PARTIE 10 - La curiosité...( a )
Dans quoi s'était-elle embarquée ? Sur le moment, l'idée de voir ce qui se cachait derrière une de ces fameuses portes dorées lui avait semblé être une bonne idée. Seulement, maintenant qu'elle avait la main sur la poignée, prête à ouvrir, elle n'était plus sûre de rien. Et si elle tombait sur une orgie ? Allait-elle les regarder au travers d'une vitre sans tain comme dans les séries policières ? Oh mon Dieu ! Et si on lui demandait de se joindre à eux ? Elle sentait une vague de panique l'envahir. Soit forte Lex, soit forte.
Ayden dut ressentir son angoisse, car il attrapa sa main et tira légèrement dessus.
— Nous ne sommes pas obligés, vous savez.
Elle hésita une fraction de seconde. Non, elle n'allait pas laisser la peur de l'inconnu lui gâcher cette soirée ! Après tout, personne n'allait la séquestrer. Si elle voulait partir, elle aurait simplement à le dire. Elle prit une grande inspiration, et lui fit un sourire qu'elle voulut charmeur. Par une simple phrase, il avait réussi à la rassurer.
— Allons-y.
Elle tourna la poignée et poussa la porte, ce n'était pas du tout ce à quoi elle s'attendait. Pas d'orgie en vue ni de vitre sans tain. Juste une grande pièce dans un camaïeu de violet. La pièce était plongée dans la pénombre.
L'endroit était à l'image du reste du club, cosy et raffiné. De grandes méridiennes aux couleurs chaudes étaient disposées à différents angles de la pièce.
Une musique douce aux notes sensuelles se diffusait à travers des haut-parleurs, conférant à la pièce une atmosphère feutrée et rassurante. Plusieurs couples étaient installés, allongés confortablement sur les coussins moelleux.
Ayden tira une nouvelle fois sur sa main, l'empêchant ainsi d'avancer.
— Je ne connais même pas votre prénom.
Zut ! Elle n'avait pas pensé à ce détail. Si elle lui révélait son prénom, il ne mettrait pas longtemps à faire le lien entre les deux personnes. Réfléchis Lexie, réfléchis...
— Je préfère garder une part de mystère, après tout n'est-ce pas l'endroit propice aux petits secrets ? dit-elle d'une voix charmeuse.
Toute sa carrière professionnelle reposait sur sa capacité à charmer cet homme pour qu'il en oublie jusqu'à son prénom. Il n'y avait pas à dire, elle était dans de beaux draps !
— Très bien, ma petite brebis. Ce qui se passe au Secret, reste au Secret.
« Brebis », « Bonne poire », décidément cet homme avait le sobriquet facile ! Et pas des plus flatteurs en plus.
Ayden glissa sa main au creux de ses reins afin de la guider vers une banquette libre dans un coin reculé de la pièce. Il s'installa confortablement sur le sofa et tira doucement sur sa main pour la faire s'installer à ses côtés.
— Ici, personne ne peut nous voir.
« Ouvert aux curieux ». Effectivement, avec le recul il n'avait jamais dit qu'ils auraient à prendre part à leurs petits jeux. Elle ne savait pas trop quoi faire de son corps ni vraiment où poser les yeux. Le jeune homme lui caressait délicatement le bras, répandant une douce chaleur à chacun de ses passages.
— Détendez-vous, on dirait que quelqu'un a mangé votre chat.
Elle sentit ses mains chaudes et un peu calleuses masser sa nuque. Comme s'il savait avec précision où se trouvaient ses nœuds de crispation. Son corps se détendait au fur et à mesure des mouvements du jeune homme. Tantôt doux, tantôt fermes, ses doigts glissaient sur sa peau, laissant leur chaleur au creux de sa peau.
— Vous voyez, ce n'est pas si terrible, souffla-t-il dans son oreille.
Sa voix avait un effet hypnotique sur elle. Si elle la hérissait au bureau avec ses airs condescendants, au Secret, elle obéirait au moindre de ses suppliques. Lexie ne répondit pas, préférant se concentrer sur le couple situé au centre de la pièce. Une lumière douce éclairait leurs corps alanguis sur une méridienne plus grande que les autres.
La femme devait être plus âgée qu'elle, mais dégageait une sensualité et une confiance en son corps qui l'impressionnait. Son compagnon, un homme dans la force de l'âge, la regardait avec des yeux pleins de désir. Il la touchait délicatement, alternant caresses et baisers. Lexie sentait son souffle s'accélérer au même rythme que le couple accentuait leurs caresses. L'homme remontait à présent ses mains le long des jambes bronzées de sa compagne. Elle sentit la main d'Ayden suivre le même chemin.
— Tu es si douce.
Encore ce murmure. Le tutoiement la déstabilisa un instant. Ses nerfs ne survivraient pas à cette soirée à cette allure. Ayden posa un léger baiser sous son oreille, tellement léger, qu'elle crut l'avoir imaginé.
