Chapitre 3



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Parce que le soleil perce toujours les nuages


— Ambre ! Cours !

Le hurlement déchire mes tympans, mais je sanglote, sans bouger. Mes pieds sont enlisés dans le goudron, et j'ai beau essayer, je ne peux pas bouger. Mon visage est recouvert de morve et de larmes, mais mon regard ne peut se décoller du sang. Il y a du sang partout. Tellement de sang. Je veux crier, je veux hurler, je veux partir, je veux me réveiller. Je vois ma mère, mon père. J'entends encore cette voix qui me hurle de fuir, mais je reste là, à baigner dans mon propre sang.

Il s'approche de moi, avec un sourire qui n'a rien de gentil et je crie.

J'ouvre brutalement les yeux. Un sursaut me parcourt en reprenant contact avec la réalité. C'est fini. Tout est fini. Je suis en sécurité.

J'inspire profondément en me redressant. Le soleil perce à travers mes rideaux, indiquant que la journée est déjà bien entamée. Mon cauchemar est toujours le même, mais chaque fois, il y a cette terreur dans mon sang quand je me réveille. Je suis certaine que ce n'est pas fini. Que l'horreur et le sang de cette journée n'était que le début, pourtant, ça fait dix ans maintenant, dix ans que tout va bien. Dix ans que je suis en sécurité.

Je grimace en posant un pied au sol. Non seulement il fait un froid de canard, mais un mal de tête s'empresse de me scier le crâne en deux.

Je n'ai pas bu au point de ne plus avoir aucun souvenir de ma soirée, mais j'ai certainement bu au point d'avoir une sacrée gueule de bois. La veille au soir, je me suis démaquillée comme un pied, et il y a du mascara partout sur ma taie d'oreiller. Je peux au moins me féliciter d'y avoir pensé, mais je ressemble à un panda. Mon téléphone vibre comme un dératé et je devine qu'Adrianna s'est réveillée. Je décroche son appel en mettant mon linge dans la panière.

— Tu es chez toi ?

Elle pouffe à l'autre bout du combiné.

— Oui. Mais je viens seulement de rentrer. Je n'ai pas couché avec lui, mais on a dormi sur le banc d'un parc.

Je rigole en me passant un coton sur le visage.

— Tu n'as pas voulu tenter un endroit exotique ?

— Non merci, ça sentait la merde à plein nez. S'embrasser dans cet endroit était déjà assez dégoûtant comme ça. Et toi alors ?

Je souris en repensant au beau brun d'hier soir.

— Je n'ai pas couché avec non plus. Mais il m'a raccompagnée chez moi figure-toi. Et il m'a donné son sweat.

L'objet en question pend comme un trophée sur la poignée de la porte de ma chambre.

— Il sent bon au moins j'espère ? Et il s'appelle comment déjà ?

— T'abuses Adri. Oui, il sent le mâle si tu veux tout savoir. Et son prénom c'est Antonio, espèce d'alcoolique.

— Oulalala, le mâle carrément. Il t'a tapé dans l'œil celui-là. Ça faisait un moment que ce n'était pas toi qui m'avais abandonné la première. Ça faisait un moment que je ne t'avais pas vu ou entendu parler d'un garçon qui qu'il soit d'ailleurs.

Je grimace.

— C'est vrai. Il m'a ensorcelée.

— Tu vas le revoir ?

Je réfléchis un instant à sa question.

— Je n'en sais rien. Je ne veux m'engager dans rien. Je n'ai pas l'intention d'élargir mon cercle de connaissance de quelque façon que ce soit. Mais cette manière qu'il avait de me regarder... Je serai déçue qu'il ne me rappelle pas.

Je l'entends rire à l'autre bout du fil.

— Et toi ?

— Oh, tu sais bien, comme d'habitude. Aucun homme ne sera jamais assez extraordinaire pour s'offrir ma compagnie plus de vingt-quatre heures.

— Sauf Michael.

— Ce fils de pute peut aller se faire voir. Il a dormi chez Lisa.

— Comment tu le sais ?

Elle se racle la gorge et je comprends.

— T'abuses ! T'as mis un gps dans son téléphone ? T'es qui, le Fbi ?

— Pire que ça. Une meuf.

Je m'esclaffe.

— Mais c'est qui cette fille au juste ? Elle sort d'où ?

— J'en sais rien.

— Je les trouves étrangement proches, alors qu'elle vient juste d'arriver.

— Tu penses qu'ils se connaissent déjà ?

J'hausse les épaules en allumant le pommeau de douche pour que l'eau se réchauffe.

— J'ai aucun moyen de le savoir, mais ouais je parierai sur ça.

Elle jure au bout du combiné et soupire.

— Il est moche de toute façon. Bon, tu as des choses de prévues aujourd'hui ?

— Prendre une douche, déjà. Ça s'impose.

— Tu m'étonnes.

— On peut se faire une soirée pyjama ? Je pourrai copier tes devoirs d'histoire.

