[Dimanche 23 Octobre. 16h15. Kali a soigné Heaven et l'a emmenée dans un endroit que cette dernière connaît pour l'entraîner. Sur le chemin, Heaven a compris que Kali était le « sorcier » responsable des barrières protectrices.]

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J'ouvre la bouche en grand, remuée par mon retour dans cet endroit si important pour moi. Ici, je me suis entraînée avec Zac au combat. Ici, j'ai grimpé aux arbres sous les conseils de Jake, et en haut de ces arbres, j'ai observé Erédia avec lui, me rendant compte de ce que je commençais à ressentir pour lui. Ici, j'ai eu mon premier rendez vous avec lui, je l'ai embrassé. Cet endroit a signé le début de notre couple, mais a aussi scellé mon destin lors de ma première rencontre avec les Bannis. C'était il y a exactement onze jours...

— Pourquoi vous m'emmenez ici ?

Ma voix est tremblante. Kali se retourne vers moi, les bras croisés. Elle reste silencieuse pendant quelques instants, et je tente de lire dans son regard. J'ai du mal à imaginer que, il y a dix sept ans de cela, c'est elle qui a enfermé mon espèce dans la ville, les condamnant à leur triste sort. Elle est le bras droit de Jorah depuis tant d'années que j'ai du mal à croire qu'elle puisse véritablement être plus sensée que lui. Elle a l'air beaucoup plus pragmatique, bien moi détraquée. Et pourtant, dans ses yeux, la même flamme danse. La même flamme redoutable.

— Cet endroit représente beaucoup pour toi, je me trompe ? répond la sorcière.

Je hoche la tête.

— Eh bien, rien de tel qu'un lieu propice aux émotions pour pratiquer la magie.

Les sourcils froncés et la mâchoire serrée, j'inspire en l'invitant à continuer.

— Ta magie vient de là, fait-elle en désignant son ventre. Ton estomac, ton cœur. Tous ces organes qui sont dirigés par les émotions. Plus elles sont fortes, plus tes pouvoirs le sont. Et c'est quand tes émotions prennent le pas sur ta volonté que tu deviens en mesure d'atteindre l'apogée de ta puissance.

Je ravale ma salive. Je suis au courant de ça, mais je sais que nous allons l'explorer plus en profondeur.

— Il faut que tu trouves ce qui est bloqué en toi lorsque tu utilises ta magie afin de pouvoir en exploiter absolument toute la force, indique Kali.

— Comment ça, bloqué ?

— Ce qui t'empêche de posséder ta puissance. Ce qui, au fond de toi, au cœur de tes émotions, les bloque et ne te donne pas le pouvoir dessus. Tu as encore du mal à contrôler tes émotions quand tu veux user de ta magie. Or, c'est bien la seule chose que tu dois maîtriser parfaitement.

Je fronce les sourcils. J'ai déjà réfléchi à ça, et la réponse ne pourrait pas être plus évidente.

— La culpabilité, déclaré-je alors.

— Pardon ?

— La culpabilité et l'impression de ne pas être censée avoir ce pouvoir. C'est ça qui me bloque.

Kali plisse les paupières, et ébauche un sourire.

— Alors tu avais déjà compris.

— Assez vite, oui. Quand vous m'avez dit qu'il fallait que j'accepte ma magie dans sa totalité pour pouvoir la maîtriser, j'ai fini par me rendre compte qu'il y avait un problème.

— Et tu peux m'expliquer ce problème ?

Je soutiens le regard de Kali qui s'adosse lentement à un arbre. Je prends une profonde inspiration, et observe mes paumes.

— J'ai toujours l'impression que je ne mérite pas ce pouvoir, qu'il n'est pas vraiment le mien. Si je l'ai, c'est uniquement parce qu'on me l'a donné.

La sorcière hoche la tête.

— Donc tu ne penses pas pouvoir te l'approprier entièrement ?

Je hausse les épaules et me mords les lèvres.

— Et tu te sens coupable de l'avoir ? continue Kali.

— Hm...

— Heaven, fais un effort et parle, allez. Si tu veux progresser il va falloir te livrer.

Je me raidis, et acquiesce en me raclant la gorge.

