28💌

Invitation

"Si tu ne veux plus de moi, tourner la page et coucher avec lui, à ta guise."

Les mots du vampire aux yeux verts faisaient encore écho dans ses oreilles. Elle ne savait pas pourquoi mais elle prenait très mal cette phrase.
À sa guise ? Comme si elle avait le choix. Il ne pensait quand même pas qu'elle allait rester sagement à ces côtes et passer sous silence ce qu'il lui avait fait.

Une main passa devant ses yeux et elle se rappela précipitamment qu'elle n'était pas seule.

— Excuse-moi Elysion j'étais dans mes pensées, articula maladroitement la concubine.

— C'est ce que je vois. Tout va bien ? 

— Tu es seul ?

— Pour le moment oui, Rosario se repose dans notre chambre. Le petit lui donne du fil à retordre la journée, du coup elle rattrape son sommeil la nuit alors que tout le monde est réveillé. Le bruit ne la dérange pas, elle dort comme un chat.

— Je la vois bien s'énerver.

— Et pas qu'un peu. Ce n'est pas le petit qui l'énerve, mais plutôt les autres. Tu as dû le remarquer, mais les grossesses vampiriques sont drastiquement inférieures à celle des humaines, quant aux louves elles explosent le record. Du coup ils sont sans cesse sur son dos.

— Qui ça ils ?

— Les médecins de l'aile ouest. Je ne pense pas que tu les as déjà vu, mais ils assiste Guiseppe. Ils prennent tous les patients et refilent les cas graves à Guiseppe.

— Je me disais bien qu'il ne pouvait pas s'occuper de tous les blesser à lui tout seul.

— Il est vrai que Guiseppe est quelqu'un de très performant, mais il a ces limites comme tout le monde. Quoi qu'il en soi, les médecins de l'autre aile ont Rosario à l'œil depuis son arrivée. Quand une vampire tombe enceinte tout le monde la félicite mais pour un homme, personne ne vient lui caresser les couilles en lui disant bien joué.

Livi sourit.

— Je plaisante, mais elle commence à ne plus supporter toute ces mains qui caresse son ventre et toutes ces paroles.

— Elle en entend des vertes et des pas mûres.

Le vampire approuva.

— "Tu es sûre que tu n'as pas juste trop mangé ? ", "Tu es sûre qu'il n'y en a pas deux là-dedans ?", "Vous allez en avoir d'autre ?", "Ça doit être sympa d'être enceinte. On reste à la maison toute la journée.", récita-t-il en imitant la voix des différents vampires qui dit cela.

— Serre les dents Rosario, souffla Livi.

— Penses-tu, j'ai même eu droit à un test pour être sûr que ce soit le mien.

— Quoi ?! Pourquoi ?

— Il y a eu de nombreux histoires où de fausses vampiresses disaient être enceinte du roi, ou encore des vampires qui prétendaient être le père alors que ce n'était pas le cas.

Livi hocha la tête.

— C'est n'importe quoi, émit-elle.

— C'est ce que je pense aussi. On aurait pu croire qu'après avoir vécu avec autant d'année, les vampires seront plus mûrs, mais non. Ils restent avares, cupide, menteurs et profiteurs.

— Et comment Rosario a réagit ?

Une petite risette perla le coin de ces lèvres.

— Elle s'est énervée. On a même dû lui donner un calmant, si tu l'avais vu... "J'aurais aimé être un poulpe pour leur coller quatre paire de claque tien ! ", imita Elysion une nouvelle fois.

Livi devait avouer que l'italien était doué en imitation. Elysion est quelqu'un de grand avec des cheveux noirs aux reflets bleus qui tombent sur son visage et a des yeux un peu rectangulaire, tout comme sa mâchoire. Malgré son apparence, c'est quelqu'un de très amical qui sait travailler en équipe avec n'importe qui. Il peut être empathique, compréhensif, mature, responsable et n'agit que très rarement par impulsions émotionnelles. Mais comme tous vampire, il avait un côté qu'il ne valait mieux pas réveiller.

— Toi aussi tu as dégusté, devina Livi.

— Si tu savais, soupira-t-il avant qu'elle ne se moque de lui. Cesse de ricaner ! Tu verras quand viendra ton tour.

Cette phrase lui glaça le sang et le visage de la concubine devint terne.

— J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas visiblement.

