39 ☀

Et le jour se leva

— Rosa ? Rosario !

— Livi calmes-toi. Ne bouge pas, averti Swam en s'agenouillant.

— Où est ce qu'elle est ? Elle était là il y a deux.... Livi ne finit pas sa phrase et grimaça.

Plus elle bougeait, plus le piège se refermait sur son pied. Elle n'avait pas fait attention à la petite bille qu'avait lâché la vampiresse et avait marché dessus. En l'écrasant, le piège c'était matérialisé et enclenché sous son pied.

Alors que Ginger s'était réfugiée dans les bras de Miss Barbecue, elle vit Vasco venir à sa rencontre et Swam s'écarter. Le conseiller de guerre s'agenouilla à ses côtés tandis que l'américain s'était redressé sur ses jambes et reculait. Vasco jeta un rapide coup d'œil à sa jambe avant de regarder Swam et frémir. L'atmosphère était soudainement devenue glaciale.

Une ombre se posta derrière Vasco et tendit sa main en leur direction. Vasco s'écarta à son tour et la jeune femme senti sa jambe se refroidir. De la glace se propagea sur le métal jusqu'à son genou. Relevant la tête, ils aperçurent Jagger. Les yeux plissés, le regard rouge cramoisi et impassible, la moitié de son visage étaient recouverts par des projections de sang. Les narines de son nez se dilataient sous son souffle lourd et saccadé, sa poitrine se soulevaient rapidement et ses vêtements étaient abimés. Tâchés, froissés et troués. Avec ses cheveux décoiffés qui lui donnait un air sauvage, on aurait pu croire qu'il avait fait la guerre à lui tout seul.

C'est dans ce genre de moment que Livi réalisait quel point Jagger pouvait être tout bonnement effrayant. Un seul mot de travers et il arrachait la carotide, un regard de travers et il vous arrachait les globes oculaires, un pas de travers et vous rejoignez le cimetière sans passer par la case hôpital.

Après tout elle l'avait plus ou moins vu faire, lorsqu'il avait battu la première fois le liche, elle n'avait pas voulu voir son corps puisqu'à en juger par la flaque de sang, ce dernier avait dû avoir les entrailles à l'air. Mais rien de tous cela ne la surprenait vraiment, Joris lui avait dit que Jagger était « gentil » avec eux et elle l'accru.

Même avec Swam. Jagger avait beau s'énerver contre lui, et bien que les deux vampires se disputaient souvent, il était toujours en vie. S'il avait réellement voulu éliminer l'américain, il l'aurait fait depuis longtemps.

Jagger avait clairement le dessus sur lui, en même temps il était roi, et Swam était à ses ordres. Dans la hiérarchie, Jagger avait la première place, Lucan la deuxième et ensuite venait les princes. Livi se demandait bien ce qui pouvait les liés pour qu'il puisse y avoir une telle interaction entre ces deux vampires qui se jugeaient d'ailleurs du regards.

— File, débita le souverain.

Swam hocha la tête à son tour avant de s'en aller, non sans contempler une dernière fois Livi.

Il était parti, comme ça, sans rien dire.

— Il s'en va ? Renifla difficilement Livi.

— Il reviendra dans une petite heure.

Vasco se tue sous le regard assassin de Jagger qui se trouvait face à elle. Comme s'il n'aurait pas dû dire ça. Ironiquement, la brume matinale se fit un peu plus dense et le soleil commençait à pointer le bout de son nez dans son dos. Le visage du vampire royal avec en arrière-plan le lever du soleil aurait presque pu faire rire Livi si la situation n'avait pas été aussi cataclysmique.

Il s'abaissa à son niveau et l'aida à se relever avant de la soulever.

— Ne t'endors pas, garde les yeux ouverts le plus longtemps possible. Tu m'entends ?

