Chapitre 2 : Je l'aurais un jour, je l'aurais.
C'est sûr, je l'avais raté en beauté cet examen. C'était aussi clair que du sang de vampire sur mes vêtements. Il faut l'avouer, tout m'empêchait de me concentrer, avec d'un côté le regard laconique de ma sœur qui avait passé sa soirée à réviser, et de l'autre le joli cul de Jessica qui gigotait sur sa chaise. Je n'étais pas trop inquiet durant l'examen, je pouvais me rattraper avec... le sport par exemple !
Bien qu'à ce moment précis, c'était le sport de chambre que j'imaginais, vous voyez ce que je veux dire. Comme dirait Dean : « Un cul pareil, ça devrait être illégal ». Pour ça, mon oncle était carrément philosophe. Il faut dire qu'il avait derrière lui l'expérience du métier, et je buvais tous ses conseils dès qu'il venait nous rendre visite. « Être un homme, c'est un boulot de tous les jours » me disait-il souvent alors que je lui racontais mes dernières conquêtes. Être à la fois beau, musclé, courageux, drôle et charmeur, ça demandait du travail. Dean faisait partie de notre famille. Et pour tout dire, le mot « famille » est large, puisqu'il comprenait, en plus de nous et de notre oncle, son ami l'ange et un autre de ses potes. De temps à autre, notre grand-mère Mary venait nous rendre visite aussi. Elle était plus sérieuse que Dean, donc moins cool à mes yeux. Pourtant, contrairement à lui, elle savait faire preuve de sagesse de temps à autre. Et s'il n'y avait que ça de bizarre ? Le bunker ne rentrait pas dans le critère « pavillon tranquille en périphérie de ville ». Bref, rien de bien normal pour notre famille. Il fallait que ma sœur et moi n'en parlions pas en dehors du bunker, c'était notre devise.
Donc il fallait se comporter normalement au lycée. Là-dessus, j'excellais. C'était mon terrain de chasse favori, et je ne parle évidemment pas de monstres, mais bien de meufs. Il faut dire qu'être dans une équipe de sport, c'est comme avoir une carte premium pour la popularité. Accès illimité aux soirées, aux belles filles et à l'alcool. Il fallait bien que je puisse évacuer tout le stress que mon entraînement de chasseur occasionnait ! Tous ces plaisirs m'aidaient à patienter le jour où je serais prêt. Bien que depuis le jour où j'avais découvert le journal de John, notre grand-père, et qu'il avait commencé le métier en étant jeune, j'avais beaucoup plus de mal à attendre. Pourtant, papa continuait de me considérer comme un gosse. Mais je la bouclais, et en attendant je continuais de m'entraîner régulièrement avec ma sœur, jusqu'à ce que nous soyons prêts.
- Chacha, on va se trouver un coin tranquille ? Demanda Jessica, relevant son sourcil parfaitement épilé.
J'acquiesçais avec un sourire charmeur. Cette fille, c'était une bombe. Et j'allais bientôt exploser si je n'arrivais pas à conclure avant la fin de la journée. Cette proposition tombait à point nommée, jusqu'à ce qu'une de ses copines vienne la trouver. Son nom ? Je m'en foutais comme de ma première relation sexuelle. Elle n'était même pas assez jolie pour figurer sur mon tableau de chasse.
- Bon, on se rejoint après, en fait ! Déclara Jessica en prenant la main de sa copine. On mange ensemble chaton ?
Continuant de sourire, je l'embrassais de façon tendre, avant de la laisser partir, non sans rager intérieurement de ne pouvoir caresser tranquillement son joli derrière. Chacha ? Chaton ? Je ne disais rien, bien sûr, mais habituellement, je n'autorisais que ma sœur à m'appeler de cette manière. C'était mon surnom depuis que nous étions gamins. Malheureusement, elle avait cessé de me le donner.
Depuis un soir précis. À partir de ce fameux soir, j'avais le droit à « Sacha l'abruti », « Crétin », « Idiot » ou encore « Atrophié du bulbe ». Il n'était pas difficile de deviner que Maman était une grande source d'inspiration pour elle. Mais il fallait l'avouer : même si cette relation m'amusait, notre complicité de jeunesse me manquait par moment.