— Je me sens coupable parce que si je n'avais pas été un succès, mon espèce ne serait pas morte et aurait peut-être pu être sauvée.

Elle esquisse un sourire en coin.

— Donc selon toi, c'est de ta faute si tu as simplement été la bonne hôte pour l'expérience de Jorah ?

Je ne réponds pas.

— Tu te rends compte à quel point c'est ridicule, non ? note donc Kali. Tu n'y es pour rien, si par hasard, c'est sur toi qu'est tombé l'accomplissement de son projet. Et tu n'y es pour rien si son sang s'est parfaitement combiné au tien. Les pouvoirs que tu as sont les tiens, Heaven. Si ça n'a marché qu'avec toi, c'est parce que tu étais celle qui était destinée à les avoir.

Elle se redresse et me pointe du doigt. Un frisson remonte dans ma nuque.

— Et si tu es capable de tout ça aujourd'hui, c'est parce que tu as su t'approprier une puissance que personne n'aurait pu ne serait-ce que supporter. Les pouvoirs que tu as, tu les mérites, tu les a encaissés, entraînés, acceptés, et maîtrisés. Tes pouvoirs sont les tiens, répète-t-elle. Ils ont toujours été les tiens.

— Mais ils n'auraient pas dû exister en premier lieu ! Ils n'auraient pas dû exister, ces pouvoirs, j'étais censée être une Silencieuse de Sang Pur normale !

— Non ! me coupe brutalement Kali. Tu as tort !

Je frémis en entendant sa voix tonner, et déglutis. Un court silence s'installe et j'entends le vent siffler lorsqu'elle fait quelques pas vers moi, le doigt levé.

— Tu n'étais pas censée être une Silencieuse de Sang Pur normale, Heaven, déclare-t-elle alors. Si tu avais été normale, tu serais morte, comme tous les autres de ton espèce, dès que l'expérience aurait marché sur quelqu'un d'autre. Si tu n'avais pas été celle que tu es, tu n'aurais pas existé, c'est aussi simple. Si tu es vivante, si tu existes, c'est parce que tu es hybride. C'est ça, ton identité, c'est ça ta vie et c'est l'unique certitude que tu peux avoir. C'est ce que tu es, Heaven. Et ce pouvoir que tu as, c'est le tien, parce que sans lui, tu ne serais pas en vie. Tu dois arrêter de penser que tu aurais pu être quelqu'un d'autre, parce que c'est faux. Heaven Caldwell ne serait pas Heaven Caldwell sans cette puissance. Ce pouvoir, c'est toi.

J'inspire profondément par le nez, sentant mon cœur s'emballer. Elle n'aurait pas pu mieux résumer la situation. J'avais déjà réfléchi à ça, mais l'entendre dire de cette manière rend les choses beaucoup plus évidentes. Si je n'avais pas ce pouvoir, je serais morte. Elle a raison. Toute ma vie j'ai été hybride, c'est simplement que je ne le savais pas. Mais ma magie ne m'a jamais quittée, elle a toujours été la mienne, et je peux toujours en faire ce que je veux. Je ne suis pas comme les autres mais ça ne signifie pas que je devrais l'être. Finalement, c'est comme sur Terre. Quand je n'étais qu'une simple télépathe au milieu des humains, je pensais devoir nier ma différence parce qu'elle n'aurait pas dû exister. Et sans m'en rendre compte, je reproduis le même schéma ici. Alors que c'est parce que je suis différente que je suis en vie.

Kali me regarde avec insistance, et je soutiens son regard en tentant de contrôler ma respiration qui commence à se saccader.

— Mais comment je suis censée accepter que ce pouvoir m'appartient si Jorah continue de me rappeler qu'il en est à l'origine ?

La sorcière plisse le front après ma déclaration, comme un peu dépourvue face à l'évidence.

— Il soutient que je lui appartiens parce que si je suis aussi puissante, c'est grâce à lui, continué-je. Il est la principale raison qui m'empêche de posséder pleinement mes pouvoirs.

Kali hoche la tête.

— C'est vrai, tu as raison. Mais il ne peut pas nier qu'il y est pour quelque chose, quand même.