Livi l'entendait parfaitement mais la douleur l'empêchait de parler. La glace permettait seulement de maintenir sa jambe en place et l'empêcher de bouger et d'aggraver les choses, mais c'est tout. Cette magie n'empêchait pas les larmes de dévaler ses joues.

— Chaton ?

Un vague « hum » fut émis de la concubine qui se sentait déjà partir.

La douce ambiance matinale contrastait avec l'état dans lequel se trouvait le territoire. La paix n'avait pas seulement été troublée dans au sein du palais royale mais aussi dans ses environs. C'était tout le territoire qui avait tremblé cette nuit-là.

De nombreux feux avaient été amorcé dans la cité même si chaque garde étaient restés à son postes et avait défendu sa zone, une partie de la bulle c'était effondrée, les tunnels creusés par l'homme-taupe avait fragilisé certain endroit qui pouvaient s'écrouler à n'importe quel endroit, des maisons avaient été ravagées....

Ce soir-là les vampires du territoire royale c'étaient fait humiliés par leurs assaillants. Ce n'était pas une petite ville ou bien un mégapole qui s'était fait attaquer, mais bien le siège du dirigeant des vampires. Si jamais cette histoire parvenait aux vampires de la terre, ou aux oreilles de n'importe qui d'autres, les médias se feraient une joie de publier cette histoire. Jagger voyait déjà les gros titres des journaux, et cela lui fit grincer des dents. Hors de questions qu'une telle chose se produise.

Inconcevable, impensable, inimaginable, invraisemblable, autant d'adverbe pour décrire ce qui ne ce n'était jamais et qui n'aurait jamais dû se passer. Pas ici, pas alors qu'il se trouvait là.

— Salle du trône dans une heure. Si non vous connaissez le protocole, exécution.

Son ordre n'a jamais été plus clair et ne s'adressait pas qu'à Vasco, Béryl et Elysion. Les gardes, eux, avaient du ménage à faire. Rassembler les vampires, conduire les blesser à l'infirmerie, établir des campement provisoire si besoin, constater les dégâts et faire leur rapport.

Observant la silhouette du dynaste qui s'éloignait, Vasco était sur d'une chose : Jagger n'allait pas laisser passer ça.

Et les vampires le savaient, il ne leur avait pas laissé une secondes pour respirer ; et garde à celui qu'il surprendrait en train de se gratter les fesses.

A la hâte il s'orienta en direction de l'infirmerie. Il contacta télépathiquement Guiseppe qui lui assura que son lieu de confort n'avait pas été endommagé, et qu'il pourrait donc l'accueillir. Accéléra le pas tout en évitant de brusquer la concubine. La tête de Livi ne cessait de rebondir contre son torse, elle soufflait de nombreuse fois et tentait de bouger pour éviter de s'endormir mais rien à faire. Elle avait impression qu'elle allait s'écouler d'un moment à l'autre telle une souche dans ces grands bras musclés et rempli de sang. Elle avait d'ailleurs pincé son nez, faisant comprendre au roi qu'il avait besoin d'une bonne douche. Le mélange sang-transpiration était loin d'être son odeur préférée.

— Reste éveillé Chaton... Reste éveillée, entendit-elle.

Les formes qui défilaient sous ses yeux étaient toutes floues. Elle ne reconnut même pas le visage de Guiseppe, lorsque celui-ci se tint devant eux, la porte ouverte.

Lorsqu'il la posa sur le matelas, elle commença à avoir chaud. Elle ne reconnut pas le visage du médecin châtain, en revanche elle ressenti parfaitement le picotement de l'aiguille sur son bras gauche.

— Tu peux dormir, je m'occupe de tout, souffla alors le soigneur.

Elle sourit brièvement et sans se faire prier, elle ferma les yeux et s'endormit.

Guiseppe attendit quelques secondes pour vérifier que la jeune femme dormait parfaitement et pressa son index contre la blessure. Il guetta la réaction de Livi qui ne sourcilla même pas. L'anesthésiant faisait donc bien effet.

