Chapitre V : les charmes du voyages (restons calmes !)
Le 28 mars 2004, Deir ez Zor.
Éva ne mangeait jamais le matin, excepté quand elle mourrait de faim ou qu'elle savait qu'elle allait avoir besoin d'énergie. Elle espérait que l'hôtel proposait du café au petit déjeuner. Pas trop fort. Si le café était trop fort, elle ressemblerait à une pile électrique rechargée directement sur le noyau d'une centrale nucléaire. À moins que la caféine ne lui fît finalement l'effet d'une surdose de cocaïne. Elle ne savait pas trop. Éva n'avait jamais touché à la drogue sinon avec la mère d'une élève pour se déboucher le nez. Bien qu'au dire de la mère, ce fût le dentiste qui lui avait fourni la barrette de hashich. Réduite en poudre, puis introduite dans une cigarette Dabidob - la mère de son élève ne prononçait pas les v - : action garantie sur les sinus. Fraiche et efficace. Ce soir-là, Éva était rentrée guérie de son rhume ! Rien ne valait les vieilles recettes de grand-mère libanaise.
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Éva s'habilla rapidement, se passa les doigts dans les cheveux en guise de coup de brosse, et se rendit à la salle de restaurant. Il y avait du café soluble. Des fruits, des qaakes au sésame, des crudités, du fromage frais et de quoi se composer un petit déjeuner continental, même des croissants.
Et personne pour l'embêter.
— Bonjour, fit une voix derrière elle.
Ah, si...
Rita tira une chaise en face d'elle.
— Qu'est-ce que tu manges ?
Éva s'abstint de répondre. Rita avait des yeux. D'ailleurs, celle-ci grogna et s'éloigna. Elle revint avec une assiette de tomates, de concombres et d'olives dans une main, un ramequin de zaatar dans l'autre.
— Tu as bien dormi ? demanda Rita en s'asseyant.
— Mmm.
Éva se leva pour aller se prendre une nouvelle tasse de café. Elle avait soif. Rita resta silencieuse quand elle revint. Son professeur ne semblait pas disposée à lui faire la conversation. Au moins, elle ne la faisait à personne, c'était suffisant pour que Rita s'en contentât. Elles déjeunèrent en silence. Éva se leva une nouvelle fois. Pour une troisième tasse.
— Tu veux que je te rapporte quelque chose ? demanda-t-elle.
— Une tasse de thé ?
— Mmm.
Elle attrapa la tasse. S'en fut la remplir. Rita la suivit des yeux. Elle se mordit la lèvre inférieure. Personne ne marchait comme Éva. En tout cas, aucune fille. Aucune femme. En tout cas, pas en Syrie. Elle plongea le nez dans son assiette quand la Française fit volte-face.
Éva posa la tasse de thé devant elle. Sans un mot de plus. Jusqu'à quand ?
Éva avala doucement son troisième café et se détendit sur le dossier de sa chaise. Rita la surveillait du coin de l'œil. Son air revêche avait glissé, Éva arborait maintenant une expression nettement plus sympathique, bien plus encore quand un petit sourire de satisfaction repu lui étira le coin des lèvres.
— Ça ne te dirait pas de faire un tour en ville ? lâcha soudain Éva.
Rita resta muette de surprise.
— Antoine a donné rendez-vous au chauffeur à neuf heures, non ?
— Euh, oui, balbutia Rita.
— Il n'est même pas sept heures et demi, on le temps d'aller se balader, fit Éva sans remarquer le trouble qu'avait déclenché son invitation. J'aimerais bien marcher le long du fleuve.
— Okay.
Rita s'enfourna à toute vitesse ses tomates, ses concombres et son fromage dans la bouche. Trempa du pain dans le zaatar, but d'un trait son thé.
Éva s'égaya devant tant de précipitation brouillonne.
— Ne t'étouffe quand même pas, ironisa-t-elle.
— J'ai fini ! clama bêtement Rita sans relever la plaisanterie.
Elles croisèrent Antoine dans le hall.
— Vous allez où ? demanda-t-il.
— On va voir le pont.
— Je vous accompagne, décida-t-il péremptoirement.
— Moi aussi, je veux venir ! lança une voix derrière eux.
Éva sourit à cette dernière intervention. Rita soupira.
Violette.
— Attendez-moi ! lança-t-elle. Deux minutes !
La jeune étudiante se précipita en courant dans la salle de restaurant. Elle avala deux tasses de café coup sur coup, fourra des croissants, du pain et deux pommes dans les poches de son blouson. Antoine se lança en l'attendant dans une discussion qu'Éva n'écoutait pas. Il prenait Rita à témoin de sa nuit. De la propreté inattendue de l'endroit,
— Pour un hôtel de cette catégorie dans un lieu comme Deir ez Zor... lui dit-il d'un air entendu.
À l'opposé des intentions d'Antoine, Rita en conclut que les hôtels français étaient sales, pourquoi se fût-il sinon, tant étonné de la propreté de celui-ci ?
