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De Swam à Jagger

Jagger ferma la porte et s'appuya contre cette dernière, les bras croisés contre sa poitrine.

— Tu ne sais vraiment pas te tenir, réprimanda-t-il.

— C'est pour ça que tu m'as retenu ?

— Bien sûr que non. Est-ce qu'elle boit ?

— Qui ?

— Mon Chaton. Est ce qu'elle boit ?

La question de Jagger eu l'effet d'une bombe. Swam prit du temps à comprendre qu'il avait totalement changé de sujet. Il ne parlait plus de ce qu'il c'était passé, ou de l'organisation des vampires pour répondre à la menace, mais de Livi.

Vous savez la jeune femme blonde aux mèches bleues, d'1m68, qui passait le plus clair de son temps la tête dans des moteurs, au fesse qui restait coincées lorsqu'elle essayait de passer en douce par la fenêtre à moitié ouverte, au sein appétissant, qui préférait recevoir un boulon plutôt que des fleurs et au sang subliment parfumer.

Cette femme qui lui avait été volé et que Jagger s'était approprié. Temporairement approprié. La balance ne tarderait pas à pencher de l'autre côté.

— Quoi ? Fit l'américain surpris.

— Sujet verbe complétement c'est trop compliqué pour toi peut-être, nargua Jagger.

— C'est toi qui changes de discussion sans prévenir, fit-il de mauvaise foi.

— Contente-toi de me répondre comme tout le monde.

— Je ne suis pas tout le monde, je ne te vénère pas et je ne te lèche pas le cul.

Jagger sourit malicieusement et Swam grimaça, il sentait la réplique cinglante venir de loin. Mais le roi souffla juste fortement.

— Répond, exigea doucement le roi.

— Non je ne crois pas. Pourquoi tu me poses la question ? Demande-lui.

— Je voulais avoir ta version. Tu ne l'as jamais vu boire ?

— Non.

— Jamais ?

— Elle peut prendre un verre pour les grande occasion mais pas plus.

— Tu en es sur ?

— Pourquoi tu me poses la question si tu doutes de ce que je dis.

— Ce n'est pas comme si tu ne racontais jamais de connerie.

Swam grogna.

— Pourquoi tu me demandes ça ?

— Je suis sûr que tu en as déjà une idée.

Swam dévisagea le dynaste en croisant les bras sur sa poitrine. Jagger quitta la porte, se posta devant lui et en fit de même.

— Il y a quelque chose qui ne colle pas, devina-t-il.

— Tu es moins bête que tu en as l'air, articula le roi.

— Je t'écoute.

— Comme si j'allais te dire quoi que ce soit. Je ne te dois rien à ce que je sache.

— Et bien sans moi, monsieur je-suis-le-roi-donc-je-fais-ce-que-je-veux, elle serait morte.

— C'est déjà le cas.

— Pardon ? S'étrangla-t-il.

Il resta béat. Il avait peur de comprendre.

— Tu l'as transformé?

— Oui.

Le souverain s'attendait à le voir s'énerver et dire des bêtises, au moins ça lui donnerait une bonne excuse pour le frapper, mais il ne dit rien et baissa seulement la tête, visiblement pensif. Si la mère de Livi apprenait ça, il allait en voir de toutes les couleurs... Quoique, Lucan leur avait effacé leur mémoire, en conséquence sa famille ne se souvenait même plus d'elle. Il soupira. Ça avait été un sujet tendu entre eux et aucuns des deux ne voulait réellement en parler. Swam ne vieillissait pas à la même vitesse que Livi. Il en avait parlé une fois, et Livi avait plutôt évité le sujet. Elle préférait en parler plus tard, mais quand exactement ? Pendant qu'elle prenait de l'âge, lui restait tout aussi jeune. Il aurait aimé qu'elle soit comme lui, mais elle ne souhaitait pas abandonner sa famille. Il n'en avait jamais reparlé depuis, mais visiblement cette question n'était plus à l'ordre du jour, puis que Jagger avait tranché dans le vif.

— J'hésite entre t'en coller une ou te remercier.

— De rien, répondit le roi.

Swam se laissa tomber sur le siège, anciennement occuper par Lucan en se massant l'arrière du cou.

Morte, décédée, assassinée. De tous les adjectifs c'était celui-ci qui sonnait le mieux : assassiné. Jagger n'avait sans doute pas demandé l'avis de Livi pour cela.

De toutes les façons il ne demandait l'avis de personne. S'il voulait faire quelque que chose il le faisait. Il n'avait pas à demander d'autorisation et encore moins à fournir une quelconque explication, de même personne ne le questionnait à ce sujet sauf Lucan et Swam. Les autres vampires lui étaient bien trop soumis pour se permettre cela.

