25👙

Bassin

Livi ne savait pas si elle devait être consternée par le maillot que Jagger venait de lui tendre ou par le fait qu'il y avait une piscine et quelle ne le savait que maintenant. 

Quoi qu'il en soit, elle n'allait pas rater l'occasion de se baigner. Malgré le temps frais de la fin du mois de février, la jeune femme avait toujours aimé les grands bassins d'eaux, les spas, la piscine, la plage et bien entendu les parcs aquatiques.

Se rendant à la salle de bain, elle se changea en quelque minute et enfila une robe plus facile à enlever.

Arrivée dans l'encadrement elle aperçut le souverain appuyé sur la colonne du mur en pleine discussion avec Otis. Ce dernier s'inclina lorsqu'elle s'approcha d'eux, puis s'éclipsa. Livi fut presque vexée qu'il s'en aille, mais bon...

Jagger l'invita à le suivre d'un mouvement de la tête et elle le suivit silencieusement. Animé par le bruit de leur pas, l'ambiance resta silencieuse. Livi ne voyait rien du chemin, se contentant de garder son regard sur le dos du souverain qui l'orientait.

Ces omoplates donnaient du relief à sa chemise dont les manches avaient été retroussées. Même d'ici elle pouvait apercevoir d'ancienne trace de guerre. Les vampires avaient beau avoir une guérison accélérée, il y a certaines blessures qui savaient tout de même laisser leur trace.

Laissant peu à peu les jardins extérieurs du palais aux crocus fleurissants, ils c'étaient maintenant aventurés dans ce qui semblait être une petite forêt. Des arbres courts mais aux troncs énormes se dressaient maintenant, et Livi ralenti tout de même ses pas lorsqu'elle reconnut certains arbres ainsi qu'une statue.

Les poils de sa peau se dressèrent. Même en étant à une dizaine de mètres, cette sculpture la faisait frissonner.

Une grande main s'incrusta dans son champs de vision avant de se plaquer sur son visage. Jagger avait tellement une grande main, que cette dernière lui bouchait le nez.

— Viens, fit-il en entourant ses épaules de ces bras et en la poussant.

Les chaussures plates de Livi dessinaient le chemin qu'ils empruntaient dans l'herbe. Plus il avançait, plus celle-ci était dominante. Elle se trouvait maintenant dans une partie du territoire qu'elle n'avait pas encore visité.

Ici, alors qu'on était en février, l'herbe était plus verdoyante, les plantes plus florissantes, l'humidité plus présente. Autour d'elle quelques feuilles décrochées de leur branche, tournoyaient dans l'air avant de s'échouer doucement sur le sol, telle des plumes. Ces feuilles tombaient à cause des petites créatures qui se faufilaient entre les branches, complétant à merveille le paysage qui s'étendait devant ses yeux. Elle avait l'impression d'être en méditerranée, là où le sable chaud s'incrustait entre les orteils et où les glaces étaient le premier cas de caries. Sauf qu'il n'y avait ni humains, ni glaces, ni sable. À la place il y avait un énorme trou en face d'elle.

Éléphantesque, herculéen, démesuré, mais surtout invraisemblable. Un trou pareil dans le sol ça ne se ratait pas. Le chemin partiellement tracé qu'ils prirent les mena au bassin d'eau bleu paon où les rayons lunaires miroitaient à chaque ondulation du liquide.

Livi regarda Jagger avec un grand sourire. Elle sautillait presque sur place.

— Après toi, dit-il avec un mouvement courtois de la main.

Ni une ni deux, Livi envoya valser sa robe et prit de l'élan.

— Hakunamavoka !! Cria-t-elle avant qu'un "plouf" ne s'entende.

Jagger eu un sourire amusé, certain qu'elle avait entendu cette expression de Mike et après avoir enlevé ces vêtements, sauta aussi, mais pas dans l'eau. Il se réceptionna sur les galets qui entouraient le bassin. Lorsque la tête blonde immergea de la surface, le roi l'observa prendre des grandes bouffées d'air tout en battant des pieds. La concubine n'arrêtait pas de rigoler, de plonger depuis un haut rocher et de pousser des « wouw » d'excitation. L'eau était plutôt chaude et translucide. Il n'y avait pas de poissons, mais quelques algues noires poussaient entre les galets qui luisaient sous les rayons de lunes.

