit est en train d'être lancé, les stratégies sont encore en cours d'élaboration et nous n'avons plus de protection. J'espère que le roi s'en mord les doigts.

C'est quand nous atteignons le vestibule du château où tout le monde est réuni que je sens la fatigue engourdir mes membres. Je me maudis intérieurement, songeant à cette dernière nuit que j'aurais pu passer. Je sais que nous n'allons plus dormir. Je sais que l'échéance du combat se compte en heures, en jours si on a un peu de chance. Je sais que Jorah attendait ce moment avec impatience et qu'à présent, il va pouvoir déployer toute sa belle stratégie. Le ciel lui est ouvert et la tempête grondera bientôt.

Joyce se fige à côté de moi et je me retourne vers elle, médusée. Son visage est crispé, mais pas sous la douleur. Elle regarde fixement le groupe qui s'active non loin de la grande porte. Elle regarde fixement ses parents, qu'elle, je le devine, n'a pas confrontés depuis son réveil.

— Joyce, l'appelé-je doucement. Tu n'es pas obligée de leur parler.

Elle met un instant avant de croiser mon regard. Elle ne réprime pas une grimace, puis franchit les quelques pas qui nous séparent.

— Je comprends enfin ce que tu disais, bougonne-t-elle à voix basse. Tu avais raison, c'était bien plus simple quand on n'avait pas de parents.

Je n'arrive pas à retenir le rire que je cache d'une main, regardant Joyce avec effarement. Il n'y a qu'elle pour dire une chose pareille après leur avoir désespérément sauvé la vie.

Ou moi, visiblement, après être morte pour faire revivre ma mère.

Elle a raison, on se comprend particulièrement.

Je regarde à mon tour ses parents, qui discutent si naturellement avec ma mère qu'il semble qu'ils se sont toujours connus. Je me demande si c'est pareil, à l'école primaire, quand les parents se rencontrent devant le portail et discutent simplement parce qu'ils ont des enfants. Ils parlent comme s'ils savaient des choses que l'on ne saura jamais, nous regardent de loin, de haut, comme si tout ce que nous faisions était plus mignon que sérieux. Le fait que nos parents soient réunis et prêts à tout pour protéger leurs enfants fait que nous sentons le besoin d'être protégés, alors que c'est la dernière chose qu'on devrait ressentir à cet instant. Nous sommes des guerriers, les symboles à la tête de ce combat, nous nous efforçons chaque jour d'oublier que nous sommes jeunes pour nous sentir assez forts pour porter le poids du monde sur nos épaules.

— Ne fais pas attention à eux, intimé-je à mon amie. On sait ce qu'on fait.

Elle soutient mon regard quelques secondes avant d'acquiescer, un léger sourire étirant le coin de sa lèvre. Elle passe son bras autour de mes épaules et ensemble, nous avançons vers le groupe qui s'active. La grande porte s'ouvre et la silhouette du roi se dessine contre la lumière du jour. En contrebas, l'escalier descend vers la ville qui est en train de se réveiller. Je n'écoute pas les conversations qui fusent de plus en plus bruyamment autour de moi, et fixe Elijah, immobile face à son royaume. Je me demande à quoi il pense. Je me demande s'il veut graver l'image d'une Érédia encore intacte derrière ses paupières, avant qu'elle ne soit couverte de sang. Je me demande s'il compte les minutes jusqu'à ce que son frère ne tente de tenir sa promesse.

Tu ne mourras pas avant d'avoir tout perdu.

*  *  *

Je m'attendais à que ce soit intense. Mais pas à ce point.

Nous n'avons pas une minute pour respirer. Nous pouvons à peine discuter, nous regarder, et certainement pas le temps de nous inquiéter. La journée s'écoule et je ne compte bientôt plus les heures. La nuit tombe et l'entraînement ne cesse pas. Les pauses sont des pauses stratégies, les promenades des patrouilles armées. Le temps du repas est là pour confirmer nos positions dès que l'annonce sera lancée. Je me bats contre tout le monde, ne faisant plus de différence entre mes amis et des généraux avec des dizaines d'années d'expérience. Lorsque je m'entraîne avec ma mère, je fais mine de rien.

Nous dormons tour à tour, un membre de chaque troupe toujours prêt au pire - couteau sous l'oreiller, tenue de combat en guise de pyjama. Je ne sais pas comment mon corps tient, et j'arrête de me poser la question quand le deuxième jour se lève au dessus de nous.