— C'était quand ?

— Le jour de mon anniversaire. Elle s'est retrouvée dans un bar, à cause d'une certaine personne que je ne nommerais pas, et cuvait.

— Elle ne boit pas.

— Je peux t'assurer que ce jour-là elle avait descendu plus d'un litre.

— Elle était ivre ?

— Totalement. C'était aussi hilarant que consternant à voir.

Jagger s'en souvenait parfaitement, elle lui avait même donné une sucette.

Le bruit des pas du roi dans la pièce commençait à l'agacer. Ces bruits s'étaient lents, réguliers et plutôt stressants. C'était comme les roulements de tambours qui annonçaient quelque chose d'importants, il trouvait cela insupportable.

— Et tu l'as prise, articula Swam au bout de quelques secondes.

— Sans le moindre effort.

— Enflure.

A quoi est ce qu'il s'attendait aussi, à pas grand chose puisqu'il le savait déjà, mais il avait besoin de l'entendre.

— C'est elle qui s'est jetée sur moi, précisa Jagger.

— Tu n'as pas dû résister longtemps non plus, jasa Swam.

— Une ou deux minutes, nargua-t-il.

— T'es vraiment un connard.

Jagger ne dit rien et eu un sourire sombre sur ces lèvres.

— Et ensuite ? Continua Swam.

— Tu connais le mode d'emploi.

Ça oui il le connaissait. Il avait vu Jagger le faire de nombreuses fois, et il avait lui-même servi de cobaye. Boire tout son sang puis craquer la nuque. Swam frissonna. Il se rappelait encore du son de son cou se craqueler avant de fermer les yeux.

— Son sang était bon, fit Jagger en marchant en sa direction. Je suis sûr que tu vois où je veux en venir.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

L'aura menaçante de Jagger lui fit froid dans le dos.

— Tu veux que je t'aide à te rappeler peut-être ?

A la fin de sa question rhétorique ce dernier pris place sur la chaise voisine, appuya au creux de sa bouche et sous son menton ce qui dévoila ces canines légèrement rougies. Il lécha la pointe de l'une d'entre elles sous le gémissement de l'américain, et pris bien le gout de sang de Livi. Jagger posa alors son bras autour de ses épaules avant de le rapprocha de lui et de lui murmurer des mots.

— Visiblement te priver de repas et te faire bosser sur le bâtiment n'était pas une punition suffisante pour toi. Je commence à me ramollir...

— Si tu ne m'avais pas privé de repas, je n'aurais pas eu besoin de faire cela. C'était une urgence.

Sur le coup c'était vrai, il manquait de force alors il avait pris du sang à Livi. Au final son action n'avait pas servi à grand-chose, Rosario avait disparu.

— La prochaine fois que je te surprends à faire ça, commença Jagger.

Swam senti le souffle de son haleine rebondir contre le lobe de son oreille et frissonna lorsque la main du souverain presser son organe sexuel.

— Je t'émascule. C'est clair ?

Le duel de regard renforça l'atmosphère électrique de la pièce. Swam lui aurait sorti une réplique ironique comme il savait si bien le faire depuis des années, mais l'américain se mis réellement à grimacer au fur et à mesure que la pression sure sa verge s'accentuait.

— Elle ne t'appartient pas, cracha-t-il.

— Tu as été assez bête pour la laisser partir, ça c'est ton problème. Fais-toi une raison. Laisse-là tranquille, si non je t'envoie en vacances forcés

Swam leva un sourcils, c'était quoi ce changement de sujet ?

— Hawaï, ou Bora bora, demanda l'américain.

— Afrique subsaharienne, aller simple cela va de soi ; mais je pense que les enfers te tenteront plus.

Le roi attrapa une tablette posée sur l'étagère présente dans la petite pièce et la lui tendit. Le visage du vampire aux yeux verts fut éclairé par l'écran sur lequel était affiché un dossier. Swam se mordit la lèvre inférieure en voyant son nom. Ses yeux firent plusieurs aller-retours sur les différentes lignes écrites avec soin par Guiseppe.

— Tu l'as demandé à Guiseppe ? Fit Swam.

— A ton avis ?

— Oui. Je lui ai demandé de ne pas en parler, il m'a dit qu'il ne le ferait pas, sauf si tu le lui demandais.

— Hum. Oui je le lui ai demandé. Tu devais sérieusement avoir un problème pour vouloir aller aux toilettes toutes les 30 minutes et j'ai eu ma réponse. Qu'est-ce que tu as fait là-bas pour avoir ça ? Interrogea Jagger en faisant référence à ce qu'avait noté le médecin.

— J'ai eu droit à un traitement de faveur.