— Te serais-tu attendue à cela en Syrie ? lui demanda-t-il.
Rita fronça les sourcils.
Éva leva les yeux au ciel. Rita n'avait pas compris. Éva aurait bien étranglé Antoine. Elle y renonça, ça ne servirait à rien. Elle évitait les affrontement. Si elle commençait, elle s'énerverait. Elle aperçut Violette qui revenait en courant et donna le signal de départ.
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Rita déchanta. Elle avait escompté une promenade tranquille, un tête à tête avec Éva. Le long de l'Euphrate, dans la douce lumière du soleil levant. Antoine l'assommait de paroles et Éva marchait en silence derrière elle. Avec Violette.
Sur le pont des Français*, un couple de jeunes mariés prenait la pause sous la directive d'un photographe professionnel. Le Pont des Français. Une jolie passerelle suspendue dont les piliers étaient décorés de grandes lignes géométriques peintes en bleu pastel.
L'Euphrate, la luxuriance des rives, la lumière qui caressait les câbles et les piles du pont.
Rita enviait les jeunes mariés. Elle aurait aimé s'accouder à la rambarde et regarder l'eau couler. Éva à ses côtés. Le professeur lui aurait sans doute parlé d'Histoire et de légendes. Intéressantes. Passionnantes. Pas comme celles dont Antoine lui rabattait les oreilles depuis leur départ de l'hôtel. Il jacassait comme pie. De quoi ? Elle n'écoutait pas. Il ne l'intéressait pas.
Éva, elle, prenait plaisir à déambuler sur le pont aux côtés de Violette, à discuter. La vue qui s'offrait aux visiteurs de la passerelle était magnifique. L'incroyable fleuve, large et profond, les eaux bleues et abondantes qui coulaient au milieu du désert. Un îlot de luxuriance dans un océan de pierraille. Une chance et une calamité. L'eau attirait le malheur. Mais elle n'avait pas le cœur à discuter géo-politique, simplement à se gorger de beauté et de miracle. Violette semblait partager son avis.
Elles se turent et restèrent un moment à rêvasser, accoudées à la rambarde. Jusqu'à ce qu'Antoine les appelât avec impatience. Il avait des achats à faire. Il voulait des quaakes pour la route et voir le souk. Il pressa Rita de les y conduire. Elle n'avait pas vraiment idée d'où il se situait. Elle n'avait jamais mis les pieds à Deir ez Zor. Antoine pensait le contraire. Pour lui, Rita se devait de connaître les moindres recoins du pays. Elle fit donc ce qu'on fait toujours dans ces cas-là, elle échangea des politesses avec un passant et il lui indiqua le chemin du marché. Elle entraîna ensuite les Français vers le centre ville. Antoine s'imposa une nouvelle fois à ses côtés.
Il se remit à lui parler. Rita à ne pas l'écouter.
Contrairement à Éva qui marchait derrière eux.
La colère montait, vagues après vagues, phrases après phrases, elle prenait peu à peu possession de son corps et commençait à dangereusement lui obscurcir l'esprit. Antoine lui gâchait sa promenade. Elle avait été séduite par les rives de l'Euphrate, par le pont, l'ambiance tranquille et bucolique qui y régnait. Une impression qui perdurait depuis qu'ils avaient rejoint le centre-ville. On ne pouvait pas louer l'ambiance ou l'architecture pittoresque de Deir ez Zor, la ville était quelconque, mais elle respirait la douceur de vivre. Les gens vaquaient à leurs affaires, tranquilles et paisible, souriants.
— Pff... soupira Éva.
Violette lui jeta un regard curieux. Éva ouvrit la bouche pour s'expliquer, mais devant elle, Antoine franchit la limite de sa tolérance :
— ... c'est pour cela qu'on ne fera jamais rien de ce pays, déclarait-il excédé à la jeune Syrienne. Ils ne savent pas travailler, ils ne foutent rien, comment veux-tu qu'ils arrivent à quelque chose ? Non, mais regarde-les. Un vrai pays de sous-développés.
La dernière réplique d'un discours qui durait depuis leur départ du pont. Tout y était passé. La poussière, l'aridité - comme si on pouvait y remédier -, les maisons, les fils électriques qui pendouillaient, les femmes, les hommes, les enfants qui traînaient. Les enfants se rendaient à l'école ! Antoine n'avait même pas remarqué leurs cartables. Il assommait Rita de ses remarques condescendantes. Désobligeantes. Insultantes. Éva, s'excusa rapidement auprès de Violette, pressa le pas, passa un bras sous celui de Rita et l'emmena plus loin.
— J'ai besoin de toi, déclara-t-elle d'une voix sourde.
— Ah, euh, oui, balbutia Rita surprise .
— Eh ! protesta Antoine.
— Histoire de filles, se justifia Éva.
Éva traversa la rue, accéléra le pas. Antoine entreprit Violette. C'était moins grave. La jeune étudiante se débrouillerait. Sous ses dehors naïfs et fragiles, Éva devinait une fille moins sage qu'il n'y paraissait.