Livi replongea et en quelques brasses nagea jusqu'à lui.

S'il y avait eu un ralenti à cet instant, Jagger aurait dégusté. Ses cheveux humides maintenant ondulaient sur ses épaules et Jagger se félicita d'avoir choisi ce maillot une pièce, ou monokini. C'était un maillot de bain brodé fleur ras de cou rouge et doré. Il mettait en avant son fabuleux tour de hanche. De plus l'eau qui ruisselait le long de son corps n'arrangeait rien. Au contraire, le souverain se senti plus serré dans ses sous-vêtement. Mais le pire fut lorsqu'elle se pencha vers l'avant une fois devant lui, il avait une belle vu sur la naissance de sa poitrine. Tout cela était très appétissant.

— Ne reste pas là comme une gargouille, aller viens, s'exclama-t-elle en lui tendant la main. Pourquoi tu ne m'as pas dit qu'il y avait ce bassin ici ?

Il prit sa main et l'attira. Elle se retrouva à demi assise sur ces jambes, une main sur l'épaule l'autre dans la sienne. De sa main libre Jagger replaça une mèche derrière les oreilles de Livi.

— C'est mon bassin, murmura-t-il à son oreille avant de mordiller son lobe.

Elle se crispa.

— Alors pourquoi m'y as-tu emmener ?

— Il a la particularité de soigner certaines blessures. Un peu plus loin entre les roches se trouvent quelques plantes comme le pavot somnifère, l'harpagophytum et la grande gentiane qui sont utils contre la douleur articulaire, la fièvre et stimule les défenses. L'eau plus ou moins chaude arrive à dissoudre certaines particules de ces plantes qui se déversent alors dans l'eau qui devient alors revigorante. Leur propriétés sont décuplés sous les rayons lunaires à cause de l'eau. Cette eau est souterraine et est rendu propre grâce aux algues noirs au fond...

Livi fut particulièrement attentive à ses explications.

— D'accord, fit-elle à la fin avant de se lever. Aller vient.

Bien qu'il était en maillot de bain lui aussi, les pieds justes longés dans l'eau, le vampire secoua négativement la tête.

— Quoi ? Tu as peur de mouiller ton brushing ? Ironisa-t-elle debout devant lui.

— Exactement.

— N'importe quoi ! Ne fais pas de manière et ramène ta fraise.

Il la fit tourner sur elle-même jusqu'à ce que son dos ne heurte la parois rocheuse.

— C'est tentant cependant j'ai d'autres projets en tête. Maintenant que tu es en forme, nous avons du temps à rattraper.

Le sourire diabolique de Jagger inquiéta la jeune fille. Après tout, s'il y avait bien un vampire qui pouvait se permettre de donner des conseils pour réveiller ces points de délice qui font du bien quand on s'y frotte, c'était bien Jagger. Il connaissait par cœur la carte du plaisir de son corps. Il appréciait particulièrement les réactions de la blonde qui pouvait être hilarantes quelque fois. Elle secrétait beaucoup d'hormones de plaisir quand il massait son cuir chevelure  et elle était très sensible aux caresses bucco-dentaires de ses lobes. Mais ce qu'il arrivait par-dessus tout était ses lèvres.

Coincée entre le mur et le vampire, Livi n'avait aucune marge de manœuvre. Le souverain vint lécher sa nuque, sur toute la longueur de son cou. Elle fut parcourue de doux frisson enivrants. Accroché à ses biceps, Livi senti ces canines presser de nombreuses fois sa nuque avant de finalement s'y enfoncer, tandis que ces mains menaient un massage appuyé le long de sa colonne vertébrale.

