Je regarde partir cette jolie blonde qui a éveillé ma curiosité. Son corps est vraiment tout en courbes. J'aurai préféré la raccompagner et lui éviter de mauvaise rencontre mais je n'ai pas osé insister. Si j'avais été insistant elle aurait pu mal interpréter mes intentions. Cependant elle reste une jeune femme qui rentre seule chez elle alors que la nuit tombe. Je n'ai pas le temps de décider si je la rattrape ou non que je vois une multitudes d'étoiles minuscules s'amonceler à ses côtés et laisser la place à un homme que j'ai l'impression de connaître. Elle n'a pas l'air d'avoir peur, elle se met même à plaisanter avec lui. Ce doit être un de ses Esprits dont elle m'a parlé. Elle a l'air entre de bonnes mains...

Je regarde ma montre à nouveau et soupire. J'en connais un qui va pas me louper. Je paye nos consommations et m'éloigne à mon tour. J'ai passé un après-midi qui sortait vraiment de mes habitudes quand j'y repense... Je crois que c'est inédit le fait que je boive tranquillement un café avec quelqu'un d'autre que mon équipe. J'avance dans les ruelles qui s'assombrissent de plus en plus. Je n'ai besoin que d'un minimum de clarté pour me repérer, mes pupilles s'adaptant à la luminosité comme celles des chats.

- Alors ? Ton avis ? me demande une voix grave et identique à la mienne quand je tourne au coin de la rue.

- Tu ne devrais pas être ici frangin, râlais-je sans grande conviction en continuant ma route.

- Je sais mais tu étais en retard. Je suis simplement venu voir ce qui te retenait. Et je n'ai pas été déçu du spectacle... insinue t'il en m'emboitant le pas.

- Il suffit que tu me parles d'une femme qui t'es rentrée dedans en courant pour que je tombe sur elle quelques heures plus tard. Le destin est bien fais, tu ne trouves pas ?

- Tu sais que je pars du principe que rien n'arrive par hasard, répond-il avec un sourire carnassier.

- En tout cas tu avais raison. Elle est mignonne à croquer et sa peau sent incroyablement bon l'abricot. En plus elle a de la conversation et elle rougit dès qu'elle est gênée.

- J'ai l'impression que tu t'es bien amusé avec elle, je me trompe ? Et elle n'a pas l'air insensible à ton charme, souligne-t-il.

- Tu ne te trompes pas et tu le sais. Tu aurais fais pareil à ma place, lui fais-je remarquer. Quant à ce qui est de « mon charme », les honneurs sont partagés cher frère. Je pense que tu lui as fais un petit effet toi aussi car elle a rougis quand elle m'a vu. Tu as dû la troubler avant moi.

- Ah ah pas faux ! J'ai hâte que tu me fasses un résumé de votre tête-à-tête.

- Dès qu'on sera rentré, sois patient... lui dis-je en sachant pertinemment que la patience n'est pas son fort.

- Luxus, m'appelle t'il soudainement.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Tu crois qu'elle s'en rendra compte rapidement ?

- J'en sais rien... avouais-je. On en parlera à la maison, d'accord ?

Il acquiesce et nous poursuivons notre marche en silence. Heureusement que les rues sont désertes. On aurait pu avoir des ennuis si on nous avait vu ensemble. Vivement que les intrigues du vieux aboutissent... Nous rentrons rapidement et, tandis que je m'allonge dans le canapé, mon jumeau s'installe dans le fauteuil à côté.

- Alors ? Quel est le prénom de la demoiselle ? me demande-t-il.

- Elle s'appelle Lucy.

- Un beau prénom pour une belle femme.

- C'est à peu près ce que je lui ai dis !

- Toujours sur la même longueur d'onde cher frère, affirme-t-il.

- Toujours ! Sinon, elle n'a rien remarqué de particulier en ville. Elle m'a parlé de sa magie. Elle est constellationniste et quand je l'ai rencontré elle était accompagnée de son Esprit du Chien. Elle lui donnait une sucette après être sortis de la confiserie. De mon avis, il ressemble plus à un bonhomme de neige si tu veux savoir mais elle a l'air de vraiment l'apprécier. Il se nomme Plue. Je ne sais pas exactement quelles clés elle possède ni combien par contre. Elle m'a demandé quelle magie je pratique, du coup j'ai créé des arcs électriques entre mes mains avant de lui jouer un tour des plus innocents...