— Rita, je suis désolée, fit-elle réellement gênée.
— De quoi ? s'étonna Rita.
— Antoine... Il raconte n'importe quoi. C'est... euh, c'est insultant. C'est un sale con, je suis vraiment désolée.
Rita haussa les épaules.
— Ce n'est pas grave, dit-elle sur un ton qui confirmait sa déclaration.
— Je trouve que si, répliqua Éva sèchement.
Elle n'avait pas lâché Rita. La jeune Syrienne resserra son étreinte sur son bras et lui donna un coup d'épaule complice.
— Il est bête, c'est plutôt drôle, grimaça-t-elle sincèrement amusée.
— Je ne trouve pas, grommela Éva quant à elle réellement contrariée.
— Tu t'inquiètes pour moi ?
— Je n'aime pas qu'on insulte les gens que j'aime bien.
Rita s'illumina.
— T'es débile, tu le sais ? la prit Éva par surprise.
Éva n'était donc pas si aveugle qu'elle en avait l'air. Rita se recomposa rapidement une attitude enjouée et taquine, à la limite de la provocation. Si elle avait été plus honnête et Éva moins naïve, elles auraient convenu que Rita joua ensuite la carte : « Je flirte sans en avoir l'air » :
— Pourquoi ? Parce que je suis contente que tu m'aimes bien ? demanda-t-elle séductrice.
— Mouais, confirma Éva l'air bougon. C'est débile.
Rita s'esclaffa.
— Qu'est-ce qui vous fait rire ? demanda Violette qui s'était débarrassée d'Antoine et venait de les rejoindre.
— Éva s'inquiète pour moi, l'informa Rita.
— Tu n'as pas entendu ce qu'il lui racontait ? demanda Éva à Violette.
— Non, mais s'il lui racontait la même chose qu'à moi..., dit Violette en secouant la tête d'un air affligé. Il est vraiment con ! C'est grave !
Rita lui attrapa le bras. Elles occupèrent ainsi toute la largeur du trottoir, les passants se poussaient sur leur passage et Rita rentra à l'hôtel flanquée de ses deux Françaises. Les deux blondes aux yeux bleus encadrant la brune aux yeux noirs. Les gens se retournaient sur leur passage. Un trio atypique.
Antoine s'attacha à les suivre. Il pensait les chaperonner. Lui, l'homme. Elles, les trois femmes.
Elles se seraient sorties de n'importe quelle impasse. Éva avait affronté les services secrets syriens, Rita bien des aventures, Violette avait vécu trois mois dans un squat à Londres. Un squat de punk. Éva ne le saurait que plus tard. Elle l'avait bien jugée. La jeune fille sage du Mans ne l'était pas tant que cela.
***
Le minibus roulait dans des étendus infinies de pierrailles depuis des heures. Un village se dressa soudain sur la gauche. Deux enfants menaient un troupeau de chèvres sur le bas-côté de la route. Le chauffeur annonça qu'on arrivait.
Doura Europos. Enfin.
Éva se souvenait de sa visite au musée de Damas. De la synagogue reconstituée. Un chef-d'œuvre pictural. Une révolution culturelle quand on l'avait découvert. Un coup de tonnerre artistique et théologique. Qui avait dit que les juifs ne représentaient jamais de figure humaine ? Elles s'étalaient dans la synagogue de Doura Europos* sur trois registres, sur tous les murs. Des tas de personnages vêtus à la mode grecque. Éva avait étudié le programme iconographique à l'université. Un cour dont elle gardait un vivant souvenir, pas pour le sujet, mais pour l'intelligence de la prof en charge du cours. Enfin, elle allait voir où étaient nées ces peintures. Aux confins du désert, sur un site immense. Elle descendit du minibus et se retrouva face à...
Un château de contes. Restauré, tout neuf, tout brillant.
Elle connaissait aussi. Elle avait rêvé d'y aller aussi. Mais ce n'était pas Doura Europos. Pas vraiment la même période dans l'histoire, ni l'expression de la même civilisation.
Kasr al heir ech charqi*.
Le genre d'endroit trop isolé pour que personne n'y allât jamais.
— Mais ce n'est pas Douras Europos ! s'insurgea Antoine.
Gagné ! Bravo, Antoine !
Il attrapa Rita par le bras. L'empêchant de se défiler. La revoilà en train de jouer les traductrices. Éva commençait à regretter de l'avoir emmenée. Pas seulement pour cela d'ailleurs. Le chauffeur s'expliqua :
— Il y a des troubles à la frontière, traduisit Rita. L'armée irakienne et syrienne se tirent dessus. C'est dangereux. C'est pourquoi, il a préféré nous conduire ici.
Le gros mensonge...
En fait, le chauffeur avait décidé de raccourcir son trajet. Persuadé que Kasr el heir remplacerait avantageusement Doura Europos et Mari. Au moins, lui était debout. Restauré avec plus ou moins de bonheur, mais debout. Doura Europos et Mari n'étaient que des champs de ruines. Une demi-arnaque en quelques sorte. Dans son esprit confiant. Et surtout, des kilomètres de route en moins et des heures de gagnées.