— Ce n'est pas ce que je demande. Ce que je veux, c'est qu'il arrête d'utiliser ça comme une sorte de moyen de pression sorti de nulle part. Il veut me convaincre que je lui suis redevable, et ça me bloque parce que dès que j'utilise ma magie, je suis obligée de penser à lui.

Elle fait quelques pas sur le côté, semblant réfléchir intensément pendant un instant. Je vois son regard s'animer d'une étrange lueur lorsqu'elle repose ses yeux sur moi.

— Jorah t'a donné les clés, lance-t-elle alors. Il t'a donné les clés de ta puissance, la possibilité de la développer. Ce n'est pas lui qui t'a tout donné, et tu le sais. Tu aurais pu mourir des dizaines de fois à cause de cette magie. Mais c'est parce que tu as réussi à l'apprivoiser que tu n'es pas morte. Et certainement pas grâce à « Monsieur ».

Je frémis sensiblement, sentant mes jambes flageoler légèrement. Entendre ça de sa part me conforte dans l'idée que Jorah veut simplement implanter une ridicule gratitude dans mon esprit, pour pouvoir mieux me manipuler. Et si lui ne se rendait pas compte qu'il m'empêchait de développer mon potentiel, Kali en a conscience, et elle sait ce que j'ai besoin d'entendre. L'experte en magie, c'est bien elle.

— Je te trouve un peu immature, déclare Kali. Tu remets la faute sur Jorah, mais c'est aussi à toi de t'émanciper de toutes ces idées puériles.

— C'est lui qui veut que j'ai ces idées.

— Alors ne l'écoute pas.

— Vous me dites d'ignorer ce que me dit le redoutable Jorah ?

Elle rit du nez, et penche la tête sur le côté.

— Il ne sait pas comment s'y prendre avec toi, tu le sais bien. C'est bien pour ça qu'il a besoin de mon aide pour ton entraînement.

Je fronce les sourcils sans répondre. Elle est vraiment difficile à cerner. Et je suis profondément troublée, car je vais devoir lui être reconnaissante pour m'avoir aidé à ouvrir les yeux, tout en gardant une part de rancœur. Parfois, elle paraît même être de mon côté, remettant en cause les plans de Jorah, me dictant ses propres pensées comme si elle avait un droit sur moi totalement indépendant de lui. Elle ne le craint pas et garde sûrement une telle confiance qu'elle sait qu'elle ne risque rien. Elle s'occupe de moi comme si elle avait la pleine autorité, et je ne sais pas comment l'interpréter.

— Alors Heaven, déclare alors la sorcière. Est-ce que tu veux bien arrêter d'écouter Jorah pendant quelques minutes et n'écouter que moi ?

Je prends une grande inspiration, avant d'acquiescer lentement. Oui, il faut que je me débarrasse de toutes les idées noires et parasites que Jorah entretient en moi, et ne me concentrer que sur Kali, que sur moi. C'est ma magie qui compte, et dès que je l'aurai parfaitement compris, Jorah n'aura plus aucune prise sur moi. Dès que j'aurai chassé ce monstre de mon esprit, je m'en libérerai. Et là, je serai en mesure de le battre.

— On peut commencer, affirmé-je.

Un sourire en coin étire les lèvres charnues de Kali, et je vois aussitôt le dôme qui nous entoure s'élargir, pour emplir tout l'espace libéré par les arbres. Malgré moi, mes yeux vagabondent vers l'endroit où j'ai eu mon premier rendez vous avec Jake, ce petit cocon où la lumière fusait il y a de ça une semaine. Mon cœur se serre, et Kali doit remarquer mon air nostalgique, puisqu'elle déclare :

— Puise dans tes souvenirs. C'est en te rappelant de toutes tes émotions que tu nourriras ta magie. Aujourd'hui, tu ne dois pas bloquer ce que tu ressens. Ressens le, plus que jamais.

Je reporte mon attention sur elle, sentant mon ventre se retourner. J'ai l'impression que cet exercice sera plus difficile que les précédents. Car si avant, je me concentrais sur mon objectif meurtrier et voulais à tout prix éloigner mes pensées sentimentales car elles m'affaiblissaient; je vais devoir aujourd'hui les faire toutes ressurgir.