— Pour une fois dans ta vie arrête de plaisanter et réponds-moi.

— C'est ce que je viens de faire, alors clame-toi tu fais monter ta tension pour rien. Les cachots sont tops, tu devrais y faire un tour un de ces quatre.

— Comment es-tu sortie de là ?

— Secret professionnel.

— Laisse-moi voir ce qu'ils t'ont fait.

En soufflant longuement Swam se mit debout et releva son haut pour lui montrer dos. Quelques petites blessures de lacérations subsistaient toujours. Elles auraient dû se refermer depuis longtemps mais à cause de ce qu'il avait subi, là-bas son processus de guérison était lent.

— Quand je te dis que tu devrais la fermer des fois.

— Hum...

Il ne pouvait qu'approuver. Débarquer seul aux enfers était une mauvaise idée, et en plus il l'avait lancé des propos peu recommandables, le démon c'était donc fait un plaisir de le fouetter comme il fallait. Pas trop fort pour le laisser en vie, mais pas mollement non plus.

Jagger se pencha pour voir de plus près et appuya sur sa peau, il y avait des petites taches et certaines veines noirs. Elle ne le restait pas bien longtemps mais ce sang noir se déplaçait dans ces veines. Elle disparaissait puis disparaissait à certain endroit.

— Qu'est-ce que tu as ? Quémanda Jagger.

— Un truc dont le nom qui ressemble à « atchoum », mais en somme c'est du sang empoisonné.

Atchoulaes, fit Jagger.

Visiblement il connaissait bien le sujet et n'allait pas s'étendre là dessus.

— Combien d'affaire gères-tu en même temps au juste ?

— Trop pour que tu puisses compter. Penche-toi.

Swam eut l'impression d'avoir parlé dans le vide. Il se courba en avant, et Jagger appuya sur sa tête pour le plier davantage. Swam grogna, il était loin d'être contorsionniste. Le roi n'en eu rien à faire et le retint dans cette position là en palpant les différentes veines apparentes.

— Déshabilles-toi, fit-il en le relâchant.

— Tu n'es pas sérieux.

— Très bien, je m'en charge.

Jagger empoigna la ceinture de l'américain et commença à la décrocher.

— C'est bon je vais le faire, paniqua-t-il en lui giflant la main.

Le prince vampirique se trouva en sous vêtement dans l'ancienne salle de réunion qui devenait maintenant une salle de consultation.

— Ensuite ?

— Ça risque de te refroidir, annonça le roi en montra sa main qui abordait une couleur bleue.

Debout dans un coin de la salle Swam tenta aussi bien que possible de ne pas bouger aux différents contacts froids du souverain sur sa peau. Ces doigts étaient si froids que le touché lui brulait la peau. Les extrémités de ces mains luisaient d'une lumière bleuté qui congelait quelques gouttes de son sang. Celui-ci virait au noir avant de poursuivre sa route dans son corps jusqu'à son cœur. Swam tremblota lorsque le vingtième fragment de sang gelé atteint son cœur. Le souffle court et rapide, son genou fléchit et son corps se laissa tomber. Jagger retint seulement son bras alors qu'il reprenait son souffle.

C'était étrange... Cela ne lui avait pas fait mal, mais la sensation était très désagréable au point de lui en couper le souffle. Swam n'avait même pas remarqué qu'il était en apnée depuis le début, d'où l'essoufflement. Lorsqu'il relève la tête en quête de demander à Jagger ce qu'il avait bien pu lui faire, Swam découvrit un visage rieur.

— Si tu voulais me tailler une petite pipe mon Sweety, il suffisait de demander.

— Berk, prononça immédiatement Swam en s'écartant pour se relever.

— Ce n'est pas ce que tu disais à cette époque. T'étais doué pour ça.

Les joues du brun s'empourprèrent tandis que le roi laissa échapper un rire clair. Il n'y a pas à dire, titiller Sweety était plaisant. Il rougissait à chaque fois qu'il évoquait cette époque-là.

Alors que Swam se plaignait, Jagger l'écoutait d'une oreille distraite, tandis que ces pensées se concentraient sur le sang qui perlait la dague avec laquelle il lui avait fait une légère blessure. Il observa la fluidité du sang noir et sa capacité à s'étaler sur sa lame métallique, avant de la lécher. Cet acte coupa le débit de parole de Swam qui se doutait bien que Jagger ne l'écoutait pas.

Le visage du dynaste ses déforma, son sang avait un goût étrangement amer.

— Comment Guiseppe te soigne ? Demanda Jagger.

— Avec du 3P. Piloselle, de la pomme et beaucoup trop de persil.

Jagger comprenait mieux pourquoi est-ce que Swam allait souvent au toilette. Le persil agissait comme un diurétique qui aide les reins à fonctionner correctement et éliminer le plus de toxines à travers l'urine.

