Chapitre 20 : La famille avant tout le reste.
Il y'a des règles très précises chez les chasseurs, bien qu'aucune n'ait jamais été posée sur un bout de papier. La plus importante de toutes était « Ne te fourre jamais dans une situation que tu ne peux pas contrôler ». En suivant Wendy, j'avais eu l'espoir de trouver un objet qui m'aurait empêché un pugilat public venant de ma sœur. Après tout, Wendy était une fille, et j'avais pu comprendre qu'elle était douée pour farfouiller dans les boutiques. Après avoir expliqué à Lola qu'on avait des tas de trucs à faire, la jolie blonde m'avait traîné devant un magasin à la devanture flashy et aux mannequins couverts de vêtements plus colorés qu'une licorne. J'avais la soudaine sensation d'être un extra-terrestre parmi un tas d'humains. Il fallait l'avouer, rares étaient les garçons dans des magasins féminins. Encore plus rares étaient les chasseurs. Ne te fourre jamais dans une situation que tu ne peux pas contrôler, hein ? Je venais de m'essuyer sur cette règle comme si ce n'était qu'un vulgaire bout de PQ.
- Bon, Sacha, on a peu de temps, sachant que je dois également trouver mon cadeau, soupira Wendy.
- Ok, que dois-je prendre à Hope pour lui faire plaisir, m'impatientai-je.
- Non mais tu me prends pour Madame Fate ? J'ai une petite idée pour le mien, mais il va falloir que tu te creuses la cervelle, mon grand. Et s'il te plaît, arrête de te comporter comme un loup dans un enclos de moutons ! Soupira Wendy, voyant bien les nombreux regards que je jetais sur les vendeuses et les clientes.
Les filles, je n'y comprenais rien, par moment. Voyant que Wendy était de mauvaise humeur, je décidais d'explorer les environs pour trouver le cadeau idéal. Je me creusais la cervelle à me rappeler ce que ma sœur pouvait aimer. Au détour d'un rayon, mon regard se posa sur des pulls de geek, à l'effigie d'Harry Potter. Sauf que je ne me souvenais pas de sa maison d'adoption... Serdaigle ? Poufsouffe ?Je regrettais à cet instant de ne pas m'être plus intéressé que cela aux passions de ma frangine et naviguais dans les allées, sans grand but, déprimant à mesure que mes idées tombaient à l'eau. Je fus si désespéré que j'en arrivais au rayon des sous-vêtements. Mon esprit lubrique imagina des choses, mais rien qui ne concernait Hope. Alertée par mon côté perdu, une petite vendeuse vint à ma rescousse.
- Ce serait pour l'anniversaire de ma sœur, lui expliquai-je. Elle prend dix-sept ans et je n'ai aucune idée de cadeaux.
- Oh, je vois. Dit-elle avec le calme habituel des vendeuses qui ont déjà que trop rencontré des frères désespérés à un jour de l'anniversaire de leur sœur. Nous avons de nouveaux modèles de tee-shirt ou de manteaux. Quel est son style vestimentaire, d'ordinaire ?
J'avais envie de répondre qu'elle s'habillait comme un sac, mais je me tus. Quelques mots de vocabulaire féminin me revinrent : basic ou casual. J'avançais à tâtons avec cette vendeuse, comme un anglais essayant de se faire comprendre d'un type qui a fait allemand LV1. Je finis par trouver un vêtement qui se rapprochait de ce qu'elle portait, et elle me conseilla ensuite d'autres modèles. Je refusais catégoriquement : trop fille, trop sombre, trop moche. Alors que nous avions fait une bonne partie du magasin, Wendy surgit, radieuse, en tenant un sac de la boutique. Comment avait-elle fait ? Je grognais intérieurement, déjà agacé. Elle remercia la vendeuse, avant de m'entraîner plus loin.
- Vu ta tête, tu es bredouille. Allez, tu vas me montrer ce que tu as pu repérer, et je te donnerais mon avis, proposa-t-elle, conciliante, mais bien consciente qu'elle ne me donnerait jamais la solution.
Je me dirigeais vers le rayon lingerie et lui montrait un ensemble rouge très sexy. La main de Wendy me colla une tape sur la tête.
- Crétin. Ce n'est pas à toi d'offrir ce genre de choses, tu sais ? Contente toi de .. Elle aime quoi, à part le lycée, et les livres ?