- Laisse-moi deviner... À ta place je me serais amusé à la surprendre en me mettant dans son dos grâce à un éclair.

- Exactement. Mais le meilleur reste à venir. J'ai posé mes mains sur ses épaules et j'ai murmuré à son oreille combien ma magie pouvait être destructrice. J'ai entendu son cœur s'affoler et ses pommettes ont pris une délicate couleur rose qui lui allait à merveille. L'expression surprise qu'elle avait à ce moment là me donnait envie de goûter à ses lèvres et je ne me suis pas gêné pour lui faire comprendre. La pauvre ne savait plus comment réagir.

- Au moins elle n'a pas pris ses jambes à son cou. Tu es trop direct, je te l'ai toujours dis.

- Ah ! Et c'est toi qui me dis ça ? La bonne blague, t'en as d'autres comme ça ? le taquinais-je.

- Quoi d'autre ? demande-t-il pour m'inciter à continuer tout en ignorant ma pique.

- Elle m'a demandé où se trouvait ma marque de guilde, réponds-je avec un air suggestif.

- La belle Lucy a-t-elle eu le droit d'admirer tes abdos en béton ?

- Elle n'en a pas perdu une miette, me vantais-je. Elle m'a également parlé d'une invention de Volen... ajoutais-je en me relevant, vite imité par mon frère.

Je lui répète tout ce que Lucy m'a dis à ce sujet pendant que nous préparons le dîner. On enchaîne ensuite sur nos ressentis concernant cette dernière.

- Du coup, avec un peu de chance c'est moi qui la verrais demain. Je ferais peut-être l'effort d'aller à la guilde... dit-il tout en réfléchissant à haute voix en reposant ses couverts.

- Ne sois pas brusque avec elle, le préviens-je. Elle me plaît aussi alors évite de la faire fuir.

- Si on était jaloux l'un de l'autre ça serait invivable maintenant que j'y pense, fait-il remarquer, songeur.

- Je n'ai jamais ressenti de jalousie envers toi. On est les deux parties d'un seul être à la base.

- Frères siamois reliés par une partie du visage avant d'être jumeaux... Un même esprit partagé entre deux corps... Heureusement qu'on préfère partager que se battre !

Je repense à nos anciennes conquêtes qui n'ont jamais compris qu'elles avaient deux hommes dans leur lit. Notre mode de vie est compliqué. Notre existence même est remise en cause par ce foutu Conseil qui voit des rebellions contre la couronne à tout bout de champs si une guilde devient trop puissante... Dans le cas présent, si la présence de vrais dragons jumeaux était confirmée nous serions en tête de liste pour être éliminés car jugés trop dangereux. Nous sommes déjà puissants séparément mais ensemble nous devenons plus que la somme de nos individualités. On dit qu'on ne peut manger l'élément que l'on produit nous-mêmes. Ce serait comme dévorer son propre bras. Nous ne connaissons pas cette restriction. Ou plutôt, on a trouvé la parade. Nous mangeons la magie de l'autre pour nous renforcer et recharger nos batteries.

Pour ce qui est des femmes c'est une autre histoire. Comment différencier deux personnes identiques si elles n'ont pas de signe distinctif car elles le cachent ? Voilà la conclusion à laquelle nous avons aboutis. Si on était pas obligé d'user de ce manège ce serait peut-être plus simple, ou peut-être pas. Les filles qui acceptent le genre de relation que l'on propose sont plutôt rares... Elles peuvent fantasmer mais en général ça ne va pas plus loin. Elles ne veulent pas qu'on les regarde de travers ou je sais pas quelle autre absurdité. Le fait de devoir cacher l'un de nous en permanence n'a pas aidé. C'est à ce moment-là qu'on a tous les deux décidé de nous partager les femmes qui nous plaisaient. Une relation à trois mais dont l'un des partis est trop aveugle pour s'en rendre compte. Peut-on vraiment reproduire encore une fois ce schéma ?

