PDV : Ayun

— Yeonjun ?

Comme il cachait la lumière de la lune, je ne pouvait pas voir son visage, en fait je pouvais voir seulement ses yeux. De plus comme je venais de me réveiller, je voyais encore flou. Je me frotta les yeux pour mieux pouvoir le voir mais dès que j'enleva mes mains de mes yeux, il n'était plus là. Je me leva de mon lit pour aller voir dehors depuis la fenêtre, mais rien, le vide complet.

— Putain, je deviens folle.

Je retourna dans mon lit en essayant de me rendormir mais pas moyen. Il était 2h du matin, j'avais dû m'endormir aux environs de 4h. Mon réveil sonna à 7h, je me leva me prépara et déjeuna. À 9h 30, quelqu'un -on sait pas du tout qui ça pouvait être- frappa à la porte, j'ouvris pour évidemment tomber sur Yeonjun et son sourire énervant.

— Entre.

Je le laissa passer, il ne dit rien et enleva ses chaussures avant de me regarder avec une expression bizarre sur le visage.

— T'as pas mal dormi nan ? Me demanda-t-il.

— Ouais, à cause de toi pourquoi ?

— Moi ?

— Arrête de faire l'innocent.

— Mais je ne sais vraiment pas de quoi tu parles.

— Cette nuit t'es venu sur ma fenêtre puis tu t'es volatilisé d'un coup, ça te rappelle quelque chose ?

Son expression d'incompréhension laissa place à un sourire malicieux.

-— Ahh mais tu rêves de moi la nuit c'est ça ?

— Arrête Yeonjun je suis sérieuse.

Il pouffa de rire en se pliant en deux. Après un interminable fou rire, il reprit enfin son souffle et se redressa pour faire face à une moi qui ne rigolait vraiment pas.

— Franchement numéro 2, t'es trop marrante !

Je soupira en le laissant seul dans ses délires ridicules.

— Bref, on s'y met du coup ?

— Ouaip.

On s'installa à la même place que la veille et on continua l'exposé. À l'inverse d'hier, tout se passa bien et on pu écrire notre exposé en toute tranquillité sans se battre toutes les 30 secondes. Il était en fait très calme et ne m'embêta pas une seule fois, il était aussi très coopératif et sérieux au sujet du travail, peut-être que c'était la personnalité qu'il avait quand il travaillait pour de vrai.

Dans un moment de silence je ne pu m'empêcher de le regarder discrètement. C'est seulement là que je remarqua qu'il était vraiment très bien habillé ; il portait un grand pantalon cargo, ainsi qu'un long tee-shirt, d'un collier et de 3 boucles d'oreilles. Il était vrai qu'en dehors des cours je ne l'avais jamais vu sans son uniforme scolaire, enfin à part hier mais j'étais trop énervée pour porter attention à ce genre de détails.

Toujours silencieusement, je leva les yeux afin regarder son visage, ses traits fins et parfais, sa peau parfaite, son cou musclé et ses lèvres pulpeuses. Ses cheveux bleus rajoutaient une couche à sa beauté qui était déjà parfaite, sans parler de la façon dont les doigts finement tracés de sa main caressaient légèrement ses cheveux lisses et parfaitement bien coiffés. C'était tellement rare dans notre lycée qu'un garçon se coiffe aussi bien.

Mon regard descendi lentement le long de son corps jusqu'à tomber sur ses jambes à la fois fines et musclées, sa petite taille et en plus il avait une taille parfaite, sans doute dans les 1m 80. Il se tenait toujours droit même lorsque qu'il travaillait des heures d'affiler. Ça se pouvait qu'il était mannequin ? Avec le physique qu'il avait, il serait sans doute très populaire dans ce domaine.

Quand je remonta jusqu'à son visage, je m'apperçu qu'il fixais déjà, me surprenant. Je regarda ailleurs et fis mine de travailler sur l'exposé alors qu'évidemment, ça faisait au moins 1 minutes que j'avais la tête complètement ailleurs.