Un filet de sang s'écoula le long de sa clavicule mais fut saisie par la langue du souverain avant qu'il n'atteigne la naissance de son sein. Une main dans son dos, l'autre derrière son cou, Jagger positionna sa jambe gauche entre les siennes qui s'écartèrent. Gémissant à cause de la morsure, elle sursauta légèrement en sentant l'érection du roi frotter l'intérieur de sa cuisse.

— J'ai envie de t'envoyer en l'air, susurra-t-il.

Il attrapa l'arrière de la cuisse et la souleva, se calant ainsi mieux contre son bassin. Doucement il effectua ensuite des petits coups contre son intimité. Jagger était frustré. Le manque de galipette avait tendance à le rendre irritable et agressif. Swam en avait fait les frais : Jagger avait été d'une humeur massacrante cette semaine. Le dynaste avait besoin d'être en contact avec Livi et de partager un instant d'intimité d'une puissance dont seule la galipette est capable.

— Non arrête.

Livi essaya de le repousser, mais il ne bougea pas, aussi fixe qu'un stalactite.

Elle lui pinça les tétons. Il grogna et elle en profita pour se glisser sous son bras. Jagger la rattrapa d'une main ferme et la ramena à lui, finissant cette fois-ci par poser les lèvres sur les siennes. Le baiser n'avait rien de doux, il était glacial et abrupt, sans compter que Livi n'y répondait pas, trop occupée à gesticuler entre ces bras pour s'extirper. Le souverain finit par s'écarter de quelques centimètres.

— À quoi tu joues ?! Rugit Livi.

Le regard qu'il lui adressa lui fit quelque peu perdre ses moyens. Ces yeux doucement chocolatés étaient parsemés de petites nuances écarlates. Il semblait en rogne.

— Maintenant que tu l'as embrassé, tu refuses mes baisers c'est ça ?

— Boucle-la, cingla-t-elle.

— Tu oublies peut-être à qui tu t'adresses Chaton. Je suis ton roi, et aux dernières nouvelles tu es ma concubine, ne n'oublie pas. Tu as peut-être accès au reste du palais, mais tu as avant tout des exigences à remplir envers moi. Je t'ai accordé une semaine, le temps que tu guérisses, désormais s'en est assez.

À cet instant, la jeune femme avait l'impression d'avoir retrouvé le roi du début. Peut-être même un peu plus brutal. Sa poigne se resserrait un peu trop sur son bras, si bien qu'elle grimaça.

— Tu me fais mal.

— Je sais que Swam est venu te voir, fit-il sèchement, sans prendre en compte sa phrase. Que t'a-t-il dit ?

Ahurissant mais vrai, Swam avait réussi à ne rien dévoiler au roi qui, pourtant, savait menacer comme personne. Livi en déduit qu'il n'avait pas écouté leur conversation.

— Tu l'as puni ?

— À ton avis ?

Elle se sentit bête d'avoir posée la question. Il s'agissait de Jagger et le mot gentil n'était pas ce qui le décrivait au mieux.

— Je veux une réponse et j'en aurais une.

— Tu n'en obtiendras pas, fit-elle plutôt sèchement. Ce qui s'est passé est passé et ne te regarde absolument pas.

— Livi !

— Crie si ça t'amuse de me montrer tes molaires ! Vas-y, mais ça ne servira à rien ! Mêle-toi de tes affaires !

— Se sont mes affaires.

— Non, fit-elle du tac au tac.

Il attrapa fermement ces joues et ancra son regard dans le sien. Les pupilles luisantes de la demoiselles avait du mal à faire face à celle du vampire énervé.

— Tu vas pleurer ?

Sa voix était dure et lui rappelait son professeur Aiguillon de l'école militaire.

— C'est déjà fait, répondit-elle en essayant de refouler la larme qui menaçait de tomber.

— Tu vas continuer à pleurer ?

Un silence s'étendit et elle avala durement sa salive.
Le vampire américain hantait encore ses pensées, un cœur brisé ne se répare pas en une semaine, encore moins quand on est en convalescence.

— Peut-être.