Antoine pas dupe pour deux sous, fulmine. Inutilement. Il est bien trop tard pour ne serait-ce qu'envisager de revenir en arrière.
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En marchant le long de la muraille rythmée à intervalles réguliers par d'énormes tours circulaires à demi-engagées, Éva se rappela de ce qu'elle savait sur ce site, du récit qu'un ambassadeur français avait rédigé après avoir rendu visite à un calife. Ici ou dans un château similaire, posé lui aussi au milieu du désert. La luxuriance, les arbres qui poussaient par milliers, ceux qui croulaient sous les fruits, les fleurs multicolores, les bassins qui se révélaient aux regards, plus beaux les uns que les autres au fur et à mesure que l'ambassadeur traversait les cours qui menaient à la salle du trône. Les chasses magnifiques où se côtoyaient gazelles et fauves. Le miracle d'une irrigation réussi. À Kars el heir, l'eau venait de Palmyre, à soixante-quinze kilomètres de distance. Via des canaux souterrains.
Le pouvoir Omeyade avait sombré, l'eau s'était tarie. Il ne restait que des pierres, du sable, pas même des broussailles. Le miracle n'était que mirage. Le paradis, perdu.
L'archéologie dévoilait au monde le génie des hommes et la vanité de toute chose. Les civilisations brillantes, jamais remplacées. Parfois oubliée. Irrémédiablement perdues.
Ils ne restaient que des voyeurs, des mélancoliques et des destructeurs. Ceux qui voulaient apprendre et admirer, et ceux qui préféraient détruire, par ignorance, par haine, le plus souvent par arrogance. Pour le pouvoir. Effacer à jamais le passé. Devenir le fondateur suprême. Le père fondateur.
Dieu.
Ou son prophète.
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Palmyre n'échappait pas à la règle. L'immense ville, la riche cité antique n'était plus.
L'oasis subsistait. Les hommes du désert aussi. Ils surgissaient parfois de nulle part, ou descendaient d'un mini-van au milieu de nulle part pour s'enfoncer dans une étendue de cailloux dont eux seuls connaissaient les secrets.
Éva se demanda une fois encore ce qui pouvait faire le charme de Palmyre. Les montagnes qui encadraient la ville ? Les ruines de la ville antique qui se dessinait si bien aux yeux même des profanes ? La beauté de la grande colonnade ? La nymphéa qu'elle trouvait jolie ? Le sable qui luttait contre les hommes, contre la mémoire ? Les tombeaux ? La lumière ? Les gens : bédouins et touristes solitaires qui déambulaient en silence ?
Il n'y avait afflux de touristes qu'au Temple de Baal et les groupes venus en voyage organisé étaient rares.
Elle était venu neuf ans auparavant, le charme subsistait. Intact.
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Après avoir jeté son sac sur le sol, sans un regard pour sa chambre, Éva partit errer sur le site. Seule. Elle n'en revint qu'à la nuit tombée. Juste à temps pour le repas. Ivre d'avoir marché sans but, de s'être émerveillée en silence, sans y paraître. Elle se montra taciturne à table et n'adressa la parole à personne. Rita lui proposa pourtant, sans trop d'espoir, de l'accompagner faire des achats aux abords du site. Elle voulait ramener des souvenirs à ses enfants.
— Mouais, d'accord, je viens.
Une première surprise. La deuxième les attendait dehors.
Il pleuvait.
À leur arrivée, le marchand debout sur le seuil de son magasin s'extasia :
— C'est vous ! assura-t-il d'un air exalté. La pluie est venue avec vous ! Vous nous avez amené la pluie ! C'est un miracle ! Gloire à Dieu !
Et, sur ces mots, après l'avoir dévisagée un instant, il tombe raide amoureux de Rita. C'est décidé : il faut qu'elle devienne sa femme. Éva les ignore et farfouille dans les allées délimitées par des étagères qui croulent sous un bric à brac incroyable. Bijoux en argent, clochettes et cymbalettes en cuivre, sculptures, plateaux martelés, bougeoirs, pots à parfum, pierres, boîtes...
Pas si indifférente à ses malheurs que Rita ne le pensait.
Comme le matin, Éva surveille, l'oreille aux aguets. Rita et son amoureux. Tant qu'il ne se montrerait pas trop insistant, elle n'interviendrait pas.
— Sois ma femme ! la pressait-il enthousiaste. Tu es bénie de Dieu, le Prophète marche avec toi. Je te ferai riche et heureuse !
— Je suis mariée, rétorqua Rita en riant.
— Ce n'est pas grave, divorce.
— Je suis chrétienne, ajouta-t-elle.
— Aucune importance.
— J'aime mon mari, argumenta-t-elle encore.
— Tu m'aimeras plus encore !
— J'ai deux enfants.
— Je t'en donnerai dix !
L'homme ne doutait de rien. Presque. Alors qu'Éva essayait des cymbalettes, elle le surprit derrière elle. Un marchand restait un marchand.