Joyce continue sans relâche, obligée de s'habituer à sa nouvelle condition comme si ça ne la dérangeait pas. Thaniel, encore blessé, fait comme s'il n'avait pas mal. Zac, comme s'il n'avait pas le cœur brisé. Jake, comme s'il n'était pas terrifié. Moi, comme si je ne voulais pas que le temps s'arrête. Nous nous renfermons dans nos propres êtres et ne partageons aucune peine, ne lâchons aucune larme. Nous fixons le sol et nous armons de courage. Nous serrons les poings et faisons tinter les lames, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire. Chaque minute nous rapproche du combat et aucun de nous n'essaie de comprendre ce que Jorah attend. J'échange si peu de conversations que je finis par avoir l'impression de devenir indifférente. Nos mouvements deviennent automatiques, les stratégies élaborées autour de la carte d'Érédia deviennent des évidences. La fatigue est bien loin de nous, nos corps drogués à la magie, menaçant de se briser si nous arrêtons une seconde de les intoxiquer.

Alors quand les cloches retentissent enfin, aucun de nous n'est surpris. Les Bannis ont enfin été aperçus. Ils sont arrivés, comme nous les attendions, et nous n'avons pas eu le temps d'en avoir peur. L'alarme sonne partout dans le royaume, et dans le sous-sol où je suis à cet instant, étudiant sérieusement la carte des tunnels d'Érédia, je m'arrête pour regarder les amis qui m'entourent. Nous nous fixons tous, conscients que cette fois ci, on peut compter en heures ce qui nous sépare des Bannis. Quel jour sommes-nous ? Fait-il nuit ou jour ?

— Un dernier verre avant la fin ?

J'ai l'impression de sortir d'un profond rêve en entendant la proposition de Kaleb. Nous n'avons pas parlé de quelque chose d'autre que les plans de guerre depuis si longtemps que j'avais oublié à quoi ressemblait un dialogue normal.

— Hein ? hoquetté-je alors avant de pouvoir m'en empêcher.

Le sorcier lâche un rire amusé, et s'autorise un long soupir. Il repose le carnet qu'il tenait dans ses mains et baille, suivi naturellement de toutes les personnes présentes.

— T'abuses, râle Isis. Tu vas nous rappeler qu'on a besoin de dormir.

— On n'a pas besoin de dormir, la corrige Kaleb. On a besoin de s'asseoir et de boire en l'honneur de notre dur labeur. On ne peut rien apprendre de plus, ils arriveront bientôt.

— Ils seront aussi fatigués que nous, de toute façon, marmonne Thaniel, déjà assis sur un tonneau traînant dans un coin.

— Peut-être même plus, fait Tyssia.

Tout le monde lui lance un regard un peu interloqué, mais personne ne répond.

— Tu as raison, dis-je alors pour changer de sujet. C'est peut-être la dernière fois qu'on est tous réunis, non ? Alors tu as raison, on va boire un verre et s'asseoir.

Je les remercie intérieurement de ne rien rétorquer, de ne pas tenter d'entretenir de puériles illusions. Nous savons tous qu'il faudrait qu'on soit très chanceux pour que tout le monde sorte vivant de ce foutu combat. Nous savons tous que chaque minute passée ensemble, même si c'est à faire des stratégies vaines ou à s'entraîner encore et encore, est infiniment précieuse. Je sais que la prochaine fois que le soleil se lèvera, nous ne nous lèverons peut-être pas tous avec lui, et j'y pense dès que je croise leur regard à chacun. Je mesure la chance que j'ai de les voir capable de ne serait-ce que respirer.

Alors nous quittons notre sombre sous-sol et sortons dans les rues, où, au crépuscule, les cloches sonnent encore et sonneront sans cesse jusqu'à l'infiltration définitive des Bannis, qui doivent jubiler. Le champ est libre, et ils rentrent en grandes pompes. Ils savent que nous les attendons avec impatience. Être dans la position défensive sera toujours bien plus angoissant, bien plus frustrant. Parce que la seule chose que nous voulons tous est de foncer tête baissée jusqu'à trouver leur camp et tous les massacrer pour en finir. Être Bannie aurait été bien plus simple. Mais ce n'est rien de nouveau.

Quand nous entrons dans le bar tous ensemble, nous nous figeons tous. Je ne devrais pas être surprise de voir qu'il est bondé, plongé dans un brouhaha assourdissant où les verres s'entrechoquent, armes posées au sol et éclats de rire masquant le son des cloches de l'alarme. La porte de verre se ferme derrière nous et c'est comme si le monde extérieur n'existait plus. Je tourne la tête vers mes amis, et mon cœur se serre de la même émotion que je devine sur leurs visages. Tout le monde se dit que c'est sa dernière nuit en vie avec ses proches. Je me demande s'ils comptent rester là jusqu'à l'aube. S'ils se disent qu'il vaut peut-être mieux être soûl sur le champ de bataille. Je ne sais pas si la scène que j'ai sous les yeux est belle ou tragique.