— Ambre !

— Je déteste cette matière !

Je peux presque l'entendre lever les yeux au ciel.

— Je serai là à 20h. Je retourne me coucher en attendant.

— A toute !

Je raccroche et me jette sous le jet d'eau.

Je sors de la cabine trempée et essuie la buée dans le miroir. Le silence règne, seulement perturbé par les gouttes d'eau qui tombent encore du pommeau. Je me demande où est ma mère. Je me demande si Antonio va m'envoyer un message. Je me demande si je vais avoir mon diplôme.

Je me demande ce que je vais faire de ma vie.

Comme si on m'avait entendue, un bruit retentit dans la maison. Je me fige. Ça n vient pas de la porte d'entrée. En un battement de cils, mon passé défile sous mes paupières, et je dois me concentrer pour garder contact avec la réalité. Je connais ce bruit de verre brisé par cœur. Ce n'est ni un vase, ni une poupée en porcelaine. Quelqu'un a cassé la fenêtre et a pénétré dans la maison.

Il y a quelqu'un chez moi.

Je resserre ma serviette contre ma poitrine, en sentant mon sang bouillir dans mes veines, et regarde autour de moi. Bien entendu, j'ai laissé mon pyjama dans ma chambre, me laissant seule en serviette, enfermée dans la salle de bain, à prier pour que qui qu'ils soient, les intrus ne me trouvent pas.

Mais je n'entends ni casse, ni bruit de pas. Ils se font discrets. Ce n'est pas un cambriolage.

Je me penche sous le placard et récupère le couteau qui y est scotché. Il y en a partout dans la maison. Au cas où.

Mais je ne pensais pas avoir jamais à les utiliser.

Encore un bruit. Plus de verre brisé.

Il y a des gens dans ma maison. Putain. Il y a des gens dans ma maison.

J'essaie de réfréner l'adrénaline qui parcourt immédiatement mes veines. J'essaie de réfréner la faim. L'envie.

J'essaie de réfréner tout ce que je tiens de mon père, puis j'entends parler espagnol.

— Ella debe estar en el baño!

C'est donc bien moi qu'ils cherchent. Et pour ne rien améliorer, ils ont deviné où j'étais. Merde.

J'inspire une grande bouffée d'air en me concentrant sur la poignée du couteau. Je peux sentir mon sang pulser contre ma peau. La partie de moi que je cache depuis tant d'années me dévisage avec impatience. Le miroir me renvoie mes yeux affamés, et j'ai peur. Je n'ai pas peur d'eux. J'ai peur de moi. Je sais ce dont je suis capable. Je me souviens encore de la sensation... Du plaisir. De mon plaisir à tuer.

Mais c'est eux qui sont venus chez moi n'est-ce pas ? Ils n'auraient pas dû.

Ce sera de la légitime défense.

Le monstre dans le miroir n'est pas d'accord. Elle veut leurs vies. Et pas joliment. Les pas se rapprochent et je prends la poignée de la porte dans ma main, prête. Si je veux contrôler ma rage, je dois être rapide. Je ne peux pas me laisser le savourer. Je sens l'intrus de l'autre côté de la porte opposer une pression pour rentrer, et j'ouvre de toutes mes forces.

L'intrus titube sur moi et s'enfonce dans ma lame. J'ai à peine le temps de voir son visage tatoué, son crâne rasé et ses bagues d'appartenance à un gang. Qui sont ces hommes ? Mon couteau ressort trempant de sang, et j'inspire, mon cœur à mille à l'heure dans mes tempes. Je me délecte de la vue du sang, et de son corps convulsant d'agonie. Je relève la tête, en réprimant l'envie d'enfoncer encore plus loin ma lame dans ses entrailles. Juste pour le plaisir.

Je me lèche les lèvres en observant les deux criminels restants. Ils sont couverts de tatouages et de cicatrices. Un gang espagnol. C'est intriguant. Ils me regardent avec choc. Ils n'ont pas la main sur leur arme, et ça me fait sourire. S'ils ne passaient pas leur temps à sous-estimer les femmes, tellement d'hommes auraient peut-être eu une chance de survivre à mes pulsions.

C'était faux, bien entendu. Personne ne pouvait échapper à mes envies de meurtre. A ma rage de tuer.

J'enjambe le corps pleins de convulsions et prends une bonne vue de mes agresseurs. Ma serviette est déjà tâchée de sang. Putain, j'espère qu'elle va tenir. Je ne veux pas me battre nue.

— Entonces, ¿pandilla de cobardes? ¿Creo que soy yo a quien quieres?

Ils échangent des regards choqués, comme s'ils n'étaient pas au courant que je parlais espagnol. Je fronce les sourcils, mais je n'ai pas de temps à perdre. Ils ne sont plus que deux, quiconque les a envoyés n'est visiblement pas très informé. Même s'ils étaient une dizaine à m'encercler je ne serai pas effrayée. Mon père y a veillé.