Cependant, elle était trop consciente de sa présence pour faire abstraction du moindre de ses mouvements.
Elle s'enhardit et posa la tête au creux de son épaule afin de lui faciliter l'accès à son cou. Il en profita pour déposer des multitudes de petits baisers, mordillant son oreille au détour de ses passages. Il y avait une réelle intimité dans leur position. Elle se demandait quelle image ils renvoyaient de l'extérieur. Voyait-on au premier coup d'œil qu'ils venaient juste de faire connaissance ? Ou au contraire passaient-ils pour un couple en quête de nouveaux plaisirs ?
— Décrivez-moi ce que vous voyez.
Elle ne s'était pas attendue à une telle requête. Elle s'exécuta un peu gênée :
— Un homme et une femme, sur un lit, se montrant à d'autres.
— Ne soyez pas aussi rigide. Décrivez-moi la scène telle que vous la ressentez.
— Je vois un homme qui désire une femme. Je vois une femme qui assume d'être désirée par cet homme.
Ayden lui fit un autre baiser dans le cou. Laissant sa langue tracer de petits cercles dans les creux de sa peau. Elle avait de plus en plus de mal à réfléchir, sa respiration s'accélérait, mais elle eut tout de même la force de répondre :
— Ils se touchent, se découvrent, dit-elle dans un souffle.
— Vous pensez vraiment qu'ils se découvrent ?
— D'une certaine manière, oui. Je pense qu'ils se découvrent à nous autant qu'à eux-mêmes.
— Continuez, que ressentez-vous ? murmura-t-il sans interrompre sa douce torture.
— Je ressens du désir, mais surtout de l'attente, comme une certaine... anticipation.
— Qu'attendez-vous ?
— La prochaine caresse, le prochain regard.
Elle trouvait étrange, et en même temps très grisant, de décrire à son compagnon d'un soir, presque un inconnu au final, cette scène qu'elle trouvait si sensuelle. Mettre des mots dessus la rendait tout à coup bien réelle. Elle se sentait excitée à l'idée que cette main parcourant sa peau, était aussi un peu celle de cet inconnu sur le lit.
Le couple continuait son exploration sous les yeux des curieux. L'homme se plaça derrière sa partenaire, de sorte que le dos de celle-ci touche son torse. Il fit lentement glisser la bretelle de sa robe, la faisant soupirer d'anticipation. Lexie se sentait comme connectée à cette femme, elle voulait elle aussi sentir cette caresse sur sa propre peau, voir cette main se perdre dans ses cheveux.
L'homme faisait glisser ses lèvres le long de son épaule, tout en baissant la deuxième bretelle, révélant la poitrine parfaite de sa partenaire. Elle se sentit rougir de voir une autre femme nue, surtout dans un tel contexte. Cependant, aussi étrange soit-il, Lexie ne ressentait aucune gêne face à cette vision.
Il n'y avait rien de vulgaire, comme elle avait pu le croire au début. Il s'agissait juste ici d'un désir partagé entre deux personnes. Elle ne pourrait jamais se montrer devant un public, mais elle pouvait comprendre que l'on puisse se sentir puissante à l'idée d'être désirée par autant de personnes.
L'homme s'intéressait à présent à la poitrine de sa compagne. Il malaxait celle-ci, alternant douceur et force. Lexie sentit ses propres tétons durcir sous le fin tissu de sa robe.
— Je vois que cela ne vous laisse pas indifférente, intrépide petite brebis, remarqua Ayden au creux de son oreille.
— Cela, fait-il de vous le grand méchant loup ?
Elle était en train de perdre le contrôle sur sa vie si bien ordonnée. Elle était dans ce club, avec son patron, en train de regarder un couple se donner du plaisir. Mais elle en avait cure, elle voulait juste ressentir, se laisser elle aussi aller à cette luxure. Elle tendit le bras jusqu'au cou d'Ayden et colla sa bouche contre la sienne. Elle n'avait jamais été celle qui faisait le premier pas. Mais aujourd'hui, elle pourrait oser n'importe quoi pour ne serait-ce que sentir sa bouche contre la sienne.
Ayden la laissait jouer avec sa bouche, lui laissant le contrôle de ce baiser. Il n'était pas inactif, loin de là, mais elle sentait qu'il lui laissait les rênes. En réponse, elle lui mordilla légèrement la lèvre inférieure, approfondissant son baiser au rythme des doux gémissements qui emplissaient la pièce.
Elle s'écarta le temps de reprendre son souffle, les lèvres sûrement gonflées de leur baiser.
— Peut-être, est-ce moi qui devrais avoir peur de vous finalement, conclut Ayden, les yeux remplis de désir.
Lexie n'avait jamais inspiré la peur à qui que ce soit, encore moins le désir impérieux qu'elle voyait dans les prunelles de son compagnon.
Ce soir, elle allait faire une bêtise.
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