Chapitre 21: les trolls

-Trois cent deux kilomètres à cheval, ça use ça use ! Trois cent deux kilomètres à cheval, ça use les sabots ! chantonnaient Airy et Alix.

-C'est quand qu'on arrive... se plaignit Conan. J'en ai marre de faire du cheval.

-Moi j'aime bien l'équitation, dit la reine Lora.

-Oui, mais vous venez de commencer. Nous, ça fait plus de deux mois qu'on voyage à cheval. Au début j'avais du mal à tenir debout quand je descendais de selle. Et maintenant, j'ai juste envie de me téléporter. Pourquoi la sorcière ne nous a pas téléporté plus loin ?

-Parce que cette forêt est dangereuse et qu'il ne vaut mieux pas atterrir devant des trolls.

-Pff...

-Regarde le bon côté des choses Conan ! dit Max. Maintenant tu as des jambes bien musclées !

-Et ce sont les chevaux qui font le plus d'efforts, fit remarquer Diana.

-Les pauvres... Et pauvres nous...

Diana leva les yeux au ciel et siffla. Misti arriva et se posa sur son épaule.

« On fonce sur un fossé. » prévint le corbeau.

« D'accord, merci »

-On fonce sur un fossé ! Ma reine, il faut aller dans une autre direction.

-Hum... Oui. Tu as raison. On va aller...par-là !

-Vous êtes sûre qu'on n'est pas perdus ?

-Ne vous en faites pas je contrôle la situation !

-Si vous le dites...

Diana souffla et commença à démêler la crinière de son cheval pour s'occuper. Luna était en train de caresser Soualle, Max jouait à lancer une balle à Eliome, Adeline et Isaac parlaient, Ameline faisait de la couture sans que personne ne comprenne comment elle pouvait faire cela sur un cheval, Conan lisait un livre, Dacien et Donan mangeaient, Placidia observait une carte, la reine regardait autour d'elle pour trouver le chemin, Foulque somnolait et les deux plus petits continuaient de chanter.

-Trois cent cinquante kilomètres à cheval, ça use ça use ! Trois cent cinquante kilomètres à cheval, ça use les sabots !

-Taisez-vous ! s'écria Conan. J'en peux plus ! Je veux descendre ! Je veux dormir ! Je veux arrêter de voyager ! J'en peux plus !

-Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Diana alertée par les cris de son frère.

-Conan fait une crise, explique Adeline.

-Je pense que c'est à cause de la forêt. dit Placidia. C'est une forêt qui a été victime d'un sort il y a très longtemps. Je crois qu'elle rend fou les intellectuels.

-Et bah je comprends alors. Mais comment on va faire pour que Conan ne devienne pas fou ?

-On va l'endormir ! dit simplement Foulque à la place de la voyante.

-L'endormir ?

-Oui. S'il est endormi, le sort ne peut pas le rendre fou vu qu'il ne sera pas conscient.

-M'endormir ! Mais ça va pas la tête ? Pourquoi pas me tuer aussi !

Placidia approcha son cheval de celui d'Isaac et chuchota quelque chose à ce dernier.

-Vous êtes sûre ?

-Il te faut de la pratique.

-Bon.

Il s'approche de Conan.

-Désolé mais je vais devoir t'hypnotiser.

-Quoi ! Mais non ! Je ne suis pas un animal de laboratoire ! Je ne veux pas être sujet d'une expérience ! Non ! Isaac ! Ne me regarde pas comme ça ! Non. Isaac. S'il te plait... Non... Ne me... regarde...pas...comme...ça...

Conan s'endormit sur sa selle alors qu'Isaac secouait la tête pour stopper le lien.

-C'est bon je crois.

-Oui. C'est très bien Isaac ! dit Placidia. Tu as réussi dès la première fois !

Isaac rougit.

-Comme ça toi aussi tu pourras faire obéir les gens, fit remarquer Adeline. Comme Diana ! Et tante Placidia...

-Euh ouais...

-Trolls à cent mètres ! cria Diana. Ils se dirigent droit vers nous !

-Les enfants ! dit la reine Lora. Les trolls mesurent deux mètres. Ce sont des brutes. Ils sont forts et dangereux. Courez ! Enfuyez-vous ! Mais restez au moins deux par deux ! Camouflez-vous et cachez-vous !

La reine avait l'air si affolée que personne ne chercha à comprendre. Placidia prit Isaac avec elle et ils récitèrent une formule. Ils devinrent comme des caméléons : ils prirent la couleur de l'arbre de derrière. Si Diana n'avait pas su qu'ils étaient là, elle ne l'aurait pas deviné. La reine Lora et Luna montèrent dans un arbre, Max se rendit invisible, et Diana se cacha dans un buisson. Les autres s'enfuirent par petits groupes et les chevaux coururent vers le nord. Trente secondes plus tard, les trolls déboulèrent dans la petite clairière. Ils étaient dix. Leur peau était verte, leurs dents grandes et jaunes, leurs pieds gigantesques, une tête petite par rapport au reste du corps, et des piquants sur le dos. Ils étaient armés d'une massue et d'une grosse épée. Ils reniflèrent l'air autour d'eux. Diana bondit et sauta sur le premier. Il n'eut pas le temps de tourner la tête qu'il l'avait déjà perdu. Diana sauta par terre et para un coup alors que le troll sans tête tombait, mort. La jeune fille tournoya et désarma trois trolls. Elle éventra le plus grand et coupa la main d'un autre. Du côté des voyants et de Max, ils essayaient de tuer sans se blesser. Les trolls avaient du mal à comprendre d'où venaient leurs blessures. La reine Lora utilisait son pouvoir : elle « copiait » les blessures les plus graves des trolls et les « collait » aux autres. Luna créait des blessures en déchirant la peau grâce à son pouvoir et en faisant des maux de tête atroces. Au bout de cinq minutes, tous les trolls étaient morts, par terre. Les invisibles redevinrent visibles.

-Ouf ! Ils étaient forts ! dit Max.

Luna descendit de son arbre et, sans regarder le carnage, alla retrouver les autres.

-Tu sais Max, commença Placidia, tu contrôles le pouvoir du vide. Si tu le veux, tu peux créer un trou noir qui aspire tes ennemis. Il faut juste faire attention : à ne pas le faire trop grand pour ne pas que tu t'épuises trop vite, à le maintenir loin de tes amis, et à où tu le disposes et pour combien de temps. Je t'expliquerai comment faire en chemin. Mais tu devras d'abord me promettre de faire extrêmement attention.

-D'accord ! dit Max, enthousiaste à l'idée d'avoir un pouvoir dévastateur.

Soudain, un hurlement brisa la tranquillité de la forêt.

-C'est Adeline ! s'écria Diana, encore plus inquiète que si c'était quelqu'un d'autre qui avait hurlé, car Adeline n'avait jamais eu peur de quelque chose.

La jeune fille se précipita dans la direction du cri, Max et Isaac sur ses talons. Ils débouchèrent dans une autre clairière. Adeline était allongée par terre, une grosse bosse sur la tête. Mais le pire n'était pas là : Airy, Alix et Ameline étaient pendus à un arbre, en sang, immobiles.

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