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Réunion de crise
En enfer rien que ça...
Livi se retint de prononcer quelque mot mal placé et se mordit la lèvre inférieure. De tous les surnaturels, les démons étaient ceux dont on connaissait le moins de chose.
Par principe si le Paradis se trouvait au-dessus de leur tête, les Enfers se trouvaient sous leur pieds. Juste sous leur pieds. Cela expliquait sans doute pourquoi est-ce qu'elle avait vu une ville fendu ainsi que la chaleur qui y régnait.
— Salle de réunion, articula Jagger.
Les vampires se dirigèrent tous vers la portes et un instant disparurent du champs de vision de Livi. Aramis qui était restée, lança un sorts pour nettoyer l'intégralité de la pièce avant de s'en aller à son tour. Durant ce même laps de temps, Livi avait s'était relevé et avait attrapé la manche de Jagger.
— Je veux y aller, exprima-t-elle.
Le regard sérieux de la concubine rencontra celui du souverain.
Habituellement, Jagger évitait de lier les concubins à de telles affaires sensiblement politiques. Néanmoins Livi en savait déjà pas mal sur l'affaire et quelque chose lui disait qu'elle avait encore une ou deux informations à lui transmettre.
— Je ne pense pas que...
— Si tu ne me laisses pas venir je dis tout ce que je sais à toutes les personnes que je rencontrerais dans le palais.
— Serait-ce du chantage ?
— C'est la seule chose qui marche avec toi.
La mâchoire de Jagger se crispa.
— S'il te plait, je sais que tu ne me laisseras pas venir avec vous, de toutes façons je ne serais pas d'une grande utilité là-bas, alors laisse-moi au moins participer au réunion ici.
Jagger leva les yeux au ciel puis d'un geste galant lui indiqua la porte.
Livi s'y dirigea puis, la main du roi placé dans son dos, elle se dirigea vers la salle de réunion qui se trouvait près du bureau de Vasco.
D'ailleurs le conseiller de guerre, avait prit place lui aussi sur une des chaise de la table. Comme tout les vampires installés, un air de surprise et de perplexité gagna son visage en apercevant la concubine. Lucan alla lui chercher une chaise et lorsqu'ils furent tous assis, la séance commença.
— Pas la peine de faire un résumer, nous savons tous de quoi il est question. Comment est que l'on sort Rosario de là. Les Enfers ce n'est pas rien. Ils ne sont pas mentionnés dans le traités signés avec les autres peuples, ils n'ont donc aucun compte à rendre. Ce n'est pas notre cas, si un peuple autre que le notre apprend cela, ils vont tous se mettre à poser des questions. Inutiles de rappeler que la relation avec les loups est un peu tendue ces derniers temps, sans compter les fausses fuite de l'attaque répandu au journal.
— Je me suis rendu au conseille d'État il y a trois jours. Elysion tu peux étiqueter cet incident comme étant classée.
— Comment vous en êtes-vous sorti ?
Livi avait oublié que dans ce genre de situation, les vampires tenaient Jagger en respect et le vouvoyait.
— Ça se sont mes affaires, fit durement Jagger.
— Oui excusez-moi, prononça Elysion.
— La question est donc : comment faire sortir Rosa de là sans se faire attraper par les autres ? Dit alors Aldric.
Un silence plana dans la pièce où chaque vampire jeta un long regards aux autres, attendant visiblement que l'un d'eux prennent la parole.
Swam fini par souffler en haussant les épaules.
— Aucune idée. Se repérer là-bas est presque qu'impossible. Il n'y a pas de ciel, pas de soleil et la végétation qui s'y trouve est plutôt particulière. Sans compter que là-bas tout est inversé. Ce qui est en bas pour nous est en haut pour eux, dans tous les cas nous avons tous l'océan sous nos pieds.
— Comment c'est possible ? Demanda Aldric.
— Gravité inversé, fit Swam en croisant les bras sur sa poitrine. Le territoire des démons est plus ou moins inconnu. Vas' a pu dessiner quelques cartes par rapport aux informations de l'équipe une mais c'est loin d'être suffisant, en plus elles ne doivent pas être à jour.
— Putain, souffla Elysion.
— Comme tu dis... Continua Vasco. Les Enfers ne sont pas un seul grand territoire comme à ici, c'est organisé sous forme de palier circulaire, chacun diriger par une personnalité démoniaque.
— Pourquoi circulaire ? Demanda Livi.
— À cause du noyau terrestre. On vous apprend bien à l'école qu'il y a un noyau interne, un externe, puis un manteau supérieur et inférieur, une croûte océanique et enfin une croûte continentale.
— Jusque-là tu as tout bon, fit Livi.
— Chouette, et bien surnaturellement parlant à partir de ça on peut dire que les humains et une bonne partie de surnaturels occupent la croûte continentale et océanique. Les démons eux occupent le manteau inférieure.