— Je peux savoir ce que tu fais depuis tout à l'heur ?

Je tenta tant bien que de mal de maintenir mon regard dans le siens.

— Et bien je réfléchis à notre exposé, mentie-je.

— Mais bien-sûr. Tu sais que si tu continues de me mater comme ça tu ne finiras jamais ton exposé, n'est ce pas ?

— ...

Il appuya son visage dans sa main et me fixa longuement, observant mon visage qui était à ce moment là plus qu'embarassé.

— Je si beau que tu ne peux même plus te concentrer sur l'exposé hein ?

— N'importe quoi. Tu ne peux même pas rester sérieux 2 minutes.

— Hop hop hop ! C'est toi qui a commencé à me mater ! Ou alors tu as une question à me poser ?

Je ne repondis rien. C'était vrai que je voulais lui demander si il était mannequin mais dans ces circonstances, je n'osais pas. Mais peut-être que ça pourrait me tirer de cette conversation affreusement gênante même temps ?

— Je me demandais si tu étais mannequin.

Il recula dans sa chaise en passant une main dans ses cheveux.

— Comment t'as su ? En même temps je suis tellement beau et stylé.

— Je ne sais pas, je me suis juste dit ça comme ça je suppose.

— Avoue c'est parce que tu me matais que tu t'es dis "il est tellement beau et parfait, il doit être mannequin".

Je détourna tout de suite la tête.

— Pas du tout, comment je pourrais penser ça de toi, espèce d'imbécile.

Je me leva de ma chaise en allant dans la cuisine.

— Bref tu veux manger quoi ?

Il allait répondre mais je lui coupa la parole.

— Pourquoi je te pose la question même, on mangera du riz au poisson.

Il me lança un regard blasé puis se leva et s'installa dans mon canapé, passa une main dans ses cheveux et alluma la télé. J'allais répliquer puis je me dis que ça ne servirait à rien. Je commença donc à cuisiner. Plus tard, Yeonjun se leva du canapé et vint dans la cuisine.

— T'as des chips fantôme ?

— Des monster munch oui. C'est dans le tiroir là haut.

Je lui indiqua puis revint à mon poisson. Je jeta un coup d'œil à Yeonjun qui était reparti avec le paquet de chips. Il était en train de les manger, comme si il était chez lui, confortablement installé dans mon canapé pendant que moi je faisais à manger pour lui. Je leva les yeux au ciel avant d'enfourner le poisson dans le four. Après ça, je m'installa moi aussi sur le canapé devant la télé, le plus loin possible de lui.

— Passe-moi les chips.

Il ne me regarda même pas.

— On dit comment ?

Je fronça les sourcils de mécontentement.

— C'est mes chips Yeonjun. Donne-les moi.

Il de dit rien et continua de regarder la télé comme si je n'étais pas là. J'en eu marre et essaya d'attraper les chips mais il les éloigna de moi avec son bras gauche. J'étais maintenant penchée sur lui, une main sur sa cuisse, sans m'en rendre compte. Pendant une seconde, j'en oublia mes chips et repporta toute mon attention sur lui, sur son visage parfait, puis sur ses lèvres.

Il sourit en me regardant moi puis ma main plusieurs fois afin que je comprenne. Quand j'eu enfin compris la situation j'enleva vite ma main et m'éloigna de lui en regardant vers la cuisine, embrassée. Il me tendit le paquet de chips, je le regarda sans savoir si je devais le prendre ou pas mais il me fit signe de la tête de le faire. Et si c'était encore une ruse ? Et qu'il allait ensuite les retirer avant même que j'aurais posé ma main sur le paquet ? Je décida de ruser moi aussi pour le coup en lui tapant la cuisse et en récupérant le paquet en même temps. Il sursauta en se massant la cuisse. Il grogna dangereusement.

— Putain Ayun, tu vas le regretter.

— Non je pense pas.