La blonde hocha la tête avant que le vampire à lunette ne l'invite à s'assoir sur le banc et à se confesser. La dhampire se laissa aller et lui raconta uniquement son entrevue avec Swam. Après tout Elysion en savait déjà pas mal sur leur relation, pourtant plus elle allait loin dans son récit, plus l'italien s'enfonçait dans des réflexions plus accru.

— Tu sembles perplexe, fit Livi.

— C'est le cas. J'ai bien compris ce que tu m'as dit mais il y a quelque chose qui ne colle pas. Vous avez discuté après la vision de ce souvenir ?

— Pas vraiment, je l'ai plutôt viré de ma chambre, avoua-t-elle quelque peu gênée.

— Je pense que vous devriez en reparler, pour mettre les points sur les bons i. D'après ce que tu m'as dit, je reconnais la missions sur laquelle il était. Aldric et moi y étions aussi.

— Et bien je suis ravie de l'entendre.

Elysion secoua la tête.

— Tu ne comprends pas. Je suis quasiment sûr qu'il s'agissait de la mission du chat d'argent, et dans ce cas ton souvenir est faux. Swam t'appelais tous les soirs, s'en était presque lassant, sans compter que nous n'avions pas fini ce boulot au bout de 2 semaines, mais de 9 jours. Il est même parti un jour en avance, puisque je lui ai dit que je me chargeais des finitions.

— Mais pourtant il est rentré en retard...

— C'est pour cela qu'il faut que vous vous revoyiez ! Je me demande même si le Swam que tu as vu n'était pas un faux.

Livi la regarda, la bouche ouverte. Pas le bon souvenir ? Pas le bon Swam ? C'est quoi encore cette histoire ?

— Parle lui, avant de te vriller le cerveau pour des pensées inutiles. Ça t'aidera à faire un choix pour de bon.

— Un choix ?

— J'ai l'impression que tu es toujours attaché à Swam pourtant je peux parfaitement sentir l'odeur de sa majesté sur toi. Je te signale que techniquement tu es toujours fiancé.

— Je n'ai pas de bague Elysion.

— Qu'importe. Chez les vampires, ce ne sont pas les alliances et les bonnes église qui ont de l'importance, mais les souterrains et les liens de sang avant tout. Ce la me fait penser à quelque chose... Avant que ma formidable futur femme ne m'éviscère pour avoir oublié cela...

Il fouilla dans la poche de son pantalon et lui tendit une carte électronique.

— C'est ton invitation ne la perd pas, clama-t-il.

— Un mariage ?

— Oui. Avec Rosario on aura vraiment tout fait à l'envers, mais on souhaite se marier avant que l'enfant ne pointe le bout de ces crocs.

Elle hocha la tête.

— D'accord j'y serais.

— Rosa ne te laisse pas le choix de toute les façons ! Si je peux te donner un conseille, ne fais pas d'une personne une priorité lorsque pour elle tu n'es qu'une option. Après c'est ton choix, ta vie. Rosario te considère presque que comme sa sœur, de ce fait si tu as besoin de quoi que ce soit, tu peux compter sur moi. Souviens-toi que si tu tombes je t'aiderais à te relever, dès que j'aurai fini de rire.

Le vampire la quitta sur ces belles paroles et disparu en un coup de vent.

Livi, elle, renâcla. Tu parles d'un choix.

Des pensées agitées encore en tête, Livi alla retrouver Jessen et Ginger. Elle avait été promue babysitteur de ces deux garnements jusqu'à la fin de leur vacances scolaires. Ça avait fait plaisir à Ginger, Jessen lui avait râler comme à son habitude avant de fourrer son nez dans le téléphone.
Le seul moment où il ne râlait pas c'était lorsqu'il se trouvait dans l'atelier de Mike. Là, le vampire était silencieux, appliqué et écoutait ce qu'on lui disait.

Durant le reste de la soirée, qu'elle passa avec eux, Livi avait un sourire mélancolique qui ne passa pas vraiment inaperçu.

Abigaël retrouva cet air sur le visage de la blonde, alors qu'elle avançait dans la cantine. Le sourire de la cuisinière se décomposa lorsqu'elle commanda son dîner.
Livi avait osé lui demander du lait chaud avec des céréales. À elle, la cuisinière en chef de la bulle, qui œuvrait pour les chouchous de sa majesté.