— Ce manteau est divisé en 7 paliers. Le premier est réservé à l'accueil des nouveaux démons et des zombies.
— Les zombis ne traversent par l'océan avant de sortir de terre, lança Livi.
— Non, parce qu'il existe deux voies pour s'y rendre. Terrestre et aquatique. Mais toutes même au premier niveau. C'est tout ce que j'ai obtenir de la part de l'équipe 1.
— Ils ne voulaient pas en dire plus ? Fit Livi.
— Ils ne pouvaient pas en dire plus, corrigea Vasco. Lorsque des démons sont exilés pour avoir « pactisé avec l'ennemi » certaines informations sont scellées dans leur tête pour qu'ils ne puissent pas être révélé. Ce sortilèges et placé sur tous les démons, quelqu'ils soient.
— Tous ce que je peux ajouter c'est que les paliers sont orientés selon le secteur nord-sud et les directions est et ouest.
— De nos tous tu es celui qui s'est rendu le plus fréquemment chez eux. Fit Vasco en lui tendant de quoi noter.
— Pour les autres niveaux je ne peux rien. Moi j'étais au niveau 2 ou 3. Tous ce que j'ai vu c'est la ville et des espèces de tour. Il y en avait là, là et ici. Mais celle-là à disparu. À la place il y a un dôme métallique. Ne me demande pas ce que c'est je n'en sais rien. En tous cas c'est particulier là-bas.
— Développe, fit Aldric.
— Ils ont tous un grain là-haut, fit Swam en pointant sa tête. Les duels sont fréquents, tu pourrais te retrouver mort en un instant et personnes ne s'en plaindrait. Les petits se baladent avec des bazookas et des poignards sur eux. Ils sont tous vêtus en noirs et disons que les femmes non pas particulièrement couvertes.
Vasco hocha la tête en passant une main dans ces cheveux. Le conseiller de guerre resta silencieux un instant de diriger son regard vers le roi.
— Majesté ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
— On sera un peu plus fixer lorsque Milwaukee sera renté.
Vasco, Swam, Aldric, Lucan, Aramis et Elysion approuvèrent de la tête, mais pas Livi.
Elle n'avait croisé Milwaukee que deux fois. Croisé était le bon mot, ils ne s'étaient pas adressé la parole, juste regardés au détour d'un couloir, sans plus. Pourtant Livi avait remarqué la particularité du surnaturel. De tous les vampires ils étaient celui qui obéissait le plus aveuglément à Jagger. Et puis il apparaissait et disparaissait très rapidement. Et puis il avait un nom bizarre. Milwaukee était une ville de l'était du Wisconsin des États-Unis. Livi se souvenait qu'elle s'y était rendue avec sa famille pour un festival de musique sur les bords du lac Summerfest.
— C'est qui au juste ce Milwaukee ? Demanda-t-elle.
Les vampires sourirent discrètement.
— Tu vois, certaines personnes ont un chien, un chat, voir même des furets. Jagger lui a un Milwaukee et un Lucan.
— C'est à dire ?
— Lucan est entre outre le majordome de l'andouille royale ici présent ; Milwaukee lui est du genre à courir à partir du moment où Jag' lui dit « vas chercher ».
— Je vois, mais ce n'est pas de ça que je voulais parler. Je parlais de sa nature. Qu'est-ce qu'il est ?
— Qu'est qui te fait croire que ce n'est pas un vampire ? Fit Jagger.
— L'intuition.
Jagger sourit discrètement en calant son dos dans son siège.
— Et si tu lui demandais toi-même ?
À la fin de sa phrase, un frisson glacial parcourra l'échine de Livi. Elle se retourna vivement. Milwaukee se trouvait, là dans son dos. L'unique porte de la salle n'avait pas été ouverte pourtant il était bel et bien entré dans la pièce.
Elle tendit sa main en direction de l'homme entièrement vêtu de noir. Elle crut pouvoir toucher son vêtement, mais sa main ne rencontra que du vide. En fait, elle le traversait.
— Votre main chatouille mon intestin grêle, articula Milwaukee.
Livi retira immédiatement sa main en s'excusant et pencha la tête sur le côté.
— C'est le premier fantôme que je rencontre, émit Livi.
Aucun vampire ne la contredit, elle constata alors qu'elle avait raison. Milwaukee était bel et bien un fantôme. Voilà pourquoi il apparaissait et disparaissait en un claquement de doigt.
— Déçu ? Interrogea Aldric.
— Non, il a une bonne tête, rigola Livi. Tu l'as envoyé en Enfer non ?
Jagger hocha la tête, et Livi ouvrit ses yeux de surprise. Milwaukee avait été plutôt rapide. Il y à peine quelques minutes elle leur avait dit que l'italienne se trouvait là-bas et le fantôme en revenait déjà. Plutôt impressionnant... Le fantôme devait avoir l'habitude de mener ce genre de mission.
