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Éveil

- Tu es réveillé depuis longtemps ? Apostropha le conseiller de guerre en s'approchant.

- À mon avis c'est plutôt les cris de sa majesté qui l'a réveillé, railla Béryl en entrant à son tour.

Le couple s'avança jusqu'au pied de son lit en observant la jeune femme qui semblait totalement perdue bien que cette salle de l'infirmerie de ne lui était pas inconnue. Bien qu'elle était réveillée, le cerveau de Livi était encore endormie. Elle se frotta l'œil sous les regards du couple Bois de Quépine. Leur regard fixe qui se faisait oppressif, la mettait quelque peu mal à l'aise.

- Quoi ? Fini-t-elle par dire.

L'enseignant au chapeau secoua la tête en souriant légèrement.

- Vas' à quelques questions à te poser, moi j'ai une ou deux choses à te dire et je m'assure par la même occasion qu'il n'aille pas trop loin, s'exprima Béryl en posant un main significative sur l'épaule du vampire.

Ce geste exprimait un clair « t'as as intérêt à déconner ». Béryl savait bien que de temps à autre Vasco pouvait être une vrai peau de vache, alors elle gardait toujours un œil sur lui quand il se trouvait dans son champs.

- Donc honneur aux dames, s'enthousiasma-t-elle. Abigaelle a laissé cette assiette de fruit pour toi, cela te fera du bien crois-moi. Veille à tout manger, mais pas trop vite ou c'est un beau mal de ventre que tu auras.

Livi hocha la tête.

- Comment vont les autres ? Demanda-t-elle.

- Ils vont comme il faut. Le plus grand nombre d'entre nous n'avait que de piètres excoriations, ou ecchymoses si tu préfères, qui se sont vites étoupées. Ceux dans un état critique, comme Tinaugus, ont débarrassé ce planché il y a quelques jours.

Livi rigola intérieurement, visiblement Miss Barbecue avait toujours ce langage si sophistiqué.

- Et les petits ?

- Ils sont rentrés et ont repris les enseignements.

- Les enseignements ?

- Oui les jours de détentes sont finis pour eux.

C'est vrai, Ginger lui avait dit il y a un moment que l'école allait bientôt reprendre pour eux. Ils étaient donc loin d'ici maintenant. C'était sans doute mieux pour eux.

- Je suis restée ici combien de temps ?

- Une bonne semaine. La pharmacopée de Guiseppe t'a complètement vidé, mais tu as bien cicatrisé.

Livi hocha la tête.

- Ginger a tout de même tenue à t'octroyer certaines choses, je les ai rapportés à l'intendante qui les a déposés dans ta couche. Mike tient à s'excuser auprès de toi, il est convaincu de n'a pas servi à grand-chose et se donne beaucoup de peine au travail depuis, passe le voir quand tu sortiras.

L'enseignant continua sur sa lancée, bien que Livi ne l'écoutait qu'à moitié.

- Et Rosa ?

Béryl retint un instant sa respiration, elle s'était entendue à cette question.

- Elles n'est pas là n'est-ce pas ?

- Personne ne t'en veux tu sais, prononça sagement l'éducatrice.

- Je sais.

Ils ne lui en voulaient peut-être pas, mais elle oui. Rosario était à sa portée et elle n'avait pas su l'attraper.

- Vous avez du nouveau ?

Cette fois-ci Miss Barbecue recula pour laisser sa place à Vasco. Le vampire à la mèche verte avait retiré ces chaussures et c'était assis en tailleur au pied du lit. Ce dernier soupira avant de lui faire face.

- C'est bien ça le problème... Nous n'avons rien, que dalle, nada. Ça fait une semaine que nous tournons en rond sans vraiment avancer, sans compter qu'il y a eu des fuites. Des informations qui n'auraient jamais dû sortir d'ici sont parvenues jusqu'aux journalistes qui se sont empressés de rajouter de faux éléments pour donner de l'envergure à cette histoire.

Les yeux de Livi s'agrandir. Elle ne s'attendait pas vraiment à cela.

- Et vous me suspectez ? Formula Livi.

