Let Out Battle Cry Be Victory


PDV d'Estée :

Estée aimait New York. C'était sa ville, sa maison après tout. Mais, il y avait un truc qui clochait.

La ville était toujours aussi lumineuse, aussi grouillante de gens pressés. Les taxis et les buildings, c'est ce qui faisait son charme. Mais tout était morne. Terne, d'une certaine façon. Les gens marchaient les épaules baissées comme s'ils cherchaient à se faire le plus petit possible. Le bourdonnement incessant des voitures paraissait lointain, comme si elles avançaient lourdement.

Tout le monde ressentait la guerre, seulement Estée savait ce qui n'allait pas, ce qui n'était pas le cas des mortels.

Elle avait décidé de passer un maximum de temps à New York avant de rentrer à la colo. Elle avait eu envie de se changer les idées, loin des plans de bataille et des entraînements. Pas sûre de l'idée, vu l'ambiance générale.

La fille d'Athéna marchait dans la rue distraite par ses pensées quand elle se cogna à un passant. Une passante, plus exactement.

-Oh pardon, dit la demi-déesse.

-Pas de problème, répondit la femme.

Estée se recula pour observer la personne en face d'elle. Elle devait avoir une trentaine d'années. Elle avait une carrure élancée et se tenait bien droite. Elle était habillée d'un simple jean bleu et d'un chemisier noir. Ses cheveux blonds étaient attachés en une queue de cheval haute et ses yeux anthracite brillaient d'intelligence.

-Maman ? fit Estée légèrement choquée.

-Bonjour Estée.

-Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Je vais t'expliquer. Viens, allons prendre un verre.

La jeune femme légèrement choquée, suivit sa mère alors qu'elle la guidait vers le café le plus proche. Il n'y avait pas beaucoup de monde, les gens occupés sur leur téléphone ou à lire le journal. L'ambiance était calme, et les serveurs passaient tranquillement entre les tables. Alors pourquoi Estée se tendit-elle quand elle entra dans la pièce ?

Athéna indiqua une banquette dans un coin.

-Viens, allons nous asseoir.

Elles s'installèrent et un serveur vint prendre leur commande. Athéna demanda un latte caramel et Estée un smoothie à la fraise. Quand l'homme fut parti, la demi-déesse prit la parole.

-D'accord. Première question : pourquoi tu as son apparence ?

La déesse soupira.

-Honnêtement, je ne sais pas. Pour lui rendre hommage ? Parce que j'ai pensé que tu serais plus encline à me parler ? Parce qu'elle me manque ?

-Maman, elle est morte. Tuée par Cronos. C'était l'une des meilleures héroïnes de tout le temps. Bien sûr qu'elle te manque, elle manque à tout le monde.

-Je sais. Et fais attention quand tu parles du titan. Les noms ont du pouvoir. Tu le sais.

-Oh, je t'en prie. Cela fait longtemps qu'on n'en a plus rien à faire. Maintenant, qu'est-ce que tu voulais me dire ?

-Je suis venu t'aider. Au moins, un minimum. J'ai réussi à convaincre Zeus de te contacter mais il était très réticent. Il a peur.

-On l'avait remarqué à partir du moment où vous avez fui l'Olympe, rétorqua Estée.

-Oui, c'était lâche. Mais est-ce que ça t'étonne des Olympiens ? répondit calmement Athéna.

-Pas vraiment, nan.

Le serveur revint leur déposer leurs boissons. Elles le remercièrent avec un bref sourire mais Estée était toujours tendue. Elle avait le sentiment d'être observée. La demi-déesse jeta des coups d'œil autour d'elle mais rien n'avait changé. Les gens restaient plongés dans leurs occupations. Presque comme si tout était mis en pause.

-Bref, tu dois te concentrer. reprit Athéna. Cronos est plus que prêt. Il attend ça depuis des années. Après sa première défaite il y a plus d'un an, il est devenu encore plus retors. Encore plus sadique. Il est déterminé à détruire les dieux et avec Persée sous son contrôle, il y parviendra. Même avec toutes vos forces déployées.

-Donc, on a déjà perdu.

-Pas nécessairement. Même si je n'ai jamais apprécié le fils de Poséidon, j'ai l'espoir qu'il pourra se retrouver. Mais en attendant, tu dois diriger.

-Pardon ?!

-Les campeurs sont perdus entre Annabeth morte, Persée qui n'est plus lui-même et Jason Grace un traître. Il n'y a plus de chef. Mais, tu dois prendre le relai. Il faut quelqu'un pour mener les batailles et ce sera toi. Une guerrière, une stratège.

-Il y a Reyna. Et Nico, Hazel ou le reste des Sept.

-Non, ce sera toi. Il faut que ce soit toi.

-Pourquoi ?

-Tu verras le moment venu. En attendant, j'ai quelque chose pour toi. Il t'aidera.

Athéna tendit les mains et un poignard apparut. Il était simple, une poignée en cuir et une lame en bronze céleste. Mais Estée l'aurait reconnu entre mille. Elle l'avait vu si souvent dans les mains de sa sœur.

-Que... Comment... Je croyais qu'il était tombé dans le Tartare.

La tension que ressentait Estée semblait s'accentuer.

-J'ai réussi à le récupérer. C'est facile de faire apparaître un objet pour les dieux. Et j'ai pensé qu'il pourrait t'être utile. Annabeth aurait souhaité que tu l'aie.

