Now We Got Problems
PDV de Léo :
Léo commençait sérieusement à en avoir marre de la vie de demi-dieux. Les batailles, les monstres, les dieux, les poignards et autres armes. Mais s'il y a bien quelque chose qui l'insupportait par-dessus tout, c'était les rêves.
Des combats pour protéger ton cul de la mort, bon c'est une philosophie de vie. Des parents qui appellent juste quand ils ont besoin de quelque chose, boh après 16 ans on s'y habitue. Des jeux où on a le droit de s'assommer et de tirer une flèche à son meilleur pote, trop cool ! Mais les rêves, c'est non. Là Léo dit stop, il démissionne. Non mais sérieux, c'est toujours de mauvais augure en plus. Dans les rêves, on a des visions d'une armée prête à nous détruire, de grande méchante déesse qui veut aussi nous détruire ou encore le spoil d'un Marvel qui finira par détruire notre esprit. Mais jamais les demi-dieux ne vont avoir des annonces de trucs cool comme le fait que Imagine Dragons sort un nouvel album ou qu'on a enfin trouvé un remède contre Alzheimer.
Là, Léo se trouvait dans une immense pièce ressemblant à un entrepôt. Des néons éclairait la salle, et les murs gris et blanc n'avait rien de chaleureux. Au centre se tenait un siège fait de métal noir, probablement du fer stygien et strié de lignes dorée. A chaque porte, des monstres étaient figés, armes à la main, prêts à tuer le premier non autorisé à rentrer. Le fils d'Héphaïstos devina qu'il se trouvait dans le quartier général de Cronos.
En parlant du loup, le titan entra dans la pièce d'une démarche impérieuse et souriant d'un air satisfait. Ses yeux dorés brillaient d'un éclat malsain et millénaire qui contrastait avec ses cheveux blonds cendrés mal coiffés. Il se dirigea vers son trône et s'y assit.
Léo avait entendu parler de Luke Castellan bien sûr, l'hôte de Cronos qui à la fin s'était sacrifié pour sauver les dieux. Et il ne savait pas trop quoi en penser. L'adolescent avait tué et blessé des innocents sans aucun scrupule et pour ça il le détestait sans même le connaître. Pourtant, il savait que Percy et Annabeth le voyaient en héros, il avait été leur ami et avait fini par assurer la survie de tous. Mais tout ça était flou pour le fils d'Héphaïstos.
Soudain, le titan parla d'une voix sombre et aiguisé :
-Qu'on me l'amène.
Quelques secondes plus tard, un jeune homme brun entra tenu par des chaînes par quelques drakainas. Léo dut ravaler la bile qui lui montait à la gorge pour ne pas vomir, bien qu'il ne sache pas si ce fut possible dans un rêve. Il n'avait jamais eu la chance de voir Percy de près depuis qu'il avait été enlevé et il aurait préféré que ça reste comme ça. Le fils de Poséidon était blessé, plus pâle que jamais, ses cheveux avaient pris une teinte grisâtre et son œil valide semblait être fait de ténèbres uniquement. Il était habillé d'un t-shirt blanc et d'un treillis, à sa taille une épée pendait. Elle semblait être faite de bronze céleste, mais ce n'était pas Anaklusmos, et était tachée de sang.
-Persée, sourit Cronos, je te félicite. Tu as réussi à éliminer ces gens sans que personne ne s'en aperçoive. Les demi-dieux employés au FBI commençaient sérieusement à me taper sur les nerfs.
Léo glapit. Depuis quelques jours, la Colonie des Sang-Mêlés avait eu écho de meurtres de demi-dieux. Des corps étaient retrouvés, dans des ambassades, des bureaux, dans les agences de protection gouvernementale, morts et ensanglantés. Tous étaient des enfants des dieux ou des héritages. Et les derniers en date se trouvaient dans un des bureaux du FBI de New York. Et cela avait commencé après la fausse attaque sur la 7th Avenue, ce qui signifie que... Léo eut d'autant plus envie de vomir.
-Maintenant rends-toi à Chicago et tue Edward Hale, reprit le titan, ça fait quelque temps que cet enfant d'Arès est dans mes pattes.
Il fit un signe de tête aux monstres qui tenaient et ils détachèrent ses chaînes. Percy se retourna pour partir quand quelqu'un parla :
-Seigneur.
Léo ne pouvait pas voir la personne, cachée quelque part dans les ombres de la pièce, mais la voix lui semblait étrangement familière. Il la connaissait, c'était certain, mais il arrivait pas à mettre la main dessus.
Cronos sourit encore plus si c'était possible.
-Peut-être que le meurtre pourra attendre demain.
Soudain, la scène changea. Léo observa son nouvel environnement et vit qu'il se trouvait dans un garage. Un immense atelier où des centaines de pièces plus ou moins grenade s'étalait partout. Une Ford dont il manquait deux portes et le capot était installée sur un pont élévateur. Même en rêve, Léo avait du mal à se retenir de toucher à tout. En fait, la pièce lui faisait penser au Bunker 9 à la colo, plein de bric à brac et de choses à détruire pour réparer. Il se dirigea vers un automate qui paraissait avoir la forme d'un drakon miniature quand il entendit des bruits.
Cela ressemblait à un fracas de bruits métalliques suivi de grognements. Léo se retourna alors vers la source des sons et vit qu'il se trouvait en compagnie d'un personnage en tenue de forgeron, au visage difforme et dont la barbe crépitait comme des fils électriques.
-Papa, dit Léo à haute voix.
-Hein ? le dieu se retourna. Oh ! Te voilà, fiston.
