PDV Nico :

Nico contemplait le ruisseau attendant que la connexion se fasse. L'eau lui rappelait Percy.

Il soupira, ces derniers jours avait été plus que fatiguant. Lorsque Piper, Léo et Estée étaient revenus annonçant la nouvelle que Jason était un traître, Nico n'a pas su quoi dire. Une trahison de plus... ça n'aurait pas dû le toucher plus que ça, il n'avait jamais été très proche du fils de Zeus, pourtant ça avait été le premier à découvrir son secret... Certes, ça avait été forcé mais ça restait important. Maintenant, il a rejoint le roi des Titans. Le monstre qui avait kidnappé son cousin et qui resterait à ses yeux le plus grand héros de tous les temps. Au fond de lui, Nico était encore le petit garçon en admiration devant les épées et les armures, devant un combattant de la trempe de Percy Jackson.

-Nico ?

-Hein ? le fils d'Hadès releva la tête. Ah Dédale ! Comment ça va ?

-Moi ça va, je passe du temps avec Icare et Perdix aujourd'hui. Mais ici c'est de plus en plus le chaos. Les âmes sont agitées. Tous les jours de nouveaux morts arrivent et Hadès commence à s'inquiéter des meurtres qui ont lieu dans tout le pays.

-Je sais, ici aussi c'est la panique. Les mortels ne comprennent pas ce qui se passe, ils ont peur. Quant aux demi-dieux... eh bien le moral des troupes ne vole pas haut. En fait, c'est comme si l'équilibre de l'univers avait été entièrement chamboulé.

-C'est logique Nico. Cronos a réveillé les Ombres qui ont pris possession du corps et de l'esprit de Percy Jackson, héros puissant qui s'est toujours battu contre le mal. Ça résonne mal dans l'esprit de tout le monde, même ceux qui n'ont aucune connaissance de la mythologie. Et cela n'arrange rien que Cronos soit revenu dans le corps d'un mort.

Nico réfléchit un instant. Ce que Cronos avait fait en ressuscitant le corps de Luke était malsain et très dangereux. Mais peut-être que le titan avait toujours été dans ce corps, même après sa mort. Ce qui n'expliquait toujours pas la façon dont il l'avait récupéré sachant qu'il avait été brûlé. Cependant, après tout ce qu'il avait vu ces derniers mois, Nico ne doutait pas des ressources nuisibles de Cronos.

-Et...

Nico fut coupé par deux visages souriant qui apparurent dans le message-Iris.

-Hey Nico ! Comment tu vas ?

-Salut Silena. Bien et toi ?

-Hum... tu m'as l'air bien morose, dit la fille d'Aphrodite.

-Silena, c'est la guerre, rappela Beckendorf à sa petite amie.

L'expression de l'héroïne s'assombrit d'un coup.

-Oh c'est vrai. Pardon, Nico.

-Aucun souci. J'aimerai oublier moi aussi parfois.

Le fils d'Hadès sourit tristement aux trois morts.

-Au fait, et vous n'avez toujours aucune nouvelle d'Annabeth ?

Silena fronça les sourcils, visiblement inquiète.

-Nan rien, répondit-elle. Elle est toujours au studio DOA. Je crois qu'elle attend quelqu'un ou quelque chose. Peut-être Percy. Si tu veux mon avis, je la comprends, c'est son meilleur ami, son petit ami, l'amour de sa vie, son tout. Et nul doute qu'elle sait ce qu'il lui arrive. Par tous les dieux, t'imagines Nico ? L'amour de sa vie lui a été arraché, puis il a été kidnappé, torturé et possédé...

-Silena, intervint Beckendorf. Peut-être devrais-tu arrêter là.

-Oh pardon.

Nico sentit les larmes lui monter yeux. Entendre dire tous ces faits à voix haute était plus dur qu'il ne le pensait.

-Oui. C'est dur pour nous tous aussi.

-On est désolé Nico, dit Beckendorf.