- Hum .. Elle aime me tabasser et manier des armes ! M'écriai-je.
- Ouais, et tu t'imagines rentrer dans un magasin d'armes et faire « Bonjour, je suis mineur et je veux un calibre 12 pour ma sœur qui est aussi mineur et qui maîtrise déjà le couteau et la tronçonneuse ? » me rappela Wendy à voix basse.
Elle secoua la tête en soupirant.Après avoir regardé partout, nous passions à un autre magasin, et ainsi de suite, jusqu'à ce que l'heure du déjeuner arrive. J'étais littéralement désespéré, dans ce grand hall de centre commercial. Pourtant, Wendy me prit la main, confiante.
- Allons manger, on trouvera sûrement une bonne idée après avoir le vendre plein.
- Tu as raison. J'ai bien envie d'une tarte, m'écriai-je.
Assis sur une table dehors, mon cerveau passait en boucle tout ce que j'avais pu voir ce matin pendant que ma bouche croquait un morceau de tarte au poulet. Je mâchonnais tout en grognant cette défaite cuisante. J'allais échouer, et on retrouverait mon corps découpé en morceaux dans un sac-poubelle, sur le bord d'une route du Michigan. Wendy semblait en proie au mal de crâne le plus intense de sa vie puisqu'elle se tenait la tête entre ses mains.
Soudain, elle releva la tête et frappa la table de sa main. Sursautant, mon bout de tarte m'échappa des mains. Je le rattrapais, désespéré à l'idée de perdre une miette de cette merveille.
- Changement de stratégie, mon grand ! S'écria-t-elle. Quel message veux-tu lui faire passer, en lui offrant un cadeau ?
- De ne pas me tuer si le cadeau est pourri ? Non, plus sérieusement. Je souhaiterais .. lui dire que malgré les désaccords qu'on peut avoir, la divergence de nos goûts et de nos opinions, je resterais toujours son frère, et qu'elle pourra compter sur moi dans les bons comme les mauvais moments.
Le regard et le sourire attendri de Wendy criaient presque « HAAAAN ! ». Je n'aimais pas me montrer aussi sentimental face à quelqu'un, encore moins une fille. Mais je savais que je lui avais donné une idée. Après avoir fini ma tarte, elle me saisit violemment le bras et m'entraîna dans une bijouterie. Avait-elle conscience des prix ? Elle pointa du doigt des bracelets, tout simples, avec un écriteau « Personnalisables ». Je commençais à saisir son idée, qui n'était pas si mauvaise.
- Fais lui passer un message par un bijou, me dit-elle en souriant.
- Tu sais, on peut toujours revenir à la bonne vieille idée de l'offrande, hein. Ça marche bien. Genre un écureuil mort ..
- Touche pas à Scrat, hérétique ! S'écria-t-elle avec un regard menaçant qui ne me donnerait même pas envie de toucher un chat.
Je tournais la tête vers les bracelets, silencieux. Non loin, un panneau annonçait, au-delà du prix exorbitant de certains produits, le message suivant : « Vivez la magie des souvenirs ». Une ampoule s'alluma en main. Pris d'une bouffée d'espoir, je saisis les deux joues de la blonde et lui déposait un baiser rapide sur la bouche. En me rendant compte de mon geste, je reculais.
- Oh, désolé, c'est juste que tu m'as donné une merveilleuse idée et je ..
- Ce n'est rien, fini ta course, dit-elle en bredouillant et en s'éloignant, légèrement titubante.
Je me dirigeais vers une vendeuse et lui expliquais mon idée. Elle me regardait comme un fou, mais elle accepta, à condition que j'écrive le message sur un bout de papier. Quoi, elle ne parlait pas hénokeen ? Il fallait patienter quelques heures, et nous décidâmes d'aller au cinéma voir un film d'horreur. « Le manoir Winchester ». Je sortais à la fin du film, hilare, expliquant à Wendy que leurs monstres étaient des bisounours à côté de ceux qu'affrontaient les chasseurs. Elle qui avait poussé des cris adorables durant tout le film, et avait plaqué sa tête contre mon épaule en fermant les yeux, me broyant la main au passage.
On revint ensuite au magasin, et je finis par régler ma note avant de rejoindre Wendy, content du cadeau que j'avais entre les mains. Exposant fièrement mon sac, elle me sourit, avant de me demander ce que j'avais fait graver.