— Ton amie est très belle, lui déclara-t-il les yeux brillants.
Non, à tout bien y réfléchir un amoureux restait un amoureux.
— Ben... ne sut-elle pas trop quoi répondre.
— Elle a de si beaux yeux, ajouta le marchand le regard brillant. Dis-lui de m'épouser.
Éva jeta un regard par dessus l'épaule du marchand. Rita lui adressait de grands gestes et arborait un air hilare.
— Je ne pense pas qu'elle voudra, avança Éva.
— Elle est si belle, soupira-t-il.
Changer de sujet :
— C'est combien ? demanda-t-elle en lui montrant les jolies cybalettes en cuivre martelé.
— C'est ton amie, c'est gratuit pour toi. Mais parle-lui. Tu me le promets ?
— Si tu veux, oui.
Le marchand s'avança pour la serrer dans ses bras, mais il entendit un bruit, se retourna, aperçut Rita et se précipita vers elle. Si elle avait trouvé son bonheur pour ses enfants et qu'elle voulait faire des économie, elle n'avait plus qu'à en profiter.
En furetant dans une nouvelle allée, Éva découvrit des bracelets de bras en argent. Des joncs dont les extrémités travaillées formaient des figures géométriques simples. Elle en repéra un autre, différent. Plus épais, terminé par deux têtes de dragon affrontés tenant des boules de turquoise dans la gueule. Les yeux sertis de billes de corail rouge. Un bracelet aux relents barbares. Éva leva le bracelet à hauteur de ses yeux, détailla le travail de l'orfèvre, les têtes finement ouvragées.
Éva ne portait pas de bijou. À peine, pour son utilité, une vieille montre mécanique qui s'accrochait à son poignet droit par un épais bracelet en cuir noir surpiqué de fil blanc. Mais là ? Elle craqua. Séduite par l'aspect barbare du bijou. Elle ne l'arborerait sans doute jamais ou alors qu'en de très rares occasions, mais si jamais elle le portait, elle le sentirait à l'unisson de sa personne et de son corps.
— Tu as fait une touche, déclara narquoisement Éva en sortant du magasin.
— Une touche ?
— Mouais, tu t'es trouvé un amoureux.
Rita éclata de rire.
— Les hommes ! se contenta-t-elle de répondre d'un ton qui indiquait sa grande expérience en la matière.
Rita avait manipulé sans scrupule le marchand. Séduit par sa belle visiteuse, la somme qu'il lui avait réclamé pour ses achat était ridiculement basse.
Dehors, il ne pleuvait plus et le ciel se paraît d'étoiles. Même sans lunettes, Éva les voyait scintiller par milliers. Elle inspira longuement. Le temple de Baalshamin* resplendissait sous la lumière des projecteurs. Tout petit et tellement élégant. Élégant parce que tellement simple. Éva s'arrêta et se retourna. La colonnade, le tétrapyle et le temple de Bêl brillaient pareillement. Rita lui attrapa le poignet et la tira derrière elle en direction de l'ancien decumanus monumental. Éva suivit sans protester, amusée par cette façon qu'avait Rita de la tenir. Un geste familier. Mais pas trop. Éva y avait souvent recours avant. Quand elle vivait à Paris. Quand elle avait encore des amis. Des amies. Les doigts de Rita n'étaient pas refermés sur son poignet, elle avait simplement formé un cercle avec son pouce et son index.
Arrivées à la colonnade, Rita libéra Éva de son bracelet de chair. Leurs épaules se touchèrent et elles se mirent en route. Elles marchèrent ainsi, côte à côte, amicalement, en direction du tétrapyle, entre les deux rangées de colonnes plus ou moins debout, croisèrent un ou deux touristes silencieux. Éva se sentait bien. Détendue.
Rita se sentait très bien. Mais nettement plus tendue. Leurs mains s'effleuraient parfois. Éva n'y prêtait pas attention. Rita si. Elle s'efforça de renouveler discrètement le contact autant de fois qu'elle le put sans qu'Éva ne le remarquât ou ne s'en émût.
— C'est vraiment cool, dit soudain Éva la voix légèrement cassée. J'adore cet endroit.
— Je suis contente d'être venue à Palmyre, merci de m'avoir invitée.
— Remercie Antoine, je n'ai fait que transmettre le message.
Rita retint un soupir de dépit. Éva était décourageante.
— Mais c'est cool que ce soit toi qui soit venue, sourit sincèrement Éva.
Ah ! Quand même !
Rita adressa une pensée reconnaissante à Anouar. Avec ferveur, elle rendit grâce à son mari de l'avoir laissée partir avec les Français. Avec Éva. Il avait accepté parce qu'Éva faisait partie du voyage. Sans la présence d'Éva, il ne l'aurait jamais laissée sa femme partir.
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Ces bédouins étaient débiles, décida Éva en tentant de se dégager de l'étreinte passionné du jeune homme qui, ce matin, avait jeté son dévolu sur elle. Elle pouvait s'être moqué de Rita le soir précédant. Celui-ci était encore plus fou et entreprenant que le marchand transi d'amour pour Rita.