Livi cru un instant que la vampiresse allait faire un arrêt cardiaque. Sans un mot la chef cuisinière arrangea la toque posée sur son crâne et s'en alla en cuisine. La blonde eut peur qu'Abigaël prenne cela comme un défi. En fait c'était le cas. Livi voulait du lait et des céréales ? Alors elle allait être servit, et ces céréales allaient être si bonne que la concubine en pleurait de joie.

C'est dans cette optique que la cuisinière attrapa un bol, du lait, du sucre, de la muscade, un bâtonnet de cannelle, une gousse de vanille. Le tous furent mis à bouillir avec un cuillère à soupe de rhum, alors que le parfum s'échappait des cuisines pour se loger dans les narines.
Abigaël lui avait préparé une recette antillaise qu'elle connaissait bien et souriait de toute ces dents ; tandis que Livi se demandait si elle avait bien fait de demander cela.
La cuisinière revint fière d'elle 4 minutes plus tard avec le lait, les céréales dans un bol et une viennoiserie en plus.

— Cadeau de la maison, en espérant que ça te redonnera le sourire ma petite, fit Abigaël avant qu'elle ne se dirige vers la table central.

Maintenant tout le monde mangeait ensemble, sur des tables mises en cercle.

— C'est tout ce que tu manges ? Questionna Joris en voyant son petit plateau repas, lorsque Livi s'installa à côté de lui.

Elle hocha simplement de la tête, elle n'avait pas très faim ce soir. Joris hocha la tête avant de planter sa fourchette dans un de ces abats.

— Hé un pain au chocolat ! Ça fait des siècles que je n'en ai pas mangé ! Fit Mist en apercevant la viennoiserie.

— Chocolatine, articula Rain.

— Pardon ? Reprit sa sœur.

— On ne dit pas pain au chocolat, mais chocolatine.

— Qu'est-ce que tu ma chantes là ? J'ai toujours entendu les personnes dire pain au chocolat.

— Mais ils se trompent c'est chocolatine, fit Rain.

— Non, fit Mist catégoriquement.

— Si.

— Non.

— Si.

— Joris ! Dis-lui toi !

Une fourchette dans la bouche le vampire fit mine de se lever en direction du self pour se servir de nouveau. Livi le comprenait, il valait mieux ne pas se mettre entre les jumelles, en particuliers lorsqu'elles se disputaient. C'est pour cela qu'elle s'en alla elle aussi, avec son pain au chocolat en main.

La viennoiserie ne fit pas long feu, elle le fini avant d'aller rendre visite à Tinaugus. Lucan lui avait appris qu'il voulait la voir, et maintenant qu'elle était au courant Livi était sûre que c'était à propos du mariage.

— Tinaugus, apostropha la concubine en frappant à la porte avant d'entrée.

— Livi ! Ça faisait longtemps. Entre, tu arrive au bon moment !

Rien n'avait changé depuis sa dernière visite dans l'atelier du vampire tatouée. L'endroit ressemblait toujours à un temple des tissus. Il y avait des bouts de feuilles accrochés partout et des mannequins à droite à gauche. Sa tablette, posée entre deux rouleaux de tissus, ne cessait de s'allumer à chaque fois qu'il recevait une notification.

Il donna la concubine sa tenue pour la cérémonie  et attendit sa réaction. Le vampire à la moustache s'attendit à un "parfait" ou un hochement de la tête, mais rien ne vint. Livi resta silencieuse et scruta le vêtement sous toute ces coutures avant de le tendre devant elle et de pencher la tête d'un côté. Le couturier se plaça derrière elle et pencha aussi la tête.
Il ne voyait pas ce qui clochait... il n'y avait pas de fil qui dépassait, pas d'aiguille laissée involontairement, pas de froufrous ni de couleur pastel.

— Alors ? Fit-il.

— Hum, répondit Livi.

— Hum ? Ça veut dire quoi hum ? Hum c'est génial ou Hum tu n'aimes pas ?

— Tu n'aurais pas plutôt un vêtement avec un pantalon ?

Le couturier la regarda septique. Livi le regarda perdre son sourire avant qu'il éclate de rire.

— Je pensais que tu ne me le demanderais jamais ! Fit-il avant enfilant vers une autre armoire qu'il ouvrit en grand.

Le vampire poussa les autres tenues et attrapa le cinquième cintre. Il présenta alors à la blondinette une combinaison noir

— Nickel !

Livi allait s'y plaire dedans, parce que demain n'allait pas être de tout repos.

Parce que Jagger, Swam et Livi avaient été invités, et se retrouveront donc dans la même pièce.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top