Nous avançons et nous frayons un chemin à travers les clients, trouvant des banquettes contre un mur. Aucun de nous ne dit un mot lorsque nous nous asseyons à la table, parce que nous sommes tous absorbés par l'effervescence qui nous entoure. Personne ne s'est retourné sur notre passage, ni ne s'intéresse à notre présence. Personne n'a même frémi face à Joyce, pourtant toujours distinguée par les volutes orangés autour de son corps. Tout le monde se fiche que l'armée rapprochée du roi soit là, car ça ne compte plus à quelques heures du combat. Nous serons bientôt tous dans les rues, nos visages méconnaissables sous la terre et le sang, de toute façon.

Je pousse un soupir et me laisse retomber contre le dossier de la banquette. Quand je croise le regard de Thaniel, assis en face de moi et à côté de Kaleb, je lui adresse un sourire auquel il répond avec douceur. Profitons de cette soirée tous ensemble. Oublions que nous sommes des guerriers l'espace de quelques heures. N'écoutons que les rires et les tintements des verres. Oublions la fatigue et la douleur et respirons un peu, parce que nous avons travaillé très, très dur. Voilà notre récompense à l'aube du chaos.

— À nous ! crions-nous tous en choeur lorsque nous levons nos verres.

— À vous ! crie quelqu'un qui passe à côté de notre table, nous arrachant un éclat de rire.

Je pose ma tête sur l'épaule de Jake et il caresse mes cheveux sans un mot. J'observe Kaleb et Thaniel et suis obligée de détourner les yeux tant j'ai l'impression de les envahir. Se regarder de cette manière ne devrait pas être autorisé.

Autour de cette table, je me souviens alors de la première fois que je les ai tous rencontrés. Quand j'ai débarqué dans ce restaurant féérique où tous ces amis d'enfance se chamaillaient à table. Quand je devais cacher mon identité et que Kaleb a défendu mon espèce sans le savoir. Je n'en connaissais aucun et jamais je n'aurais pensé les compter un jour parmi ceux que je veux garder auprès de moi. Je n'ai jamais été douée pour me faire des amis, et je crois que je n'en avais jamais ressenti le besoin. Je ne me sentais en sécurité qu'en compagnie de mes propres pensées. Dans ma tête et dans mon lit. Je me sentais en sécurité quand je ne me sentais pas envahie, quand j'avais l'impression d'être normale. J'ai fait de la solitude mon havre de paix. Elle me manque, parfois. Je me demande ce que ça me ferait aujourd'hui, de vivre seule. Je crois que je suis intimidée à l'idée de vivre avec la moi actuelle. Je n'ai jamais passé plus de quelques heures seule avec elle. Est-ce que j'arriverais à la supporter ? N'est-elle pas un peu froide, un peu hautaine ? Pourrais-je rester avec elle en silence toute une journée et ne pas avoir l'impression d'étouffer ?

— Heaven.

Le chuchotement de Jake me sort de ma torpeur, et je lève les yeux vers lui. Il me regarde avec tendresse, écartant mes cheveux de mon visage. Je hoche la tête rapidement, un léger sourire sur les lèvres pour répondre à sa question silencieuse. Ça va. Je suis là. Merci.

Je reporte mon attention sur nos amis et c'est à cet instant que quelqu'un interpelle son amie :

— Angie !

Et nous nous redressons tous malgré nous, réagissant naturellement à un prénom que nous n'avons pas entendu depuis bien longtemps.

— Oh, laisse échapper Isis. Ça fait bizarre.

Tout le monde acquiesce, ne réprimant pas l'envie de boire chacun une gorgée dans son verre. Ma gorge se serre brièvement.

— Elle nous aurait dit d'arrêter de faire ces têtes d'enterrement, commente Tyssia avec fermeté.

— On a dit qu'on déprimait pas, ce soir, renchérit Joyce, et je suis surprise de la voir sourire pour la première fois depuis qu'on est ici.

Je jette un coup d'oeil à Zac, assis en face d'elle. Il ne la quitte pas des yeux et la façon dont elle fait comme si elle ne s'en rendait pas compte est flagrante. Ils n'ont sûrement pas eu un seul moment à deux depuis que le dôme s'est abaissé et plus l'échéance approche plus la terreur me monte à la gorge à l'idée qu'ils ne seront peut-être pas réunis avant la bataille. Zac ne peut pas l'approcher tant que sa lumière n'est pas éteinte. Mais elle ne doit pas s'éteindre. Pas maintenant. C'est la guerre ou l'amour. Presque une blague.

