Who Is In Control ?
PDV Nico :
Tout était sombre. Les gens, l'ambiance, le temps. Comme si, malgré leur silence total, les dieux avaient fait déteindre leur humeur sur l'atmosphère.
Après que Rachel se soit évanouie, Will l'avait emmené à l'infirmerie pour vérifier que tout allait bien. Quant à Nico, il était parti organiser les funérailles.
Malgré la lourdeur de sa tâche, Nico s'appliqua à tout faire correctement. Tous ces héros le méritaient bien. Il s'efforçait de ne pas trop penser. Tant n'avait pas survécu à la bataille, tant s'était sacrifié pour que les autres vivent.
Nico ne parvenait pas à comprendre comment ça avait pu arriver. Très tôt ce matin, on avait retrouvé la Toison d'Or volée, ainsi que le dragon qui la gardait, Pelée, mort. Ils avaient des soupçons depuis quelque temps sur le fait qu'il y ait un traître à la colonie. Au moins maintenant ils en étaient sûrs. Plus qu'à espérer qu'il soit mort dans la bataille.
Quelques heures après, la Colonie des Sang-Mêlés était attaquée par l'armée de Cronos.
Plus tard dans la journée, la cérémonie funéraire se déroula dans un flou. Beaucoup pleurèrent, les discours prononcés en leur honneur étaient souvent inintelligibles, entrecoupés de sanglots. Même Chiron, qui faisait d'habitude toujours preuve de sang-froid même dans les pires situations, ne put retenir ses larmes lorsqu'il brûla le linceul d'Annabeth.
Après ça, les demi-dieux commencèrent à déblayer les débris des bâtiments et à tout remettre en place. Ils furent aidés de certains cyclopes venus prêter mains fortes pendant la bataille et, grâce au savoir-faire des enfants d'Héphaïstos et des romains, à trois heures du matin la Colonie des Sang-Mêlés était presque comme neuve.
Presque. Personne ne pourrait effacer les dégâts mentaux qu'avaient causés cette lutte.
Quand Nico alla enfin se coucher, il se tourna et retourna avant de finalement parvenir à trouver le sommeil. Mais il rêva de héros morts, de sang, de bracelets noirs avec une faux dorée et d'un demi-dieu aux yeux verts océaniques.
Il se réveilla en pleurant.
Il se prépara, puis alla prendre son petit déjeuner avec Will et les autres. Il y a quelques mois déjà, Percy avait réussi à convaincre Chiron et Monsieur D de supprimer la règle sur la répartition des tables que tout le monde trouvait débile. Maintenant, tous les campeurs se mélangeaient avec joie, ravis de pouvoir être entre amis au lieu d'être seuls parfois.
Nico dut se mordre la joue jusqu'à saigner pour ne pas pleurer à cette pensée.
Tout était quasi silencieux, les murmures planaient dans la salle comme des gouttes d'eau en suspension. La bataille de la veille allait laisser des séquelles encore longtemps. Et ce n'était pas fini.
Alors que Nico allait avaler un morceau de pancake (Will forçait tout le monde à manger, malgré la boule au ventre de tout le monde), il se stoppa net.
-Les gars... dit-il.
Toute la table se retourna vers lui.
-Sally et le professeur Chase...
-Par les dieux, s'exclama Hazel. Il faut, il faut leur dire...
- Oui, j'ai pensé que Nico, Thalia et Grover pourraient aller les voir aujourd'hui, intervint Chiron en approchant du groupe. J'ai appelé Frédéric et lui ai demandé de prendre le premier avion pour New York. Il devrait être chez Sally en début d'après-midi.
-Tu crois qu'on est le mieux placé pour ça ? demanda Grover la voix tremblotante.
-Je pense que Chiron a raison, dit Piper. Vous êtes de ceux qui les connaissent le mieux et aussi depuis le plus longtemps.
-Je sais pas...
-On ira, interrompit Thalia.
Chiron hocha la tête puis repartit vers la Grande Maison.
Le début de journée se passa sans accroc. Tous les demi-dieux s'entraînaient, certains patrouillaient à la limite de la colo et les stratèges réfléchissaient à un nouveau plan.
Quand vint l'heure d'aller chez Sally, Nico, Grover et Thalia se retrouvèrent au pin.
-Vous êtes prêts ? demanda Nico en prenant leurs mains.
-Pas du tout, gémit Grover et le fils d'Hadès ne savait pas si c'était à cause du vol d'ombres ou de l'annonce qu'ils avaient à faire.
Ils s'enfoncèrent alors dans les ombres et ils émergèrent ensuite en bas d'un immeuble modeste de Manhattan. Ils restèrent là quelques minutes silencieux, tout en fixant le bâtiment devant eux.
-Quand faut y aller, dit finalement Thalia.
Une fois devant la porte, Nico sonna et Sally leur ouvrit. Elle avait une mine légèrement inquiète mais quand elle vit les trois demi-dieux, elle sourit.
-Les enfants, bonjour. Chiron m'a prévenu que vous passerez. Frédéric est là.
La mère de Percy les guida sur le canapé où le père d'Annabeth était déjà installé. Il avait une mine fatiguée, comme s'il n'avait pas dormi de la nuit, ce qui était sûrement le cas.
