Chapitre 3 : souvenir
POV DRACO
Je dormais depuis longtemps, enfin je pense car il faisait jour quand je me suis réveillé. J'avais eu d'ailleurs des difficultés à ouvrir mes paupières qui eurent un peu de mal à s'habituer à la lumière.
La première sensation que j'eue était que je me sentais bien. Ensuite je constatai que je n'avais pas rêvé. Je me trouvais bien dans le lit de Potter, il m'avait bien sauvé hier, et m'avait soigné.
Je souris en repensant à la journée précédente. Potty avait vraiment été une vraie mère poule avec moi et je l'en remerciais. Je ne sais pas si, à sa place, j'aurais fait la même chose pour lui. Harry avait été tendre, doux, gentil et patient avec moi. En outre je ne sais pas s'il avait fini ses potions. Était-il rentré du Chemin de Traverse ? Je ne l'avais pas entendu. Les seuls souvenirs de cette nuit étaient mon étrange rêve, et l'unique souvenir que j'ai de celui-ci : « je deviens fou à m'inquiéter pour lui... », ainsi qu'une étrange chaleur réconfortante qui s'emparait de moi.
Ma journée avait été difficile et celle-ci avait un goût de bonheur à côté. Ne tenant plus en place, je voulu aller au salon, ou au moins changer de pièce, trouver Potter, voir l'heure.
Je me relevai doucement, mettant à rude épreuve mes muscles encore faibles et fragilisés. Une fois les pieds à terre, le plus dur restait à venir, me relever et marcher. Difficilement et en me tenant au mur je me mis sur pied et commençai à avancer. Étrangement j'avais froid. Je baissai les yeux, honteux de constater que j'avais oublié que j'étais nu. Heureusement que le brun n'était pas là. Je ne pense pas qu'il m'en voudrait si je prenais un t-shirt de son armoire.
Quand je l'ouvris, j'eus la stupéfaction de voir des t-shirt pas forcément beaux. Décidément Potter n'avait aucun style, le pauvre. Je soupirai. Je n'avais pas le choix, pour ne pas me promener entièrement à poil, je devais porter un de ces horribles morceaux de tissu deux fois trop grand pour moi. J'en pris un noir, le seul relativement potable du lot, malheureusement je ne parvins pas à trouver de caleçon. Foutu Potty même pas capable de ranger ses affaires. Je mis donc seulement ce t-shirt qui par chance, m'arrivait mi-cuisses, avant de me diriger avec la vitesse d'un escargot vers la cuisine (ou le salon, je ne sais pas quelle pièce se trouvait derrière la porte de la chambre).
Une fois dans la pièce qui s'avérait être le salon, j'eus à peine le temps de regarder les lieux que Harry m'apostropha.
- Draco ! Que fais-tu ici, tu n'aurais pas dû trop bouger, tu es blessé !
- Je visite Potter, et je vais mieux !
J'étais content de moi, j'avais réussi à prononcer cette phrase sans bégayer, et avec autant de mordant qu'avant. Le brun soupira et se mit à avancer vers moi.
- Si tu voulais mentir, il aurait fallu le faire mieux. Tes jambes tremblent et tu te tiens au mur. Ce n'est pas crédible.
Harry avait dit ça en s'approchant de moi. Il avait désigné mes jambes, et au fur et à mesure de sa tirade, je me sentis honteux. C'est vrai que c'était difficile de bouger, que j'avais eu du mal à avancer, mais je voulais lui montrer que je pouvais me débrouiller seul. Un Malfoy ne peut pas être dépendant de quelqu'un d'autre.
Je revins sur terre quand je sentis les mains d'Harry sur ma taille. Je sursautai. Mon premier réflexe fut de le repousser, et de reculer. En quelques secondes, la peur m'avait envahi. J'étais comme brûlé par son toucher. Ma tête se remplissait de souvenirs, je ressentais à nouveau les douleurs. Je me mis à suffoquer, de plus en plus. Je tombai au sol et me mis en boule, je devais me calmer, mais je n'y arrivais pas, les images de ces deux derniers mois envahissaient mon esprit.
Flash-back :
Il faisait sombre, froid. Un jeune blond âgé de 16 ans était dans une cellule du cachot. Recroquevillé sur lui-même, les mains sur les oreilles pour ne pas entendre les cris, les plaintes des autres prisonniers. Il entendit des pas arriver dans sa direction. Alors le petit blond se cacha dans l'ombre de sa cage en espérant ne pas être choisi par le Mangemort.
- Malfoy, approche petit Malfoy. Fit une voix rauque et narquoise.
Draco couina et se recroquevilla sur lui-même en espérant que le Mangemort ne pourrait pas l'atteindre. Celui-ci perdant patience entra dans la cellule et se précipita sur le blond. Il lui saisit le bras faisant se relever un corps trop maigre et pâle sur lequel on pouvait déjà distinguer de multiples contusions, et qui était caché par des guenilles dix fois trop petites et inexistantes.
