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Helloo! Désolé pour le (très) long retard^^' Pour me faire pardonner je mets deux chapitres aujourd'hui!

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Lorsque je revins à la maison après avoir mangé avec Demyan, Yla m'attendait, les bras croisés. Je comptais l'ignorer et rejoindre ma chambre, mais elle me demanda de rester. 

— Tu peux m'expliquer ce que tu fais avec lui? 

— J'ai des comptes à te rendre maintenant? C'est nouveau? Parce qu'il ne me semble pas que tu t'intéressais aux garçons que je fréquentais avant, répliquai-je en m'arrêtant à la première marche des escaliers.

— Je m'en fiche pas mal que tu vois des garçons, alors arrête d'être insolente. Tu sais parfaitement que ce n'est pas ce que je voulais dire. Qu'est-ce que tu fais avec le fils du roi? 

— Il s'est avéré qu'il n'est pas si horrible que ça, avouai-je en m'adossant au mur de la cuisine. 

Elle leva les yeux au plafond en secouant la tête, les mâchoires crispées. 

— Tu as fini de faire l'idiote? Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans "c'est le fils du roi"? Le prince, Keryna! Qu'est-ce que tu cherches au juste?

— Je voulais lui soutirer des informations, c'est tout.  

— Arrête. J'ai très bien vu comment tu le regardais. C'est un Sans-Pouvoir, un legio. C'est à cause de lui que le père de Hutys et Tinor a été exécuté, et Nilessa ne s'en remettra jamais. 

— Et il a sauvé le reste de la famille. Ne le fais pas passer pour l'assassin qu'il n'est pas. 

Et sur ce, je tournai les talons. Je ne pensais pas pouvoir défendre un Sans-Pouvoir avant de rencontrer Demyan, et pourtant c'est bien ce que je venais de faire. Il avait ébranlé tous mes préjugés. Et je découvrais en lui quelqu'un en qui j'avais confiance, un homme droit. 

Je partis ensuite dans la chambre de Suran, voulant organiser une réunion avec les Roses. Il travaillait à son bureau, l'air plus concentré que jamais. 

— Qu'est-ce que tu fais? le questionnai-je en sautant sur le lit, m'y allongeant à plat ventre. 

— Nilessa a essayé de m'expliquer où étaient les passages souterrains précisément. Bien qu'elle était paniquée à ce moment, elle a réussi à se souvenir de quelques détails importants. Je les ai replacés sur une carte du château, ça pourrait nous aider. 

— Bonne idée, tu la remercieras de ma part. Elle va mieux sinon? 

— Pas vraiment, comme tu peux t'en douter. Et puis les enfants lui manquent. J'ai beau lui avoir raconté ce que tu m'as confié, elle se fait un sang d'encre. En même temps, je la comprends, je ne ferais pas confiance aux Sans-Pouvoir, me dit-il en secouant la tête, le regard vide. Tu voulais me parler de quoi au fait? Je suppose que tu n'es pas venu pour rien.

— Nous devons attaquer le château le plus tôt possible, et pour ça il va falloir organiser une réunion avec tous les Roses. Nous avons déjà bien trop tardé. 

Il me fixa, l'air peu convaincu. Pourtant il allait bien falloir qu'on le fasse un jour ou l'autre. 

— Et qu'est-ce que tu vas leur dire? m'interrogea-t-il. 

— Tout ce qu'ils doivent savoir. On révèle toutes les informations qu'on a gardées pour nous. Les plans et surtout mon identité. Ils doivent savoir qui je suis, ils auront besoin d'avoir une figure importante. 

— Tu n'as pas peur que quelqu'un nous trahisse? 

— J'ai confiance en mon peuple. Je sais qu'Yla a toujours eu peur de ça, mais il faut qu'ils sachent, soupirai-je. 

— Très bien, on commence à aller les voir dès demain. Je n'ai pas confiance avec les lettres, on sait tous qu'elles sont contrôlées.

Je hochai la tête, l'embrassai sur la joue, puis sortis. Une fois dans ma chambre, je dénichai le carnet d'adresses de sa cachette. Nous étions en tout cent vingt-huit Roses, mais la plupart étaient de la même famille, ce qui expliquait que nous n'aurions pas à faire autant de maisons. 

 Le lendemain matin, Suran et moi nous levions tôt. Une quarantaine de visites s'annonçaient et il fallait donc être organisé. La réunion aurait lieu trois jours plus tard et d'ici là tous les Roses devaient être au courant. Nous nous étions réparti les personnes à aller informer. Alors que le soleil venait à peine de se lever, je partais, seule. Etant donné que je devais y aller à pied, ne pouvant pas conduire de dirigeable, Suran m'avait laissé les maisons les plus proches. Munie d'un sac bien rempli et emmitouflée dans une grande écharpe, je me sentais telle une expéditrice. 

J'arrivais chez la première Rose au bout d'à peine dix minutes. Elle me fit entrer avec son habituel sourire. Sylia, Scintillante d'une trentaine d'années, était très proche de ma famille. Adolescente lors du coup d'état, elle avait rejoint mes parents quelque temps étant donné qu'elle avait perdu les siens. Depuis, elle venait nous voir chaque dimanche après midi.

— Que me vaut l'honneur de ta visite ma chérie? me demanda-t-elle, s'asseyant dans le salon baigné de lumière. 

— On organise une réunion avec Suran dans trois jours. On veut que tout le monde soit là, c'est important. 

— Vous comptez attaquer bientôt? La princesse est prête? 

— Oui, le plus tôt serait le mieux. Quant à la princesse... Vous allez connaître son identité, ajoutai-je. 

— Enfin!

Après un dernier sourire, je la saluai alors puis repris ensuite la route, ayant bien d'autres personnes à voir en ce jour.