- Pas vraiment.

- Pas vraiment ? Reprit-elle.

- Tu étais ici lorsqu'il y a eu les fuites et au bloc opératoire lorsque cette histoire à prit une autre proportion...

La fin de sa phrase se fit hésitante.

- Mais cela n'empêche pas que j'aurais pu avoir des complices, devina Livi.

- Tu sembles avoir bien réfléchit aux choses, constata Vasco.

- Je ne suis pas une idiote, jasa-t-elle en se frottant les yeux. Ici vous n'êtes pas du genre à jeter l'éponge et encore moins à faire confiance à n'importe qui. De tous ceux qui sont ici, je suis la seule que vous n'avez pas interroger. C'est bien pour cela que tu es là non ?

Livi s'enfonça dans son oreiller en croisant les bras contre sa poitrine, certaine de ce qu'elle avançait.

- Oui, répondit franchement Vasco. J'aurais préféré dormir comme toi plutôt que de subir cet... Interrogatoire forcé.

- Vous avez été interrogé ?

- Nous sommes tous passés à la trappe, personne n'y a échappé.

- Sauf moi, devina-t-elle.

- Sauf toi, confirma-t-il.

- Je t'écoute.

- Tu ne flippes même pas ?

- J'en ai vu d'autre.

- Tu me vexes. Bien allons-y.

Comme tous les autres Livi eu droit à un petit briefing avant d'entrer dans le vif du sujet.

Vasco l'interrogea en premier sur l'attaque, depuis la réception de Rosario et Elysion jusqu'à ce qu'elle soit transportée à l'infirmerie. Il insista en particulier sur le trajet emprunté et les personnes, que se soit celles avec qui elle étaient ou celles qu'elle avait juste aperçu.

Vasco lui demanda plusieurs fois de lui donner son avis, elle avait alors dû lui reconnaître qu'elle c'était sentie perdue. Oui c'est cela, elle était complètement perdue, elle avait eu l'impression d'être spectatrice. Et puis à force de courir elle avait dû perdre un bon nombre de calories.

Le conseiller de guerre revint ensuite sur son « parcours » dans la bulle. Livi était si calme que cela en était troublant. Même les doigts de Vasco sur sa tempe ne l'inquiétaient pas. Elle continuait à lui répondre tout en mangeant les fruits d'Abigaël.

Le vampire notait tout dans sa tablette numérique et Béryl fronça les sourcils lorsqu'elle vit que le vampire avait posé toutes les questions qu'il fallait. Pourtant Vasco avait continué à l'interroger. Livi avait répondu à chacune des questions comme on le lui avait demandé, si Vasco trouvait qu'il y avait encore matière à regarder, ce n'était pas à lui de le faire.

- Vasco, grogna Béryl.

- Quoi ?

- Ne cherche pas d'aiguille là où il n'y en a pas voyons ! Livi, s'en est assez, tu peux y aller. Va voir Guiseppe pour qu'il te donne l'approbation de sortir avant de rentrer en possession tes affaires. Va te reposer dans ta chambre, nous avons tous ce que nous voulions. Allons-y.

L'enseignante ne se répéta pas deux fois et attrapa son mari par la manche avant de se diriger vers la sortie. Livi les vis disparaitre complètement perplexe. Décidément ce couple était... Étrangement marrant. D'un certain sens elle trouvait qu'ils n'avaient pas grand-chose en commun, mais ils allaient tous de même bien ensemble.

La blondinette aux mèches bleues attendit un instant pour s'assurer qu'ils étaient bien partis avant de serrer le draps qui recouvrait ses jambes. Depuis le début il y avait une chose qui la titillait : sa jambe. Elle arrivait à bouger les orteils, mais elle sentait que son membre était fatigué.

Livi inspira puis expira fortement. Ça y est c'était le moment de vérité. Elle souleva le drap et observa sa jambe.

Hum...