-Merci mais...

-Prends-le, l'interrompit sa mère avec un sourire triste. Tu en auras besoin.

-Merci maman, dit la jeune fille en prenant la lame maudite.

-Je dois y aller. Je te souhaite du courage ma fille.

Estée détourna les yeux alors que la déesse se transformait et disparaissait.

Soudain, un claquement sourd se fit entendre. Estée tourna la tête vers le bruit et vit que l'homme qui les avait servis était tombé à terre, évanoui. La jeune femme vit alors que les quelques mortels s'étaient levés et la regardaient férocement.

Lentement, la Brume se dissipa et les monstres apparurent. Ils étaient une dizaine de cyclopes, drakainas et empousa. Estée dégaina le poignard d'Annabeth ainsi qu'un autre couteau qu'elle gardait dans sa manche au cas où.

Elle s'élança avant qu'aucun d'eux ne puisse dire quoi que ce soit et éventra directement une drakaina. Les mortels s'étaient réfugiés dans la cuisine croyant probablement à un braquage.

Elle évita de justesse les crocs d'une empousai et la poignarda à l'épaule. Elle explosa en poussière. Les deux cyclopes grognèrent et commencèrent à balancer leur massue. Estée grimpa sur une table et lança ses armes dans l'œil des montres. Sonnés, ils titubèrent et tombèrent à la renverse. La demi-déesse sauta sur les deux monstres, récupéra ses poignards et les planta dans leur cœur.

Elle se retourna alors et vit que les drakainas et les empousai qui restaient l'avaient encerclés. Elle recula mais se cogna au mur. La fille d'Athéna leva ses couteaux et se prépara à tuer.

Soudain, une voix froide et tranchante claqua dans la tension du combat.

-Imressionnant. Je dois dire que tes capacités au combat sont prodigieuses, fille d'Athéna.

Estée plissa les yeux alors que Cronos apparaissait dans son champ de vision.

-Qu'est-ce que tu veux ?

Le titan sourit.

-Dire bonjour à ma famille, bien sûr. Dommage, j'ai raté Athéna. J'aurais bien aimé lui dire deux ou trois mots.

-Oui, dans des chaînes en bronze céleste.

Cronos éclata de rire.

-Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

-Hum... je ne sais pas. Peut-être ta détermination sans faille à exterminer les dieux de l'Olympe.

-Je ne veux pas les détruire. Seulement, prendre le contrôle du monde.

-Cela revient au même.

-Ils sont sur mon chemin, c'est tout.

-Et ça t'arrange.

Les yeux de Cronos brillèrent d'amusement et Estée sentit la colère monter en elle. Les monstres autour regardaient la scène trouvant sûrement amusant qu'une chétive fille d'Athéna défie le Seigneur des Titans. Il fallait à tout prix qu'elle trouve un moyen de fuir d'ici.

-J'aimerais que tu viennes avec moi, dit le Retors. Je vais avoir besoin d'une stratège comme toi. Et je te donnerais autant de pouvoir que tu le veux.

Estée fit un rire dédaigneux.

-Dans tes rêves.

-Etonnant. Tu n'es pas comme les autres enfants d'Athéna que j'ai rencontrés. Dédale, Annabeth Chase, ils cherchaient la reconnaissance et le pouvoir. Pas toi.

-Je t'interdis de parler d'Annabeth, grogna la demi-déesse.

Elle regarda autour d'elle, en quête d'une idée. La sortie, les tables, les cuisines, une porte de secours... Stop, pause. La cuisine. Les mortels étaient partis depuis longtemps mais avaient tous laissé allumer, le four, la plaque de cuisson, le micro-onde. Estée sourit, elle venait d'avoir une idée.

-Tu vois, cher arrière grand-père, c'est justement là le problème. Tu ne vois que le pouvoir chez les enfants d'Athéna. Les guerriers. Ceux qui trouveront tous les moyens possibles pour descendre tous ses ennemis. Mais l'artisanat est aussi une part d'Athéna. Dédale inventait, Annabeth construisait. Et moi je vais te faire brûler.

Elle passa alors à l'action. Estée lança vivement un de ses poignard en direction de Cronos qui le prit en pleine figure. Cela ne le blessa pas mais suffit à l'étourdir. A l'aide du poignard de sa sœur, la fille d'Athéna en profita pour tuer les trois drakaina de son côté gauche. Elle s'enfuit alors en direction de la cuisine.

Tout en courant, elle récupéra un briquet sur une table et lança tout ce qui lui passait par la main en direction des monstres pour les ralentir. Une fois dans la cuisine, Estée ouvrit un nombre incalculable de tiroirs et de placards afin de trouver ce qu'elle cherchait. Elle dégota enfin un rouleau d'aluminium et se dirigea vers le micro-onde.

Ses poursuivants essayaient toujours de la rejoindre mais ils trébuchaient sur les objets au sol. Cronos hurla de rage alors qu'une empousa tombait sur lui. Estée alluma alors son briquet et enflamma l'aluminium. Elle le mit dans le micro-onde avant de se brûler, et lança l'appareil.

Elle coura aussi vite qu'elle le put jusqu'à la porte de secours. Elle s'arrêta une seconde sur le pas de la porte.

-A bientôt Crocro, lança Estée à son arrière-grand-père.

Puis, elle s'enfuit dans les rues de New York alors que le bruit puissant du café qui explose retentissait derrière elle.

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