-Papa, qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi je suis là ? Je croyais que les dieux avaient fermé l'Olympe et toute communication avec leurs enfants.
-Bah... la vérité c'est qu'on s'est enfuit, fit le dieu d'un air gêné.
-Comment ça ?
-Zeus a ordonné qu'on évacue l'Olympe dès que Jackson a commencé à avoir ses rêves. Il a voulu qu'on arrête d'intervertir avec vous.
-Pour ce que ça change, grommela Léo. Pourquoi ?
-Il a dit que cette fois-ci c'était votre faute. Aujourd'hui le but premier de Cronos n'est pas de détruire les dieux, même si ça l'arrangerait de faire une pierre deux coups, mais il veut avant tout se venger de Persée.
-Hein ?! cria le demi-dieu. Mais Zeus est complètement idiot c'est pas vrai ! Déjà, Percy a sauvé son cul ainsi que celui de tout le monde plus d'une fois. Il ne mérite pas ce que Cronos lui a fait ! Et puis, ça va ne faire qu'empirer les choses et attirer les demi-dieux du côté du titan !
-Hum... doucement avec tes petits mots petit, reprit Héphaïstos d'un ton calme. Même si de là où il est, il ne peut pas t'entendre. Mais tu as raison. Le roi des dieux a peur et il a toujours été le petit bébé à sa maman. Dès que ça ne va pas, il s'enfuit pour se protéger au lieu de se battre. En plus, il a toujours une dent avec ton ami, je ne pense pas que les horreurs que Cronos lui a fait et lui fait faire le dérange plus que ça. Quant au reste, je te l'ai dit, il croit que c'est uniquement à vous de mener cette guerre.
Léo expira brutalement et ne put empêcher ses mains de s'enflammer. Il était en colère contre les dieux de leur lâcheté. Il était en colère contre Cronos pour le psychopathe qu'il était. Et il était en colère contre lui-même. Il ne savait pas quoi faire et ça le rongeait.
Le demi-dieu observa Héphaïstos qui était reparti à ses bricolages. Ce n'était pas nouveau père et fils n'étaient pas doués avec les gens mais les machines aucun problème. Léo se mit à jouer avec des clous et des câbles sortit de sa ceinture à outil magique.
-Pourquoi tu m'as contacté si Zeus a interdit la communication. Et comment ?
-Eh bien, j'ai réussi à embrouiller Zeus et lui dire que je voulais récupérer une machine. Athéna m'a aidé. Et sinon, je voulais te mettre en garde. Tu as remarqué les séries de meurtres qui ont eu lieu ces derniers jours.
-Oui. C'est Percy, hein ?
-Hum hum. Si Cronos le fait tuer tous ces demi-dieux, qui sait ce qu'il lui fera faire d'autres ? Prends garde, ok ? Surtout avec le traître à la Colonie.
-Quoi ? Attends, tu sais qui c'est ?
- Je dois te laisser petit. Bonne chance.
-Non ! Att...
Et Léo se réveilla sur le sol de son bunker. Il se redressa et vit qu'il était encore habillé, et qu'il y avait un plan de construction à ses pieds. Il a dû s'endormir pendant qu'il travaillait sur un projet d'armes. Il regarda par la fenêtre et vit qu'il faisait déjà jour, peut-être vers les 10 heures.
Le demi-dieu sortit alors pour aller prendre son café même s'il savait que Piper allait l'en empêcher. Alors qu'il parcourait la forêt pour rejoindre le pavillon-réfectoire, Léo entendit une voix qu'il crut reconnaître. C'était la voix dans son rêve.
-Bien sûr, Seigneur.
Le fils d'Héphaïstos était frustré. Le timbre était clair et grave comme si l'homme avait l'habitude de parler fort. Attiré par la curiosité et la colère, Léo suivit le son et se cacha derrière un arbre pour écouter. De toute évidence, le traître était en message-Iris avec le titan.
-Ne vous inquiétez pas, tout est sous contrôle.
-Je l'espère. Tu sais ce que tu as à gagner. Et ce que tu as à perdre.
-Evidemment, mais je ne vous décevrais pas. Pas comme Castellan.
Cronos grogna.
-Ne me parle pas de cet imbécile. Je ne veux pas évoquer ce premier et dernier échec.
-Excusez-moi, Seigneur. Je vous jure sur le Styx que je souhaite voir les dieux tombés. Morts ou enchaînés. Ils n'ont jamais été foutus de faire quoi que ce soit pour nous, à part nous envoyer à la mort. Je veux leur retourner la pareille.
-Je vais te croire.
Léo commençait sérieusement à bouillir. D'un certain point il était d'accord, mais ce n'était pas une raison pour tuer des milliers d'années de civilisation, des vies humaines, des amis, de la famille. Comment pouvait-on souhaiter une telle horreur ? Léo en avait la nausée.
-Et Jackson ? demanda le traître.
-Il est parti ce matin, il devrait être de retour dans l'après-midi.
-D'accord, je serais là cette nuit.
Léo n'en pouvait plus, il devait savoir. Savoir qui avait tué nombres de ces amis, qui voulait la mort de ses parents, la mort de la civilisation humaine. Il n'avait toujours pas reconnu la voix et il sentait que c'était son subconscient qui le protégeait. L'esprit de Léo voulait le mettre en garde contre ce qu'il allait découvrir.
Mais il devait savoir.
Il se retourna légèrement pour voir le dos du jeune homme. Une carrure droite et imposante, un t-shirt de la colo en dessous de son armure, et des cheveux blonds.
Léo tituba et se retint d'émettre un bruit. Il connaissait cette voix. Et il connaissait ces cheveux blonds.
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