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Come back home

— Je vous donne 20 secondes pour inventer une bonne excuse qui expliquerai cela, siffla le roi.

Jagger avait fait une entrée fracassante à l'infirmerie, mais il ne s'attendait absolument pas à retrouver Livi à califourchon sur Swam entrain de lui sucer un téton. Cette situation était si improbable qu'aucun des trois n'avaient bougé pour le moment. Les deux adultes avaient cessé leur activité et le regardaient maintenant avec des yeux de merlans fris, se demandant d'où est-ce que Jagger pouvait bien sortir, alors que le souverain regrettait amèrement d'avoir ouvert cette porte.

Il avait déboulé en criant le nom de Swam avant de se figer d'effroi devant ce tableau, tandis que le prince se demandait bien ce qu'il lui reprocherai cette fois-ci ou quelle bêtise avait-il bien pu faire sans qu'il ne s'en rende compte.

— J'attends, grogna le roi.

— Hum... On... Tu, bafoua Swam.

— Sujet verbe complément, je t'assure que ça n'a rien de compliqué, coupa Jagger.

Les deux amants pris en flagrant délit se regardèrent et si Livi n'était pas humaine Jagger aurait pu croire qu'ils se mettaient d'accord sur la version de l'histoire à raconter par télépathie, avant de le regarder de nouveau.

— Techniquement, commença Swam.

— C'est de ta faute, fini audacieusement Livi, les bras croisés contre sa poitrine.

Son geste fit claquer l'élastique du caleçon du prince, sous lequel sa main s'était visiblement fourrée, et remonter le bas de sa blouse, dévoilant la position des mains de Swam sur ses cuisses. Jagger tint son allure sous cette vision horrifique et les foudroya du regard.

Ces deux-là étaient le culot incarné, mais ils avaient raison. Le lien qui reliait un vampire à son mordu, dans le cas de Jagger ses mordus, ne mentait pas. Ils ressentaient la frustration grandissante de Jagger vis à vis de Joris depuis des jours alors évidement, à un moment, ils aveint atteint leur limite. Alors quand Swam avait surpris Livi à se caresser dans la douche sous les jets d'eau du pommeau, ils avaient fini dans le lit en un tour de main.

Pas de sexe brutal, juste du sexe soft rempli de caresses qui avaient rendu les joues de Livi aussi rouges que possible. L'arrivée de Jagger n'avait rien changé, au contraire, elle se sentait frustrée d'avoir été interrompue.

D'ici Jagger pouvait voir la bavure brillante qu'avait laissé la langue de Livi sur le téton de Swam, ainsi que les petites marques laissées par les crocs du prince sur les bras de la blondinette.

Il l'avait mordu ?

Jagger s'avança pour s'en assurer mais Swam serra alors Livi contre lui et sorti les crocs. Il ne voulait surtout pas que l'odeur du dynaste infeste leur petit nid improvisé. Jagger s'arrêta, étonné qu'il lui grogne dessus, puis fit de même.

— Au derrière nouvelle, mes concubines n'ont pas à écarter leur jambes pour d'autres personnes, grogna-t-il.

— Au dernière nouvelle on est fiancé, alors étouffes-toi avec tes paroles déplacées.

— Au derrière nouvelle je fais pas un mot à dire.

Livi se rendit compte de sa bourde en voyant l'air dubitatif des deux vampires et souffla d'énervement. Dans sa tête cette phrase sonnait beaucoup mieux.

Jagger oublia cela et repris son admonestation, expliquant par la même occasion la raison principales de sa venue.

— Combien de fois t'ai-je dis d'arrêter de creuser des tunnels ? Tu rends cet ilot aussi perméable qu'une fourmilière et les abeilles astronautes en profitent aussi pour s'installer !

Livi senti Swam se contracter sous elle et glissa sur les côtés pour s'assoir correctement, comprenant que le brun avait fait une jolie bêtise.

Le roi s'énerva davantage lorsque Swam retira une aile d'abeille de ces cheveux sans lâcher la main de Livi.

— Sorry, lâcha-t-il.

Son excuse fit soupirer le roi qui adressa un regard plein de reproches à Swam. Il y avait des jours où il s'en fichait, mais là Jagger en avait marre.

— Ce n'est pas à moi que tu dois présenter des excuses. Tu as intérêt à refermer tous les tunnels inutiles que tu as creusé, retirer les étables à pucerons, les champignons et les crèches à larve qui s'y trouvent ou je vais vraiment m'énerver. Et puisque tu n'as visiblement rien à faire tu remplaceras Otis dans toutes ces activités pour le dédommagement, réunions incluses. S'ils en viennent à parler des travaux communaux pour les infants c'est non, qu'importe les arguments. Ainsi tu me feras le privilège de mettre des chaussures descentes : si jamais j'apprends que tu t'y es rendu en claquette comme la dernière fois, je revends le rein de Livi pendant ton sommeil.