— Ce n'est pas une réponse. Tu vas continuer à pleurer oui ou non ?

Jagger était véritablement mécontent.
15, c'était le nombre de vampires qui avaient essayés de s'en prendre à la jeune femme depuis qu'elle avait accès au reste du palais qui était en quelque sorte une plaque tournante. Beaucoup de vampires y circulaient et Jagger ne pouvaient pas tous les surveiller.

À tout cela venait s'additionner Swam, sans compter que Lucan lui avait fait par de certaine hypothèse sur le vampire américain qui, s'il ces hypothèses s'avéraient être exacte, ne signifiait rien de bon...

Il s'énerva un peu plus en la voyant hésiter et mordre sa lèvre inférieure. Elle s'éloigna véritablement des bras du roi pour souffler douloureusement.

Ne pas pleurer.... Ne pas pleurer, ne pas pleurer, surtout ne pas pleurer. Ces mots raisonnaient dans la tête de la concubine qui pinçaient ses joues avec ses doigts, en tentant de se calmer.

— Il n'en vaut pas la peine, continua-t-il.

— Ce n'est pas à toi de le décider.

— Mais moi je te dis qu'il n'en vaut pas la peine. Alors maintenant tu relèves la tête et tu arrêtes de pleurer.

Son ton strict la surprise et elle resta bouche bée.

— Est ce que c'est clair ? Ajouta-t-il.

— Ce n'est pas comme ça que ça marche.

— Si.

— Je ne suis pas comme toi, fit-elle avec les lèvres tremblotantes. Je ne me débarrasse pas de mes problèmes en un claquement de mâchoire, fit-elle.

— Évidement puisque je m'en charge.

— Ça n'a rien à voir. Je ne peux pas le tuer sur un coup de tête juste parce que ... Parce qu'on est plus ensemble...

— Tu es sans doute la seule personne au monde à penser ainsi. Les autres auraient chercher vengeance.

Elle souleva les épaules, toujours en lui donnant son dos.

— Je ne suis pas les autres, articula-t-elle sans savoir quoi dire.

— Je ne te comprends pas.

Livi souleva les épaules à nouveau. A ce moment, elle se fichait de savoir s'il le comprenait ou pas. Cette andouille royale avait le chic pour plomber l'ambiance. Pendant un cours instant elle avait presque pu oublier le prince américain. Presque.

Crétin...

— Il faut que tu t'endurcisses, fit-il d'un ton catégorique.

Elle releva vivement la tête à son intention.

— Quoi ?

— Que ce soit pour ce crétin infini ou pour le palais, tu n'es pas à la hauteur.

Livi était sidérée... Mais de quoi est-ce qu'il parlait au juste ?

— Tu n'as même pas remarqué la vampire qui a frôlé ton bras quand tu étais avec Cassia. Dessus il y avait de l'huile d'Aprentis. Inoffensif pour les vampires mais pas pour les humains ou les demi-surnaturels comme toi.

Elle se souvint de la fille et du garçons qu'elles avaient vu. Pourtant elle était sûre qu'elle ne s'était pas touchée...

— C'est ce qui t'as rendu malade et tu as failli y passer. Tu es restée longuement  inconsciente pendant ton rhume. Il faut que tu t'endurcisses, pour mettre à l'épreuve ton système immunitaire qui se qui semble à la ramasse. Sans parler de tes... Capacités physiques. Si Swam n'était pas intervenu, tu te serais fait bêtement piétiner par le golem de Guiseppe.

Elle grimaça.

— Comment le sais-tu ?

— Tu ne pensais quand même pas que je te laisserai te promener dans le château sans surveillance.

Elle le détailla entièrement en lâchant un « hum ».

— Qu'est ce que je dois comprendre ?

— Tu dois comprendre qu'un peu de sport ne te fera aucun mal au contraire : c'est une nécessité. A partir de la semaine prochaine, je t'entrainerai personnellement sur le terrain bêta.

Livi blanchit doucement...

Le terrain bêta était la salle d'entrainement de l'équipe une.

Elle allait déguster.

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