Il était assit sur un lit.

L'environnement impersonnel le derengeait.

Il attendait.

Ces derniers semaines l'avaient exténué.

Il était tellement fatigué qu'il avait envie de s'endormir.

Mais longtemps, looongtemps.

Pour toujours.

Il était un peu confus et perdu.

Un autre diagnostic était tombé sur lui et l'avait assommé.

Phase terminale.

Les nombreuses opérations qu'il avait subies...

C'était censé le sauver.

Mais lui n'avait même pas envie d'être sauvé.

Alors, n'ayant aucune volonté, il avait avoué aux médecins qu'ils pouvaient abandonner.

Hors de question.

On n'abandonne aucun patient.

Jamais.

Mais lui, il voulait abandonner.

Alors il les avait laissé faire, sans conviction.

Allez y...

Mais aujourd'hui, il en avait marre.

Il avait mal.

Il avait tellement mal.

Partout dans la gorge, dans les oreilles.

La douleur était invivable.

Il suffoquait tout le temps. Il respirait tellement durement qu'il n'avait même plus envie d'essayer.

Et c'était peut être con, mais il n'avait plus aucun espoir.

Alors il se laissait dépérir.

Et là, assis sur son lit, les pieds plantés sans le sol, il attendait.

Il se concentrait sur sa respiration qui était de plus en plus difficile.

Mais il attendait.

Il attendait l'anesthésie totale.

Il attendait la mort.

Il attendait la fin.

La fin de son histoire.

Il la vit pointer le bout de son nez.

Elle entra dans sa chambre.

Pris d'une douleur incontrôlable, il se mit à hurler et s'allongea sur son lit.

Il toussa et essaya de dégager sa voie respiratoire qui semblait bouchée.

Il laissa s'échapper un râle.

Puis il ne comprit plus rien de ce qu'il se passait.

La Mort s'était approchée.

Il la regardait avancer inexorablement, la vision troublée.

Il tomba par terre, déchiré par la douleur.

Il hurla avec le reste de l'air qui lui restait.

En heurtant le sol, il lança un regard vers sa porte.

Des jambes faisaient résonner des pas.

Quelqu'un lui prit la main.

Et, à bout de souffle, à bout de vie, il se laissa enfin partir.