67🐳
Déviation maritime
L'un d'eux s'élança vers eux en appuyant sur la gâchette, mais sa course fut interrompue par des lianes qui firent voler en éclat la fenêtre pour prendre possession de l'endroit.
Un arbre, tous ce qu'il y a de plus normal, avait traversé le plancher de la boutique et troué le toit.Livi sursauta en sentant une présence sur sa gauche, mais tout ce qu'elle put apercevoir fut une personne habillée de noir qui se jetait sur l'une des personnes armées, avant qu'Alexane ne la tire par le bras ; manquant de lui déboîter l'épaule. Un mur devant lequel elles passèrent s'effondra, faisant apparaître Joris ainsi que trois hommes sur ces talons. D'un geste de la tête, celui-ci leur intima de continuer leur chemin. Alexane hocha simplement de la tête en continuant sa course.
Livi ne savait même plus où regarder. De nouveaux hommes, femmes et enfants armés avaient fait leur apparition. Sa main dans celle d'Alexane, Livi s'appliqua à suivre la course ralentie de la vampire, en jetant de temps à autre un coup d'œil à ce qui l'entourait.
Combien de temps cela avait-il duré ? Deux minutes ? Dix minutes ? Elle ne le savait plus. Tous ce dont elle était sûre c'est que sa main avait fini par lâcher celle d'Alexane. Elle s'était efforcée de suivre la vampiresse alors que cette dernière faisait de grand geste avec sa main. Joris l'avait alors agrippé au détour d'une rue, mais comme la surnaturelle au rouge à lèvre noir, celui aussi l'avait lâché. Une autre paire de main l'avait ensuite attrapé par les épaules. Une main posée sur sa nuque, ce dernier l'avait violemment projeté en avant, sans que sa tête ne rencontre le sol pour autant.
Se tenant difficilement sur ses jambes,Livi inspirait et expirait fortement, tentant de repousser son envie de vomir.
— Désolé, j'aurais dû prévenir avant, marmonna une voix.
Elle entendit des bruits de pas s'éloigner avant de revenir s'accroupir près d'elle.
Le sol sur lequel elle était assise était incroyablement dur et pentu. Elle se senti glisser, avant que des mains ne se place sous ses aisselles et ne la soulèvent pour la remettre en place. Sa respiration commença à se calmer et sa vue devint plus nette. Elle pesta intérieurement.
Livi comprenait mieux pourquoi, pendant les entraînements, est-ce que Jagger insistait pour qu'elle« prenne du recule ». Il n'avait cessé de rabâcher ces mots à chaque fois qu'il arrivait à la mettre au sol. Ses yeux n'arrivaient pas à suivre, tous comme ces gestes. « Dans un combat contre des surnaturels, le toucher et la vue sont tes pires faiblesses » avait-il durement prononcé avant de lui donner un coup de pied aux fesses pour l'encourager à se relever. Évidemment elle avait eu du mal à s'y faire et Jagger avait réussi à la mettre au sol, une bonne trentaine de fois, à chaque séance.
Mais pourquoi est-ce qu'elle pensait à Jagger au juste ? A cause de Lui, elle avait rendu de nombreuse visite à Guiseppe pour appliquer de la pommade sur son derrière, chose qui avait bien fait rire le médecin.
— Li' tu m'entends ?Interrogea son interlocuteur.
Une main posée sur son épaule, il la secoua doucement. La jeune femme avait l'air complètement ailleurs.
Elle hocha vaguement la tête, les yeux fixant un point invisible devant elle, alors qu'elle soufflait comme un bœuf par la bouche. La blondinette avait beau dire « oui », lui savait que ce n'était pas vraiment le cas. En même temps il y avait de quoi. Ils avaient eu chaud, très chaud. Ils venaient de se faire courser par des gens, dont des enfants de moins de 15 ans, qui tenaient une arme, sans doute, illégale. Ils ne leur avaient même pas demandé ce qu'il c'était passé et n'avait pas hésité à tirer.
Elle n'avait jamais couru aussi vite de toute sa vie. Mais le pire dans tout ça c'est que leur ticket pour les enfers venait de trépasser.
Carabosse était morte.
Merde.