- Ça fait un moment qu'on a pas eu de petite amie... soupire t'il comme pour répondre à la question que je me pose. En même temps, cinq ans de mission... Je retiens le vieux sur ce coup !

- Il avait pas le choix, on peut pas lui en vouloir. Allons dormir. Je sais pas toi Laxus mais moi je suis claqué. Devoir supporter Evergreen piailler sans arrêt c'est épuisant ! m'exclamais-je en prenant la direction de ma chambre après avoir déposé la vaisselle dans l'évier.

- T'as raison. Et il faut que je sois en forme pour séduire une jolie fille ! Bonne nuit Luxus !

- À toi aussi frangin !

Je me déshabille et me couche tout en repensant à Lucy. Est-ce qu'elle sera comme toutes les autres ou bien aura-t-elle ce petit plus que l'on cherche ardemment ? Ce qui fera qu'elle nous acceptera tels que l'on est mon frère et moi. Une relation classique ne nous convient pas. Une seul esprit dans deux corps distincts... C'est aussi aimer les mêmes femmes. Si on ne faisait pas à notre façon l'un de nous serait malheureux. Nous ne souhaitons que le bonheur de l'autre et s'il doit passer par une omission volontaire ou un mensonge alors soit... Profite de la journée de demain petit frère.

Le lendemain...

Le réveil a été difficile... Ma nuit a été rythmée par des rêves incluant mon ex et un homme que je connais à peine mais qui ne me laisse pas indifférente. Il serait cependant plus correct de dire que j'ai cauchemardé à cause de Natsu alors que mes rêves étaient un peu plus intimes concernant Luxus... J'ai l'impression d'être une fille volage à sauter sur le premier mec à me faire un compliment.

J'ai passé ma matinée à gamberger. J'ai même hésité à venir à la guilde, où je suis maintenant installée à une table près de l'entrée, tiraillée entre l'envie de fuir le rose et l'espoir de revoir le blond. Je suis pathétique... Suis-je à ce point en manque d'affection pour espérer un regard de la part de Luxus ?... J'aimerais dire que non, pourtant je suis à fleur de peau. Ses yeux sont si beaux... Je n'arrive pas à me les sortir de la tête. Je me pose mille questions et toutes ne sont pas des plus innocentes... Et c'est sans parler de la vision partielle qu'il m'a offert de son corps. Ses muscles sont incroyablement bien dessinés. Même sans les toucher je ne pouvais que constater leur dureté. Ses mains étaient si chaudes que j'aurai pu me consumer s'il ne m'avait pas lâchée. Comment dois-je réagir si je le revois ? Je sais qu'il m'a dis éviter la guilde autant qu'il le peut mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'il y a peut-être une petite chance qu'il vienne quand même. Mais s'il vient, va-t-il m'ignorer ou me faire un signe ? Et moi, que dois-je faire ?! Ma cervelle va exploser à force de tourner à plein régime comme ça...

- Lucy, tu es toute rouge ! Tu as de la fièvre ?! s'inquiète Mira en s'arrêtant à ma hauteur.

- Non Mira ! Je...J'ai juste un peu chaud voilà tout ! essayais-je de la convaincre en m'éventant avec ma main.

- Tu es une très mauvaise comédienne Lucy... Qu'est-ce que tu me caches ? me demande-t-elle en fronçant ses sourcils.

- Rien ! J'étais simplement perdue dans mes pensées et tu m'as surprise. Et si je suis rouge c'est parce qu'il fait une chaleur étouffante aujourd'hui...

Et surtout pas parce que j'ai encore repensé à ce rêve où Luxus passait ses mains sous mon haut...

- Hum... D'accord. Je laisse passer pour cette fois mais attention je t'ai à l'œil lulu ! Si c'est Natsu qui te préoccupe parce que tu as rompu avec lui...

- Non Mira, la coupais-je. Je m'accommode très bien de la décision que j'ai prise et appliqué hier. Je vais bien. Promis !