Les cours de maths et d'histoire furent particulièrement barbants, et quand vint l'heure du midi, Jessica finit par me rejoindre, et nous prirent place au réfectoire. Elle discutait avec ses copines, tout en passant sa main manucurée sur mes jambes. Et d'un air distrait, je mangeais le contenu de mon assiette, non sans penser aux parents. Vu l'affaire sur laquelle ils étaient, c'était sûrement des esprits. Ils pouvaient parfaitement s'en sortir. Le problème, en tant que membre d'une famille de chasseur, c'est qu'on a toujours cette peur constante de ne pas voir sa famille revenir d'une chasse. C'est d'ailleurs pour cela que Castiel et Bobby vivaient avec nous. C'était bien pratique, notamment pour les réunions parents-profs. L'ange était gentil. Totalement crédule, mais compréhensif. On pouvait lui faire gober n'importe quoi. Bobby, en revanche, était son opposé. Une brute. Autant demander à un mur si je pouvais passer.
Alors que mon regard parcourait le réfectoire, je finis par repérer ma jumelle. Elle écoutait sa meilleure amie, Wendy, d'un air attentif, et je ne pus m'empêcher de la détailler : tout comme moi, le sport lui avait donné un corps musclé et svelte, et ses longs cheveux, relevés en chignon, entouraient parfois son visage enfantin et ses yeux semblables aux miens. Elle pouvait être jolie, mais elle l'ignorait. Où elle s'en fichait. C'était d'ailleurs LE soucis avec elle. Je me devais de la protéger des prédateurs comme moi. L'ironie du sort. Je pouvais me comporter comme un immonde connard la majorité du temps, mais j'avais une exception. Enfin, elle savait se défendre, vu les raclées qu'elle me mettait. Mais rien n'y faisait, je devais la protéger. Et d'ailleurs, c'est au moment où je pensais cela qu'arriva un danger potentiel : Peter, le frère de sa meilleure pote. En plus de partager le même sport, nous partagions les mêmes terrains de chasse. Et je compris au regard fasciné de Hope qu'elle n'était pas si forte que ça. J'allais devoir me méfier tout en restant discret.
Avant d'arriver au cours de sport, il parut évident que j'avais besoin de ma dose de Jessica. Mes mains glissèrent sur ses formes généreuses, mais je dus m'arrêter quand la sonnerie retentit. Injustice du temps qui passe ! Elle soupira et remit son haut en place avant que nous rejoignions le vestiaire chacun de notre côté. En arrivant, quelques gars me tapèrent l'épaule pour me féliciter d'avoir réussi à choper une telle bombe atomique. Ils nourrissaient mon égo, et j'en étais comblé. C'est donc la tête dans les nuages qu'en sortant, je percutais quelqu'un. J'allais sortir mon beau sourire d'excuse lorsque je me rendis compte de qui il s'agissait : Hope.
- Eh, le Don Juan, faut qu'on parle, déclara ma sœur en me saisissant le tee-shirt tout en me poussant contre un mur, plus loin. J'ai eu Maman au téléphone, et leur affaire avance. Elle nous autorise une petite sortie, ce soir, chez Wendy et son frère, et se charge de prévenir Castiel. Je voulais juste te prévenir.
Elle commençait à s'éloigner, comme si la conversation était déjà terminée, lorsque ma main la fit se retourner subitement. Sur son visage, je pouvais lire beaucoup de surprise, mais aussi de la lassitude.
- Tu feras attention, alors. Peter, il n'est pas fréquentable. Il peut mal se comporter avec les filles.
- Oh, tu veux dire... comme toi et la plupart des filles que tu prends pour des mouchoirs ? Ne t'en fais pas, je suis une grande fille. Et vu qu'on est dans l'instant « conseils », je te filerais des capotes en douce pour ce soir. Évitons de ramener des MST au bunker en plus de ta connerie.
Elle remua la tête, fière d'elle, avant de rejoindre le gymnase. Une seule pensée traversa mon esprit, avant d'emboîter le pas vers elle : pourquoi cette méchanceté gratuite ?
Le coach siffla et les équipes se formèrent pour un match de handball. Jessica s'empressa de me choisir. Wendy et Hope se retrouvèrent contre nous, et ce qui me servait de copine trouva une idée brillante sur le moment.
- Hey les filles ! On se voit chez toi ce soir, Wendy, non ? Un petit pari, ça vous tente ?