Le blond trembla et se mit à pleurer. Il avait peur car il savait que, de tous les Mangemorts, Avery était l'un des plus cruels.
Le serviteur de Voldemort le traîna dans une salle adjacente. Il l'accrocha avec des chaînes, aux chevilles et aux poignets et ricana.
- Alors petit Malfoy, ton père ne te protège plus, hein ! Cracha-t-il. C'est bientôt l'heure de ta punition.
En disant cela une lueur malsaine passa dans son regard. Il prit un fouet qui traînait dans la crasse de la pièce et se mit doucement à frapper le pauvre blond avec.
SHLAC
Une plaie sanglante apparue sur le flanc de Draco.
SHLAC
Du sang
SHLAC
Une énorme douleur sur la joue
SHLAC
Le blond avait tellement mal qu'il s'évanouit presque.
Pour garder son prisonnier sur pied, le Mangemort lança un sort, puis contempla son œuvre en ricanant. Il s'approcha du blond et lui attrapa le menton. Il sourit, une lueur perverse dans le regard.
- C'est que tu serais presque mignon la blondasse. Se moqua-t-il. Je vais être clément pour aujourd'hui, si tu me suces correctement et que tu me laisse te baiser, comme le bon chien que tu es. Si tu le fais bien, je ne dirai pas à ton très cher papa, la chienne que tu es. Et je pourrai envisager de te ramener plus tôt dans ta cellule.
Avery explosa de rire avant de lécher une blessure qui se trouvait sur la joue du blond. Celui-ci était terrifié et pleurait énormément.
Draco se mit à prendre peu à peu conscience de ce qu'il lui arrivait quand le Mangemort le mit à genoux devant lui. Les fortes carences en nourriture et le peu d'heures de sommeil du blond eurent raison de sa force. Si bien qu'il se retrouva face au sexe du Mangemort. Les larmes brouillant sa vue.
Alors qu'Avery allait le forcer, Draco prit peur et, n'arrivant pas à riposter, lui cracha au visage.
Le plus vieux changea net d'expression, son visage vira au rouge. Sa colère explosa rapidement quand il attrapa le plus jeune par le cou et lui asséna une grande gifle.
- SALE MONSTRE ! COMMENT OSES-TU ?! Nettoie ça rapidement et ensuite tu auras ta punition.
En disant ça il le balança par terre, lui donnant au passage un coup de pied dans le ventre.
Draco gémit de peur. Il ne voulait pas obéir, il avait trop peur pour bouger, il se replia sur lui-même, pour se protéger. Frustré, l'adulte sortit sa baguette et lança un doloris sur le garçon.
Le blond ne supporta pas la douleur et commença à devenir fou à force de hurler. Il ne dût sa survie que grâce à Greyback qui entra dans la salle de torture et dit à Avery d'arrêter.
- Avery calme-toi. Le maître veut qu'il soit en vie et utile pour plus tard. Tu risques de le tuer à force de lui lancer des doloris.
Avery ne répondit pas, mais cessa le sort en grognant. Greyback soupira et regarda l'adolescent en face de lui. S'il avait eut des sentiments, il l'aurait aidé, mais dans le cas présent, le loup se fichait bien du destin du Malfoy. Ce n'est que pour vérifier que l'autre Mangemort faisait bien son job qu'il resta. Écoutant ce fou d'Avery se moquer du blond.
- Allez, debout, sale feignant ! Rigola-t-il une fois sa torture terminée. Tu dois être en forme pour ta séance de demain. Retourne dans ta cage. Allez, et que ça saute sale chien !
Fin du flash-back
Les souvenirs m'avaient fait trembler de peur, je croyais que j'y étais encore. Le visage de Harry se confondait avec celui d'Avery.
Ce n'était pas rationnel car je savais que Potter ne me ferait jamais de mal. Mais... Je sentis les larmes me monter aux yeux, j'étais faible, je ne voulais pas être faible, je ne pouvais pas.
- Draco calme-toi, je ne te ferai pas de mal. Dit-il d'une voix rassurante.
- D...désolé.... Pleurnichai-je.
- Ce n'est rien, mais il faut te calmer. Je vais juste te porter pour t'installer sur le canapé, d'accord ?
- D...D'accord...
J'étais pathétique. Mon corps fut prit d'horribles tremblements quand le myope me souleva. Malgré mes réactions physiques violentes, je ne pus qu'être soulagé. Je remerciai silencieusement Harry alors qu'il s'asseyait sur le canapé, moi sur ses genoux. Il me frotta doucement le dos en me berçant pour me rassurer. Je me calmai petit à petit. Ma respiration devint petit à petit régulière. Le brun essuya les larmes sur mes joues avec ses pouces, et m'embrassa le front.