— Il te le donne sous forme de comprimé ?

— Oui, c'était ça ou le suppositoire, grimaça-t-il.

De toutes les formes pharmaceutiques, le suppositoire est définitivement celle qui fait le plus jaser. Swam était suppo-réfractaire. Avoir un indexe qui lui chatouille son trou non merci.

Jagger pouffa.

— T'aime pas les suppo mon Sweety ?

— Y a que toi qui aime avoir un truc dans les fesses, railla-t-il avant de recevoir une claque sonore à l'arrière de la tête.

— Aïe !!

— J'en ai fini avec toi, rejoint Lucan et Elysion, je vous rejoins dans quelques minutes.

Sans un mot Swam se rhabilla.

C'était toujours la même chose avec lui. Lorsqu'ils ne se disputaient pas et arrivaient à communiquer plus ou moins normalement, Swam se faisait mener à la baguette par Jagger. Le souverain réussissait toujours, à obtenir ce qu'il voulait, sans pour autant donner des explications valables à l'américain.

Swam se retrouva bientôt sur le pas de la porte, sans pour autant le franchir. Une question lui brûlait les lèvres depuis longtemps. Jagger avait beau être concentrer sur la tablette, il savait parfaitement que Swam était toujours là. Il pouvait carrément sentir son regard fixe sur sa personne.

— Je sais que je suis beau, mais tu as du travail...

— Pourquoi tu as remonté le temps ? Questionna en fin de compte le vampire aux yeux verts.

— Rosario est morte, lâcha Jagger.

Ébahi, Swam resta un instant figé, la bouche grande ouverte. Morte.... Comment un truc pareil a-t-il pu arriver ?

— Enfin était, précisa Jagger. Dans cette temporalité-là, tu n'étais pas avec Elysion et elle était morte.

— Quoi ? Pourquoi ? J'étais où ? Je trouvais ça assez bizarre pendant la bataille mais là...

— De quoi ?

— Y a avait un bon nombre d'intrus et si on ne compte pas la partie avec le liche, je n'ai rencontré que peu personne avant de rejoindre Elysion. Une dizaine tout au plus, j'en ai même vu deux m'éviter.

— Tu étais où au moment de la première attaque ?

— C'était quand Livi a rejoint la salle de Mike... Réfléchit-il à haute voix. J'étais aux toilettes, puis je suis retourné dans la salle avant que l'on ne se disperse à cause de l'attaque. J'ai suivi Elysion et les invités.

— Et ensuite ?

Swam ouvrit la bouche puis la referma.

Il est allé où après ? Le vampire posa un indexe sur son menton et pencha la tête sur les côtés.

— Où est-ce que je suis allé Coconut ?

Quand il ne savait pas, il parlait toujours au chat, qui lui répondait toujours d'un miaulement. En même temps il ne fallait pas s'attendre à grand-chose avec les félins. Ce dernier s'étira avant de miauler.

— Je pense que c'est ce qui explique le changement de réalité, articula Jagger en composant un numéro sur son téléphone. Dans la premier tu as pris une direction ce qui à amener la mort de Rosario. En remontant le temps je nous ai amené dans une deuxième réalité, celle où tu n'as pas pris le couloir sud, ce qui t'a conduit à la grande salle avec le sorcier. Pourquoi tu as changé de voie ? C'est ça que j'aimerai bien savoir. Tu as dû voir ou entendre quelque chose et je tiens à savoir ce que c'était. Maintenant dehors, on verra ça une autre fois.

Dans de rare occasion comme celle-ci, Swam ne contesta pas son ordre et s'en alla, pensif.

« Motus et bouche cousue », retenti la voix de Jagger dans sa tête.

Swam ne lui donna pas de réponse, amis le souverain savait très bien qu'il avait reçu son message. Il ne devait rien dire aux autres, même pas à Lucan.

Sans qu'il n'ait réellement besoin d'y penser, les pas de Swam le menèrent aux cachots qu'il connaissait par cœur à force d'y avoir séjourné. Il salua légèrement le garde principal qui lui ouvrit la porte et s'orienta en direction des bruits macabres qui s'entendit. Sans surprise, il vit Elysion au-dessus de Taupe-man et tenait fermement son col.

À ces côtés, en arrière, se tenait Lucan qui piochait dans le paquet de chips d'Aldric. Le français avait visiblement, fait un tour par les cuisines. Swam s'appuya contre un mur puis observa, tel un touriste, l'interrogatoire mené par l'Italien enragé.

Elysion était déchainé.

Finalement, il s'en était mieux sorti avec Jagger que ce qu'il avait pensé.

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