Il avait dix ans de moins qu'elle, il s'en foutait complètement.
Elle était venue voir ce qu'il cachait comme trésor dans sa tente. Ils avaient un peu discuté, de tout et de rien, comme c'était l'habitude. Il s'appelait Ahmad. Et puis, tout à coup :
— Tu ne veux pas te marier avec moi ? lui avait-il demandé sur un ton extrêmement sérieux
— ...
— Tu auras une belle vie. J'ai des oliveraies, des palmerais et des chameaux. L'hiver, on viendra vendre les dattes et l'été, on paressera à l'ombre des arbres. Une vie merveilleuse !
— Je suis plus vieille que toi, essaya Éva.
— J'ai vingt trois ans, deux ans de différence quelle importance !
Galanterie involontaire, l'homme croyait à ce qu'il disait.
— Épouse-moi ! cria-t-il soudain plein de passion.
Et il se jeta sur elle. Enfin, il l'enlaça vigoureusement. Un dingue. Un doux dingue. Éva avait quand même jeté un coup d'œil au alentour. La tente était fermée et il était si tôt - mais pourquoi se levait-elle si tôt, elle qui aimait profiter de son lit pour réfléchir ? - que personne ne se baladait dehors. De plus, l'endroit n'était pas franchement passant, même en pleine journée.
Cool !
Elle se rassura dans l'instant. S'il allait trop loin, elle gérerait. Sans problème. Elle recourait à la force. Éva savait se montrer très efficace quand elle s'engageait dans une confrontation physique. Mais elle n'avait pas envie de se battre et le bédouin l'amusait plus qu'il ne l'énervait.
Elle se dégagea fermement, sans brutalité. Il la lâcha, recula d'un pas et la regarda avec adoration. Décidément, il était trop mignon pour lui taper dessus, soupira Éva pour elle-même.
— Tu veux bien ? demanda le jeune bédouin plein d'espoir.
— Non, rétorqua fermement Éva.
Elle durcit son regard, raffermit sa posture. Un pied en avant, les épaules basses. Ne lui laissant aucune raison de douter de ses intentions. De se méprendre sur ses sentiments. Il prit un air déçu, avança une lèvre boudeuse et la laissa partir sans protester, non sans lui avoir offert des dates séchées. Il avait tenté le coup. Elle avait raté sa chance, tant pis pour elle. Elle se rappellerait peut-être de lui plus tard. Quand il serait marié et heureux.
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Bon, le numéro trois compta Éva sur ses doigts en relâchant la toile qui fermait la tente de son ex-prétendant. Trois hommes l'avaient demandé en mariage dans la région. Ahmad était marrant, le capitaine de l'armée libanaise, charmant, et Éli, bien trop jeune et trop pétri de traditions à son goût.
À choisir ? Qui prendrait-elle ?
Elle n'en avait choisi aucun. Repoussé leurs avances et leurs propositions que pourtant, Éva savait, sérieuses. Sérieuse ?! Éva s'éberluait toujours qu'un homme pût ainsi se déclarer à une femme, à une étrangère, qu'on osât lui adresser de telles propositions. À elle !
Éva éprouvait des difficultés à se lier à des personnes. Il lui fallait du temps. Beaucoup de temps. Avec certains, elle n'en avait pas eu assez, ils avaient disparu avant même qu'elle prît conscience des sentiments qu'elle éprouvait à leur égard. À la vérité, ils ne l'avaient pas remarquée, pas comme elle aurait voulu quand elle avait compris qu'elle les aimait un peu plus qu'elle n'aimait ses amis et, à part la première fois, c'était toujours l'autre qui avait tenté le premier pas. Jamais elle. Elle n'aurait jamais osé. Alors, une demande en mariage ? À peine cinq minutes après leur premiers échanges ? Ahmad n'avait jamais eu sa chance.
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Elle souriait encore de son aventure quand elle croisa Violette aux abords du théâtre. La jeune étudiante se promenait seule. Elles continuèrent ensemble. Éva appréciait sa compagnie tranquille.
À l'ombre d'un mur antique, assis sur un perron, un vieux bédouin vendait des keffiées et des bouteilles d'eau. La discussion s'engagea. Joyeuse. Éva traduisait. Le bédouin s'égaya, ils en vinrent à parler de danse, de la dabkée. Violette ne connaissait pas. Éva se lança dans des explications, enlaça les doigts de la jeune étudiante et lui montra un pas.
— Tu connais ! s'étonna le bédouin qui suivait leurs mouvement avec beaucoup d'attention.
Éva acquiesça.
— Anti kamen ? demanda-t-il à Violette.
— Tu sais danser la dabkée ? traduisit Éva.
— Ben, non.
— Ma btaarif, annonça Éva au vieil homme.
