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Un de moins

La jeune femme, sous l'apparence d'Aldric, fixait Livi. Le petit sourire qu'elle abordait, lui donnait un indubitable air arrogant. Livi toussa doucement. Cette action n'attisait aucun feu de compassion chez la caméléone.

Contrairement à elle, les poumons de Livi n'étaient pas acclimatés à l'air d'ici. Si elle était restée au premier étage, Livi aurait facilement pu rester deux jours, seulement cette petite fouine était descendue jusqu'au troisième étage. Plus elle restait ici et atteignait les paliers inférieurs, plus elle s'empoisonnait sans même le savoir. Pour cause, la composition de l'air était incompatible avec la constitution de Livi. C'est pour cela qu'elle toussait.

"La mort est la fin de la vie due à l'impossibilité organique de soutenir le processus homéostatique", dirait un médecin passionné. "Il s'agissait du final de l'organisme vivant ayant été créé à partir de la naissance", définirait poétiquement un savant. Ils avaient tous deux raisons, néanmoins le concept de la mort avait connu un nouveau tournant avec l'apparition des morts-vivants ; tels les zombis, les vampires, les liches, les goules ou encore les âmes en peine.

La caméléone, elle, était morte deux fois.

Une première fois en devenant une vampire, puis une deuxième fois en devenant un démon.

Son dernier trépas remontait à elle-ne-savait-plus-combien-d'année, toutefois en ouvrant les yeux, elle avait croisé ceux de Léviathan. Le démon de l'envie, l'avait extraite d'un caisson aquatique identique à celui dans lequel avait été plongé Rosario. A sa sortie, elle avait guetté les griffe rétractables sur ses doigts qui lui assuraient une bonne prise sur les murs, ainsi que les écailles qui réfléchissaient la lumière comme un prisme.

Elle était devenue un démon caméléon.

Les démons de sa trempe étaient assimilés aux changelins : les métamorphoses physionomiques étaient leur pain quotidien ; tant était qu'ils arrivaient se contrôler. A son entrée dans ce monde souterrain, sa couleur de peau changeait au rythme de ses états d'âme. Aucun des autres caméléons ne voulaient l'aider. Ils lui en avaient fait voir de toutes les couleurs. Elle devenait réellement verte de jalousie, son épiderme rougissait de colère, jaunissait d'anxiété, rosissait de sensualité et devenait violette alors qu'elle sombrait dans la mélancolie. Durant ce qui lui avait semblé être un long moment, elle avait erré seule sur les différentes plateformes.

Puis Léviathan était revenue vers elle, tel un messie.

Il l'avait formé, élevé, à sa manière. Elle n'avait pas de cornes, ni de queue et maintenait ses transformations bien plus longtemps que les autres. Le seul ennui était qu'elle était devenue ovipare : elle pondait des œufs ; mais ce n'était rien. Elle s'y était habituée.

Les choses entrainants les autres, elle avait fini par quitter les enfers et atteindre la France.

Pendant deux ans, elle avait suivit Aldric dans ses déplacements, observé ses faits et gestes, compris sa manière de penser ; puis sans vergogne elle avait prit sa place. Sa poitrine avait disparu et une aubergine avait poussé entre ses jambes. Elle s'y était habituée avec le temps et surtout elle avait appris à contrôler ses émotions dans ce nouveau corps. Parce que quand elle avait reçu un coup de fil de Swam, elle avait été ravie d'être dans son bureau. Elle avait bandé comme un âne. Elle aurait vraiment eu honte si c'était arrivé en publique.

Quoiqu'il en soit, la caméléone n'avait jamais été aussi heureuse.