Nous levons de nouveau notre verre, et c'est cette fois à l'honneur d'Angie, même si aucun de nous ne le dit. Je me retrouve à tenter de l'imaginer à côté de nous à cet instant, avec Zira, la petite-amie qu'elle a rejoint dans la mort. En vain. J'ai l'impression qu'elle a déjà disparu de toute réalité, qu'elle ne fait partie que d'un rêve lointain. Elle fait partie du présent de l'ancienne moi, celle que je ne pourrai jamais redevenir. Je suis incapable d'imaginer Angie car je ne la connais plus, et elle ne connaît aucun de nous. Angie est morte à l'âge où nous avons laissé notre innocence. Si elle peut nous voir, je me demande si elle voit encore ses amis d'enfance. Si elle voit encore la nouvelle en ville, mystérieuse, frêle et pas très chaleureuse.

Je prends une nouvelle gorgée d'alcool, grimaçant légèrement lorsque ma gorge brûle. Je me remets à écouter les conversations de mes amis sans dire un mot, et finis par sourire sans trop m'en rendre compte. J'ai du mal à savoir comment me sentir. Tout est si amer, si incertain. Toute cette soirée paraît être un rêve fiévreux, isolé de l'espace-temps. Chaque instant qui passe paraît la seconde d'après appartenir à un passé qui n'a pas vraiment existé. Je ne suis même pas soûle. Juste épuisée, toujours grisée de magie, à présent incapable de différencier la réalité de mes rêves. Je vois tous mes amis rire et se serrer dans les bras, danser au bout de la table et crier, et j'espère que c'est réel. Ça l'est, pas vrai ? Pourquoi ne parviens-je pas à avoir confiance en ces moments de pure insouciance ?

Je grimace. Aïe. Je n'arrive pas à m'ancrer.

J'agrippe la main de Jake posée sur ma cuisse. Fort, et je prends une profonde respiration. Il me regarde mais je garde les yeux rivés sur nos amis pour me concentrer sur leur présence. Ils sont là. On est tous là, et je suis là aussi. Je ne suis pas dans un rêve. Je tiens la main de Jake, que j'aime et qui m'aime et qui ne partira pas. Je ne suis pas seule et aucun de nous ici ne l'est. Joyce et Zac ne mourront pas, ils se retrouveront après la bataille. Aucun ici ne mourra. On s'en sortira. Espoir. Espoir. Aie un peu d'espoir, Heaven.

Je respire, encore et encore. Je m'ancre peu à peu, sentant le cœur de Jake battre dans sa paume au creux de la mienne.

Je les regarde tous et absorbe cette image pour ne jamais l'oublier. Thaniel a la tête posée sur l'épaule de Kaleb. Tyssia rayonne, et donne le sourire à Joyce juste en dansant. Isis regarde son verre tournoyer sous l'élan de ses doigts avec mélancolie, mais son visage est détendu comme si elle était perchée sur un toit.

Je croise le regard de Zac, et il me sourit. Avec sa douceur éternelle, avec son calme immortel. Il me sourit et il hoche la tête, comme pour me dire « Je comprends. » Comme si, lui aussi, voulait graver cette scène derrière ses paupières, parce qu'il préfère observer que participer. Regarder mes amis vivre est plus important que vivre avec eux, à cet instant.

Je suis ravie d'être devenue plus humaine grâce à eux. Peut-être serais-je réellement devenue un monstre, sinon. J'ai passé ma vie à observer, à écouter. À me taire et à voir évoluer un monde auquel je n'appartenais pas vraiment. Je m'effaçais dans les pensées des autres, alors je devrais être soulagée de n'avoir à présent que mes pensées dans les oreilles. Oui, je suis ravie. De pouvoir regarder toutes ces personnes et me dire que j'ai de la chance.

Je ne sais pas quand j'ai commencé à les aimer. Mais je suis ravie d'avoir appris à aimer les autres, ici.

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Voilà pour le chapitre 74 ! J'espère qu'il vous a plu !

Un plaisir de revenir, et surtout avec ces moments de suspension juste avant que, on le sait tous, l'action éclate et qu'on ne puisse plus respirer ahahah
Ecrire les pensées de Heaven devient hyper émouvant, je sais pas si vous sentez la fin approcher mais moi oui, son personnage est si différent à écrire <3

À bientôt pour la suite, bisouus ♥

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