Accroupi face à elle, il secoua la main devant ces yeux et ce ne fut que lorsqu'il lui pinça la joue que Livi sembla revenir à elle. Elle réalisa enfin qu'elle était adossée contre une cheminée, assis sur le toit d'un bâtiment.
– Tu m'entends ?
Elle opina de la tête, en le regardant. Depuis quand est-ce qu'il était là lui ?
– J'ai combien de doigts ?Continua-t-il en positionnant sa main devant ces yeux.
– 10 mais tu n'en as deux de lever.
Il pouffa de rire. Ça c'était bien une réponse à la Livi.
– Tu te sens mieux ?
– Ouais, souffla-t-elle. Donne-moi juste cinq minutes.
– Je pense que tu as surtout besoin d'une bonne douche.
– Je le pense aussi, fit-elle en observant ses vêtements tâchés de sang.
Elle s'arrêta avant de le fixer. Il l'avait appelé Livi non ? En plus elle était toute seule. Joris et Alexane n'était pas là.
Où est-ce qu'ils étaient partis ? Et comment est-ce qu'il savait que c'était elle ?
Le brun attrapa son visage puis la débarbouilla rapidement avec un carré de tissus humide.
– Arrête de bouger, fit-il en attrapant la petite gourde qui pendant à sa ceinture.
Il plaqua le tissu contre le bout, retourna la bouteille avant d'essuyer l'autre partie de son visage.
– Comment tu as su que c'est moi ? Demanda-t-elle.
Swam arrêta son mouvement un instant avant de reprendre.
– J'ai tué la personne dont tu as pris l'apparence, répondit-il le plus naturellement du monde lorsqu'il eut fini d'essuyer la figure de Livi.
Elle le fixait et lui aussi, attendant sa réaction.
Elle n'était même pas étonnée.
– Sur ce coup Bélial et Calli' ont manqué de finesse, mais ils ne s'attendaient sans doute pas à ce que vous tombiez sur moi, fit-il d'un air songeur.
– Qu'est-ce qui te faire croire ça ?
– Bélial gardait ce corps dans son armoire. C'est un des corps avec lesquels il aime bien jouer.
– Et Callidora ?
– C'est le corps de sa sœur.
Livi s'étrangla avec sa salive.
– Tu as tué sa sœur ?
– C'est elle qui me l'a demandé,et je la comprends. Cette fille était vraiment folle.
Livi continua à le dévisager. Elle n'avait pas vraiment pansé à demander d'où venait ce corps,mais elle comprenait mieux pourquoi est-ce que Callidora avait autant de données sur ce corps d'emprunt. C'était celui de sa sœur. Ace moment-ci, elle se senti un peu mal à l'aise.
– Je te dégoute ?Interrogea-t-il en la voyant plissé des yeux.
Elle secoua négativement la tête.
– J'ai vu Guiseppe planter un scalpel dans la tête d'une goule avant de broyer le crâne d'une autre. Niveau dégoût, il t'a largement dépassé.
Il sourit avant de lui montrer son dos.
– Monte. On va rejoindre les autres.
– Ils sont où ?
– Dans un endroit sûr.
– Comment est-ce ...
– Il vaut mieux parler dans un autre endroit, les murs ont des oreilles, coupa-t-il en atterrissant sur un autre toit.
Livi ne répondit rien et raffermit ses bras autour de son cou lorsqu'il sauta dans le vide.
Agilement l'américain piétina les trois parisiens avant d'entrer, dans ce qui semblait être une chambre, par la fenêtre. Il ferma celle-ci, tira le rideau et alluma la petite lampe située sur un bureau triangulaire.
Livi reconnu la nouvelle apparence de Joris et Alexane, tous deux assis sur le seul matelas de la pièce.
– Et les portes c'est pour les chiens ? Railla la voix d'Alexane.
Il ne lui répondit même pas et s'abaissa pour laisser descendre Livi.
– Où est Aldric ? Questionna Joris.
– Dehors, fit Swam en pianotant sur son téléphone. Il règle deux trois trucs et s'occupe du corps.
Le ton détaché de Swam la surprise quelque peu. Il avait dit ça comme s'il n'en avait rien à faire. De toute les façons c'était un peu ça. Carabosse faisait sans doute partie des nombreux cadavres qu'il avait dû croiser. La pièce terne dans laquelle ils se trouvaient ne comportait qu'un lit simple et une petite salle de bain. Livi ne savait pas où ils étaient, mais ils n'avaient sans doute rien à craindre.