La dhampire septique plia sa jambe en penchant son torse pour voir de plus près. Sa jambe semblait exactement comme avant si ce n'est que le médecin avait posé quelques rubans adhésifs de couleur bleu sur celle-ci. Les rubans s'étendaient de sa cheville à son genou. Ses doigts appuyèrent sur plusieurs zones de sa jambe. Elle n'avait rien, du moins elle ne sentait aucune douleur, mais quelque chose lui disait que marcher était un tout autre histoire. N'attendant pas plus longtemps, Livi s'assit au bord de son lit, et d'une volonté soudaine, posa un pied au sol. Le deuxième qui portait les morceaux de rubans thérapeutique, suivi le premier et se retrouva au sol. Livi eu besoin du bord du lit ou de tout autres support sur lequel elle pouvait s'appuyer pour véritablement marcher. Elle avait l'impression de peser une tonne.

Cela prit un peu de temps mais Livi fini par marcher sans grande difficulté. Un léger boitement ralentissait sa marche mais cela ne l'empêcha pas de quitter la petite chambre dans sa tenue de malade. Une grande blouse à poids avec une grande fente sur le côté gauche. Même si cette blouse n'avait rien d'extraordinaire, elle était plutôt confortable et au moins on ne voyait pas ces fesses... D'ailleurs elle se demandait bien qui avait pu la changer pendant sa convalescence.

Guiseppe ne fut nullement surpris par l'arrivée de la jeune fille ; il avait sans doute dû l'entendre venir. Quoiqu'il en soit le médecin avait déjà tous préparer. Quelques documents avaient été sorti et Livi n'avait qu'à plus les signer. Elle revêtit une robe légère apportée par Tinaugus avant de se diriger vers la porte de sortie.

- N'oublie pas ça, articula Guiseppe en désignant du doigt les béquilles.

- Je ne les avait pas vu, fit-elle de mauvaise foi.

- Bien sûr... Ronchonna le vampire.

Livi espérait vraiment que Guiseppe ait oublié cela mais visiblement non. Le vampire avait été formel : elle devait porter des béquilles le temps que sa jambe se remette totalement. Même si les plaies c'était refermées, son corps n'était toujours pas habitué à une guérison aussi rapide et un surmenage après une guérison ne ferait que rouvrir ses plaies. Notamment son os, qui s'était perforé à différents endroit, à cause du piège.

Accompagnée d'un garde Livi regagna la bulle maladroitement avec ses béquilles. Elle n'était pas habituée à cela et elle sentait que son corps était encore affaibli. Elle eu du mal à monter les escaliers et du reconnaitre que le garde qui lui fut assigné n'était pas si inutile que cela en fin de compte. Ce dernier s'arrêta au bout du pont, il la laissa franchir la porte et faire face à l'intendante. Maurane se posta devant elle, les mains sur les hanches.

Perchée sur des talons de 10cm, la vampire la dévisagea la tête haute. Si haute que Livi se demandait pourquoi est ce qu'elle prenait la peine de relever la tête alors qu'elle était bien plus grande qu'elle. La blonde pouvait presque voir ses poils de nez.

- Certaines choses ont été déposé dans votre chambre, articula l'intendante avant de se décaler de l'entrée et de l'invité à entrer d'un geste de la main. Nous avons pris soin d'améliorer quelque peu la bulle en fonction des demandes des amants.

- C'est eux qui ont demandé cela ? Fit Livi en pointant les différents aménagements du salon principal.

Ce dernier occupait toujours la même surface, mais il y avait plus de meuble, alors elle avait l'impression de la salle avait rétrécit.

- C'est cela, lui répondit Maurane en faisant claquer ces talons sur le sol.

Livi pouffa. Debout au centre de la pièce la blondinette tourna sur elle-même en souriant. Une semaine était passée, mais il n'y a pas l'ombre d'un doute : ils avaient bien travaillé. Le papier peint et le parquais était le même, seuls les meubles étaient différents.

- L'aspect de la bulle à peut-être changé, en revanche les règles non.

La phrase de la vampire stricte coupa l'élan de Livi en direction de Mona qui était la première à apparaître.

« Pas de contact », Livi l'avait bien encré dans sa tête. L'intendante grinçait des dents à chaque fois qu'elle voyait Aramis lui attraper le bras, Lénaelle lui chuchoter quelque chose à l'oreille, Mona lui saisir la main pour l'emmener dans un pièce, ou encore Klaus la pousser en direction de la salle de jeu.

