51💀
PS : dédicace à @@Ozalee25, @@Lolilol20416, @@louve_dunsoir, @@Antheenea @@mapaetmim et @@_Mimi-chi_ pour leur 7 31 commentaire, bande de piplette.
Bonne lecture !
Un jour je te tuerais
Le souffle régulier dans le dos de la concubine, de même que le bras qui encerclait son ventre, attestait de l'état du vampire américain, de nouveau en vie. Instinctivement, elle dirigea son regard vers lui comme Jagger et croisa ses pupilles vertes pétillantes.
— Pourquoi es-tu venu mourir ici ? Demanda-t-elle.
Cette question lui brûlait la langue depuis quelques secondes. Elle se doutait bien que Jagger et lui ne partageaient pas la même chambre, alors pourquoi était-il venu ici ? Depuis que Swam était ici, Livi ne l'avait jamais vu dormir dans la chambre royale.
— Je le fais seulement lorsque je suis ici. C'est le seul endroit où je suis sûr de ne pas me faire poignarder en mourant. Du moins jusqu'à maintenant, précisa-t-il en décernant un regard noir au souverain qui en fit de même.
Livi hocha la tête de compréhension. De toutes les pièces du palais, la chambre de Jagger était la plus sûre et la moins occupée. Toute fois elle fut surprise de voir que Jagger lui faisait suffisamment confiance pour le laisser ici, seul. Si elle en jugeait à ces paroles, ce n'était pas la première fois qu'il mourrait ici, et Jagger ne perdrait sûrement pas son temps à le surveiller. Il n'avait pas peur que l'américain ne fouille dans ses affaires où y place un objet compromettant ? Apparemment non...
Livi avait vraiment du mal à se faire une idée sur leur relation. Ils étaient loin de ce qu'elle pourrait appeler des « amis », et bien plus que des connaissances puisque c'est lui qui l'a transformé. Jagger supportait toute de même Swam et lui refilait quelque affaire. Sans compter qu'il avait accepté de le nommer prince d'Amérique.
C'était lui qui attribuait ce titre prestigieux très convoité. Lui et personne d'autre.
N'importe qui pouvait se présenter, toute fois tout le monde savait qu'il fallait avoir un certain niveau pour pouvoir passer les tests écrits et oraux. La sélection était rude et parmi les derniers participants restants, c'était Jagger qui nommait le futur prince.
Elle en avait parlé avec Rosario et Elysion durant la fête après la cérémonie de mariage. Plus ils en parlaient, plus Livi se demandait par quel tour de force est ce que Swam avait réussi à faire ça. Elysion lui avait avoué que Swam avait eu de la chance car les deux autres concurrents au titre avaient une tête qui ne plaisait pas au roi. Avec un grand sourire, Swam été très clair avec Elysion : au début il avait pris part à ce concours juste pour embêter Jagger. Il faut dire, qu'il avait bien grincer des canines en le voyant franchir les différentes étapes. Seulement l'Américain s'était « clairement fait chier » les sept premières années. Il avait réussi et avait été sélectionné par le roi, c'était un fait, alors Jagger lui avait fait en sorte qu'il soit englouti sous les dossiers dans son bureau. Swam avait eu de nombreuses affaires à rattraper et à terminer. Ce ne fut que la huitième année qu'il put souffler et faire enfin quelque chose de « plus amusant » : les missions sur le terrain avec les autres princes. Bien entendu ce n'était pas des missions de bas étages, des heures supplémentaires de formations s'étaient encastrées dans son emploi du temps et il y avait toujours un enjeu politique à ne pas oublier, sous risque de brûler ses ailes et de contrarier Jagger.
— Tu n'es pas sensé travailler ? Articula Swam en baillant.
— Tu n'es pas sensé en faire de même, répliqua Jagger.
— T'es devenu bigleux ou quoi ? Je dormais ! Fit-il.
— Évidement, mais avec toi on part du principe qu'il n'y a pas de principe.
— C'est-à-dire ?
— La mort est une finale, le sommeil un entrainement, mais dans ton cas c'est carrément une prolongation avec le mode replay intégré.
Swam perdit son sourire. L'intonation de la voix de Jagger raisonnait comme un reproche, et puis il en parlait de nouveau. Encore et toujours cette allusion à la mort. S'il tenait tant que ça à le voir six pieds sous terre, qu'il le fasse !
— Alors vas-y, répliqua Swam plus sombrement, mettant définitivement fin à cette ambiance presque amicale.