Elle me fixe encore quelques seconde avant d'abandonner et de retourner derrière le bar. C'est trop tôt pour lui dire que j'ai rencontré quelqu'un. Et je n'en sais pas assez sur lui concrètement pour envisager quoi que ce soit... Du moins, j'essaye de m'en convaincre. Je croise les bras sur la table et y mets ma tête. Mon regard balaye la salle qui semble moins turbulente aujourd'hui. C'est sans doute dû à l'absence de Natsu... Non mais il faut que j'arrête de tout ramener à lui, je suis pas croyable ! Je dois me changer les idées ! C'est impératif !

Je cogite plusieurs minutes avant de me rendre compte que je suis complètement perdue en fait... D'un côté j'ai mon ex et de l'autre Luxus. L'un m'inspire de la nostalgie couplée à de la souffrance alors que le second me fait oublier et m'attire comme je n'ai jamais été attirée par quelqu'un. Dois-je vraiment me laisser aller ? Aussi vite ? Et si au final il n'est pas intéressé par moi comme je le suis par lui et que je fantasme juste sur une potentielle liaison qui pourrait naître ?

C'est en me faisant ces réflexions que je vois Kinana, qui semble plus pâle que d'habitude, déposer un verre devant moi.

- Euh Kinana, tu ne t'es pas trompée ? Je n'ai rien commandé... je lui fais remarquer en pointant le verre du doigt.

- Je sais... On te l'offre....

- Qui ça ?

- Un grand blond effrayant que je n'avais encore jamais vu, répond-elle en tremblant et à deux doigts de fondre en larmes. Quand je lui ai demandé de me prouver son appartenance à la guilde j'ai cru que j'allais mourir sur place tellement il semblait en colère. Résultat, j'ai toute son équipe qui m'a crié dessus...

- Un grand blond... marmonnais-je songeuse.

Il ne peut que s'agir de lui...

- Oui ! Il m'a demandé ce que tu prends d'habitude et m'a ordonné de t'en apporter un verre.

- Je suis désolée s'il t'a fais peur. Tu peux me dire où il est, s'il te plaît ?

- À l'étage.

- Ah d'accord, soupirais-je en comprenant que je ne pourrais pas y monter à cause de mon grade. Si tu le revois avant moi, remercie-le de ma part s'il te plaît.

- D'accord, même si je préférerai ne pas le recroiser... dit-elle avant de s'éloigner rapidement pour reprendre son service.

Je reporte mon attention sur mon verre et en bois une gorgée. C'est mon jus préféré... À la fois doux et acide avec une touche de sucré. Je savoure sa fraîcheur quand je reçois un nouveau message. Mon cœur bat plus fort en voyant le prénom qui s'affiche sur l'écran.

Bonjour belle Lucy,
J'espère que tu apprécies l'intention...

Je souris doucement et lui réponds.

Bonjour Luxus,
Merci du compliment. Je te le retourne...
Et merci aussi pour le verre.
Ça me fait plaisir.

Tout le plaisir est pour moi.
Profite de la diversion pour me rejoindre.
Je t'attends...

Une diversion ? De quoi il parle ? Je suis perplexe... J'entends un grand fracas au bout de la salle. Tout le monde regarde dans cette direction. Une voix criarde s'élève et j'entends celle d'Erza juste après. Les deux ont l'air de se disputer. Ma lacrima émet une nouvelle sonnerie et je m'empresse de vérifier de quoi il s'agit.

Maintenant.

Je regarde autour de moi et m'assure que personne ne me voit. Je me faufile discrètement jusqu'à l'escalier et, après un dernier coup d'œil, le gravit aussi vite que je peux.

C'est la première fois que je monte ici. C'est désert... ou presque. Luxus est assis sur une banquette tout au fond. Debout devant lui se trouve un homme aux longs cheveux verts qui m'est inconnu. Ce dernier s'incline devant lui avant de venir dans ma direction. Il me salue d'un mouvement de tête et s'éclipse tandis que Luxus me fait signe de le rejoindre. Je m'approche de lui, un peu intimidée mais surtout nerveuse de me retrouver ici alors que je n'en ai pas le droit. Durant les quelques secondes qui me séparent de lui j'en profite pour admirer sa musculature. Aujourd'hui il ne porte pas de chemise mais un haut moulant qui fait ressortir autant ses pectoraux que ses abdominaux. Ses bras sont nus et je ne peux que me rendre compte à quel point ses biceps sont développés. Cet homme est une vraie force de la nature. Je m'assois en face de lui et croise son regard bleu-gris séduisant.