- Toujours vivante Boucle d'or ? Sifflota une voix qu'elle connaissait bien.

Mona, Lénaelle, Klaus et Kaezar se dégagèrent du champs de vision de Livi, qui pu alors percevoir la sorcère.

- Déçue ? Répliqua sournoisement Livi en apercevant Aramis accompagnée d'Héliette.

- Pas le moins du monde, chantonna Aramis en se laissant tomber sur le canapé.

Bien entendu les quatre prochaines heures furent dédiées à leur bavardage. Livi enchainait les discussions avec chaque amant dont le nombre avait encore diminué. Un membre manquait à l'appel. Edisson.

- Comme tu le sais il y a eu quelque fuite depuis l'attaque ; le roi était furax. Deux des quatre assaillants attrapés par le prince d'Amérique ont été mystérieusement tués, Jagger a ensuite fait un interrogatoire. Tous le monde y est passé, même nous. Edisson n'est jamais revenu, conta Klaus.

Cette phrase eu l'effet d'une bombe, la bonne ambiance retomba quelque peu. La conversation continua moins joyeusement jusqu'à ce que Livi ne se dirige vers sa chambre.

Ce point ci n'avait guère changé, les concubins et les amants vivaient sur des étages séparés. Lorsqu'elle regagna son étage, elle retrouva les concubins autour de la table, tous au complet. Pour un peu, elle aurait souhaité que ce soit Alexane qui s'en aille plutôt d'Edisson, mais il ne fallait pas demander la lune non plus. Elle resta avec eu une heure ou deux, au grand bonheur des jumelles, avant de rentrer pour de bon dans sa chambre.

Tous étaient exactement comme avant.

La première chose qu'elle fit, fut de balancer ses béquilles au sol avant de prendre Coconut qui venait se frotter à ses jambes. Cette petite boule de poil lui avait manqué.

Elle se dirigea vers son bureau et prit place sur la chaise.

Voici donc les « choses » qui avait été laissé pour elle. La fille d'Aramis, lui avait laissé tous les dessins qu'elle avait fait avec elle dans l'atelier de Mike, et il faut dire qu'il y avait de quoi être... Intriguée. Il n'y avait pas grand-chose sur ces feuilles, pas de licorne, pas de fée, pas de sorcières, aucune choses qui ne puisse faire rêver une enfant. Il y avait juste de grands traits colorés, de tailles et d'allures différentes.

A côté des feuilles de dessin, la robe qu'elle avait porté ce jour-là était pliée et un petit mot de Tinaugus se trouvait dessus.

« Tu vas me le payer », avait écrit le couturier en occitan.

Elle ne fut même pas surprise, elle avait plutôt bien abîmé sa combinaison. Livi se demandait pourquoi est qu'il le lui avait laissé.

La jeune femme n'en pensa pas grand-chose et n'en eu pas le temps puisque que quelqu'un frappa à sa porte. Un tignasse blonde franchit ensuite sa porte.

- Content de te revoir.

- Moi aussi. Alors que me vaut l'honneur de ta visite ?

- Le roi te demande, articula Lucan les mains dans le dos.

Livi lui lança un regard lasse, avant de le rejoindre. Dans son dos, Lucan semblait marcher au ralenti. Livi n'avançait pas très vite avec ces béquilles et redécouvrait les couloirs du Palais. Tous, ici avait été exactement refait comme avant. Rien n'avait changé.

Arrivé au dernier étage de la tour, Lucan lui ouvrit la porte, elle entra dans le bureau. Lorsque la porte se referma elle se retrouva de nouveau seul avec lui.

Jagger quitta sa chaise en raccrochant son appel téléphonique, d'une démarche lente, il vient jusqu'à elle. Un sourire de prédateur sur les lèvres, il lui tourna autour, tel un fauve à l'affut, la détailla sans la moindre gêne, avant de se stopper devant elle.

- Tu as cinq minutes de retard, fit-il.

Ouais, rien n'avait changé...

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