Le bédouin sauta sur ses pieds. Il secoua sa robe dévoilant ses chaussures de cuir noir, soigneusement cirées, et un caleçon blanc, enfoncé dans ses chaussettes noires, il la lissa et attrapa la main d'Éva.
Violette bénéficia ainsi d'un cour de danse. En plein désert, à l'ombre des murs millénaires. Le bédouin chantait pour donner le rythme et un masbaha* tournoyait joyeusement au bout des doigts de sa main libre.
Ils se quittèrent en riant. L'homme était heureux. Il s'était bien amusé et les deux jeunes étrangères lui avaient acheté trois keffiées.
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À onze heures, le mini-bus monta tout le monde au château de Fakh el Din. Les visites étaient fermées. Les châteaux syriens faisaient de la résistance.
— On déjeune où ? À Palmyre ? demanda Éva.
— Oui, grogna Antoine contrarié de sa visite avortée.
— On a le temps de redescendre à pieds alors ?
— Si ça vous amuse... grogna-t-il. Quand je pense qu'on est montés pour rien...
Montés pour rien ?
Il avait tort de se montrer bougon. La vue qui s'offrait à leur yeux était à couper le souffle. La cité antique s'étalait à leurs pieds. À droite, derrière des mamelons de sable et de pierres, les tours funéraires de la nécropole s'élevaient dans les replis d'une petite vallée ou sur les flancs des collines. À gauche, la ville moderne et dans le fond, les arbres verts de la palmeraie puis, c'était le désert. À l'infini. La brume qui brouillait la vue et faisaient naître des chaînes de montagnes parfois inexistantes.
Antoine bâtit bruyamment le rappel. Le mini-bus démarra et redescendit tout bringuebalant la route poussiéreuse. Abandonnant Éva, Violette et Rita au pied du château. Ahlam et Hélène avaient préféré le bus à une marche longue et inutile.
Éva se tenait sur le bord de la route, sur le talus, au bord du ravin.
— On fait la course ? proposa-t-elle en regardant la pente qui fuyait à sous ses pieds.
— Tout droit ? demanda Violette en se penchant au-dessus du précipice.
— Ouais, sourit Éva.
Elle était tarée.
— On a pas vraiment les chaussures pour, avança Violette. À part toi, bien évidemment, corrigea-elle en désignant du regard les rangers dont s'était chaussée Éva.
— Mouais, peut-être, mais ça peut être amusant.
— Je suis d'accord ! intervint Rita.
— Violette ? demanda Éva.
— D'accord, mais si je me tue, ce sera de ta faute !
— Yallah ! hurla Rita en se jetant dans le vide.
Elle était tarée elle aussi.
Le sourire d'Éva s'agrandit. Elle n'allait certainement pas laisser Rita arriver en bas la première. Elle avait toujours été la meilleure à ce genre de jeu. La plus rapide et la plus téméraire. Elle n'hésitait jamais à sauter par-dessus les pierres et les buissons, à franchir des ravins ou de brusques dénivelés sans savoir ce qui l'attendait derrière. Les rangers palliait tous les dangers et Éva avait une confiance absolu en leur capacité de lui éviter le moindre accident.
Elle bondit en avant.
— Elles sont folles, grommela Violette.
Et elle s'élança à leur poursuite
Rita courait en zig zag. Une ombre, un éboulis de pierraille, un cri et Éva la dépassa. Rita s'arrêta un instant. Elle ne la rattraperait jamais. Éva courait droit devant elle. Par grands bonds. Elle se recevait sur les talons qu'elle plantait dans le sol plus ou moins meuble et rebondissait pour refaire la même chose deux à trois mètres plus bas. Rita se retourna. Violette dévalait la pente sans beaucoup plus de précautions, un peu plus quand même. Elle portait de simple baskets. Presque les mêmes qu'elle.
Bon...
Elle se relança. C'était dingue ! Un truc de gamin ! Aussi dangereux. Aussi inutile. Encore plus amusant parce qu'elle avait vingt-cinq ans, qu'elle était mariée et mère de famille, et que, si peut-être en France les adultes se montraient aussi fous que les enfants, ce n'était absolument pas le cas en Syrie. Encore moins à Alep, particulièrement si on avait son âge, si on était une femme et que des témoins assistaient à ses débordements.
Rita décida qu'elle se moquait du regard des autres et de la bienséance.
Un peu trop peut-être.
Tant pis.
La pente s'accentua soudain. Elle battit des bras, tenta de s'arrêter, s'aperçut qu'elle allait droit à la chute.
— Saute ! lui cria Éva.
Rita sauta. Dans le vide. Elle allait se ramasser. Deux bras tendus devant elle. Atterrissage. Sur Éva. Contre Éva. Son rire joyeux qui sonne à ses oreilles. Rita referma les bras autour de son cou. Le nez dans le creux de son épaule. Éva dégagea un bras, passa l'autre autour de sa taille. Un nouveau choc. Un nouveau corps. Éva venait de rattraper Violette avant qu'elle ne s'écrasât par terre tête en avant.
— Heureusement que je suis là ! se félicita-t-elle d'un ton qui laissait à penser qu'elle arborait un air faraud.
