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Savage Livi

Swam avait deux vies : la sienne et celle que les internautes inventaient.

Sur les réseaux il croulait des jours heureux à claquer son argent dans un jacuzzi avec de l'alcool et des femmes. Dans la vrai vie, il venait d'entrée en trombe dans le bureau de Jagger, le pantalon plein de peinture.

Un peu plus tôt cette nuit-là, il avait trottiné de bonne humeur jusqu'à l'infirmerie, puis sa joie avait filé en retrouvant les lits de l'infirmerie vide. Il avait cherché Livi à la Bulle, où on lui avait majestueusement claqué la porte au nez, puis dans la chambre de Jagger, vide elle aussi, avant de se faire attraper et entraîner par Aramis et Lucan qui n'avaient rien voulu savoir.

10 minutes. C'était la marge de manœuvre dont il disposait avant qu'Otis ne vienne le chercher pour une réunion. Cela pourrait paraître suffisant, étant donné que le bureau du roi ne se trouvait qu'à 3 minutes, à pas de vampire, de sa position, mais cela était sans compter sur cette satanée carte.

Swam posa une nouvelle fois sa main sur la carte vierge qui n'avait rien voulu afficher à sa première tentative.

— Aller, laisse-moi voir, bougonna-t-il en recommençant sa manœuvre.

Il avait été mordu par Jagger, il avait un peu de venin royal en lui alors la carte pouvait bien lui faire une faveur et s'activer. Il avait bien réussi une fois...

Et cette fois-ci aussi. Le plan s'élargie sur une zone précise et indiqua la présence d'une personne par un point rouge. Swam claqua sa langue. Cet amas de chlorophylle aplati se payait sa tête... Elle le narguait en montrant sa position au lieu de celle de Livi.

Il grimaça en voyant un point venir vers lui. Il ne bougea pas et attendit que Lucan ouvre la porte. Le sénéchal eut l'air surpris de le voir là.

— Tu n'as pas fini ton boulot, sermonna Lucan en ouvrant une commode, des papiers entre les mains.

— Je fais une pause.

— Dans le bureau du roi ?

— Ça te pause un problème ?

— Avec ton pantalon sal, oui.

Swam jet alors un coup d'œil à son pantalon coloré. Des miettes de peintures été parsemer sur le sol au pied de la chaise mobile.

— Tu sais où est Livi ?

— Non.

La rudesse de sa réponse fit mouche. Il avait l'impression d'avoir évoqué quelque chose de délicat alors qu'il ne s'agissait que de Livi.

— Comment est-ce que tu as connu Crime LaPointe ? La luna de l'Alpha de la meute des hurleurs d'argents, demanda d'un coup Lucan.

— Livi et elle étaient amies au collège mais Crime est partie lorsqu'elle a été déclaré comme Luna, répondit simplement le brun sur la défensive.

— Je sais, elle figurait sur les registres des élèves de la classe dont je devais effacer les souvenirs concernant Livi.

Swam s'irrita.

— Concernant Livi oui mais pas moi, fit-il sèchement avant de souffler pour continuer d'un ton plus calme. Ils me connaissaient toujours.

Lucan hocha la tête et fini sa magouille. Sa réponse était peut-être juste, néanmoins cela n'expliquait pas pourquoi est-ce que l'Alpha le contactait lui plutôt qu'Aldric. Certes s'adresser au membre de la hiérarchie supérieure permettait de mieux se faire entendre, mais Swam n'était pas responsable du territoire français, encore moins des loups qui y habitaient.

— Pourquoi prenait-il contacte avec toi et non Aldric ?

— Il avait des doutes sur lui.

Cela avait même agacé Swam : le loup c'était rendu compte du comportement étrange de son ami avant lui.

Le sénéchal se posta devant Swam de l'autre côté du bureau qui pouffa. Lucan avait cette tête qui signifiait qu'il avait plein de questions sur le bout de la langue mais ne les posaient pas.