- Tu parles le langage des anges ? Lui demandai-je sarcastiquement. C'est une surprise, tu verras. Et je n'ai pas fini, je dois encore passer un coup de fil si tu veux bien m'attendre quelques minutes.
Elle hocha la tête, un peu déçue de ne pas savoir. Je m'éloignais et sortis mon téléphone, consultant mon répertoire. Je m'arrêtais sur celui de Jessica, silencieux, et tournait la tête vers Wendy. Après quelques secondes de réflexion, je supprimais le numéro de mon ancien vide couille sans le moindre remord.
J'appelais ensuite Rowena, et sa voix raisonna de manière désagréable dans mes oreilles.
- Oui mon petit chou à la crème ?
- Hmm. Bonjour Rowena, j'aurais un service à te demander. J'aimerais faire quelque chose pour l'anniversaire de Hope, tu peux m'aider ?
Après ma demande un peu spéciale, elle m'expliqua comment procéder. C'était original et simple, selon elle. Je raccrochais et retrouvais Wendy avec un grand sourire. On allait rejoindre ma tante et ses deux souffres douleurs de la journée quand une fille se stoppa devant nous. Jessica. Elle semblait dévastée, mais je devais l'ignorer. J'évitais son regard, silencieux, quand le bras de Wendy me rappela à la raison : elle avait fait du mal à Hope, à la seule personne pour qui je serais capable de sacrifier tout ce que j'avais. Elle n'était plus rien pour moi à cet instant précis. Un mauvais souvenir. Je la dépassais, silencieux. Elle ne se retourna même pas pour m'arrêter.
De retour au bunker, ce fut sans surprise que je pus découvrir le travail de ceux qui étaient restés au bunker. Quelques banderoles, des ballons, des amuses bouches dans un coin et surtout pleins de bouteilles d'alcool. Mon regard se posa sur Peter, assis un peu à l'écart. Des sillons creusaient ses yeux fatigués.
- Alors, tu t'es remis de ta défaite face à Dean ? Demandai-je en riant.
- C'est gentil de me le rappeler, grimaça le brun en s'étirant. C'est un tueur, ton oncle .. Comment il fait pour tenir aussi bien l'alcool ?
- Je ne sais pas. Papa dit qu'à la fin de certaines chasses, il arrive à Dean de s'enfiler plusieurs packs de bière sans discontinuer.
Je m'éloignais de lui en souriant, prenant conscience que j'avais encore pas mal de choses à régler avant de pouvoir faire la fête avec les autres. J'avais notamment un petit rituel à effectuer. Je pris Castiel avec moi pour m'assister, lui expliquant en route ce que j'avais prévu de faire pour Hope. Il s'arrêta, opinant de la tête alors que je finissais de lui exposer l'idée.
- Je suis vraiment fier de voir les efforts que tu fais pour arranger ta relation avec ta sœur. En tant que parrain, je ne peux que soutenir cette décision.
- Merci de ton soutien, Cas' ! Souriais-je. J'ai juste une légère inquiétude : tu penses que mon idée peut fonctionner et qu'il n'y aura pas de catastrophe ?
- Ne t'en fais pas, je saurais gérer la situation.
J'entrais avec lui dans ma chambre. Sortant du sac le bijou, je le donnais en main propre. Je me reculais, alors que Castiel fermait ses yeux en enfermant le bijou dans ses mains.
- Bon, c'est bon pour moi. Tu as fait le choix de ce que tu voulais insérer dans ton bijou ?
- Ne t'en fais pas, j'ai une idée très précise sur la question. Je te laisse prononcer la formule, et moi, je me concentre.
Castiel se mit à marmonner en hénokeen. Je frissonnai en sentant son pouvoir. Une lumière blanche éclaira progressivement la pièce, puis disparut au bout de quelques minutes. Castiel ouvrit la main. Le bijou n'avait pas changé d'aspect, mais c'était son utilité qui serait différente, à présent.
- Parfait, merci Castiel, le remerciai-je. Et maintenant, que la fête commence.
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Des avis sur la relation Sacha / Wendy ? Sur sa décision vis-à-vis de Jessica ? Et une idée du cadeau pour Hope ?
Un vote, c'est un morceau de tarte au poulet pour Sacha.
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