Violette ne répondit pas.
Le cœur battant, la tête toujours nichée dans le cou d'Éva, Rita inspira longuement. Elle resserra ses bras autour de la jeune Française. Enivrée par son odeur. Son odeur troublante. Elle inspira encore cherchant à analyser les raisons de son trouble.
Poussière, lessive, shampoing à l'odeur marine.
Sueur.
Une sueur aux effluves particulières, dénuées d'aigreur, qu'elle n'avait jamais senti émaner du corps d'aucune de ses amies, ni de sa mère, ni de sa sœur, ni d'aucune autre femme. Des effluves qui lui rappelaient celles d'Anouar, de son père, de Bassel... Des effluves que son esprit associait aux hommes.
Les trois corps se séparèrent. Éva resplendissait de bonheur. Elle n'avait rien d'un homme, sinon par ses vêtements, ses chaussures et son odeur. Sa démarche assurée. Mais le reste ? Ses traits fins, ses longs cheveux blonds, ses yeux, son regard. Violette, par certains côté, paraissait moins féminine qu'elle et pourtant...
Dieu, pensa Rita. Ce que cette femme pouvait lui retourner la tête ! Elle se passa la langue sur les lèvres. Ses papilles explosèrent. La saveur d'Éva... le goût de sa peau. Rita retint en catastrophe un gémissement de plaisir. Son bas-ventre se contracta. Violemment.
— Alors tu viens, Rita ? l'interpella Éva qui s'impatientait. On peut encore un peu profiter du site avant qu'Antoine ne s'énerve parce qu'il nous attend.
Éva n'avait rien vu, rien senti, rien décelé. Il était temps d'être sûre et de passer à l'action. Trop de désirs et trop de sentiments accablaient Rita.
Rita assouvirait, les uns, comme les autres. Éva ne l'aimerait jamais, pas comme elle l'aimerait, mais elle saurait la plier à ses désirs.
Rita souffrirait, elle s'en moquait, elle souffrait depuis longtemps. De sa vie, de ses études, de sa sœur qui était partie, de ses amours ratés, d'une vie de famille qu'elle n'avait jamais désirée. Éva serait sa compensation, une pause, un intermède baigné de lumière. Délectable. Plein de promesses. Éva était et serait ce que Rita voulait. Désirait. À elle seule.
Et elle ne laisserait personne et surtout pas Violette lui voler son bien, décida-t-elle alors que les deux Françaises se congratulaient gaiement de leur performance physique.
***
NOTES DE FIN DE CHAPITRE :
Illustration : Palmyre, les tours funéraires, Ier sc.ap.JC.
Dans l'état où elles étaient avant l'intervention des troupes de Daesh. Les trois plus grandes ont été détruites à l'explosif.
Le pont des Français a été achevé en 1926, alors que la Syrie était sous mandat français. C'était un pont suspendu à travées multiples. Il mesurait 460 mètres de long et comportait cinq pylônes en béton armé.
Il a été détruit durant la guerre civile syrienne le 2 mai 2013.
La synagogue de Doura Europos : Le fresques de la synagogue datent de sa reconstruction en 244-245 ap. JC. Redécouvertes dans un état exceptionnel de conservation par une mission archéologique française entre 1921 et 1933. Les fresques présentent un exemple unique de peinture figurative dans l'art juif. L'étude des fresques montre que la synagogue ne peut être considérée comme une exception, mais qu'elle est le seul témoignage encore existant d'une tradition oubliée et perdue. Le programme pictural présente divers scènes illustrant des passages de la Bible : David, Salomon et la reine de Saba, le sacrifice d'Isaac, le transport de l'arche de l'Alliance à Jérusalem, la traversée de la mer rouge, l'échelle de Jacob, etc.
Kasr el heir : château-ville Omeyade construit durant le règne du Calife Hicham en 728.
Le temple de Baalshamin : construit au IIe sc de notre ère, il a été dynamité en 2015 par les troupes de Deash. Durant la même période ont été rasés : le tétrapyle, le grand temple de Bêl, l'arc triomphal et divers tombeaux. Le musée archéologique à été saccagé et le directeur des antiquités de Palmyre à été décapité le 18 août 2015. Une victime ajoutée aux exécutions de soldats par des adolescents ou à celles des résidents qui n'eurent pas l'heur de plaire aux soldats de Daesh. Le théâtre antique échappa peut-être pour cette raison à la destruction : il servit de lieu d'exécution. Le décor s'avérait parfait pour réaliser de très belles vidéo de propagande destinées à être largement diffusées sur Internet.
Masbaha : chapelet conçut par les musulmans pour réciter les qualités attribuées à Dieu. A l'époque où se déroule ce récit, le masbaha était aussi un bijou apprécié par les hommes quelques soit leur religion. Un occupe-doigts qu'on égraine inlassablement.
Les masbahas sont composés de perles plus ou moins grosses et de différentes formes, celles-ci peuvent être en plastique ou en pierre plus ou moins précieuses.
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