Alors Swam attendit faisant semblant de regarder la carte qui ne répondit toujours pas à ses attentes. La patience de Swam eut raison des nerfs de Lucan qui finit par ouvrir la bouche.

— Pourquoi ne nous as-tu rien dit ?

— À propos de quoi ?

— De tes fiançailles.

Swam ouvrit les yeux, désarçonné. Il ne s'attendait pas à ce qu'il lui parle de ça, en plus sa voix était pleine de reproche.

— Après ce que Jagger à fait à ma famille, tu pensais réellement que j'allais vous présenter quelqu'un ?

Il n'y avait aucune animosité, juste un petit peu de rancœur sur cette triste vérité dévoilée à haute voix.

Lucan ne répondit rien, comprenant parfaitement ce qu'il reprochait au roi.

— Demande ce que tu veux puisse que tu es lancé, balança Swam.

Comme s'il attendait cette permission, le blondinet s'installa sur le siège et délia sa langue curieuse.

— Où as-tu rencontré Livi ?

— À son travaille.

— Quand ?

— Le 1er août.

— À quelle heure ?

— 10h10.

Lucan avait demandé cela pour rire mais ne s'attendait pas à ce qu'il réponde. Swam lui se souviendrai toujours de cette heure miroir symbolique, d'après sa sœur.
« C'est le coup de foudre. Les chiffres sont alignés et les cœurs aussi. Si vous êtes à la recherche de l'amour, ouvrez l'œil » lui avait dit Aramis au téléphone lorsqu'il lui avait aussi posé la question.

Il avait bien rit ce jour-là, mais finalement la sorcière avait vu juste.

— Où ?

— À la Naval Air station Alpha-L.

— Qui a fait le premier pas ?

— Elle.

— Pourquoi tu ne l'as pas rejeté ?

— Je n'avais aucune raison de le faire.

— Depuis quand êtes-vous connaissez-vous ?

— 5 ans.

— Depuis quand êtes-vous ensemble ?

— Environ 3 ans.

— La mordais-tu souvent ?

— Non.

— Vous avez eu plusieurs relations sexuelles ?

— Oui.

— Il y a eu des ratés non ?

— À ton avis ?

— Vous comptiez vous marier ?

— C'est généralement ce qui suit les fiançailles.

—Vous aviez prévu d'acheter une maison ?

— Pas tout de suite.

— Qui est le dominant au lit ?

— Nous deux.

— Mais le plus souvent est-ce toi ou elle ?

— Moi.

— Elle est bonne au lit ?

Swam lui adressa un regard noir. C'était quoi cette question ? Il cherchait à l'énerver ou quoi ?

— T'es mignon quand tu es jaloux, ricana Lucan.

— Et toi tu es plus beau avec toutes tes dents, alors fais attention à ce que tu dis.

Un sourire s'étira au coin de la bouche de Lucan.

— La fonction de diplomate te réussit bien, autrefois tu m'aurais insulté.

— Je suis à deux doigts de le faire alors ne me cherche pas.

— Tu l'aimes toujours ?

— Bien sûr.

— Où en êtes-vous dans votre relation ?

— Derrière la ligne de départ, dans les vestiaires.

— Êtes-vous dans une relation libre ?

— Non.

— Aimerais-tu ?

— Pas nécessairement.

— Accepteriez-vous une troisième personne dans votre couple ?

— Je ne veux pas de Jagger, siffla-t-il.

— Je parlais de moi.

Pardon ?

— Je rigole, enchaîna Lucan.

Certains jours Swam avait vraiment du mal à le suivre. Aujourd'hui en particulier. Lucan aussi étrange, tout le monde l'était d'une certaine façon, mais il était sûr que quelque chose n'allait pas de son côté, sur le plan personnel. Il lui en parlait quand les choses seraient plus calmes.