Je lui lança un regard vainqueur et dégusta mes chips, s'en fichant complètement de ce qu'il allait faire car j'avais déjà ma petite idée de comment il comptait se venger de moins. Je le vis bouger mais avant qu'il n'ait le temps de faire quoi que ce soit, je l'attrapa par le haut de sa chemise et l'approcha de moi moi-même. Toute la colère avait quittée son visage qui laissai maintenant paraître de la surprise. Je passa ma main sur ses joues jusqu'à venir légèrement toucher ses lèvres pulpeuses. Puis, d'un coup sec, ma main remonta jusqu'au son front où je lui fis une tapette sur le front avant de lâcher sa chemise et de partir dans la cuisine laissant les chips dont j'avais eu tant de mal à attraper sur le canapé. Yeonjun était resté silencieux après cela et n'avait prononcé aucun mot.

— C'est prêt, viens à table.

Il ricana en se levant du canapé.

— On dirait ma mère.

Je lui lança un regard irrité avant de commencer à manger. Il s'assit et n'ajouta rien de plus et mangea lui aussi le riz au poisson que j'avais préparé.

— Tu veux partir à quelle heure pour ton match ?

Il était 12h 30. Si son match était à 14h, alors il faudrait qu'il soit sur place à 13h 30 et donc partir vers 13h. Et encore, ça dépendait du moyen de transport...

— On y va dans ma voiture, donc on part à 13h 15.

— Attends- tu as une voiture ?

Il sourit, il venait d'avoir toute mon attention sur lui et je savais très bien qu'il aimait ça.

— Bien-sûr, tu croyais que je venais comment chez toi ?

— Donc, depuis hier tu viens et repart avec une voiture ? La tienne en plus ?

— Yes baby.

Je lui tapa le bras, plus qu'énervée par ce surnom ridicule.

— Mais pourtant tu as 16 ans ?

— Je n'ai jamais dit que j'avais 16 ans baby.

Je ne comprenais pas. Il était dans le même lycée que moi, en première, et en plus dans la même classe. Ce mec cachait finalement bien plus de choses que je ne l'imaginait

— T'as quel âge alors ?

— 16 ans.

Je faillis l'étrangler.

— Je vais te tuer Choi Yeonjun.

Il se moqua de moi presque jusqu'à en pleurer.

— Donc cette histoire de voiture c'était faux du coup ?

— Ah non ça par contre c'était vrai.

— Je ne comprends pas.

— Tu n'as pas besoin de comprendre. De toute façon je ne t'expliquerai pas.

Et ça je l'avais bien compris, sinon il ne m'aurait pas menée en bateau tout ce temps. Sauf si c'était encore pour m'énerver, ou peut-être que c'était les 2 ? Pas grave, de toute façon s'il se faisait arrêter par la police, c'est lui qui aura une amende. Pas moi.

Je soupira un grand coup afin de me calmer puis débarrassa la table, Yeonjun ne m'aida évidement même pas. Je me prépara en prenant bien soin de fermer la porte de ma chambre à clé, on ne savait jamais. Après avoir terminé de me changer, je trouva Yeonjun dans l'entrée déjà prêt. J'enfila mes chaussures puis on sorti de mon appartement.

Yeonjun me guida vers sa voiture, c'était une belle voiture, mais je ne saurais pas dire laquelle, j'étais vraiment nulle en marque de voiture. Il entra du côté conducteur et moi du côté passager. Je le regarda s'installer, un peu inquiète qu'un mec de 16 ans conduise. Il croisa mon regard et s'arrêta net. Il y avait un mélange d'inquiétude et d'amusement dans son regard.

— Ça ne va pas baby ? Tu n'as pas confiance en moi ?

— En même temps tu as 16 ans, comment je pourrais être rassurée.

Il sourit et se pencha sur moi. Je recula automatiquement —même si je ne pouvais pas tellement vu que j'étais déjà assise sur le siège— puis il réajusta ma ceinture correctement. Il avait l'air très attentionné en le faisant mais en même temps très amuser de le faire. Une fois qu'il eu terminé, il recula et se rassit correctement dans son siège.