L'attrapant par la taille, Swam dégagea Livi de son corps, attrapa le poignet du souverain et rapprocha la lame de son cou, une lueur de défit flambant dans ses iris vertes.
— Allez, tue-moi. Je sais que tu en meurs d'envie.
Le brun avait beau narguer fièrement le vampire, il en frissonnait tout de même. Sa main avait attrapé celle de Livi, comme un moule à son rocher.
— Ne te rate pas surtout, ajouta Livi sur le même ton.
Sa voix tentatrice fit sourire Swam, content d'avoir son soutien. Comme Swam, cela faisait plusieurs fois qu'elle l'entendait dire qu'il le tuerait, pourtant le vampire impertinent était toujours là. Et puis ce genre de petit retournement de situation était distrayant. C'était sympa de voir Jagger en position d'infériorité, et comme cela n'arrivait que très rarement, Swam en profitait.
Les autres fois où Jagger l'avait menacé, le roi trouvait toujours une excuse pour finalement le laisser en vie. A chaque fois que Swam lui posait la question, Jagger ne lui donnait jamais de réponse satisfaisante. En fait, il ne lui répondait pas du tout. L'américain avait en premier lieu cru qu'il avait donné l'autorisation à Guiseppe de se servir de lui comme cobaye pendant qu'il dormait, mais non. Il le laissa tout simplement dormir.
Dormir... Swam en rigolerait presque.
La première fois que cela c'était produit, ils avaient vraiment cru qu'il était mort et Jagger l'avait enterré. La deuxième fois, il l'avait jeté dans la fausse septique, ce ne fut que la troisième fois qu'il comprit qu'il ne mourrait que pendant une heure minimum. Sa période de mort variait selon son état. Guiseppe ne savait pas expliquer ce phénomène qu'il liait étroitement au fait qu'il n'était pas né surnaturel, mais humain.
Vous savez cette base de vie inférieure aux autres surnaturels de cette planète. Leur cœur est comme la mer : il a ses tempêtes, ses marées et des perles scintilles dans ses profondeurs lorsqu'ils s'épanouissent. L'être humain était le juste milieu entre le dieu et le néant, mais il était aussi très chiant. Jamais content et toujours à réfléchir. Bien que dans le cas de Swam, réfléchir semblait être une option, comme les couleurs lors d'une impression. De plus il avait la langue bien pendue.
« Quand il est au toilette est qu'il chi de l'or ? Non, il fait caca comme tout le monde, alors je lui parle comme je le fait avec les autres. » Avait-il dit à Lucan lorsque ce dernier l'avait blâmé sur son comportement.
Pourquoi est-ce que Jagger le gardait à ces côtés après tous les coups foireux que Swam avait fait ? Bonne question, le vampire aux yeux verts n'obtiendrait sans doute jamais de réponse ; néanmoins à cet instant il mourrait d'envie de savoir comment est-ce que Jagger allait s'en tirer sous les yeux de Livi.
Le souverain ne prendrait pas la fuite, il n'était pas lâche, mais devait trouver une nouvelle excuse ou détournerait la conversation avant que l'américain ne le bride de nouveau dessus. Dans tous les cas Swam avait du mal à imaginer un retournement de situation en la faveur du dynaste.
— Très bien, lâcha Jagger d'une voix légère.
Swam ne bougea pas et continua à le dévisager profondément, comme pour lui prouver qu'il attendait que le coup vienne, mais son visage le trahit lorsqu'il perdit un peu de ses couleurs. Il avait pâli, ne s'attendant pas à ces mots-là.
Le roi des vampires arma son bras au-dessus de sa tête. Livi retint son souffle en se répétant mentalement que Jagger n'accomplirait pas ce geste jusqu'au bout. Toutefois, elle douta en voyant son regard contentieux. En particulier lorsqu'une lueur écarlate vint colorer ses yeux malicieux.
Il abatis son arme vers Swam. D'un reflex naturel, celui-ci ferma brusquement les yeux et Livi laissa échapper un petit cri.
Son cœur se remis à battre lorsqu'elle remarqua la pointe de la dague effleurait seulement sa peau. Elle ne savait pas pourquoi, mas elle y avait cru pendant quelques secondes. Le bluff était une des choses avec lesquelles Jagger allait jouer, c'est certain.
C'était à son tour de sourire maintenant.
— Pas tout de suite, fit-il.
— Je savais que tu ne pouvais pas débarrasser de moi, se pavana Swam.
— Que veux-tu ? Tout roi a besoin d'un bouffon, répliqua-t-il calmement.