Lucan était suffisamment occupé en ce moment, Swam n'avait pas envie de le déranger. Il passait son temps dans les archives quand il avait du temps libre et il avait cette manie de se balançant sur les pieds de sa chaise en regardant le plafond quand il tombait sur un os.

Comme maintenant.

— Tu es toujours bloqué avec le dossier de Livi, lança Swan.

Lucan approuva de la tête.

Il n'arrivait toujours pas à identifier l'individu qui avait fait un virement sur le compte de la blondinette, ce qui était plutôt étonnant. Avec la technologie actuelle, disparaît sous l'œil des caméras et des satellites relevait du miracle que l'on soit sur terre ou sous l'eau.

Le vampire en waistcoat se leva vivement sur ces pieds. Il avait une idée. Avec un peu de chance et une douce sérénade de menaces cela pourrait aboutir à quelque chose.

— Si tu veux tous savoir Livi est dans la salle K, fit il en vérifiant l'heure.

Swam soupira. Il n'aurait pas pu le lui dire plus tôt ? Il devait lui rester 4 minutes avant qu'Otis ne l'appel.

— Tu es passé la voir ?

— Non je n'ai pas le temps pour ça, balança Lucan en sortant de la pièce.

Swam ne le remercia pas, piqué dans son amour propre. Il n'avait pas le temps ? Jagger lui avait dit que Lucan passait toujours distraire Livi pendant ces règles et cette fois-ci il n'était pas le temps ?

L'américain sorti à son tour et se retrouva en un claquement de doigt devant la porte close où il eut, à nouveau, cette étrange impression. Il sentait une présence familière mais n'arrivait qu'il ne reconnut pas.

Quand il entra, il retrouva Livi avec Rosario et Aldric, tous les trois en chaussette. Le français marchait en traînant sa perfusion sur roue, tandis que les deux filles marchaient, plus lentement en se tenant la main.

Il y avait aussi Elysion et Jagger, chacun assit dans un coin de la salle. Le premier, assis en tailleur, le dos droit, le regard rivé sur sa femme. Le second, lui, avait les yeux rivés sur des écris défilant sur sa tablette. Swam s'adoucit. Il avait sans doute du sentir la présence des nouveaux démons de Jagger. Il n'était encore habituer à eux, c'est ce qui expliquait sans doute se ressentiment à la fois familier et inconnu. Maintenant qu'il y pensait, il se demandait bien d'où sortait le trois nouveaux.

Lorsque l'américain jeta un œil curieux à sa lecture il grimaça. Il reconnaissait là le document qu'il lui avait remis ce matin. Le souverain les entoura plusieurs mots en rouges avant de lui tendre la tablette électronique.

Recommence, ordonna-t-il par la pensée.

Swam n'avait pas vraiment fait sérieusement son travail pensant que Lucan se contenterait de ces relevés et ces notes pour finaliser. S'il avait su que cela reviendrait Jagger, il l'aurait détaillé de plus belle. Jagger était le genre de personne à accepter que vous lui disiez que le ciel était bleu tant que l'on expliquait pourquoi est-ce que cette couleur se trouvait au-dessus de leur tête.

Swam ne se gêna donc pas pour tout détailler, tronquant un rapport de 3 pages contre un de 7 pages, sous le regard à la fois fière et lasse du dynaste. Swam connaissait parfaitement son sujet mais il fallait toujours lui tirer les verres du nez.

Il faut que ce soit moi qui te reprenne pour que tu le fasses correctement, râla-t-il par la pensée.

Swam tira la langue en guise de réponse.

Jagger le regarda sceptique : il ne savait pas vraiment comment prendre ça, en plus Livi faisait la même chose.

— La première fois que j'ai eu mes règles, il m'a donné une serviette de bain.

Swam ricana en entendant les mots que Livi adressait à Rosario, faisant sursauter la demoiselle qui ne l'avait visiblement pas vu entrer.

—Tu n'étais pas obligé de lui en parler, rouspéta le roi une main sous la mâchoire.