— Mais-

— Je n'ai pas fini alors tu la boucles. Après la réunion, tu rejoindras le greffier, il a des choses à te remettre, tu rechargeras les cartouches de laves et changera le filet des goules. Évite de perdre un doigt au passage parce je t'attends demain soir pour le Season's Greetings. Soit à l'heure ou je t'explose le crâne devant les photographes.

Livi se mordit la lèvre pour ne pas rigoler.

— T'es au courant qu'une journée c'est 24h ? Fit Swam désabusé.

— Ai-je l'air d'en avoir quelque chose à faire ? Répliqua Jagger. Quand on est pas fichu de faire son boulot on se tait. J'ai déjà risqué deux jokers tout ça parce que tu t'es fait suspendre alors si en plus tu mets mon conseiller hors-jeu à cause d'une connerie de la sorte, je vais réellement te tuer.

Vu la tête qu'ils faisaient, les deux vampires échangeaient par télépathie. Livi n'aimait pas particulièrement cela, elle se sentait exclus, mais elle avait remarqué qu'ils le faisaient seulement lorsque le sujet abordé était sensiblement confidentiel.

Puisqu'ils discutaient entre eux, Livi en profita pour s'enfermer dans les toilettes et mettre une culotte en priant pour que Jagger ne soit pas rendu compte qu'elle avait les fesses à l'air. Il faut dire qu'il s'était pointé au pire moment et cela lui fit aussi réaliser qu'ils n'avaient pas fermé la porte. N'importe qui d'autre aurait pu les voir et Jagger était le pire choix possible, bien qu'elle l'ai trouvé plutôt calme.

Trop calme.

C'était définitivement suspect.

Quand elle ouvrit la porte elle se retrouva nez à nez avec le vampire qui patientait derrière la porte, les bras croisés contre la poitrine.

— Tu mériterais une fessée, menaça-t-il, mais je risque de déraper alors je vais simplement me contenter de célébrer le retour de la culotte à petites pommes.

Livi ne dit rien. Elle n'avait pas envie de se quereller sachant qu'il était à l'origine de la situation dans laquelle elle se trouvait.

— Ton sac est près ?

La jeune femme approuva en enfilant son pantalon souple. Elle attrapa ses sandales, son gilet et tendit la télécommande de l'œuf vibrant de Joris à Jagger en passant le pas de la porte.

— Tu exagères, lui fit-elle remarquer.

— Je voulais explorer une piste et visiblement j'avais raison.

— À propos de quoi ?

Jagger ne lui répondit pas et plaça sa main au bas de son dos pour l'inviter à marcher devant lui.

Livi se laissa faire et avança, légèrement anxieuse quant au déroulement du reste de la soirée. Elle n'avait eu aucunes nouvelles des autres et si ses calculs étaient justes, elle ne les avait pas vu depuis un mois. Ses préoccupations l'occupèrent sur ce court chemin, si bien qu'elle ne remarqua même pas que Jagger l'abandonna au pied des escaliers. Ce n'est que lorsqu'une masse inconnue manqua de la faire tomber qu'elle se rendit compte qu'il n'était plus derrière elle.

— Non d'un- elle est vivante ! Éclata une voix familière.

La blondinette n'eut même pas le temps de cligner des yeux qu'une nouvelle paire de bras l'emprisonna.

— Et en un seul morceau ! Ajouta quelqu'un.

Livi reconnue la voix des jumelles et sourit à son tour. Quand Mist la lâcha, elle fit face aux deux surnaturelles en peignoirs qui souriaient de toutes leur dents et vit les autres membres de la bulle dans le couloir. Il était tous là, amants, concubins et personnels confondus, devant la porte qui était fermée.

Mona et de Lénaelle la prirent aussi dans leur bras. Contrairement aux jumelles, les deux vampires étaient en robes bien que des séparateurs d'orteils attiraient l'attention sur leur pieds colorés.

— Ce n'est pas encore sec, expliqua Lénaelle en faisant rire Livi.

Visiblement ils avaient tous été interrompu dans leur activité, mais Livi se réjouissait de les voir aussi en forme...

— Lâcher là.

... Sauf elle. L'intendante n'avait absolument pas manqué à Livi. D'ailleurs sa ton autoritaire, les avait tous refroidi.

— Pas de contact, rappela-t-elle.

Livi pouffa. Comme d'habitude, Maurane tapa du pied en les voyant faire.

— On n'est pas dans la Bulle mais dans le couloir, râla Kaezer.

D'un geste vif, Maurane pressa ces joues en cul de poule et lui lança un regard sévère.

— Sachez jeune homme que cette minime différence ne signifie rien. Le règlement s'applique dans l'enceinte et en ma présence. Si cela ne vous plais pas vous pouvez toujours prendre la porte comme la semaine dernière, je ne vous retiendrez pas.