— Bon, dit Kali en se frottant les mains. Il va être temps de t'y remettre.

Elle s'étire les bras, et je l'imite avec hésitation. J'ai l'impression que cette fois ci, ça sera plus sérieux.

— Mes menottes... hésité-je.

— Oh, c'est vrai.

Elle fait un mouvement évasif de la main et je me sens instantanément soulagée d'un poids, sentant mon corps se détendre et mon souffle s'améliorer. Je lance un regard stupéfait à Kali.

— Vous pouvez les désactiver vous aussi ?

Elle ricane.

— Maintenant, oui.

Je déglutis, médusée.

— C'est bon ? lâche alors la sorcière.

Son ton pressant m'oblige à me mettre en position, attendant qu'elle me dicte les pas à faire. Aussitôt, elle se racle la gorge et s'engage dans différentes requêtes, me demandant d'abord de me remettre dans le même état psychique que la veille. Je m'exécute, et ferme les yeux comme à mon habitude. Encore une fois, me focaliser sur les sensations qui me remontent en moi est incroyablement grisant, et sentir la magie se ranimer en moi est toujours aussi soulageant. La magie me confirme, la magie me protège, me donne confiance. Je me concentre sur le flux affolé de mon sang dans mes veines, sur les frissons qui se succèdent le long de mon échine, je perçois toute la danse que mon être entreprend en cet instant. Et comme si un bouton se déclenchait dans mon cerveau, les émotions commencent à fuser, et les souvenirs de cet après-midi ressurgissent sans raison. Kali a raison. La magie appuie sur ma sensibilité, et ainsi, elle fait jaillir le pire en moi. Je serre les paupières, d'abord tentée de rejeter mes souvenirs, mais accepte avec douleur de les laisser envahir mon esprit. Ma gorge se serre alors que les images de la torture puis de la mort de Jake se dessinent et assaillent mon crâne. Je sens ma respiration s'accélérer, et peine à me concentrer. J'ai l'impression de perdre le fil, de ne plus retrouver le chemin de la magie en moi. Je rouvre brutalement les yeux, haletante.

— Je n'y arrive pas, m'étranglé-je. Si je laisse mes émotions surgir, je perds le contrôle.

Je desserre les poings en ravalant difficilement ma salive.

— Non, il ne faut pas, répond Kali.

Dans ses yeux brillent les lueurs d'un rouge impétueux, et l'expression éloquente qu'elle affiche me convainc qu'il va falloir que je fasse plus d'efforts.

— Si tu rejettes tes émotions, tu perds beaucoup de potentiel, continue-t-elle. En t'efforçant à ne pas les accepter, tu t'empêches de te concentrer sur ta tâche principale. Les émotions sont motrices, pas parasites.

J'inspire par le nez en hochant lentement la tête.

— Mais évidemment, il ne faut pas non plus les laisser guider tous tes actes. Il faut apprendre à en faire une force.

J'opine, attentive. Elle a raison. Il va falloir que je prenne sur moi pour appréhender sans faillir tout le flot d'émotions qui m'emplit à chaque fois que je ne le réprime pas. Et ce sera sûrement un exercice bien plus compliqué que d'améliorer simplement ma pratique de la magie.

Je prends une nouvelle profonde inspiration et suis l'air qui entre dans mes poumons. Pour rester concentrée, il faut que j'entre dans un état de quasi-méditation.

Je mets moins de temps à sentir la magie courir dans mes bras et dans mon cou, à percevoir le picotement habituel dans mon crâne et sous mes yeux, sur le bout de mes doigts. Et encore une fois, je sens la pression que font mes souvenirs sur mon esprit, je sens les émotions retourner mon ventre. Mais cette fois ci, je ne les laisse pas me déstabiliser, et dois rassembler tout mon sang froid pour ne pas tout arrêter dès lors que mes pensées néfastes ressurgissent. La peur, la destruction, le chagrin, la haine, la folie, tout ce qui m'a emplie il y a quelques heures m'emplit de nouveau, me donnant l'impression d'exploser de l'intérieur. Mais je peux sentir, presque instinctivement, la force s'animer au fond de moi, la détermination triturer étrangement mes entrailles. Je peux sentir mon cœur s'alléger, comme si d'une façon inexplicable, tout ce que je ressentais se canalisait dans la magie qui se réveille en moi. Cette colère sourdre qui broie mon cœur, alors qu'en situation normale elle me fait perdre toute contenance et tout discernement, anime à cet instant en moi une énergie infinie.

