PARTIE 4 - Audacieuse
AYDEN
Ayden regardait la foule du balcon de son bureau. Il avait toujours aimé observer la fête d'en haut, dans sa tour d'ivoire, comme la surnommait Jake. La fête battait son plein. Encore une fois, cela allait être un succès. D'ici demain, les demandes d'adhésion allaient doubler. Ils avaient choisi d'ouvrir un autre club pour répondre à la demande de plus en plus forte.
La combinaison sexe et interdit leur garantissait une retraite dorée. Voir tous ces corps qui cherchaient à se séduire en entamant des danses de plus en plus lascives lui procurait une satisfaction intense. Plus la soirée allait avancer et plus l'inhibition allait tomber. Bientôt, il ne serait plus question que de corps enlacés et de soupirs de plaisir.
— Encore une réussite.
Il n'avait pas entendu Wade arriver. Cet homme se déplaçait comme un fantôme, c'en était parfois effrayant.
— Oui, voir tous ces individus en apparence si irréprochables venir s'encanailler au Secret est des plus jouissifs.
— J'ai même reconnu une des femmes qui va à l'église avec ma mère tous les dimanches.
Il ne put s'empêcher d'éclater de rire. Les gens tenaient à leur image de citoyens bons sous tous rapports. La plupart
faisaient même des grimaces outrées quand elles entendaient parler du Secret au détour d'une conversation. Seulement, une fois la nuit tombée, ces mêmes personnes venaient chercher dans son club des plaisirs différents. Fini la mère de famille tirée à quatre épingles, fini le bon mari qui pratiquait le missionnaire.
S'il le voulait, il pourrait faire chanter la moitié de la ville avec tout ce qu'il voyait ici chaque soir, mais c'est ce qui rendait son club si prisé. La discrétion. Il faisait signer un contrat de confidentialité à tous les adhérents. Le silence était de mise sous peine de poursuites. Le même contrat s'appliquait à lui-même et à ses deux associés.
— Je ne te demande pas où est Jake.
Son collègue avait encore disparu une fois les derniers détails réglés.
— Crois-moi, tu n'as pas envie de le savoir.
Il allait appeler le fugitif quand il la vit. Elle avait l'air complètement perdue au milieu de la salle. Un coup d'œil suffisait
pour voir qu'elle ne faisait pas partie des habitués du club. Elle dégageait un mélange d'innocence et de sensualité. Aucun doute, elle allait se faire dévorer toute crue dans un endroit comme celui-ci. Il voyait déjà des hommes rôder autour d'elle. Rien n'était plus alléchant pour un prédateur qu'une proie qui n'avait pas conscience d'en être une. Et ce soir, les prédateurs se comptaient par légion.
Il sortait souvent avec des femmes du club. Elles connaissaient les règles et ne venaient jamais l'ennuyer une fois leur aventure terminée. Celle-ci n'avait rien à voir avec les femmes avec qui il sortait habituellement, mais quelque chose chez elle l'attirait, sans qu'il puisse savoir quoi. Elle avait quelque chose de connu, presque de familier, pourtant s'il avait déjà vu cette femme, il s'en souviendrait.
— Vas-y.
Il avait complètement oublié la présence de Wade.
— Où ça ?
— Rejoindre la petite brebis innocente que tu ne peux t'empêcher de fixer depuis tout à l'heure.
— Parfois, tu me fais peur, Wade !
— Je sais reconnaître un prédateur quand j'en vois un. Tiens, d'ailleurs en voilà un qui approche du bar.
Un homme dans la force de l'âge était en train d'avancer vers sa petite brebis. Un grognement lui échappa. Il rejoignit le bar quand son inconnue sortit son téléphone. Elle était encore plus belle de près. De petites mèches s'étaient échappées de son chignon et venaient frisotter au niveau de sa nuque. La lumière des spots donnait des reflets rouges à ses cheveux.
Sa chevelure ressemblait à de la lave en fusion et il mourrait d'envie d'enlever les épingles une par une afin de voir s'ils étaient aussi bouclés qu'ils en avaient l'air. Sa belle inconnue était tellement concentrée sur son écran qu'elle ne l'avait pas vu approcher.
