Chapitre 5 : Haymitch


Lorsque je me réveille – pour la seconde fois de la journée –, j'ai du mal à me rappeler de ce que j'ai fait avant de me rendormir. Il est étonnant que j'ai réussi à tomber pile sur le canapé. La vue de bouteilles qui ne sont pourtant probablement pas du jour et sur lesquelles mes yeux entrouverts viennent se poser me rappellent vaguement que j'ai bu jusqu'à m'écrouler.

Mes yeux s'ouvrent complètement, je relève le regard.

Puis je hurle.

Y a une fille devant moi, qui me fixe. Elle hurle aussi.


« Bon sang, Haymitch, vieil ivrogne, arrête de me faire peur ! »


Et elle semble bien me connaître, en plus.

Pourtant, je ne me rappelle pas d'elle. Je détaille sa silhouette fine, ses yeux bleus, et ses cheveux d'une teinte de blond encore jamais vue. Une complète inconnue, mais qui pourtant me semble familière.


« Qui êtes-vous ? finis-je par lâcher.

- Comment ça, qui je suis ? On a travaillé ensemble, je te rappelle ! »


La voix aigüe me revient à l'esprit en même temps qu'elle me perce les tympans. Effie. Comment oublier Effie ?

Elle a changé, cependant. Elle a abandonné son immonde perruque rose et ses accoutrements de science-fiction. Cela provoque en moi la pensée inédite qu'elle ressemble à un être humain. Elle doit s'apercevoir que je la dévisage, parce qu'elle rosit, gênée.


« J'ai un peu changé de look. Je me suis dit que des vêtements plus... sobres, se fonderaient mieux dans le paysage local. »

J'acquiesce, jugeant trop fastidieux de lui expliquer que vert fluo et orange ne sont pas exactement des couleurs « sobres » pouvant se fondre dans le « paysage local » qu'est le District Douze. Je suis content qu'elle soit là. C'est une pimbêche, bruyante et particulièrement agaçante, mais elle n'est pas ennuyeuse du tout et même plutôt distrayante.

« Que me vaut l'honneur de la visite d'un habitant du Capitole ? » je lui demande en me levant, prenant appui sur ma main droite.


Ce qui m'arrache un cri autant dû à la douleur qu'à la surprise.


« Rassieds-toi, se précipite Effie. Et ne bouge pas. »


Je lui réponds que ça va, que je peux le faire tout seul, parce que j'ai connu pire. Elle ne m'écoute pas. Elle ne m'écoute jamais. Alors je la laisse prendre doucement ma main, et m'enlever les débris de verre qui y sont entrés aussi facilement que des échardes. Elle est efficace. Au début, je me demande comment elle fait, sans pince à épiler ou ustensile de ce genre. Puis je prends conscience que ses ongles – griffes ? – sont encore plus précis. Je ne lui ai jamais soupçonnée une telle douceur. A vrai dire, j'avais même des doutes sur le fait qu'elle soit humaine au même titre que moi. Lorsque je lui en fais part, elle me répond en remuant un bout de verre dans ma paume, ce qui me fait un mal de chien. Je ne peux retenir une grimace de douleur. Lorsqu'elle a fini, elle me conserve ma main dans la sienne, l'observant encore un peu.


M'intimant encore une fois de ne pas bouger – cette fois sous peine qu'elle me replante tout ce qu'elle a enlevé de ma main dans une autre partie de mon anatomie, autrement plus sensible – elle s'éloigne un peu, pour revenir un instant plus tard avec de la pommade et un bandage. Je les reconnais comme les deux seuls produits de mon armoire à pharmacie qui ne sont miraculeusement pas encore périmés.


L'étalage de pommade et un bandage plus tard, je lui crie après et la mets hors de chez moi.


Je ne veux plus.


Je ne veux plus qu'elle revienne.




Hello, amis lecteurs. ^.^

Encore un petit chapitre, mais le prochain sera un peu plus long, je pense. Cette histoire avance, je vous promets ! Je ne vais pas faire rester éternellement les personnages dans la maison d'Haymitch, quoiqu'elle soit importante dans l'intrigue !

Merci à vous pour me lire. <3

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