Il leva un instant les yeux de son écran et gloussa.
– Ça fait bizarre de vous voir comme ça, émit-il en voyant les trois concubins face à lui. On a donc Jojo la fripouille, Li', et l'autre truite. Drôle d'équipe.
« L'autre truite » lui montra son majeur mais il n'en fit rien. A la place il montra de la tête la salle de bain à Livi qui s'y dirigea pour enlever le sang dans ses cheveux. Elle ne ferma pas la porte pour entendre tous ce qui se disait.
– Pourquoi vous êtes là ?
– Pourquoi toi tu es là, retourna Alexane. Je croyais que tu étais assigné à résidence.
– Tu croyais mal.
Un silence flotta dans les airs.
– Tu n'as pas répondu à ma première question.
– Rien ne m'y oblige, parce que si je te posais aussi la question je sais que tu ne me répondras pas, vieille morue.
– Ce qui est entre outre évident, pesta Alexane.
Elle le vit ensuite pianoter vivement sur son portable en mâchouillant sa lèvre inférieure. Elle leva la tête pour tenter de voir le nom de son interlocuteur téléphonique.
– Bon alors ? S'exclama-t-il en rangeant rapidement son portable dans sa poche avant de s'assoir sur le matelas.
Il s'appuya sur l'épaule de Joris et jeta un regard malicieux aux deux vampires.
– C'est quoi votre plan ?
– On va chercher Rosario.
Alexane fit les gros yeux à Joris.
– Ce n'est pas comme s'il ne le savait pas, émit-il.
– Manque de bol, la personne qui pouvait vous faire passer est morte, fit constater l'américain. En plus l'entrée a été condamné hier. Vous auriez peut-être pu passer si vous étiez arrivés un jour plutôt...
– Qu'est-ce qui l'a tué ?S'incrusta Livi qui essuyait ces cheveux.
– Je t'arrête tout de suite. Je ne parle jamais de mes missions, fit-il avant de s'excuser de l'avoir aussi brutalement coupé.
Ils ne parlaient jamais de cela, plus particulièrement lorsqu'il était à l'extérieur avec son coéquipier. C'était l'une des rares choses que Jagger n'avait pas eu à lui répéter. Sans compter qu'il ne souhaitait absolument pas se planter sur cette affaire, chose qu'Otis avait remarqué. Avant de quitter l'enceinte royale aérienne, il lui avait demandé pourquoi. Swam avait tout simplement répondu qu'il ne souhaitait se faire griller ; rendant le premier conseiller encore plus curieux.
– Coup de chance pour vous, je connais une entrée, continua Swam.
– C'est vrai ? Firent Joris et Livi.
– Attends, tu crois que tu peux t'incruster comme ça ? Râla Alexane.
– Je ne te demande pas ta permission face de poireau.
– Comme si j'allais te la proposer ! Partout où tu passes tu mets un désordre pas possible.
– Qu'est-ce que tu en sais ? Attaqua Livi.
– Jagger me l'a dit, énonça-t-elle fièrement.
– Dis quelque chose, fit Livi en s'adressant à Joris qui frotta l'arrière de sa nuque, gêné.
– Elle n'a pas tort, grimaça-t-il.
Il se rappelait parfaitement des premières missions de Swam. Lui se retenait de rire, tandis que Swam se faisait sévèrement gronder par un Jagger plus que furieux. Le souverain avait fini par le mettre en équipe avec Otis pour qu'il« arrête de faire le pitre ».
– Tu ne devrais peut-être pas venir, intervint calmement Joris. Aramis nous a dit que tu étais surveillé.
– Pas tout le temps.
– En ce moment oui.
– Non.
– Ne mens pas.
– Je ne mens pas, si non je ne serais pas là. De toute les façons on ne va pas y aller par quatre chemins : soit je vais à votre place...
– Dans tes rêves, je ne suis pas venue jusqu'ici pour faire demi-tour, coupa sèchement Alexane.
– Soit je viens avec vous, finit-il.
– Ça nous fera une aide en plus,approuva Livi.
– Bien sur quand c'est lui tu n'hésites pas à dire oui !