— Si tu ne veux pas avoir d'accident, il faut s'attacher correctement.

Il avait dit ça avec un ton sérieux, comme si j'étais sa fille et que je venais de faire une bêtise. Je me senti alors ridicule et baissa les yeux sur ma ceinture pour ne pas croiser son regard puis, n'entendant aucune objection, il démarra. Pendant tout le long du trajet il faisait attention sur la route, comme si il conduisait depuis des années. Il conduisait même mieux que la plupart des personnes, mais ça, je ne lui dirait pas bien-sûr.

On arriva à destination et on descendit de sa voiture.

Il sorti un sac du coffre et ferma à clé sa voiture. Il s'approcha de moi et me prit par la main délicatement.

— Suis-moi.

Je regarda lentement ma main puis la sienne sans vraiment comprendre puis je retira soudainement ma main de la sienne.

— C'est bon, je n'ai pas besoin qu'on me prenne la main comme une gamine.

Il haussa les épaules et s'en alla, je le suivi. Il s'arrêta ensuite devant l'entrée puis me regarda.

— J'y vais, tu peux aller t'asseoir. N'oublie pas de m'encourager baby !

Je ne lui répondis pas et m'en alla m'asseoir dans les rangs. Je sorti mon téléphone pour ne pas m'ennuyer et envoya un message à Hyuka qui disait "Cc Hyuka, on pourrait essayer de se voir ce soir vers 18h ? Je t'invite à manger". J'attendis sa réponse en traînant un peu sur Insta. Quelques minutes plus tard il me répondit. Je cliqua sur le message où on pouvait y lire "Cc Yuni, oui si tu veux, je repartirai pas plus tard que 20h ^^". Je lui répondis un "Oki" puis éteint mon téléphone, le match allait bientôt commencer.

Plusieurs parties se deroulèrent et j'avoue que tout le long du match, j'avais les yeux rivés sur Yeonjun. Si il n'était pas le meilleur joueur alors il devait être le 2ème ou le 3ème. En tout cas il jouait affreusement bien, c'est vrai que je ne m'attendais pas à ça venant de lui. Il jouait si bien que mes yeux l'avait fixé tout le long. Son regard noir concentré sur la balle, ses cheveux mouillés de transpiration, les veines sur ses mains, la goute qui coulait le long de son cou et- oh putain, son aura masculine...

Je n'avais presque même pas regardé les autres joueurs tellement la performance de Yeonjun était belle, propre et parfaite. Évidemment, l'équipe de Yeonjun remporta le match et ce fut déjà la fin.

Je me leva et attendis Yeonjun là où il m'avait laissée. J'aurais aimé rentrer sans lui mais j'étais venue dans sa voiture donc... Il ressorti de l'entrée, les cheveux trempés et me sourit.

— Alors ? C'était comment ?

— Pas mal.

— Sérieusement ? C'est tout ? T'aurais au moins pu faire un effort et au moins me dire "Wouahh Yeonjun tu joues tellement bien" !

Je ricana gentiment.

— Dans tes rêves. Bon on y va ?

Il acquiesça et on quitta la salle avant d'arriver devant sa voiture. Il la déverrouilla et je monta dedans quand quelqu'un interpella Yeonjun.

— Yeonjun hyung !!

Il s'approcha de Yeonjun et s'appuya sur lui en souriant.

— T'étais tellement cool tout à l'heure ! Tu leurs a mit la pâtée haha ! Même si j'aurais fais mieux mais bon, c'était bien quand même !

Yeonjun ria avant d'enlever son bras de lui et lui taper l'épaule.

— Mon pauvre Beomgyu, t'as encore du chemin à faire pour me rattraper.

— Hé c'est pas vrai !!! Je suis bien meilleur que toi !!!

Il se tut soudainement, et son visage devint sérieux.

— Yeonjun, faut absolument qu'on parle avec Soobin et les autres. J'ai découvert un truc sur elle.

_ _ _

À suivre...
⏰ 29 mars 2024 (2564 mots)