Livi se retint de rigoler en imaginant Swam avec le fameux chapeau aux grelots sur la tête et une tenue bicolore.
— Et puis tu es la bonne personne à avoir sous la main lorsque je veux me défouler. C'est beaucoup moins drôle avec les autres.
Les autres vampires étaient bien trop polis avec Jagger, et se battaient toujours avec retenu contre lui. Au moins avec le vampire impertinent, il pouvait se défouler comme il l'entendait.
Le cri plaintif étouffé de Swam retenti et Livi porta sa main à sa bouche pour ne pas crier. Ébahie, elle observa le morceau de métal implanté dans le torse du brun à la langue bien pendue. Jagger l'avait finalement fait, il l'avait poignardé.
— Oups ma main à glisser, laissa échapper Jagger.
— Retire ça, grimaça Swam en crachant un peu de sang.
Jagger pouffa avant d'attraper ces joues et de les presser entre ses doigts.
— Et pourquoi ça Sweety ? Je te l'ai dit, je ne te tuerais pas maintenant.
— Ce n'est pas toi qui as une dague plantée dans son torse.
— Les vampires ne meurt pas d'une simple dague plantée dans le torse crétin. Je peux déjà ressentir tes fibres se reformer.
Il retira la lame et l'enfonça une nouvelle fois. Celui-ci grimaça une nouvelle fois et se reteint de gémir pour ne pas satisfaire Jagger.
Le roi approcha un peu plus sa bouche de l'oreille de son vis-à-vis et posa sa main dans ses cheveux.
— Tu l'as dit toi-même : tu devrais apprendre à la fermer de temps à autre. Je ne fais que t'aider, tu devrais me remercier, ajouta-t-il en mordillant son lobe avant d'orienter ces iris vers Livi.
Cette dernière avait le regard fixe sur le sang qui s'étalait au fur et à mesure que les secondes passaient.
La main de Jagger sera un peu plus le manche de sa dague et tourna légèrement la lame dans la chair. Cette fois-ci Swam se lamenta. Livi, elle, tressailli une nouvelle fois et regarda, enfin, le roi. Ce dernier avait légèrement penché la tête, un air songeur se lisant sur son visage. Le vampire royal ouvrit la bouche lorsqu'un petit signal sonore raisonna. Laissant échapper un soupir d'agacement Jagger appuya sur l'oreillette accrochée à son oreille.
— Majesté, aborda la voix du premier conseiller.
— Ça a intérêt à être important, gronda Jagger.
— Nous avons réussi à pister un des démons.
Intéressant...Un silence s'inséra à la fin de la phrase d'Otis qui semblait attendre son autorisation pour en dire plus. Un frisson parcouru le surnaturel.
— Je t'écoute, fit Jagger.
— Malgré les restrictions mis en place, Mike est sorti il y a deux jours de cela.
Le ton abordé par Otis montrait sans aucun doute que Mike se trouvait à ces côtés et subissait le regard plein de reproche de ce dernier.
— Mais grâce à lui on a découvert de nouveau élément, compléta-t-il. Un des assaillants rechercher a été aperçu à l'Embuscade, un bar situé dans la rue de la Cavalerie à Montpellier. Il s'est rendu aux étages supérieurs et à emprunter un couloir qui mène à un bâtiment vide. Ursule s'y est rendue sous couverture et a décelé un portail qui mène chez les démons. Sans autorisation Ursule l'a franchi, elle nous a envoyé quelques informations complémentaires au notre sur le lieu, en particulier sur la salle dont parlait Livi. Depuis on a perdu contact avec elle.
— On a... Non enfaite on en est sûr. On les tient ces connards ! Retenti alors la voix d'Elysion dans l'oreillette sous le ronchonnement d'Otis.
— Faites le nécessaire pour partir dans les heures à suivre.
— Bateau ? Demanda alors Vasco en prenant à son tour possession du moyen de communication.
— Oui, prenez le HMS Fury, le cuirassé Apraxine et le Dragueur de Mine.
— On est déjà sur le coup, fit le Vasco.
— Sélectionne quelques vampires puis retrouvez-moi tous au terrain d'entrainement de l'équipe 1.
— Combien ?
— Débrouilles-toi intelligemment.
Jagger raccrocha sans plus de cérémonie, une risette dangereuse façonna ses lèvres.
Il s'adressa ensuite à Livi qui n'avait rien entendu.
— On a trouvé Rosario. Et bien entendu tu ne viens pas.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top