Livi lui envoya un bisous volant pour d'excuser, sans cesser de rigoler.

— Mais il t'en as bien apporté ? Continua Rosario.

— Lucan a été en chercher, précisa Livi.

— Tu lui as dit que tu ne voulais pas de tampons ? Intervint Swam.

— Oui.

— Des tampons ? Genre ces anciens trucs que tu mettais sur les feuilles avec de l'ancre ? Fit Aldric, perplexe.

Jagger ne dit rien, à deux doigts de poser la même question. Cela l'étonnerait beaucoup que des encres cutanées puisse agir sur l'écoulement périodique de fluide biologique d'apparence sanguine. Il y avait beaucoup d'évolution au cours des derniers siècles mais tout de même...

La différence culturelle, elle, amusa bien Livi et Swam. Les deux étaient mort de rire.

— Qu'est-ce que tu m'as fait dire encore ? Grommela Aldric en frappant Swam à côté de qui il se trouvait.

Le vampire n'esquiva même pas, trop occuper à se fendre la poire en roulant parterre. Aldric lui sortait de ces choses certaines fois, mais il n'avait jamais fait aussi fort.

— C'est pas ce genre de tampon ! Ce sont des petites protections... qu'on met dans le vagin et qui ... absorbent le sang, expliqua Rosario entre des rires.

Swam lui montra des images communes avec son téléphone.

— On dirait une infusion de thé mais en coton, broncha Aldric tandis que les deux femmes reprenaient leur tour de terrain d'une façon étrange, en rigolant légèrement.

Elles étaient légèrement penchées vers l'avant et Livi grimaçait de temps en temps en frottant sa peau sous le nombril.

Autre fois la concubine faisait partie des 30 % de personnes à ne pas souffrir de syndrome menstruel, mais cette fois, Dame nature l'avait pourvu de délicieuses crampes abdominales.

L'arrivée des règles provoquaient de la joie, de la fierté, du soulagement ou même de l'indifférence chez certains ; chez Rosario, cette période était plutôt déstabilisante et épuisante, alors elle préférait être seule et s'était créé un petit programme, auquel Livi était conviée cette fois-ci.

La soirée des deux filles avait donc commencée par une douche avec un savon doux adapté à leur flore vaginale, Rosario avait insisté, et un défilé de nouveaux sous-vêtements confortables, où Livi avait tronqué sa blouse de l'infirmerie, contre un pantalon oversize accompagné d'un sweat à capuche. Ensuite, Rosario avait, littéralement, traînée Livi jusqu'au terrain K. Depuis les deux femmes se tenaient les mains en faisant des tours de terrain, l'une face à l'autre.

— Je craque, pause, souffla Livi en s'allongeant au sol.

Rosario avait beau lui dire que l'activité physique diminuait les crampes, Livi, elle, n'en était pas persuadée. En tout cas, rien avait marché jusqu'à maintenant si bien que Livi fini par se coucher sur le dos, les jambes croisée vers sa poitrine. Elle se fichait d'avoir une position bizarre, ça la soulageait un peu plus.

— De loin tu ressembles à un hamster mort, lâcha Aldric.

— Et toi à un truc laid non identifié.

La réponse de Livi jeta un froid dans la salle. Les vampires la regardèrent, sonnés par la froideur de ces mots.

— Excuse-moi, fit-elle sincèrement en secouant la tête.

Livi ne savait même pas pourquoi est-ce qu'elle avait dit une chose pareille. C'était méchant et inapproprié d'autant plus qu'Aldric ne lui avait rien fait.

— Tu m'as brisé le cœur, sanglota le français.

« Qu'est-ce que j'en ai à foutre », avait-elle faillit dire.

— Je te rapporterai de la colle promis, répondit-elle à la place.

— Avec plein de paillettes, exigea Aldric.

— Ça marche.

— Et du fromage.

— Ce n'est pas la saison des raclettes.