Son parfum était léger et fruité, si subtil qu'il se demanda si ce n'était pas tout simplement son shampoing. Il ne saurait dire pourquoi, mais elle lui faisait l'effet d'une bouffée d'air frais dans ce milieu blasé.
— Le décor ne vous plaît pas ?
Elle sursauta et se retourna. Son visage était encore plus beau de près. Son masque laissait entrevoir deux billes couleur noisette. La surprise se lisait dans son regard. Un débat intérieur avait l'air de faire rage en elle. Il avait vu beaucoup de personnes passer les portes du Secret. Cela lui avait permis de développer au fil des ans une capacité à juger rapidement les individus. Et s'il était sûr d'une chose, c'était qu'elle ne possédait pas les épaules pour un lieu tel que celui-ci.
Il ne savait pas ce qu'elle cherchait à se prouver, mais elle n'était clairement pas prête pour ce qui l'attendait ce soir. Il allait rester près d'elle jusqu'à ce qu'elle se rende compte par elle-même qu'elle n'avait rien à faire ici. Après avoir fait le tour du propriétaire, peut-être quelques cocktails, elle rentrerait chez elle et pourrait raconter à ses amies qu'elle avait passé une soirée dans le club le plus sélect de la ville.
— Venez, je vais vous faire visiter.
Il démarra par le salon rouge. La soirée avait débuté depuis quelques heures déjà, les esprits commençaient à s'échauffer. Il désirait observer sa réaction face au spectacle de ces corps se découvrant au sens figuré comme au sens propre. Jake avait décoré cette pièce, dès qu'il était question de décadence, il était l'homme de la situation. Il s'attendait à la voir gênée par la représentation de ces gens enlacés, mais il fut surpris de déceler du désir dans son regard. Elle paraissait hypnotisée par le mouvement de ces corps.
Il n'avait jamais eu autant envie d'embrasser une femme qu'en cet instant. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas été aussi intrigué par quelqu'un. Mais il ne devait pas oublier le but de cette visite guidée : un petit peu de frissons et la faire sortir d'ici. Une chance qu'elle soit tombée sur lui.
Bien que la violence ne soit pas autorisée, à moins qu'elle ne soit consentie, elle avait l'air tellement innocente. C'était assurément le genre de femme à créer des problèmes sans même le vouloir. Et ce soir, c'est tout ce qu'il espérait éviter.
Un détour par le couloir noir achèverait de la convaincre qu'elle n'était pas faite pour cet endroit. Il venait de lui expliquer le fonctionnement des portes noires. Malgré la pénombre, il avait remarqué qu'elle s'était mise à rougir.
— Et les dorés ?
— Elles sont ouvertes aux curieux.
Il avait voulu la faire fuir par la débauche, voilà qu'elle paraissait excitée par l'idée. Il lui offrait encore le choix de partir, mais si elle restait, il ne répondrait plus de rien. Elle tendit la main et ouvrit la porte noire. Impatient, il lui laissa juste le temps de refermer le battant avant de l'attraper par la taille et de la plaquer contre le panneau de bois. Ses lèvres se posèrent sans attendre sur les siennes, chaudes et douces. Il commença par délicatement trouver sa bouche mourant d'envie de le savourer de mille et une manières.
Il remonta lentement jusqu'en haut de ses cuisses. Arrivé à la limite de l'ourlet de sa robe, il releva les yeux vers elle et la questionna du regard. Il appuya son baiser tout en faisant danser sa langue dans sa bouche, la mordillant doucement et fut surpris de l'ardeur qu'elle mit en réponse.
Ses mains glissèrent le long de son corps, dessinant ses courbes féminines avant de se poser sur ses fesses, qu'il attrapa à pleine main. Il plaqua son corps contre le sien, lui faisant sentir la puissance de son désir. Une seule idée l'obsédait désormais, la goûter. Il fallait qu'il découvre si son intimité avait la même saveur sucrée que sa bouche.