— Tu as visité quelle partie ?
Le spectre ne lui répondit pas, pour cause ce dernier n'avait pas à le faire. Il n'obéissait, et répondait à une seule personne, et ce n'était pas la jeune femme qui se trouvait devant lui.
— Répond lui, exigea Jagger.
— Seulement le premier niveau. Je n'ai rien trouvé.
— Tu peux aller jusqu'où ?
— Jusqu'au deuxième pas plus.
Les fantômes étaient une des espèces surnaturels « coincé sur terre ». De ce fait il ne pouvait pas aller trop loin. Le deuxième pallier des démons était leur limite. S'il allait plus loin, il se heurterait à une barrière invisible.
— Rosario se trouve au sud.
— Comment peux-tu en être si certaine ? Rosario n'avait pas de montre avec elle, ni de boussole et elle ne pouvait pas se repérer avec le soleil.
— Disons que tu vas devoir me faire confiance sur ce coup-là.
Livi comptait bien garder cette petite astuce pour elle. La force de Coriolis est une force due à la rotation de la Terre. Elle est la raison pour laquelle l'eau des toilettes tournait dans une sens quand on tirait la chasse d'eau. Cette force fictive rend compte de l'effet de la rotation de la terre sur la circulation atmosphérique et fait tourner les dépressions tropicales dans le sens antihoraire dans l'hémisphère nord et horaire dans l'hémisphère sud.
C'est ce qu'elle avait observé en demandant à Rosario d'aller aux toilettes : le sens de rotation de la chasse d'eau. Elle se faisait dans le sens horaire, démontrant que l'italienne se trouvait dans le secteur sud.
Assis à ces côtés, Swam tendit son poing en sa direction. Livi frappa doucement dedans, faisant sourire le vampire. C'était sa façon de dire « bien jouer ».
— C'est mieux que rien même si ça ne nous aide pas beaucoup, bafoua Aldric.
— Tant d'optimiste fait plaisir à voir Al... Énonça Swam.
— Il n'a pas tort, enchaîna Elysion. Même si elle est au sud, on perdrait du temps à fouiller les paliers et on risque de se faire repérer.
— En plus ils l'emmenaient dans un autre endroit, apprit Livi.
— Comment, comment as-tu fais pour t'en aller ? Demanda Elysion.
Swam lui adressa un regard sombre avant qu'il ne se perde un instant dans ses pensées.
— Secret professionnel, répondit-il finalement.
— Ce n'est pas le moment pour ça ! S'époumona l'italien.
— On a tous nos petits secrets et je compte bien garder celui-là pour moi. De toutes les façons même si je te le disais, aucuns de vous ne pourrait le faire.
— Soit, coupa Vasco.
L'entrevue continua encore un bon moment, jonglant entre les cartes de Vasco, les crises de colère d'Elysion, les questions de Livi, et les rappels aux règles à ne pas violer d'Aldric. Ils menaient et vivifiaient entièrement la séance, Jagger y ajoutait son grain de sel de temps à autre, mais resta principalement silencieux comme Lucan. Ce dernier n'avait pas prononcé un mot depuis qu'ils étaient entrés dans la salle. Cela ne lui ressemblait pas. En plus, Jagger avait laissé traîner sa main dans ses cheveux depuis un moment, comme pour le rassurer.
La réunion s'éternisa une bonne heure en plus avec l'apparition de Callidora et se termina lors qu'Otis entra pour rappeler au roi que des audiences requéraient sa présence.
Les vampires s'en allèrent en premier et tandis que Livi regagnaient la bulle en compagnie d'Aramis, Jagger resta encore une nouvelle fois seul dans la salle avec Swam. Ce dernier abordait un sourire fier sur le visage.
— Tu vois je te l'avais dit, commença l'américain.
— Nargue moi tant que tu veux, Sweety, je veux juste que tu le trouves, coupa sèchement Jagger.
Swam perdit son sourire.
— Je sais.
— Tu as des pistes au moins ?
— Il se pourrait.
Jagger soupira et ouvrit la bouche avant que le brun ne le coupe.
— Je te le ferais savoir quand j'aurai une bonne preuve.
— Je croyais que tu en avais ?
— Oui mais aucunes qui trouveraient grâce à tes yeux.
— Magne toi dans ce cas je veux qu'on l'arrête !
— Pas tout de suite, couille sur patte. Sans le savoir cet idiot est en train de nous aider et il se trahira tout seul.
— Dans ce cas ne le perd pas de vu, ragea Jagger et se levant de sa chaise. Je n'ai vraiment pas besoin d'avoir une taupe dans mes rangs. J'espère pour toi que tu sais ce que tu fais !
Swam hocha la tête. Oui il savait parfaitement ce qu'il faisait.
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