Avec une loupe à rayon x, il observa la jambe de la concubine et grimaça. Les dents du piège avaient bien entaillé sa chair, voir l'os, et certains nerfs avaient été touché. Il attrapa donc ses outils, appela un assistant et fit rouler le lit jusqu'à une petite salle blanche, close. Là il se lava les mains, fit claquer sa paire de gant, avant de demander au roi, qui était entré avec lui, de faire fondre la glace.

Jagger surveilla le médecin les dix premières minutes avant de s'en aller, rassuré. L'habilité de Guiseppe à utiliser ces deux mains pour deux choses différentes le surprendrait toujours. C'est donc le cœur partiellement allégé qu'il laissa la jeune femme entre les mains expertes de Guiseppe. Lui avait d'autres loups à fouetter.

En premier lui il foula le sol de la bulle et constat ce que lui avait dit l'intendante. Pas mal d'installation, telle la salle de musique, la pièce de couture, le sauna et pas mal de chambres ont été dévasté. Un garde, le démon de l'équipe 1 Asmodée et Tinaugus avait été conduit à l'infirmerie. Les autres se portaient bien.

Il continua son trajet en passant par l'aile du palais qui avait été endommagé, et dans certaines pièces. Sur le chemin retour, en direction de la salle du trône, il se fit un plaisir de claquer chaque porte qu'il passait. Cela le faisait secrètement sourire, car plus il claquait les portes, plus il s'approchait du lieu de réunion et plus il sentait les vampires, qui l'attendaient, s'oppresser. Ouvrant la porte, il accéda au balcon supérieur et prit place sur son trône.

— Rapport, exigea Jagger.

Majestueusement perché sur sa chaise dorée, les deux bras à plat sur les accoudières, il surplombait de son regard de braise les vampires qui avaient la tête baissée en contre bas. Chaque vampire regarda son voisin mais aucun ne semblait décidé à vouloir parler. Même pas les vieux du conseil des vampires, qui pour une fois fermaient leur clapet. Debout derrière Jagger les mains dans le dos, Lucan se faisait tout aussi silencieux ; quant à Swam, celui-ci était assis au sol, le dos appuyé sur les pieds du trône, entrain de bailler silencieusement.

Le roi abattit fermement son poing sur l'accoudoir ce qui les fit sursauter. Il n'était pas d'humeur patiente en cet instant.

Swam adorait voir Jagger leur flanquer les chocottes. Depuis là où il était il avait envie de leur tiré la langue ou de leur lancer un « alors on donne sa langue au loup ? » mais il se retenait. Jagger le punirait à coup sûr s'il faisait cela, même s'il pouvait comprendre sa manière d'agir. Les vieux croutons qui composaient le conseil des vampires, ne portait pas particulièrement Swam dans leur cœur. Pour tout dire ils c'étaient opposés à sa nomination en temps que prince, mais Jagger, qui avait toujours le dernier mot, avait eu raison d'eux. Malgré son comportement qui laissait à désirer dans certain moment, le dynaste n'avait pas particulièrement de reproches à lui faire. L'américain faisait parfaitement son travail contrairement à d'autre.

L'assemblée devant eux était composé des vieux membres du conseil, des conseillers de chaque pôles, ainsi que d'Aramis, Aldric et Elysion.

— Sur tous les vampires du territoires, 15 sont inconscients, 20 sont blessés et 10 sont dans un état grave, articula finalement Otis.

En tant que premier conseiller, il était le plus apte à parler, de plus il savait quoi dire mais surtout ne pas quoi dire pour énerver le roi plus qu'il l'était déjà. Les vampires jugeaient ces chiffres comme étant peu, après tout il n'y avait que 45 accidentés alors qu'il était au moins 150 sur la plateforme. Soit 1 personne sur 4, ce qui était trop élevé au gout de Jagger.

— Qui ? Demanda-t-il.

— Tinaugus, Asmodée, quatre gardes, trois résidents de la cité et... Livi.