Il raffermit la prise sur ses fesses tout en la soulevant légèrement. En réponse, elle enroula ses jambes autour de sa
taille. Son sexe frottait sans répit contre le sien. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti un désir si impérieux envers une femme, une inconnue qui plus est. Il la porta jusqu'au bord du lit où il l'assit avant de se laisser tomber à ses pieds et fit courir ses mains sur ses jambes laiteuses.
Une fois arrivé à la dernière barrière de tissu, il releva les yeux vers elle et la questionna à nouveau du regard. Il ne voulait pas la brusquer ni lui faire faire quelque chose qu'elle ne souhaitait pas. Elle le contemplait avec de grands yeux innocents comme s'il était le premier homme qu'elle voyait. Le souffle court, elle avait pris une jolie teinte rosée. Une joie tout animale l'envahit, en sachant que c'était à lui qu'elle devait cet état.
— Ne t'arrête pas !
La voix de la jeune femme n'était plus qu'un soupir.C'était le signal qu'il attendait. Il reprit son exploration, remonta le bas de sa robe jusqu'à toucher la dentelle rouge de sa minuscule culotte. Elle était tellement sexy ainsi, les jambes écartées. Son intimité offerte à son regard. Ses chaussures, lacées jusqu'à ses genoux, lui donnaient un air de déesse antique.
Il attrapa la dentelle et la fit glisser le long de ses jambes, les caressant au passage. Il saisit ses cuisses et les fit passer par-dessus ses épaules. Un de ses doigts se promena sur son entrejambe déjà mouillé d'excitation. Elle poussa un petit gémissement des plus charmants. Il la pénétra lentement. Elle était si douce, si étroite. Il était impatient de la savourer. Il embrassa l'intérieur de sa cuisse, déposant de petits baisers jusqu'à s'approcher de son sexe où il sema un baiser puis un premier coup de langue. Elle avait un goût sucré enivrant.
Il releva les yeux et guetta le moindre signe de plaisir. Elle le fixait de ses beaux yeux marrons.
Son inconnue lui saisit les cheveux pour le rapprocher d'elle, il la titilla de sa langue.
Son orgasme la frappa de plein fouet, lui laissant le goût de sa jouissance sur la langue. La jeune femme avait l'air tellement sur son petit nuage qu'elle ne réagit même pas lorsque des coups se firent entendre.
Elle émit un petit gémissement de protestation quand il s'arrêta.
— Ay, c'est Wade, on a problème.
— J'arrive.
Il se leva, jetant un dernier regard sur elle et quitta la pièce sans un mot.
***
— J'espère que c'est important, Wade.
Pourquoi cela n'arrivait-il qu'à lui ? Sa petite brebis n'était pas aussi innocente qu'il le croyait et il n'en avait pas fini avec elle. Il avait encore son goût dans la bouche. Il espérait que Wade avait une excellente raison de l'avoir interrompu et qu'il pourrait retourner au plus vite auprès de... Dans la précipitation il ne lui avait même pas demandé son prénom.
— Un début d'incendie. On a réussi à stopper le feu, mais les pompiers ont été prévenus par les alarmes. Je les ai fait passer par derrière afin de ne pas semer la panique parmi les clients, mais ils parlent de faire évacuer les lieux. Je sais que tu connais le chef des pompiers. Il faut que tu lui parles Ay ! Sinon la soirée va se terminer plus vite que prévu.
— Je m'en occupe.
Il ne put s'empêcher de soupirer, au vu des négociations qui l'attendaient.
Les pourparlers avec Matt, le chef des pompiers avaient été aussi longs que prévu. Ayden avait réussi à le convaincre de ne pas vider le club, mais ce dernier avait quand même tenu à inspecter l'installation électrique en toute discrétion. Il allait enfin pouvoir retrouver son inconnue.
Il espérait juste qu'elle ne s'était pas endormie. Il voyait déjà un millier de façons de la réveiller, toute plus plaisantes que les autres. Il arriva devant la porte pour trouver une chambre vide : elle avait disparu ! Seul le bout de dentelle rouge lui servant de culotte prouvait qu'il n'avait pas imaginé cette soirée. Il ramassa la pièce de lingerie, la glissa dans sa poche tel un butin et dut se faire une raison.
Son inconnue était partie.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top