Chapitre 49: Demyan.

— Au fait, comment s'est passé ton voyage sur Eytidy? me demanda Keryna au bout d'un moment, la tête allongée sur mes genoux. 

— J'ai les armes!

Elle se redressa d'un bond et m'asséna une tape sur le bras.

— Nom de dieu! Tu ne pouvais pas me le dire plus tôt? Je pensais que tu ne les avais pas puisque tu ne m'as rien dit! s'exclama-t-elle, me lançant un regard noir et en même temps empli d'excitation. Elles sont dans le sac?

J'acquiesçais. 

— Alors viens, allons montrer ça à Yla! 

Elle s'était déjà levé et me tendait sa main. Je la pris tandis qu'elle me tirait, puis elle se mit à courir et sautiller en même temps. Je me mis à rire devant son air si enfantin, on aurait dit une petite fée sournoise.

— Allez, dépêche toi! s'écria-t-elle en riant.

Je me mis alors à courir à ses côtés, la bousculant comme si nous étions des enfants. Lorsque nous arrivions à la chaumière, nous avions tous deux les joues rouges, le regard pétillant et le souffle saccadé. Je crois que c'est à cet instant que j'en suis vraiment tombé amoureux. Que je me suis rendu compte qu'elle était tout pour moi désormais et que sa perte me tuerait. Elle était là, devant moi, l'air si heureuse que je ne pouvais pas m'empêcher de sourire moi aussi. Je l'embrassai alors, avec toute la passion qui animait mon corps. Je m'écartais d'elle ensuite et observai ses yeux verts me fixer avec intensité. 

— Je crois qu'Yla nous attend, murmura-t-elle, ne sachant surement pas comment réagir. 

Je hochais la tête avec un sourire puis la suivais à l'intérieur. Yla était installé à la table, un journal entre les mains, tandis que Suran, son frère, s'attelait à la cuisine. Lorsque ce dernier me vit, son visage s'éclaira. Il s'essuya les mains avec un torchon rapiécé et vint me tendre sa main.

— Enchanté, je suis Suran, le frère de Keryna. Nous nous sommes déjà vu mais n'avons jamais été officiellement présenté, me dit-il d'une voix chaleureuse.

Je bredouillais quelques paroles, ne m'attendant pas à être accueilli de la sorte. Yla, quant à elle, regardait son fils durement.

— Je ne reste pas longtemps, madame Tohar, c'est juste que Keryna voulait que je vous annonce la nouvelle. Nous avons les armes, déclarai-je sous leurs yeux ébahis. 

— Tu as vu Jiro? Il est en vie? Il va bien? me demanda-t-elle précipitamment, se levant de sa chaise.

— Il va bien, il tient une librairie sur Eytidy. 

— Cela ne m'étonne pas de lui, dit-elle avec un doux sourire. Il filait à la bibliothéque royale dès qu'il le pouvait, heureusement que le roi l'appréciait.

Je ne savais pas si l'évocation de l'ancienne famille royale était une pique ou non, en tout cas son regard ne trahissait aucune émotion. 

— Bon, montre nous les armes. 

Je m'exécutais alors. Après avoir sortit de nombreuses armes, Keryna me remercia d'un immense sourire.

— Merci Demyan, je ne sais pas comment nous pourrions te remercier, me dit-elle ensuite.

Je réfléchissais à ses paroles, puis une idée me vint soudain lorsque je me rappelai de la date. J'avais été déconnecté de tout ces derniers jours, ce qui expliquait que je n'y pensais que maintenant.

— Je voudrais que tu m'accompagne à la fête d'Ivraska, lui annonçai-je avec un sourire en coin. 

Elle haussa un sourcil, puis soupira.

— Je ne crois pas que ce soit une bonne idée, personne ne doit nous voir ensemble. 

— Ne t'inquiète pas pour ça, on n'a qu'à se déguiser, on passera inaperçu. 

Je jetais un coup d'œil à Yla et vit que celle-ci fulminai. Quant à Suran, il observai la scène avec attention, l'air de se demander s'il devait intervenir en faveur de l'un de nous. Ce qu'il fit après quelques secondes.

— Tu devrais y aller Keryna chérie, ça te ferait du bien de te changer les idée avant la bataille.

Il lui adressa un franc sourire et la poussa ensuite vers la sortie. Elle mit sa main dans la mienne, puis nous sortions sans un mot. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top