Kaezer était parti ? De lui-même ? Livi avait toujours cru que les amants quittaient la Bulle au bon vouloir de roi. Vu la tête que tirait l'intendante, la blondinette n'osa pas poser la question et rendit la pareille au reste des vampires qui la saluèrent de loin. Une paire de jambes étendues au sol attira son attention. En se penchant légèrement, elle aperçut Héliette avec une théière entre les doigts.

— Toujours vivante, rit la vampire.

— Déçue ? Répliqua Livi.

— Pas du tout. Personne ne voulait prendre le thé avec moi.

La discussion n'alla pas plus loin puisqu'Aramis ouvrit à ce moment la porte de l'intérieure. Les vampires s'engouffrèrent rapidement, heureux de pouvoir finir ce qu'ils avaient commencé.

Livi aida Héliette à se lever puis entra à son tour dans le bâtiment. Le changement fut flagrant. À son arrivée, 22 chambres dont 16 étaient occupées. Elle ne savait pas combien de pièces avaient précisément disparues, mais elle pouvait facilement voir qu'il n'y avait plus autant de chambres, faisant gagner quelques m² supplémentaires au salon.

Elle se dirigea vers sa chambre, croisant au passage les jumelles, qui lui promirent de passer la voir plus tard avant de se s'enfermer dans leur piaule à l'odeur suspecte. Ça sentait le bacon...

Livi ne les questionna pas à ce propos, passa devant la porte close de Joris, qu'elle n'avait pas vu de la journée, puis se statufia.

Sa chambre était d'une propreté inquiétante.

Les tapis étaient droits, ses chaussures alignés, ses chaussettes roulées en boule, sa chaise poussée sous le bureau, la poubelle vidée et ses oreillers regonflés. Aucun plis ne défiguraient le draps parfaitement étendu sur le lit, ses vêtements suspendus avaient été rangés par couleur, même ses sous-vêtements étaient bien pliés.

Jagger ne voulait pas de flâneur dans son harem, alors l'entretient des chambres et de certains espaces étaient à leur charge. Livi s'était psychologiquement préparée à retrouver la tache de café au pied du bureau, qu'elle avait illégalement bu ici, mais tous étaient propres. Même la chaise où résidait régulièrement les vêtements trop sales pour le placard mais trop propres pour le lavage.

Qui était passé dans sa chambre ?

Elle n'avait rien contre un entretient bénévole de sa chambre, mais elle espérait que cette personne n'ait pas touché ou jeté certaine de ses affaires.

Une feuille de papier s'échoua au sol lorsque Livi posa son sac sur le bureau. La note inscrite dessus la rassura, bien que l'écriture ne soit pas terrible. Enfaîte ce n'était pas une note mais carrément un roman.

Chère Livi,

Je sens que l'heure de se séparer approche, alors je t'écris tant que je le peux toujours.

J'avais oublié à quel point avoir un corps humain était nul. Tu ne peux pas voler, ni traverser les murs, tu es obligée d'aller aux toilettes et te nourrir, tu as une vue si pourrie que tu ne vois même pas les esprits... Mais bon ce fut une bonne expérience que je peux rajouter à mon CV et qui m'a permis de valider mon stage en possession fantomatique niv.3.

Aussi, je jure sur mon honneur, avoir suivi le code déontologique de possession et respecter ta vie privée (il faudrait qu'on est une petite conversation a entre fille à ce propos ;) ) .

Je suppose que je ne t'apprendre rien, mais tu as une mémoire plutôt vide. J'entends par là que je n'ai trouvé que peu de souvenir avant ton arrivée ici.

J'ai pris la liberté de ranger ta chambre, désolée si cela t'offense, mais je devais le faire après la pagaille que j'y ait mis. Désolée aussi si tu te retrouves courbaturée, je me suis un peu laissée aller, héhé. La lampe et les lattes de ton lit ont été remplacés, par contre je n'ai pas pu renouveler ton stock de compote à boire (je tiens à préciser que Lucan et les jumelles m'accompagnait dans cette dégustation excessive fruitée).

Vraisemblablement, les autres n'ont rien remarqué, sans doute parce que ce sont des vampires, mais je me suis permise d'enlever tes couvres lits, il y avaient des petites tâches dessus, mais les autres aussi. Du point de vue fantomatique, ces tâches apparaissent en négatif ce qui prouvent qu'elles contiennent un élément nocif à long terme sur les humains. Au vue des autres couvres lits trouvés, je vous conseille de changer de fournisseur.

Merci de m'avoir appelé, je me suis bien amusée. Si jamais l'envie te reprend, appelle-moi avec un Ouija.

PS n°1 : Si tu croises Coconut, fait lui un gros câlin de ma part. Je m'excuse de l'avoir balancer par-dessus la balustrade pour savoir comment est-ce qu'il atterrirait.