Déroutée, je rouvre les yeux. J'ouvre la bouche sans parler, sentant des vertiges me secouer.

— Pourquoi tu t'es arrêtée ? Ça marchait, je pouvais le sentir ! s'exclame Kali.

— Je sais, désolée. Je... c'est allé trop vite, j'ai été prise de court.

— Recommence, sévit-elle. Sois un peu plus robuste, Heaven, allez.

Je déglutis et respire doucement, prenant quelques instants pour me concentrer. Puis, je clos les paupières, replongeant instantanément dans les tréfonds de mon esprit. Et rapidement, je sens mon ventre se nouer, mes membres se tendre et mon pouls s'accélérer. De nouveau, mon cœur se relâche et mes souvenirs s'éveillent. Et cette fois, je reste immobile, serrant les poings pour ne pas me laisser m'affaiblir. Je me renferme sur le mouvement de ma respiration, sur les incroyables sensations de la magie qui frétille dans mes veines. Et je le sens, au fond de moi. Je sens le changement. Alliée à la magie, alors que je pensais qu'elle l'affaiblirait, ma rage devient motrice, ma peur devient redoutable arme. J'ai chaud, je suis enflammée par mes pouvoirs qui s'affolent, grisée par les émotions qui m'assomment. Tout mon corps me paraît être assailli d'une infinité d'aiguilles, et mon sang semble bouillir. Je ne saurais parfaitement décrire pourquoi, mais je sens que dans l'abîme de mon être, quelque chose est né.

Lentement, quand je sens que mon pouls se stabilise, je desserre les poings, et m'accroupis sans relâcher ma concentration. Tout fuse à une vitesse effroyable dans ma tête, tout se bouscule et je ressasse chaque détail, chaque frisson, chaque sanglot, chaque palpitation dans mon esprit torturé. Je revois tout mon séjour chez les Bannis, je ressens tous les regards, tous les vertiges, me rappelle de tous les mots qui m'ont rongée. Une véritable tornade sévit en moi, fait naître une excitation frénétique, indomptable et envahissante. Ce n'est pas une force destructrice comme je l'aurais pensé. C'est une force muette, intérieure, une force psychique, une force qui me donne l'impression d'être invincible sans pouvoir l'expliquer.

— Tu le sens, Heaven ? entends-je soudainement.

Sans ouvrir les yeux, je hoche la tête.

— Cette énergie en toi, continue Kali, cette énergie indéfinissable, c'est l'essence de ta magie qui surgit. Est-ce que tu penses pouvoir la dompter ?

— Oui, dis-je sans l'ombre d'un doute.

Elle ne répond pas tout de suite, mais je peux deviner son air satisfait. Je suis sûre de moi, peut-être plus que je ne l'ai jamais été, convaincue que je peux contrôler la tempête de mon âme, cette fois ci. Sans que je puisse l'expliquer, je sais que j'ai pris la main, j'ai gagné en maîtrise. Je sais qu'à partir d'aujourd'hui, la magie cessera de me posséder. Je posséderai ma magie.

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Voilà pour le chapitre 14 ! J'espère qu'il vous a plu !

Je suis désolée pour l'attente, j'ai été perturbée avec l'entrée à la fac et toute ma nouvelle vie (plus la reprise d'Alive) j'ai eu du mal à m'organiser pardon pardon !

Bon, en tout cas j'espère que ce chapitre vous a plu et que c'est bien décrit, parce que c'est une étape assez importante pour Heaven ;)

Sinon, je ne sais pas si vous saviez mais j'ai repris Alive, mon autre histoire, alors si ça vous intéresse de voir un autre univers totalement différent, je vous invite à la lire ça me ferait très plaisir :)

À bientôt pour la suite, bisouus ♥