Celui qui me regarde avec un air ébahi se réveille au dernier moment et tends enfin une main vers son arme, mais c'est trop tard. Je l'ai déjà atteint. Il est déjà mort. Il me crache du sang à la figure et se tient à un meuble, avant de s'écrouler. Putain, ils crassent tout, et c'est certainement pas eux qui vont nettoyer.

Je me retourne vers le dernier des trois. Il paraît plus jeune. Je ne sais pas ce qu'il a fait de son flingue, mais il essaie de ne pas perdre la face devant moi, alors qu'il a les mains vides et qu'il n'a toujours pas commencé à courir. Dommage, j'aime la chasse.

— Hablas espagnol ?

Il pose des questions évidentes, ce qui me laisse une bonne idée de son Q.I. (inexistant).

— Si. Qui t'envoies ?

Il déglutit, mais reste silencieux. Ses jambes tremblent. Il a peur. Et il a raison.

— Fais pas le con, je sais que tu parles ma langue. Vous n'avez pas pris l'avion d'Espagne spécialement pour ma belle gueule.

Je me rapproche à chaque mot, et il ne fait aucun effort pour courir. Quelle erreur.

— Qui t'as-dit que j'étais là ?

Il secoue la tête et je soupire.

— Réponds, ou tu meurs.

— Je vais mourir de toute façon.

Mon sourire est froid, et sadique.

— Qui sait, je te laisserai peut-être partir pour que mon père puisse te retrouver.

Il fronce les sourcils et je soupire de lassitude. Il n'est pas drôle.

— Mais au vu de ta gueule tu n'as aucune idée de ce dont je parle, donc, désolée.

Il fait un mouvement pour m'éviter, mais c'est trop tard. Je suis plus rapide. Plus entrainée. Plus affamée. Je lui fais une clé de bras et tranche sa gorge. Le sang qui se déverse me fait l'effet d'un orgasme qui me fait frissonner de satisfaction. Je dois me rattraper au meuble pour garder les pieds sur terre. Dans mon esprit, les flashbacks de mon passé défilent à toute allure, et mon couteau devient pendant une seconde une prolongation de ma main. Pendant une seconde, mon envie de tuer submerge tout ce que je suis, et je ne vois plus que la vie qui s'éteint dans le corps de mes ennemis.

Un bruit retentit, et je sursaute. Autour de moi, les corps sont immobiles. Ma lame a glissé de ma main et a rebondit sur le sol. J'ai l'impression que je suis agenouillée devant leur sang depuis plus longtemps que je n'en ai l'impression. Putain.

Je suis bonne pour retourner à la douche et pour un sacré ménage. J'ai les boules en regardant les cadavres. Je ne veux pas que ça signifie la fin de ma vie telle que je la connais. Ce n'est pas de ma faim que j'ai peur, mais du monde qui l'accompagne. M'a-t-on retrouvée, moi et ma mère ?

Je connais la procédure par cœur. Si nous étions un jour attaquées, il y a un simple tiroir, avec un numéro. Je rêvais d'appeler ce numéro il y a huit ans. Tous les jours, ma mère devait m'en éloigner. Je pleurais tous les soirs, en attendant ce moment. Je rêvais qu'on vienne nous tuer.

Mais je n'ai plus douze ans. Je ne suis plus une enfant. Je ne veux pas que ma vie parte à volo, je ne veux pas que tout ce que j'ai construit s'efface pour un monde sur lequel je n'ai aucun contrôle. La fille pleine de sang qui me regarde dans le miroir, je n'en veux pas.

En plus, le mec n'avait même pas l'air de savoir qui était mon père. Ils me voulaient juste... moi. Aucune allusion à ma mère.

Pas la peine d'en faire tout un fromage n'est-ce pas ?

Je referme à clé le tiroir d'urgence, sans y toucher et me retourne vers les corps.

J'ai du ménage à faire. 



Saluuuuuut

Waouh, il s'en est passé des choses dans ce chapitre!!

Le prochain chapitre sera le 21 février et ensuite vous aurez un chapitre tous les trois jours. 

Déjà on a un flashback assez chelou. Ambre elle a l'air d'avoir un sacré passé la minette. 

-> Qu'est-ce qu'on pense du comportement d'Antonio? Assez bizarre non? 

-> waouh ok des mecs ses sont introduis chez elle, des avis sur cet évenement étrange?

->Bon, pas plus étrange que la manière dont elle s'en est débarassé... Waouh, on a plein d'infos la. Donc deja elle a completement mytho Antonio, son pere est pas mort, mais par contre elle l'a pas vu depuis des années. Mais il y a une lettre dans un tiroir au cas ou il se passerait quelque chose. Je sais pas vous mais j'ai l'etrange impression que Ambre est pas un ange de choeur. 

donnez moi vos meilleures théories, comme d'habitude!!

je vous aime

alexandra <3

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