Elle pouvait observer, parler, toucher Swam sans que rien ne paraisse étrange. Tous les messages, coups de fils ou gestes amicaux échangés, comme une claque amicale sur les fesses, avaient été pour elle. Lorsqu'ils se changeaient dans les vestiaires, après une mission, elle ne se gênait jamais pour se rincer l'œil, parce que oui Swam était quand même bien foutu. Il n'avait pas de packs 6 abdos, d'ailleurs il en riait souvent en disant " je n'ai pas d'abdos, juste un abdal " ; mais sa morphologie uniforme lui donnait un beau corps. L'américain était finement bien taillé ; en plus d'avoir un joli grain de beauté sur la fesse droite.

La métamorphe avait fini par l'enlacer, un jour, et il le lui avait retourné en lui demandant si ça allait. Il prenait soin d'elle. C'était tout ce qu'elle voulait. Le fait qu'il la prenait pour Aldric, et non pour elle même, ne la dérangeait absolument pas.

C'était bien ça qui était dramatique. Elle s'était bien trop prise au jeu.

Aussi, lorsqu'il lui avait annoncé ses fiançailles, cela avait été le brusque retour à la réalité des choses. Un deuxième poignard s'insera dans son cœur lorsque Swam lui avait donné l'invitation à l'évènement. Un autre couteau s'était planté quand elle avait appris que la blondinette attendait un bébé. Swam avait largué cette information sans aucune précaution, comme une bombe, avant de filer. Elle avait mis un long moment à comprendre ce qu'il avait dit, puis avait réfléchit longuement.

Un proverbe disait qu'il suffisait de supprimer l'approvisionnement d'un feu pour qu'il ne brûle plus. C'est donc ce qu'elle avait fait.
Elle croyait s'être définitivement débarrassée de la blondinette quand elle avait prit l'apparence de Swam en créant une dispute avec Livi, alors qu'elle venait de perdre leur enfant. Manque de bol, Swam avait disparu peu de temps après cela et elle s'était demandée si elle n'avait pas merdé sur le coup. Quand Léviathan lui avait annoncé que Swam se trouvait là-bas, elle en était restée sur le cul.

Parce qu'elle avait pris l'apparence d'Aldric, elle n'avait pas pu s'éclipser à ce moment pour rejoindre les enfers, elle avait donc soufflé de soulagement au moment où elle l'avait retrouvé au palais. Mais elle avait désenchanté, une nouvelle fois, en voyant que Livi se trouvait là aussi.

A croire que peut importe ce qu'elle faisait, elle retrouverait toujours cette fille sur sa route. Seulement, cette fois-ci le sort lui était favorable : la pauvre avait perdu la mémoire en plus de devoir passer le test d'officialisation de concubine du roi.

Toutefois, à ce moment-ci, Livi se trouvait face à elle, sans personne pour l'aider.

A deux reprises, le poing de la caméléone s'écrasa contre le mur, ratant de peu la tête de Livi. Sous un tel coup, son crâne aurait pu éclater comme une coquille d'œuf. Sans perdre de temps elle lui assigna une claque à l'oreille.

Le faux Aldric vacilla et Livi en profita pour attraper un bout de verre qui traînait au sol et reculer. Jagger lui avait bien dit qu'elle n'aurait aucune chance contre un démon. Elle devait garder ses distances et compter sur ses jambes. Seulement elle ne pouvait s'empêcher de jeter un regard à Rosario, toujours endormi contre le mur.

Pas loin de Livi, le combat entre Alexane et la démone faisait rage. Le sang sur le masque de cette dernière attira un moment l'attention de Livi. Elle remarqua également que la petite fille, qui les avait suivies jusque là, n'était plus là.

Livi se reconcentra sur son antagoniste, lorsque son corps tomba. Écrasée par le poids de cette dernière, l'air glissa difficilement dans sa cage thoracique. Le corps lourd de son assaillant la maintenait au sol. La jeune femme saisit le bout de verre qu'elle avait en main et d'un mouvement sec, l'enfonça dans la jambe du caméléon avant que ses mains rugueuse ne s'attaque à son cou. La concubine tenta désespérément de desserrer les doigts qui écrasaient sa gorge mais en vain. Livi tâta puis attrapa un objet de sa ceinture. Celui-ci était pointu. Elle le planta dans la fesse du faux Aldric et le fit remonter jusque dans son dos. Ce dernier lâcha sa gorge et cria en se maintenant le dos. Légèrement affaiblie, Livi en profita pour le faire basculer et reculer.