— Ha ah ! Elle s'en souvient, s'égailla Aldric en donnant des coups de coude à Swam.

Livi, elle sourit en roulant sur les côtés pour s'allonger.

— Ça va ? Demanda Rosario.

— J'ai mal au ventre.

— Je m'en charge, clama Swam.

En deux pas, le vampire se retrouva à côté de Livi, les mains sur son ventre, brillant d'une lumière vert. La chaleur diffusée n'étouffa pas complètement les crampes mais diminua drastiquement le ressenti ; elle se demanda même pourquoi est-ce qu'il ne lui avait pas donné ça plutôt.

Livi passa le reste de la journée et de la semaine en compagnie des quatre vampires, principalement sur le lit avec la bouillotte sur le ventre quand Swam s'en allait. Remède antique mais efficace lorsque l'on ne voulait pas prendre de médicaments. Elle partagea de nombreuse heures avec Swam, qui semblait bien moins occupé qu'elle ne le pensait et qui comblait comme il le pouvait les silences embarrassants. Il parlait de tout et de rien, mais aussi de chose qui lui tenait à cœur, comme lorsque Swam évoqua le mot qu'il avait dû inscrire sur sa main. Never et demi.

— Pourquoi mon mot était ça ?

— Parce que tu étais sincère. J'avais l'odeur de Jagger sur moi... Mais tu voulais quand même tout me dire et tu avais l'air sincère.

— Je le suis toujours avec toi, chouina-t-il.

Lui oui, mais pas son jumeau maléfique qui hantait le précieux sommeil de Livi.

— Tu veux toujours en parler ? Fit-elle d'une petite voix.

— Oui.

— Et tu es sûr de n'avoir rien à te reprocher ?

— Certain.

— Alors ça me suffit.

La voix calme de Livi l'étonnant.

— Li-

— Tu me raconteras tous quand tu sauras tous, interrompit-elle. Je veux connaître toute l'histoire. Pas des morceaux.

— Et en attendant ?

— Quoi en attendant ?

— Qu'est-ce qu'on fait ?

— C'est à dire.

— Je ne compte pas te laisser ici.

Livi réalisa alors qu'elle était en train de tirer le draps de soie sur elle, prête à s'endormir dans le lit royale. Elle avait passé toute cette semaine ici, Swam n'avait rien dit mais il n'aimait pas ça.

Qu'est-ce qu'elle ferait en attendant ? Elle n'en savait rien. Préparer ces valises lui semblait être une activité aberrante.

— Je ne sais pas, avoua franchement Livi. Mais rentrer chez moi serait bien.

Cette phrase à double sens les heurta tous les deux.

Livi savait que, sous l'ordre de Jagger, Lucan avait vendu une partie de ces biens, dont sa maison. Son contrat internet, téléphonique, électrique, ses assurances, tout avait été résilier. Elle ne savait même pas ce qu'avait fait Jagger de son compte bancaire... La dernière fois qu'elle avait pu s'en aller, lors du Parhélie, elle avait fait demi-tour en pensant que personne ne l'attendrait dehors. Ça lui avait fait peur de subitement se retrouver seule dehors, sans argents, sans papier et, peut-être même dans un pays inconnu. Elle n'aurait pas su où aller. Maintenant c'était différent, elle pouvait demander à Swam et refaire sa vie. Bien sûr cela ne se ferait pas en un claquement doigt. Elle avait plein de choses à faire avant, comme essayer de trouver Lucan.

Habituellement, Livi passait ces périodes rouges en compagnie du blondinet et de son fidèle paquet de carte, mais cette fois-ci il n'était passé la voir une seule fois.

Avec un peu plus de recule, elle se rendit compte qu'elle ne l'avait pas vu depuis plusieurs semaines. Il était bien passé une fois, mais il ne lui avait pas adressé la parole. Livi avait l'impression qu'il lui en voulait, pourtant elle ne se rappelait pas avoir fait quoi que ce soit.


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