11 - Comblés
Cinq ans plus tard...
La guilde a fini par accepter les jumeaux et notre relation. Les rancœurs ont été en parti étouffées à l'annonce de ma grossesse il y a un an. Mais notre plus beau cadeau, celui qui a achevé de nous réunir, c'est la naissance de nos fausses jumelles, bien qu'elles soient identiques. Laly et Luna. Nos trésors qui ont hérité des yeux de leur père...
On s'était préparé à l'éventualité que je tombe enceinte de l'un d'eux à partir du moment où nous avons commencé à faire des projets d'avenir. Ils savaient qu'un jour, l'un ou l'autre allait être père. Ils m'avaient assuré qu'en aucun cas ils ne seraient jaloux et qu'ils s'occuperaient tous deux du bébé quoi qu'il arrive. Quand Polyussica m'a expliqué la particularité de ma grossesse, à peine quelques semaines après que j'ai arrêté sa potion de contraception, je n'y croyais pas. J'étais enceinte de mes deux dragons en même temps. J'étais heureuse au possible. Une fois les deux hommes de ma vie au courant, ils m'ont simplement pris dans leurs bras, ne cessant de me remercier pour le présent que je leur faisait alors que je sentais quelques larmes couler dans mon cou.
Mon accouchement a été long et difficile. J'étais épuisée mais je ne voulais rien lâcher. Et ça a payé. J'ai mis au monde deux bébés en parfaite santé qui s'époumonaient en raison de la brûlure dûe à la première bouffée d'air qui remplissait leurs poumons.
Mes dragons sont devenus des pères exemplaires. Bien que génétiquement Laxus soit le père de Laly et Luxus celui de Luna, ils s'occupent d'elles sans faire de distinction. Ce sont leurs deux filles, à tous les deux. Je plains celui qui essaiera d'en séduire une dans quelques années...
- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? me demande l'un d'eux, curieux.
Je me retourne vers Luxus qui berce Laly dans ses bras, confortablement installé dans le canapé. Son frère, assis à côté de lui, tient Luna et lui donne son biberon. J'étais occupée à ranger les courses dans la cuisine quand mes pensées se sont mises à dériver...
- Je pensais juste au moment où nos filles ramèneront un garçon à la maison, dis-je malicieusement en continuant de sourire.
- Il ne survivra pas.
- Je ne le permettrai pas.
Ils se sont exprimés en même temps, une aura terrifiante autour d'eux, et leur réplique respective était tellement prévisible que je ne peux pas m'empêcher de rire. Des dragons dans toute leur splendeur ! Voilà ce qu'ils sont. Leur famille est leur trésor. Et que font les dragons dans les légendes ? Ils les protègent. Ils en sont les gardiens. Mes pauvres petites chéries vont être surprotégées par leurs deux pères. Gare à celui qui osera pénétrer sur leur territoire !
- Dès que Luna a fini de téter fais-lui faire son rot et préparez-vous à aller à la guilde, décrétais-je sans me départir de ma bonne humeur.
- À vos ordre chef, s'exclament-ils en sachant pertinemment que je n'aime pas ce surnom.
Ils me l'ont donné au cours de ma grossesse. J'étais constamment de mauvaise humeur à un moment. Je n'arrivais plus à dormir correctement. J'aboyais mes ordres à tout le monde et ceux qui ne les suivaient pas à la lettre doivent toujours en faire des cauchemars...
- Idiots... marmonnais-je en retour.
- Ça fait presque six ans que tu nous supportes. Tu devrais être habituée, disent-ils dans mon dos.
C'est vrai. Pratiquement six ans se sont écoulés depuis notre rencontre. Je n'ai jamais regretté ma décision de devenir leur petite-amie. Ni celle de devenir leur femme, même si notre mariage n'est pas reconnu légalement. Aux yeux de la loi je ne peux être mariée qu'à l'un d'entre eux, mais ça n'a pas d'importance car ils ont le même nom. C'est le Maître qui a accepté de me marier à ses deux petits-fils. Ça fait donc trois ans que je porte le nom des Drear. Mes deux alliances le prouvent.
Il y a bien eu des disputes, des réconciliations, des larmes et des sourires, mais jamais nous ne nous sommes quittés. Nos camarades réfractaires se sont fait une raison à mesure que de l'eau coulait sous les ponts. Des couples se sont formés, apaisant certaines tensions qui persistaient. Natsu est officiellement avec Lisana depuis quatre ans. Mirajane avec Freed depuis deux ans. Cana a finalement laissé Bixrow la séduire et Evergreen a réussi à mettre le grappin sur Elfman.
La famille Strauss a laissé leur dégoût et leur colère derrière elle quand nous avons présenté nos filles à tout le monde. Les deux sœurs n'ont pas pu résister à leur bouille endormie et ont surpris tout le monde en me prenant dans leurs bras. Des excuses ont été dites, des pardons ont été accordés, de nouvelles larmes ont coulé, des amitiés se sont reformées...
La vie a repris son cours normal au sein de la grande famille des fées, au plus grand bonheur du Maître qui était épuisé de voir ses enfants se déchirer...
Je me retourne vers ceux qui font mon bonheur tout en m'adossant à l'un des placards pour les regarder. Dans leurs yeux, je vois tout l'amour qu'ils éprouvent pour les deux poupons dans leurs bras. Elles paraissent si minuscules dans ces derniers...
J'aime ma vie. Ils l'ont éclairée pour la rendre plus belle mais elle s'est illuminée pour répondre à leurs sentiments. Leurs sourires n'ont pas de prix. Nos filles sont le résultats de notre amour et de nos étreintes passionnées.
Non... Définitivement, je ne regrette absolument rien. Je suis comblée, tout comme eux qui ne cessent de répéter que j'ai fais d'eux des hommes heureux. Nous nous sommes trouvés, aimés...
Ce sont mes amis, mes amants, mes partenaires, mes maris... et je les aime du plus profond de mon cœur.
- Nous aussi nous t'aimons bel ange, dit Luxus avec un doux sourire au même moment que son frère énonce la même chose en m'appelant « belle étoile », un sourire identique sur ses lèvres.
- J'ai encore pensé tout haut ? demandais-je amusée.
- Comme toujours quand tu nous regardes, répond Luxus en berçant sa nièce.
- C'est flatteur de voir qu'on te fait toujours autant d'effet après tout ce temps, me taquine Laxus.
- Vous ne changerez jamais...
- Pourquoi changer ? se moque t'il.
- Tu nous aimes comme ça après tout, enchaîne son jumeau sur le même ton.
Je ne peux que capituler. Ils ne sont pas parfaits, mais à moi ça me va...
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