Je sentis ma sœur se tendre rien qu'à entendre la voix de Jessica, mais je me devais d'assumer mon rôle de frère malgré le fait que mon plan cul se trouvait à mes côtés.
- C'est une idée géniale, Jess. L'équipe gagnante donnera un gage aux perdants !
Qu'est-ce que je ne venais pas de faire ? Au vu de son regard, ma sœur ne comptait pas perdre aussi facilement.
J'aurais dû me méfier de deux choses : se taper une fille mignonne ne signifie pas qu'elle est intelligente ou douée dans une matière quelconque. La deuxième, c'est de ne jamais sous-estimer sa sœur, surtout quand c'est un pari. Et c'est avec un regard victorieux que ma sœur se dirigea vers moi.
- Il semblerait que tu perdes en capacité physique, comme intellectuelle, en compagnie de pot de fleurs. Mon gage, ce sera d'être honnête. Et cela, durant toute la soirée, et avec tout le monde. La question, c'est de savoir si tu sais encore ce qu'est l'intégrité.
Elle s'éloigna, Wendy pouffant de rire à ses côtés, me laissant en compagnie d'une Jessica furieuse.
Le seul problème, avec les filles, c'est qu'elles sont super longues dans la salle de bain. Sauf ma sœur, et c'est ce qui me faisait douter de sa féminité, des fois. Quand Jessica revint, une demi-heure plus tard, ma sœur m'était passée devant, sans un regard ni un mot pour moi. Ma blonde paraissait furieuse. Encore plus que sur le terrain.
- Chacha, j'ai beau être raide dingue de toi, ta sœur me sort par les pores de la peau. Ce soir, elle va prendre très cher.
Qu'avait fait Hope pour l'énerver encore plus ? Jessica refusa de m'en parler, ça et de se laisser toucher malgré mes nombreuses tentatives sur le retour. Je n'aimais pas quand les choses ne se déroulaient pas comme je le voulais, et ce qui touchait à mes conquêtes, c'était encore pire. Peter, ayant entendu ce qui s'était passé, nous accueillit avec un grand sourire et deux verres XXL dans les mains. Cependant je refusais. Je n'étais pas d'humeur à boire. Je voulais d'abord parler à ma sœur.
Quelle ne fût ma surprise quand je la vis, en haut des escaliers, accompagnée de sa meilleure amie. Habituellement, elle s'habillait de manière discrète, à tel point qu'elle se fondait dans le décor. Là, elle ressemblait aux filles dans les magazines coquins cachés sous mon matelas, sauf qu'elle avait plus de vêtements. Avant qu'elle n'aille rejoindre des amies, je lui saisis le bras et l'entraînais dans la salle de bain.
- Hope, c'est quoi cette tenue ? Et qu'est-ce que tu as fait à Jessica ?
- Tu veux parler de cette tenue ? Tu veux qu'on parle de ce que portent tes coups d'un soir ? Tu es vraiment mal placé pour me faire la leçon. En ce qui concerne numéro 16, je l'ai juste remise à sa place. Après tout, ce n'est qu'une fille dans ta liste. Si tu n'étais pas mon frère, je pense que tu serais le genre de mec que j'éviterai, cracha-t-elle d'un seul coup.
Elle commençait déjà à se débattre pour sortir de la pièce.
- Mais... Attends. Depuis quand c'est devenu si froid, entre nous ? Nous sommes jumeaux, Hope. On a traversé tant d'épreuves. Comment tu peux me repousser ainsi ?
Elle éclata de rire, dos à moi. Un rire sarcastique. Elle le maîtrisait tellement bien qu'elle m'en donnait des frissons.
- Depuis quand ? Mais depuis cette nuit-là, mon frère. Depuis que tu m'as forcée à abandonner une partie de moi-même, et que ta stupidité nous a mise en danger. J'ai été obligée de devenir adulte pour nous deux. Alors maintenant, assume tes choix, et laisse-moi faire les miens. Passe une bonne soirée, Chacha.
Elle sortit de la salle de bain, me laissant seul en silence. J'eus soudainement mal au cœur. Ma sœur me manquait.
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Et voici Sacha. Que pensez vous du second Winchester ? Et de petite vie ?
Un vote, c'est une chance pour Sacha de choper Jessica. Pensez-y !
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