-Moi aussi. Je vais vous laisser. Je vous embrasse et prévenez-moi si vous avez un signe d'Annabeth.

Et avec ça, le fils d'Hadès coupa la communication.

Il resta alors comme ça, à fixer l'eau encore une fois, retenant du mieux qu'il pouvait ses larmes.

Plusieurs minutes passèrent ainsi, jusqu'à ce que finalement des bruits de pas se firent entendre. Nico sursauta et dégaina son épée tout en se retournant. Ses yeux s'écarquillèrent alors quand il vit la personne devant lui.

-Percy ?

La vue de son cousin le terrifia. Il portait un treillis avec un t-shirt simple noir. Sa peau était encore plus pâle que celle du fils d'Hadès et les cicatrices qui le recouvraient lui donnaient envie de vomir. Ses cheveux n'était même plus noir, mais plutôt d'un gris foncé. L'écoeurement de Nico se renforça lorsqu'il vit son visage. L'un de ses yeux était caché par un bandeau tandis que l'autre était d'un noir plus profond que le Tartare. L'immense écorchure qui lui barrait le visage lui rappelait trop le fils d'Hermès.

Il tenait fermement son épée dans sa main, prêt à attaquer.

-Percy... Percy écoute, il faut que tu te rappelles, dit Nico précipitamment. Je suis Nico, tu te souviens ? Ton cousin.

Le fils de Poséidon grogna et passa à l'attaque.

Nico parvient tout juste à parer le coup avant qu'il ne lui tranche la gorge. De toutes ses forces, le fils d'Hadès repoussa son adversaire. Percy repartit aussitôt à la charge.

Les deux demi-dieux continuèrent d'échanger des attaques. Enfin, Percy attaquait tandis que Nico se défendait tout en essayant de ne pas faire de mal à son cousin. Dieux, il était rapide.

Le fils d'Hadès s'était déjà entraîné avec Percy, de toute évidence, il retenait ses coups. Là non. Sous l'emprise d'une entité maléfique, Percy donnait tout ce qu'il avait dans ses parades. Et Nico commençait à fatiguer.

Soudain, dans un moment de distraction de Nico, Percy lui cogna le ventre avec le manche de son épée. Le fils d'Hadès trébucha alors et tomba au sol. Puis, son cousin était au-dessus de lui prêt à l'abattre. Nico tenta une dernière fois.

-Percy arrête ! S'il te plaît, Percy !

L'homme devant lui se figea alors le bras en suspens.

-Oui ! Percy souviens-toi ! C'est moi Nico !

Cela ne parut plus avoir d'effet puisque son visage reprit son expression féroce et il abaissa alors son épée.

-Percy, tu as promis ! cria Nico essoufflé.

L'épée s'arrêta à moins d'un centimètre de la gorge du garçon.

-Nico ?

Sa voix était rauque et faible. Presque un chuchotement. Mais c'était la sienne.

Le fils d'Hadès souffla alors que l'arme s'éloignait de lui. Il se redressa et fit face à son cousin.

-Percy ? Percy, ça va, tu...

L'homme leva l'œil et croisa le regard du fils d'Hadès. Son œil était vert. Vert océan.

-Nico, je...

Percy tituba alors et se prit la tête dans les mains. Soudain, il se mit à crier. Nico était sûr qu'il ne l'oublierait jamais. C'était pire que les âmes torturées des Champs d'Asphodèle. C'était un cri qui mélangeait terreur et souffrance. Comme les banshees qui hurlaient à la mort. En fait, Percy Jackson hurlait à la mort.

Puis, ça s'arrêta. Nico sentait le sang couler de ses oreilles mais ça lui importait peu. Il préféra regarder son cousin. Il était toujours penché, la tête dans les mains. Puis, il se redressa et Nico revit ce noir abyssal dans l'oeil du fils de Poséidon.

Il disparut soudain, laissant derrière lui une poussière d'or.