PS n°2 : J'ai caché le livre de la petite sous l'armoire

Dans l'espoir de se revoir pour une occasion plus festive, je te dis à bientôt.

Kiss !
Vaena.

Livi ne savait pas quoi en penser. Non seulement elle se faisait empoisonner en douce, mais en plus elle s'était faite posséder par une stagiaire. Une stagiaire ! Elle ne savait même pas qu'il y avait une école de fantômes. Milwaukee n'aurait pas pu faire appel à une personne... diplômée ? Est-ce qu'il l'était lui ? Et l'autre fille ? Elle aurait aussi aimé savoir en détail ce qu'elle entendait par « je me suis bien amusée ».

Enfin, ce qui était fait, est fait. Cet écrit expliquait la présence d'un drap unique recouvrant son lit et la nudité de ses oreillers. Il faudrait qu'elle en parle à Aramis.

— Ce soir tu dors avec moi.

Livi sursauta et se retourna en cachant la feuille dans son dos. Aramis se tenait tranquillement dans l'encadrement de la porte, alors que l'a jeune femme se demandait si son cœur allait retrouver une rythme normale.

Elle avait eu l'impression d'avoir invoqué la sorcière par la pensée. Les surnaturels de ce lieu avaient vraiment le chic de pouvoir la faire sursauter.

Aramis hocha la tête et dès qu'elle referma la porte, Livi ferma le verrous, se précipita au sol et tendit le bras vers le livre immobile. Ce dernier était retenu par des bandes adhésives sous le plateau de l'armoire. Elle décrocha habilement l'ouvrage avec des ciseaux et visita rapidement les pages. Tout y était encore inscrit, même les petites notations sur la dernière page.

« Ps 1 : Que ce soit au Monopoly, aux échecs ou au jeu de l'oie, il y a toujours une case prison. »

C'est là-bas que Swam et Joris avaient retrouvé Jagger.

« PS 2 : L'argent est une troisième main à tendre »

Les pièces gagnées au Casino avec Rain lui avait permis de payer le taxi, Baba Yaga et Nyx bien que le taux d'échange ne fut pas totalement honnête.

« PS 3 : Reste forte »

Cette phrase la laissa pantoise. Peut-être être que celle-ci évoquait le moment où elle était retournée à la Bulle...

Livi referma le livre en haussant les épaules. Il valait mieux demander ce genre d'information à la principale concernée, mais puisque Ginger n'était pas là, la blondinette délaissa ses quelques questions sans grandes importances pour faire un shampoing. Elle en avait terriblement envie depuis un moment mais attendait d'être rentrée pour pouvoir le faire.

C'est ainsi qu'elle se retrouva sur une des chaises du grand bassin en compagnie des filles, fixant Aramis verser un produit dans ses mains, à travers le miroir. Le liquide visqueux et verdâtre qui découlait du flacon fit froncer les sourcils de Livi.

— Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-elle.

— Un concentrer de vitamine A, C, avec de l'allantoïne et du collagène

— Autrement dit ?

— Un masque à la bave d'escargot monoculaire biphasé.

Le rire de Livi éclata entre les bulles qui se balançait dans l'air.

— Hors de question que tu mettes ça dans ma tête, fit-elle le plus sérieusement du monde.

— Ça ne te gêne pas de manger du miel issu de la digestion d'abeilles, mais avoir de la bave d'escargot dans les cheveux oui ? Pouffa Aramis.

Livi approuva en se cachant derrière Mona.

— Tu ne sais pas ce que tu rates Boucle d'or, râla la sorcière qui étala finalement le produit sur sa propre tête.

Livi, pouffa et laissa plutôt Mona lui mettre un jaune d'œuf sur la tête. Quelque se soit le produit naturelle utilisé, les quatre filles finirent par rincer leur cheveux et les essuyer avec un sort de vent d'Aramis.

— Que vous faisiez dans le couloir au juste ? Demanda soudainement Livi quand ils furent dans la chambre d'Aramis.

Joris rigola depuis le pas de la porte, attisant davantage la curiosité de Livi. La demoiselle orienta son regard vers Héliette qui se trouvait juste à sa droite. La vampire retira la cuillère de sa bouche, et souffla d'un air ennuyé.

— On s'est fait envahir par des abeilles astronautes à cause de Swam Reysen, répondit-elle. C'est un des princes, celui d'Amérique. Il fait à peu près 1m80, il a les cheveux ondulés et de jolis yeux verts, je ne sais pas si tu le connais.

Si elle savait....

— Je l'ai vu dans le livre de Béryl, fit Livi.

— Ne fait pas semblant de ne pas le connaître, tu couches avec lui, articula Alexane dans le cadre de la porte.

— Quoi ?! Hoquetèrent les vampires.

Bombe larguée.

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