Les vampires retenir leur souffle en entendant le prénom de la concubine hospitalisée. Swam lui releva la tête en sa direction. Jagger recevait ce renseignement comme une autre de manière professionnelle.

— Ensuite, fit Jagger.

— Aucun mort n'est à compter de notre côté.

Jagger senti l'hésitation dans la voix d'Otis et leva un sourcil.

— Une personne manque à l'appel, avoua en définitive le premier conseiller.

— Les autres s'en sont sortis, rappela pressamment un membre du conseil.

Lucan grimaça et Swam pouffa discrètement, il aurait mieux fait de la boucler celui-là. Jagger leva un sourcil.

— Les autres s'en sont sortis, répéta-t-il.

Le plus exacerbant c'est qu'il pensait que cette phrase pourrait rattraper ce qu'il c'était passé.

Le vieux vampire comprit alors qu'il venait de dire une bêtise. De toute façon il n'avait plus à s'en inquiété puisque Jagger avait dévalé les escaliers et venait de lui décrocher la tête. Le corps du vampire s'écroula avant de partir en poussière. Ne firent pas un geste, ils avaient même peur d'avaler leur salive. Seule l'horloge se permettait d'émettre un son sec et rythmé, rappelant à tous que l'heure tournait.

— Les autres s'en sont sorti, reprit une nouvelle fois Jagger comme une évidence.

Il souleva les épaules et marcha lentement entre les vampires. Il se permis de réajuster le haut d'Otis et une mèche de cheveux de Callidora avant de leur faire face. Les observa tous une nouvelle fois.

— Assit.

D'un seul geste, ils obéir sous le regard de Lucan et Swam.

— Les autres s'en sont sorti, souffla-t-il. N'est-ce pas Vasco ?

Le conseiller de guerre ne dit rien et garda son regard rivé sur le sol. De tout façon il n'y avait rien à dire parce que ce n'était pas ceux sur quoi il fallait s'attarder. Il connaissait Jagger, il s'en fichait des succès, pour lui ce qui comptait c'était les échecs et aimait frôler le zéro. Ce qui n'était pas le cas.

— Combien ont été arrêté ? Demanda-t-il alors.

Ils jetèrent tous un rapide regard à Otis. Ils n'en avaient aucune idée. Aucun rapport ne remontait la présence d'ennemies capturés. Aïe...

— Auc... commença Otis.

— Quatre, coupa Swam, parfaitement réveillé depuis là-haut. Taupe-man, Miss aiguillette, et deux autres.

Contrairement aux autres. Swam avait pris soin d'en assommer certains. Les autres étaient morts.

Jagger le regarda plutôt surpris, avant de se retourner vers l'assemblé.

— Vous voulez que je vous dise, fit Jagger, il vient de vous sauver les fesses. Vous avez intérêt à ne pas vous rater. Aucunes informations sur ce qu'il s'est passé ici ne sort. Si jamais j'apprends qu'il y a eu une fuite, même la mort ne voudra pas de vous après ce que je vous aurais fait. Est-ce que c'est clair ?

Ils ne dirent rien.

— Je vous parle il me semble.

— Oui, firent-ils.

— Sujet verbe complément. Même les enfants font mieux que vous.

— Oui nous ferons en sorte que rien ne se sache.

— Oui qui ?

Cette question-là c'était juste pour rigoler. S'ils n'avaient pas vécu autant d'année, ils trembleraient tous comme une feuille.

— Oui majesté, nous ferons en sorte que rien ne se sache, reprirent-ils.

Jagger ne se permis rien, mais il entendit parfaitement Swam glousser et Lucan lui dire d'arrêter.

— Hors de ma vue, articula-t-il sèchement. Sauf vous sept.

Il ponta du doigt Otis, Vasco, Elysion, Aldric, Aramis, Lucan et Swam.

— Vous venez avec moi, on a parler.

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