– Non.
– Alors pourquoi tu n'as pas accepté qu'un des autres viennes ?
– Ce n'est pas pareil. Lui il y est déjà allé et il a des pouvoirs contrairement à nous.
– Si non je remplace l'un d'entrevous, ajouta Swam.
– Moi ça me va, s'exclama Livi.
Remplacer Swam par Alexane ? Elle n'avait même pas besoin d'y réfléchir.
– En fait c'est à toi que je pensais, précisa le brun.
Alexane ricana à gorge ouverte.
– Pardon ? S'outragea Livi.
– Tu n'as rien à faire là-bas,fit-il calmement en enlevant un morceau de sang sec des cheveux de Joris.
– On croirait entendre Aramis,jura-t-elle.
– Et elle a raison, continua Swam. Ce n'est pas un magasin de jouet là-bas, et encore moins un lieu touristique.
– Je n'y vais pas pour m'y promener, cracra-t-elle en posant la serviette autour de ses épaules.
– Alors pourquoi tu y vas ?S 'énerva-t-il en croisant ses bras contre sa poitrine en se levant.
– Pour Rosa, répond-elle avec aplomb en abordant la même posture.
– Juste pour elle ?
– A ton avis ?
– Je n'en sais rien c'est pour ça que je te le demande.
Swam et Livi se dévisagèrent, les bras croisés contre leur poitrine. Elle vit une lueur de jalousie fait briller les yeux verts du vampire.
– Tu sais ce que tu fais ?
Elle opina.
– Où tu vas ? Continua-t-il.
– Oui.
– Tu ne tiendras jamais contre un démon.
– Je le sais, répondit-elle du tac-au-tac.
– Non tu ne le sais pas. Tu ne te rends pas compte à quel point c'est dangereux.
– C'est le danger qui nous fait avancer.
– Ou bien de coulé.
– Il suffit d'avoir une bouée, répliqua-t-elle de mauvaise fois
– Tu ne sais pas de quoi tu parles.
Si elle le savait. Seulement elle n'avait parlé de cette histoire qu'à une seule personne. Lors de sa convalescence qui avait suivi l'enlèvement de Rosario, un des démons avaient réussi à infiltrer ses pensées. C'était arrivé un matin, alors qu'il y avait eu peu de monde à l'infirmerie. Guiseppe remplissait ses papiers lorsqu'il avait entendu le bruit de sa respiration. Elle était entrecoupée de silence, comme si elle étouffer. Après avoir pris soin de fermer la porte à clef, il s'était assis sur sa couche et n'avait fait que lui parler. De toutes les façons c'étaient tous ce qu'il pouvait faire ; lui parlait, pour qu'elle puisse garder le plein contrôle de ses pensées. Le reste elle l'avait fait toute seule. Elle avait réussi à mettre le démon à la porte. Sans l'aide de personne. Elle avait fait promettre au médecin de n'en parler à personne. Il avait accepté en lui donnant un comprimé au gout atroce.
Alors oui elle savait entre autres de quoi était capable une partie des démons.
Elle vit Swam hésiter et tapoter nerveusement son indexe sur son avant-bras. Ce fut le brun qui céda en premier. Il secoua négativement la tête en soufflant.
– Je n'ai pas besoin de ta permission, articula Livi.
– Tu n'en as jamais eu besoin de toute façon, contra-t-il. Mais je ne te laisse pas le choix non plus. Si je vous accompagne, c'est à une condition : après cette affaire, tu quittes la bulle et tu rentres avec moi. C'est ça ou je vous ramène tous par la peau des fesses et vous savez que j'en suis parfaitement capable. Ah oui, au passage je raconte tous à notre cher Lulu.
– Je n'en reviens pas que tu nous fasses du chantage ! S'indigna Livi.
– Qu'est-ce que tu crois ! Je viens juste de te retrouver, je ne vais pas t'envoyer à la morgue maintenant !
Elle gonfla ses joues avant d'expirer bruyamment.
– D'accord.
Il hocha la tête et attendit un moment, s'attendant sans doute à ce qu'elle ajoute un "non je rigole" qui ne vint pas.
– C'est quoi vos noms du coup ? Histoire de ne pas faire de gaffe.
