Chapitre 16 : l'annonce de l'attaque
Lorsque Max atterrit devant la tente de Placidia, il se reprit sa forme humaine et entra. Diana et Dacien se trouvait là, eux-aussi, ainsi que Aria et Falcon, chef des armée d'Algada.
-Il n'y a pas de villes entre nous et la capital si nous passons par la forêt du Boisjolie, dit-il.
-Max ! s'exclama Diana, surprise. T'arrive-t-il d'annoncer ta présence avant de lâcher une information ?
-Bon, bah, me voilà ! C'est bon, je me suis annoncé, maintenant il faut absolument que je vous raconte qui j'ai vu !
-Qui ? demanda Aria.
Il leur raconta toute son aventure et le sauvetage de Sage. Puis Conan arriva en courant et donna une lettre qui venait d'arriver à sa tante.
-C'est notre ami le comte de Pélicia, dit-elle en l'ouvrant.
Elle parcourue les quelques lignes des yeux puis grimaça.
-Le roi des trolls est au château et va servir de garde du corps au roi.
-Aucun problème ! assura Aria. Je serai plus que ravie de l'affronter pour nous venger, moi et les miens, de ce qu'il nous a fait subir en nous emprisonnant !
-Très bien, fit la voyante. La sorcière d'Humalia est prête ? demanda-t-elle à Diana.
-Oui. Tout est en position.
-Il ne manque plus qu'Hermine, fit Placidia en regardant la grande carte étalée devant elle.
-Elle est là ! s'exclamèrent Isaac et Ismène en entrant à leur tour.
Seuls Diana et Placidia purent voir la petite fantôme qui les suivait, mais tout le monde sentit que quelque chose était près d'eux tellement Hermine dégageait un aura de joie.
-Mission accomplie ! dit-elle avec un grand sourire. Après un grand débat, le conseil de la balance a décidé de nous envoyer un ange. Et ce sera ma mère !
-Quand sera-t-elle là ? demanda Placidia.
-Quand le démon se présentera, elle apparaîtra.
-Eh bien, qu'attendons-nous pour commencer l'opération ? lança Isaac.
-J'envoie un pigeon express tout de suite à Luna et à tous les autres chefs de troupes pour leur dire d'attaquer dès que le soleil se sera couché ! s'exclama Diana en sortant de la tente.
-Donc, on va avoir un ange ? demanda Max.
-Oui, répondit Ismène.
-Je vais préparer l'armée, déclara Falcon en sortant à son tour, suivi de Placidia et d'Aria.
-Tous aux armes ! hurlèrent deux gamins en entrant dans la tente en rigolant.
Ils sautèrent sur le bureau et commencèrent à se battre avec des épées en bois.
-Mais voilà mes deux soldats préférés ! fit Dacien en attrapant dans ses bras Airy et Alix qui se débattirent pour s'échapper des bras de leur grand-frère, sans succès. Allons donc aider à préparer les chevaux au lieu de traîner dans les pattes de nos commandants adorés !
-Mais non ! s'exclama Airy en agitant son épée, manquant éborgner son frère. On veut commander, nous aussi !
-Tous aux armes ! hurla Alix dans l'oreille de Dacien. Et que ça saute ! Je veux voir cette capitale en ruine dans deux minutes maximum ou tout le monde aura droit à une fessé en rentrant !
Conan et Max volèrent à la rescousse de Dacien qui avait lâché les deux gamins pour porter ses mains à sa tête. Alix criait très, très fort quand elle s'y mettait et le jeune homme avait l'impression que son cerveau était en train de grésiller.
-Att...attention à la...bégaya Dacien alors que Max et Conan l'aidaient à se relever.
-Quoi ? fit son frère.
-Attention à la trompette ! dit Dacien en retrouvant son équilibre.
-Oh non, fit Max en cherchant les deux gamins des yeux. La trompette !
Airy et Alix s'étaient échappés.
-Et le tambour, ajouta Dacien avec désolation.
-Il faut vite les retrouver ! s'exclama Isaac qui pensait savoir ce que ses amis craignaient.
Il sortit en courant de la tente, suivi de sa cousine, de Max, de Conan et Dacien.
-Trop tard...fit Max.
En effet, ils purent tous voir Alix, trompette à la main, et Airy, tambour en bandoulière, qui venaient de gravir une montagne de caisses.