Ils allaient commencer quand une petite fille déboula dans le salon en criant.
-Ouiiiiiiiiiiiiiii ! Copain à Perky sont là ! Alia ! Ico ! Gove !
- Coucou Estelle, répondit Thalia en prenant la petite de 2 ans dans les bras.
- Estelle ! s'exclama Paul en arrivant. Je t'ai dit qu'il fallait qu'on les laisse tranquille.
-Oui mais moi veut voir copain Perky. Il est où Perky ?
Les demi-dieux se regardèrent gênés.
-Euh... peut-être qu'Estelle devrait aller faire un tour au parc, suggéra Grover.
-Je vais l'emmener, dit le père de la petite. Allez viens Estelle.
-Il est où Perky, papa ? demanda l'enfant en s'éloignant dans l'entrée.
Face aux questions innocentes de l'enfant, Nico recommença à se mordre la joue.
Une fois les deux partis, le fils d'Hadès commença, la voix rauque.
-Euh... je sais pas trop comment dire ça. Hier...
-La colonie a été attaquée, coupa Thalia. Il y a eu beaucoup de morts.
-Oh mes dieux ! cria Sally.
-Non... murmura le professeur Chase.
-Tout le monde s'est bien battu, continua Grover. Mais, pendant la guerre, il y a toujours des sacrifices. Et...
-Annabeth est morte, annonça Nico. Je suis désolé.
Frederic s'effondra dans un cri qui semblait être un mélange entre un étranglement et un sanglot. Sally pleurait aussi. N'y tenant plus, les trois demi-dieux finirent par sangloter.
-Et Percy ? Est-ce qu'il... réussit à dire Sally après un moment.
- Il n'est pas mort. Mais j'ai bien peur que ce soit pire que ça.
Et ils racontèrent tout ce qui s'était passé la veille. Ils se relayaient quand parler devenait trop compliqué. A la fin de leur récit, Sally s'écroula et Frédéric pleurait silencieusement.
-Par tous les dieux, Percy...
-On est vraiment désolé Sally, dit Thalia.
- Je devrais y aller.
-Non, Frédéric, reste. Pour quelques jours au moins.
Sally paraissait si épuisée soudain que Nico comprit qu'elle allait avoir besoin de quelqu'un qui comprenne sa douleur autant qu'elle. Et elle savait que le professeur Chase aussi.
-On vous tient au courant dès qu'on a des nouvelles, fit Grover aux deux adultes.
-Non attendez.
Sally se leva alors et les enveloppa tous les trois dans une étreinte serrée et chaleureuse. Nico était si ému par cet instant de réconfort, qu'il ne put retenir le peu de larmes qu'il lui restait. Il n'avait jamais vraiment pris conscience d'à quel point il avait besoin de ce genre d'amour maternel, un amour inconditionnel qui vous réconforterait quoi qu'il arrive.
-Merci les enfants. Restez fort. Et s'il vous plaît, rendez-moi service.
Les trois héros la regardèrent, attendant la suite. Dans les yeux de Sally Jackson brilla alors une lueur dure et froide, et même dangereuse, qui n'était pas sans rappeler son fils lorsqu'il se mettait en colère.
-Lorsque vous reverrez Cronos ou l'un de ses foutus monstres massacrez-les pour moi.
Les demi-dieux hochèrent la tête, pas si étonnés que ça. Sally Jackson était une véritable dur à cuir derrière sa gentillesse et ses doux sourires. Elle avait transformé son ex-mari en pierre sans aucun remords et n'avait pas hésité à tirer sur des monstres à l'aveuglette lors d'une bataille. Nico se dit que c'était très probablement elle, la plus forte d'eux tous.
Ils quittèrent ensuite l'appartement laissant derrière eux deux parents dévastés par la perte de leurs enfants.
PDV Omniscient :
Assis sur son trône un homme aux yeux dorés attendait.
-Quelqu'un peut me dire pourquoi le héros n'est toujours pas là ? cria-t-il.
-Il arrive maître, dit une empousa habillée en pom-pom girl.
Et effectivement deux cyclopes entrèrent dans la salle traînant un jeune homme en sang et dont les vêtements étaient déchirés. Des bracelets noirs faits de bronze céleste ornaient ses poignets. Ses yeux autrefois vert océan était plus noir que les profondeurs du Tartare.
-Prosterne-toi, dit Cronos.
Le garçon s'exécuta mais ce n'était pas réellement lui. Ce qu'il restait de Percy Jackson était plongé dans l'abîme la plus sombre de son âme.
Le Seigneur des Titans sourit.
-Bien. Très bien. Tu m'obéiras, Persée Jackson. Tu feras tout ce que je dirai. Jure-le.
-Je le jure, répondit le héros d'une voix caverneuse qui n'était pas la sienne.
Dans la pièce, un froid s'installa. Cronos sourit encore plus cruellement, si c'était possible.
-Faisons un test alors. Dégaine ton épée.
Le fils de Poséidon sortit Turbulence.
-Crève-toi l'œil, ordonna le titan.
Et Percy Jackson se creva l'œil avec sa propre lame.
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