Le démon caméléon recula en tenant son dos. Livi jeta alors un coup d'œil à ce qu'elle tenait en main. C'était une sorte de petit pique que Lilith leur avait donné. Mais à ce moment précis, Livi avait oublié tout ce que la succube leur avait dit. Elle ne savait pas ce que c'était, ni son utilité.

Les brutalités s'enchaînaient, gagnant en rigueur et en impacts. Les yeux de Livi tentaient de suivre les membres du faux Aldric, mais la jeune femme ne cessait de tituber. Les nombreux débris au sol ne jouaient pas en sa faveur. Elle manqua plusieurs fois de se tordre la cheville à cause des gros câbles et lorsqu'elle se rattrapait avec ses mains, ces dernières s'entaillaient à cause des bouts de verre.

C'était comme jouer au chat et à la souris. Le faux Aldric avait l'avantage du terrain, en plus de sa force. Ses coups étaient amèrement vifs, débordant de rancune et d'antipathie ; mais la jeune femme était plus agile bien que maladroite. Elle esquivait comme elle le pouvait les élans expéditifs de son bras, en essayant de maintenir une distance de sécurité entre elles. Elle veillait aussi à ne pas se retrouver coincée à l'angle d'un mur.

La tête de Livi bascula en arrière sous un coup de genoux qu'elle venait de se prendre. Du sang ne tarda pas à couler de son nez alors qu'elle tentait de reprendre son équilibre. Finalement elle s'écroula à terre, dans un bruit sourd, lorsque le corps d'Alexane percuta son dos. Sa tête rencontra en premier le sol et des débris de verre s'enfoncèrent non loin de son œil. La vampire ne se préoccupa nullement de Livi. Au contraire, elle prit appuie sur son corps pour se propulser en avant.

Alexane lacéra l'avant bras de la démone et envoya son poing vers sa figure. La démone encaissa facilement le coup, mais ne riposta pas. Elle recula d'un pas et observa la vampire. Aucune d'elles ne dominaient l'autre musculairement parlant, mais leur technique de combat était différente. La démone reconnue le style de combat de son opposant.

Du grappling. Une technique de contrôle, de projection, d'immobilisation et, incluant luxations, étranglements et compressions. Cela expliquait pourquoi est-ce qu'Alexane cherchait à la projeter au sol depuis tout à l'heure. La démone se lécha les lèvres derrière son masque, en agitant la chaîne du piège à mâchoire qui lui servait d'arme. Elle ne pensait pas que cette femme serait aussi... Exotique.

Les genoux un peu fléchis, la démone laissa Alexane approcher avant de l'entraîner au sol avec elle. La vampire réussit à la maîtriser suffisamment longtemps pour attraper un petit ballon accroché à sa ceinture et l'éclater sur son crâne. Le liquide arrosa la chevelure brune de la démone qui s'immobilisa. Alexane décrocha la barrette de sa ceinture et siffla dedans.

Livi n'entendit rien mais discerna un cri entre les plaintes sonores des machines.

Derrière le faux Aldric, était agenouillé un homme de taille moyenne qui arrachait les électrodes implantées dans sa peau. Du sang coulant des plaies, l'individu l'essuyait rapidement avec un tissu sorti de sa manche. Il posa alors une mousse verte dessus, puis s'attaqua à une autre électrode, ce qui provoqua un autre cri de l'italienne.