-Heureusement que tout le monde est habitué, fit Isaac. Personne ne s'alarmera.
Alix porta sa trompette à la bouche et commença à jouer un chant de marche militaire. Airy l'accompagna en tapant de toutes ses forces dans son tambour.
-J'y crois pas, dit Max, la trompette fait autant de bruit que durant le concert de la fête qu'on avait fait pour l'arrivée d'Ismène.
-Parce qu'on a oublié de retirer le mécanisme qui augmentait le son, soupira Isaac.
-Oyez, oyez ! criait Airy sans s'arrêter de jouer. Soldats ! Tous aux armes et en avant pour écraser la capitale !
-Comment on fait pour les descendre de là ? fit Conan.
-Rien de plus facile, répondit Ismène.
Elle tendit les mains vers les deux pitres qui furent soulevés dans les airs. Airy et Alix furent si étonnés qu'ils arrêtèrent de jouer. Ismène les fit atterrirent devant eux et Isaac et Max se chargèrent de leur enlever leur instrument alors que Dacien et Conan les attrapaient.
-En voilà une qui a bien écouté les cours que lui donne tante Placidia, fit Dacien.
-Elle est bien meilleur que moi, comme voyante, avoua Isaac.
-Bon, dit Ismène en rougissant légèrement, allons trouver une occupation pour ces deux chahuteurs et allons aider les autres !
-A vos ordres, capitaine ! s'exclama Dacien en mettant Airy en travers de ses épaules. Direction les écuries ! J'ai remarqué que le cheval de Placidia était un très bon gardien de petits enfants turbulents. Il pourra les garder.
-Cet animal est vraiment intelligent, approuva Isaac. Il me fait penser au chien que j'avais quand j'étais petit. C'est lui qui nous gardait, Diego et moi.
-Eh bien allons-y ! fit Ismène.
*
Quand la reine Lora vit débarquer Luna, grand sourire aux lèvres, dans sa tente, elle s'étonna : Luna était renfermée sur elle-même depuis qu'ils avaient quitté le manoir.
-On attaque au coucher du soleil ! s'exclama la jeune fille.
Elle balança la lettre sur le bureau de la reine et tournoya sur elle-même. Des centaines de petites fleurs de toutes les couleurs poussèrent sur le sol et un rosier surgit de la terre pour s'enrouler autour d'un pilier qui tenait la tente debout.
-Elle est contente, maugréa Foulque en arrivant dans la tente à son tour.
La reine sursauta en le voyant. Ses cheveux et sa barbe étaient recouvert de fleurs roses et violettes, ses poches débordaient de pâquerettes, et des lianes entouraient ses bottes et ses jambes.
-Ne vous étonnez pas pour si peu, lui dit le vieil homme. Regardez plutôt à l'extérieur.
Alors que Luna continuait à voltiger dans la tente, la reine sortie et resta bouche bée. Tout était recouvert de fleurs, même les soldats. Des rosiers et des lauriers avaient surgi du sol par-ci par-là, des dizaines d'oiseaux s'étaient posé sur les branches des arbres qui avaient poussé un peu partout et sifflotaient gaiement, des papillons voletaient au milieu des hommes...
-Qu'est-ce que c'est que ceci ? demanda la reine Lora.
-Ceci ? fit Foulque. C'est le retour de la joie de l'incarnation de la Vie. Ne cherchez pas à comprendre comment c'est possible... Luna broie du noir depuis plusieurs semaines. C'est contraire à sa nature. Maintenant qu'elle a appris qu'on allait enfin passer à l'action, elle a retrouvé sa joie et ça a créé ce que vous voyez.
-Bon, dit la reine en se tournant vers sa tente, on va essayer de la calmer avant qu'elle transforme le camp en jardin botanique.
Elle entra, suivie du vieil homme, et alla attraper la main de Luna pour arrêter ses pirouettes aériennes. Elle avait en effet commencé à voler.
-Luna, il faut préparer les hommes ! lui dit la reine.
-Oui, oui, fit Luna en reprenant son calme. J'y vais de ce pas, Majesté !
Et elle s'élança en dehors de la tente en gambadant entre les fleurs. Des pissenlits apparaissaient à chaque pas qu'elle faisait, là où elle avait mis ses pieds.
-Bon, soupira Foulque. C'est parti...
-Oui, approuva la reine. C'est les derniers jours de Vlorgue !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top