- J'espère que je ne t'ai pas forcée à venir...

- Oh non... En fait je ne savais même pas que tu étais là.

- Je suis arrivé tôt, j'avais des choses à dire à mon équipe et comme je n'ai pas pu voir Volen hier soir j'en ai profité ce matin. Freed m'a apporté cette lacrima tout à l'heure.

- Tu n'as pas perdu de temps pour utiliser son invention, dis-je amusée.

- C'est vrai... confirme t'il. Et tu es la première à qui j'ai voulu parler...

- C'est flatteur... marmonnais-je en sentant mes joues chauffer.

- Excuse-moi de ne pas être venu te voir en bas mais je ne voulais pas t'attirer d'ennuis.

- Je risque d'en avoir si on remarque que je suis ici, lui signalais-je, un soupçon d'inquiétude transparaissant dans ma voix.

- Non. Rectification. Tu n'as pas le droit de monter de ton plein gré pour autre chose que d'aller voir le vieux. Cependant, un mage de rang S peut inviter quelqu'un à l'étage pour une durée limitée. Par exemple, dans la guilde il n'y a que trois autres personnes qui peuvent monter ici quand ça leur chante. Et ça n'inclut pas mon équipe. C'est moi qui les convoque.

- Donc si je comprends bien, je n'ai pas le droit d'être ici, mais, parce que tu m'as invité j'ai le droit.

- Pour discuter c'est bien mieux qu'au rez-de-chaussée, tu ne trouves pas ?

- Je ne peux pas te contredire sur ce point.

- Alors reprenons notre conversation là où nous l'avons laissé... À moins que tu préfères qu'on aille se promener ou encore...

- Ou encore quoi ? demandais-je le cœur battant.

- Toute activité qui serait susceptible de te plaire... murmure t'il.

Son ton semble me suggérer des choses auxquelles je n'ose penser. Ses yeux observent chacune de mes réactions alors que ses lèvres s'étirent en un sourire charmeur. Je suis loin de rester de marbre face à lui mais je redoute de céder. C'est bien trop tôt... Mon esprit essaye de me faire entendre raison alors que mon corps le réclame ardemment. Je resserre le plus discrètement possible mes cuisses sous la table, essayant de faire taire ce besoin qui naît dans mon bas-ventre. Il se penche par-dessus celle-ci et rapproche son visage du mien. Je peux sentir son souffle brûlant contre mes lèvres alors que nos yeux s'ancrent. J'aimerais tant me laisser tenter par cet homme... me sentir désirée et aimée. Est-ce qu'il est capable de m'offrir ce dont j'ai été privée ?

- Tu es la plus belle créature qu'il m'ai été donné de voir... souffle t'il. Est-ce que je te trouble au point de te rendre muette, belle Lucy ?

J'entrouvre mes lèvres pour lui répondre, seulement aucun son ne sort de ma gorge. J'ai envie de ce baiser... Il le sait. Je sais qu'il le sait !

- Je peux pas... c'est trop tôt... finis-je par avouer d'une voix faible.

La surprise se grave immédiatement sur son visage et il se recule lentement.

- Je ne voulais pas te brusquer, excuse-moi, s'empresse t'il de dire.

- C'est pas ta faute ! Euh... C'est juste que... Quand je t'ai percutée hier... Je venais de rompre... avec Natsu... bégayais-je.

- C'est pour ça... commence t'il avant de se reprendre. C'est pour ça que tu étais sur le point de pleurer... et que tu ne voulais pas parler de lui. Quel idiot !

- Je me sens bien avec toi... même si on ne s'est rencontré qu'hier... Je me sens mieux que durant ces derniers mois...

- Alors continuons comme ça pour l'instant, me propose t'il. Il me semble que tu devais m'expliquer un autre aspect de ta magie, enchaîne t'il pour changer de sujet et me remettre à l'aise.