Subitement une ombre se jeta sur le faux Aldric et le regard de Livi fut orienté sur le côté droit. Une femme chauve s'approchait d'elle. Les yeux brillants d'inquiétude, la nouvelle venue observa le visage inconnu qu'avait revêtu Livi, puis articula silencieusement son prénom. Livi approuva, Cassia l'avait bien reconnu. La vampire hocha la tête et pointa du doigt la seule porte de la pièce, avant d'énumérer de courtes et précises instructions. En arrière plan, Astéria, qui s'était elle aussi invitée à la fête, s'occupait du faux Aldric.

Un peu perdue, Livi hocha tout de même la tête alors que Cassia l'aidait à se relever. Cette dernière l'orienta vers la porte, mais elles s'immobilisèrent lorsqu'Alexane tomba juste devant elle. Quand elle se redressa, Livi vit le piège à dent métallique de la démone se refermer et arracher son muscle oblique externe. La vampire écarquilla les yeux sous le choc. Machinalement, elle posa sa main sur sa hanche et tressaillit en sentant ses chairs. Sa main se teinta de rouge et en un claquement de doigt, le corps d'Alexane s'évanouit dans un nuage de poussière.

— Sortez ! Aboya Cassia en faisant reculer la démone.

Livi pressa le pas en aidant l'homme à porter Rosario. Elle mena une course lente, lourde, boiteuse et affolée. Un long couloir s'étirait devant elle. Les quelques lumières au plafond qui se balançaient tranquillement, attestaient du court moment de répit auquel ils avaient droit. Ici tout était calme alors que dehors la sirène sifflait ; mettant tous les démons en alerte.

Livi toussa en papillonnant des yeux. Elle avait toujours du mal à se faire à cet éclairage et l'air de l'étage commençait à opprimer ses poumons. La jeune femme avançait dans le couloir en frôlant les bras des dépouilles non identifiées, qui déambulaient autour d'eux. Elle ne savait pas ce qu'ils étaient et aucun ne faisaient attention à eux. Ils marchaient lourdement, comme des prisonniers laconiques qui cheminaient vers une chaise électrique, et les chaînes à leur pieds confirmaient leur statut d'esclaves. Sur le chemin ils s'écartaient, baissaient la tête et lorsque Livi croisait inopportunément un de leur regard, elle vit que celui-ci était démuni de toutes sensibilités.

La concubine arpentait les allés en grimaçant. Elle essayait de ne pas se focaliser sur ses blessures, en s'attardant sur le passage qui défilait. Elle était à l'affût du moindre mouvement suspect. Sans protestation, elle s'était laissée guider par le démon qui n'avait pas dit un mot.

Il n'avait rien émit de plus lorsqu'il l'avait amenée au pied d'un bâtiment. Il s'était simplement accroupi près de Rosario, avait vérifié que la mousse verte, qu'il avait mis, adhérait bien à sa peau, avant de partir.

Il les avait planté, là, comme ça.

Livi avait fixé ce qui l'entourait pendant deux minutes, avant de déduire qu'il ne reviendrait pas.

Brusquement la terre craquelait devant ses pieds. Livi ne bougeait plus, ne respirait pas et jetait un regard inquiet à Rosario en voyant le parterre se fendre. Quelques zébrures apparurent, puis des lopins de terre frétillèrent avant qu'une main n'en émerge.

Une boule d'angoisse comprima son estomac, mais s'en alla aussitôt lorsqu'elle aperçut la figure de Diez. Livi passa une main dans ses cheveux en observant le succube sortir de terre.

La peur était comme une loupe : elle avait la détestable habitude de tout grossir. Livi flippait pour rien, sans doute à cause du couloir rempli de corps macabres qu'elle avait parcouru. Elle en était sortie, mais son rythme cardiaque ne s'était toujours pas calmé.

Diez observa rapidement ce qui les entourait avant de s'accroupir auprès des deux femmes.

— Il n'y a que vous ? Où est Alexane ?

— Elle est...Morte. Où sont les autres ?

— Comment êtes-vous arrivées là ?