– Jazmin, fit Alexane.
– Lazaro, ajouta Joris
– Mary-K, mais ça tu le sais déjà,termina Livi.
Il hocha la tête avant de se diriger vers la porte.
– Pas un mot à Aldric on est d'accord, rappela-t-il.
Ils approuvèrent avant de sortir et de retrouver Aldric en bas. Le vampire rangea son téléphone dans sapoche puis s'étira.
– Alors ? Fit- Swam.
– Terminé, emballé et pesé,répliqua le blond.
Sans poser de question le français suivit le petit groupe, dirigé par Swam, qui quitta l'auberge parla porte arrière des cuisines. Ils marchèrent jusqu'à une voiture noire qui s'engouffra dans un tunnel souterrain sans doute créé par le vampire. Ce dernier les fit déboucher sur la côte où la mer houleuse et des rafales de vent les accueillir. Le temps particulièrement brumeux en ce début de soirée, avait rendu la plage déserte.
– Mais qu'est-ce qu'il fait ? Fit Alexane en voyant Swam faire des allers-retours sur la plage.
Le sable humide et grisâtre avait fini par salir ces chaussures et le bas de son pantalon. Si les autres ne semblaient pas ressentir le froid, Livi elle avait croisé ses bras contre sa poitrine et s'était cachée derrière Joris dont le corps faisait obstacle au vent.
– Décide toi ! Fini par s'époumoner Aldric.
– S'il arrêtait de bouger ça serait déjà fait !
Mais de qui est-ce qu'il parlait ?
– Ah c'est bon il est là, venez !S'enthousiasma le vampire aux yeux verts en s'approchant du bord de la plage.
Sous le regard perplexe des autres,Swam s'avança jusqu'à ce que la mer recouvre ces mollets.
– On ne va tout de même pas y aller en nageant, hein ? Demanda Livi à Aldric.
– Plus ou moins, fit-il alors qu'elle grimaça.
Elle n'avait pas encre mis son pied dedans, mais à vue d'œil cette eau devait être à 10°C.
Après leur avoir fait signe de la main, Swam avoir fit une entaille à son pouce avec ces canines puis s'abaissa et posa sa paume à la surface de l'eau.
– Regarde, notre but est atteint,comme la tarte du même nom. Unanimement, nous le savons et pas seulement de Marseillais. Son abruti de voisin aux pépites de chocolat nous laissera passer. Sans aucun doute une décoction de rose bleues est dans notre poche. Ici-bas au crépuscule brillant, le soleil rouge sombre dans la nuit. Emmène-nous voir la gardienne de la fontaine de l'eau de vie et de la mort.
Sur ces derniers mots le vampire se releva. Frigorifiée et les pieds dans l'eau, Livi observa la mer houleuse blanchie par l'écume. Un jet d'eau s'éleva dans le ciel puis retomba dans l'eau où une tâche blanche fut visible un instant. N'attendant pas plus longtemps, Aldric attrapa la main d'Alexane et Joris en s'enfonçant dans l'eau. Swam lui, fit Livi s'accrocher à son cou avant de lui demander de retenir sa respiration.
Un frisson la saisit lorsqu'elle plongea entièrement dans l'eau froide. Elle senti les bras et les jambes du vampire s'agiter et lorsqu'elle ouvrit les yeux elle prit peur en voyant ce grand œil briller dans l'eau. La main de Swam agrippa le bras de Livi, comme s'il craignait qu'elle le lâche. Il appuya sur une des dents sales qui leur fit face et passa sous ce qui semblait être une grande langue. Sentant que son visage n'était plus en contact avec l'eau, Livi respira avant de tousser. Swam se retourna et posa une feuille jaune sur le bas de son visage. Il fit de même sur le visage des autres et le sien.
– C'est mieux comme ça non ? Son haleine n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler un air respirable. Gloussa-t-il.
– Haleine ? Réagit Alexane.
– On est où là ?
– Sous une langue.
– La langue de quoi ? Fit Livi qui avait encore en tête l'image de l'œil brillant et des dents géantes.
Swam se tint droit et avec un sourire fière plaqué sur le visage, il pointa du doigt le muscle buccal qui se tenait au-dessus de leur tête.
– Je vous présente Moby Dick. Momo pour les intimes.
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