Chapitre 1
« C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire. »
Gandhi.
Comment se préparer au mieux, aussi bien mentalement que vestimentairement pour aller à une cérémonie où un nombre incalculable de déchus vont se réunir, alors que je suis complice d'une affreuse machination envers Seth Liam, le fils de Maël, chef des déchus.
Je me sens vraiment mal à l'aise de m'y rendre, je commence à suffoquer avant même d'avoir quitté ma chambre. Je ne vais pas savoir de quelle façon je vais devoir agir envers les Liam, mais surtout avec Louis.
Je crains que tout parte en cacahuète et que ce que nous avons mijoté avec Louis et les Néphilim ne soient divulgué au grand jour. La seule chose qui me vient à l'esprit, c'est de tout annuler et de ne pas y aller. Après tout, je ne suis qu'une nouvelle dans leur vie de déchus, je ne dois pas être aussi importante que ça !
Cependant, c'est sans compter la ténacité légendaire de Louis, car celui-ci me rappelle à l'ordre en me téléphonant au moment même où je me déshabillais pour me mettre en jogging.
— Tu es prête ? demande-t-il du tac au tac.
Je sens que lui aussi est angoissé, mais il tente toujours de cacher ses émotions, même au bout du fil.
— Je n'y vais pas. Tu ne te rends pas compte ? C'est de la folie d'aller voir tout ce monde alors que Seth n'y sera même pas !
— Et alors ?
— Louis ! m'agacé-je. C'est Seth ! Les autres vont comprendre que quelque chose de bizarre s'est passé !
Le silence qui s'installe entre nous n'augure rien de bon. Est-ce qu'il avait prévu ce dénouement ? Savait-il que ça allait causer un problème de piéger Seth avant une importante cérémonie ?
— Je te l'avais dit, Louis. Je t'avais dit que ce n'était pas une bonne idée avant un tel rassemblement !
— Je gère ça, Heavan.
Sa réponse est tranchante, mais je sais qu'au fond de lui et comme à son habitude, une multitude de stratagèmes circulent dans sa petite tête pour régler ce problème. Sauf qu'il faut s'avouer vaincu, pour le coup nous ne pourrons rien faire contre la sentence qui nous pend au nez.
— C'est tout ce que tu trouves à me dire ?
— Fais-moi confiance. Viens, sinon ça paraîtra encore plus étrange. Canaân sera là, moi aussi bien sûr, alors ne t'en fais pas.
—Oh ! Bien sûr que je ne m'en ferais pas avec Canaân dans le coin ! Non, mais tu es sérieux deux minutes ? Arrête de tout prendre à la légère, bon Dieu !
Plusieurs bips à la suite m'indiquent qu'il m'a raccroché au nez. Quel toupet ! Cela semble facile pour lui de trahir et de continuer de vivre normalement, mais moi, je culpabilise et ça se voit sur mon visage. Je ne vais jamais tenir plus de cinq minutes dans cette jungle de déchus.
Néanmoins, il a raison sur une chose, si je ne viens pas, ce sera louche, alors je m'habille de nouveau bien malgré moi et me conditionne mentalement tout au long de la route pour passer cette étape cruciale.
Sur l'énorme terrain des Liam, l'endroit même où Seth a été saisi par les Puissances, des dizaines de voitures en tout genres sont garées devant l'immense maison.
Je me gare à la suite des autres et inspire et expire longuement afin de calmer mon cœur qui bat à une vitesse affolante. Une petite tape sur ma vitre conductrice me fait sursauter alors que j'aperçois un Canaân hilare, ravi de sa bêtise.
— Idiot ! lui jeté-je une fois sortie de mon véhicule.
— Détends-toi ! C'est préférable, ajoute celui-ci en chuchotant à mon oreille.
— C'est bon ! J'ai compris. Louis m'a déjà sermonné.
— Je sais, j'étais là. Tu sais qu'il a raison, il ne faut rien montrer, tu comprends ?
— C'est facile pour vous.
— Pardon ? s'écrit-il en se positionnant face à moi. Tu rigoles ou quoi ? Je n'ai jamais trahi quelqu'un ! J'agis toujours pour faire le bien.
Mon éclat de rire soudain l'étonne, mais pour moi cela à le don de me détendre pour un bon moment.
— Tu es un bon comique, toi !
— C'est vrai ! Bon, si j'ai réussi à te relaxer un tant soit peu, tant mieux, non ?
Un sourire incontrôlé se dessine sur mon visage très rarement maquillé, mais pour un événement comme celui-ci, je m'y sentais obligé. Malgré moi, Canaân me fait rire, il est aussi odieux que marrant, mais involontairement. Ou alors il cache bien son jeu.
— Bon, tu comptes rentrer ou tu vas rester planter là comme une plante jusqu'à minuit ?
J'émerge enfin de mes pensées et soupire, peu envieuse de mettre les pieds chez les Liam.
— Une belle plante, je tiens à préciser, se fait entendre une voix dans mon dos alors qu'un bras se glisse autour de ma taille, mais toxique si tu oses la toucher ne serait-ce que du bout des doigts.
— Enfin, tu pointes le bout de ton nez ! s'exclame le déchu blond en regardant derrière moi.
— Ferme-la ! le recadre Louis.
— Et sinon, tu as un plan ?
Ravie de me retrouver tout contre lui, je les laisse discuter et je me rends compte qu'ils se comportent comme si de rien n'était. D'un côté, je trouve cela horrible, mais d'un autre ça m'aide aussi à oublier et à vivre la soirée au mieux.
— Je pense que tout les déchus sont arrivés, on les rejoint ? demandé-je, attirant enfin l'attention des deux garçons.
— Depuis quand tu es pressé d'aller dans ce trou ?
— Laisse-la tranquille avec tes remarques débiles.
Ce dernier m'attire à lui et nous nous engageons dans la maison de son père, non sans appréhension.
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