Diez cachait très mal son anxiété. Il enroula plusieurs fois son doigt à son haut et ses iris observaient énergiquement les alentours. A proximité d'eux, les pas de troupes faisaient vibrer le sol tandis que l'alarme bourdonnait toujours au dessus de leur tête.

— Un démon nous a escorté, répondit Livi.

— Il était avec Cassia ?

Elle haussa les épaules.

— Je ne sais pas, il était arrivé avant que Cassia n'arrive avec Astéria.

— Comment il était ? Il fait environ ta taille, a les cheveux tirés en arrière et le bas de son visage est couvert par un masque pointu ?

— Oui.

— C'est lui qui a posé ça ? Continua-t-il en pointant du doigt la mousse verte sur le corps de Rosario.

— Oui.

— Ok, il a bien fait.

— Diez !

Le succube sursauta et fixa la jeune femme qui remit une mèche de cheveux derrière son oreille. La peur était seulement aussi profonde que son esprit le permettait. Livi avait toujours le contrôle, tant qu'elle restait sereine ; simplement Diez commençait à la rendre nerveuse elle aussi.

Livi connaissait ses limites. Elle faisait partie des personnes qui aimaient légèrement flirter avec la peur et l'angoisse du grand ou petit écran, uniquement parce qu'elle savait que c'était un film. Ce spectacle cinématographique où les monstres étaient punis et où le personnage principale survivait. Livi était l'héroïne de sa propre vie certes, mais dans toute cette histoire quelque chose lui disait qu'elle avait plutôt réussi le casting pour être figurante que celui pour les personnages secondaires...

En somme, il était temps qu'elle mette les voiles.

— Qu'est-ce qui se passe ? Insista Livi d'une voix sèche. Où sont les autres ?

— Ils ...

Diez se tut et écouta les murmures alentours. Pas loin, dans la semi ombre, Livi aperçut une forme clopinante sur laquelle sauta un démon. Des bruits écœurants de chair retentirent jusqu'aux oreilles de Livi qui frémit. Elle croisa le regard de l'abomination avant que Diez ne la plaqua contre lui. Aussi calmement que possible, ils le virent se diriger vers eux, sniffer l'air comme un chien en laissant des traces de sang sur le sol. Lorsqu'un rayon de lumière caressa la forme loufoque, Livi aperçut une dizaine de yeux bleu céruléen sur un visage musculaire. Soutenus par les fibres rouges souillés de traces blanchâtres, les billes oculaires gesticulaient, à l'affût. Chaque œil luisant couvrait un angle différent du terrain, tandis que son corps anguleux avançait.

Concentrée sur ce monstre, Livi ne sentit même pas la main de Diez agripper un des objets accrochés à sa ceinture. La créature détourna les yeux et continua son chemin sans se préoccuper des morceaux d'os de ses victimes implantés sous ses membres graciles. Livi relâcha sa respiration et laissa sa tête tomber en avant. Elle ne se sentait pas bien.

Dans le regard de la bête, elle avait cru reconnaître son âme.

Aramis l'avait prévenu : se rendre en enfer était une épreuve partiellement physique mais surtout psychologique. Certaine chose ici pouvait paraître beau à la surface mais il n'en était rien. Cela pouvait être aussi chatoyant que des joyaux ou aussi éblouissant que des perles ; seulement à l'intérieur il n'y avait rien de plus qu'un combustible funeste et putride qui attendait candidement l'avenue d'une étincelle pour vous exploser en pleine face.

— Livi, chuchota fortement Diez en la secouant par l'épaule. Il faut qu'on y aille.

Ce n'était qu'à ce moment qu'elle se rendit compte qu'Astéria se trouvait ici, maintenant le vrai Aldric par l'épaule avec Cassia. Comme Rosario, il était à demi conscient.

— Qu'est-ce que vous avez fait, demanda Cassia en fixant le succube qui relevait l'italienne.

— Ils ont fait sauter la prison.

— Quoi ?

Diez ne se répéta pas une deuxième fois. Elles avaient bien entendu.


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