- Ça va aller Draco. Je ne te ferais rien, et je ne laisserai personne te faire quelque chose. Tu es en sécurité ici.
- Moui...
Une fois totalement calmé je me collai contre son torse, sa main caressant toujours mes cheveux.
POV Harry
J'avais dormi affreusement mal sur mon petit canapé. En plus des courbatures, je n'avais pas dormi longtemps car j'avais passé la majeure partie de la nuit à confectionner des potions pour soigner Draco.
Une fois debout, je pris rapidement une douche et me mis à préparer le petit déjeuner. Si mes souvenirs de Poudlard étaient corrects, le blondinet prenait toujours des scones avec du jus de citrouille, et deux tartines de chocolat au petit déjeuner. En savoir sur ses ennemis était un B. de la survie. J'avais donc regardé chaque matins ce qu'il choisissait, ou s'il était allergique à quelque chose...
Je finissais le petit déjeuner quand j'entendis des pas venir du salon. Je me dirigeai vers cette pièce, avant de découvrir une vision trop mignonne.
Draco, la bouille encore endormie était là, appuyé avec sa main contre le mur. Il avait les jambes qui tremblaient, et je voyais bien qu'il manquait de force. Cette faiblesse était appuyée par le fait qu'il ne portait qu'un de mes vieux t-shirt noir. Ce dernier lui arrivant mi-cuisse et découvrant une épaule. Je m'avançais alors vers lui pour m'enquérir de son état.
- Draco ! Que fais-tu ici, tu n'aurais pas dû trop bouger, tu es blessé !
- Je visite Potter, et je vais mieux !
J'eu envie de rire. Il avait l'air fier de lui, d'avoir pu me clouer le bec. Mais il ressemblait vraiment à un chaton égaré avec ce sourire sur le visage et ses grands yeux tout fiers. Il ne se rendait même pas compte qu'il enlevait son masque. C'était touchant de le voir ainsi, mais je ne pouvais pas le laisser dans cet état trop longtemps.
- Si tu voulais mentir, il aurait fallu le faire mieux. Tes jambes tremblent et tu te tiens au mur. Ce n'est pas crédible.
J'avais dit ça en m'approchant de lui. J'avais désigné ses jambes. Je me rapprochai car j'avais vraiment peur que ses jambes lâchent. Petit à petit, ses joues commencèrent à rosir jusqu'à devenir rouges, et le blond baissa ses yeux. Il devait sûrement se sentir honteux de son piètre mensonge. C'était flagrant qu'il lui était difficile de bouger, et qu'il avait eu du mal à avancer.
Sa fierté légendaire de Malfoy avait dû le pousser à venir jusqu'ici, et de la curiosité aussi peut-être.
Je souris en le voyant se perdre dans ses pensées. Alors pour ne pas qu'il ne s'épuise, je passai mon bras sur sa taille, pour le soutenir et le porter sur le canapé.
En quelques secondes, il sursauta. Puis il me donna de grands coups pour me repousser et recula avant de trébucher en arrière et de se rouler en boule.
Draco se mit à pleurer, à paniquer, sa respiration devint laborieuse et compliquée. Plus je m'approchais de lui et plus il était terrifié. Il se tenait la tête et criait. Je ne pouvais rien faire. Ça me faisait mal au cœur de le voir comme ça. Il avait les yeux vitreux, et semblait perdu dans ses souvenirs, il criait des « non ! », « s'il-vous-plaît, arrêtez », « je ne veux pas, non ... » entrecoupés de sanglot.
Je pris ma voix la plus douce et me mis à lui parler pour le ramener sur terre. Quand il commença à revenir à lui je lui dis :
- Draco calme-toi, je ne te ferai pas de mal. Dis-je d'une voix rassurante.
- D...désolé.... Pleurnichais t'il
- Ce n'est rien, mais il faut te calmer. Je vais juste te porter pour t'installer sur le canapé, d'accord ?
- D...D'accord...
Il semblait perdu et tellement fragile. Je pus enfin m'approcher de lui afin de le soulever. Son corps fut pris d'horribles tremblements quand je le pris dans mes bras. Je le serrai contre moi pour le calmer.
Je m'assis alors doucement sur le canapé, gardant Draco sur mes genoux et le collant à moi.
Délicatement je me mis à lui frotter le dos et à le bercer.
Je remarquai qu'il se calmait alors assez rapidement. Son souffle dans mon cou devenant de plus en plus régulier, les battements de son cœur contre mon torse étant moins désordonnés.
Je relevai sa tête avec délicatesse avant d'essuyer ses larmes avec mes pouces. Je lui embrassai le front pour le rassurer complètement et me mis à lui parler.
- Ça va aller Draco. Je ne te ferai rien, et je ne laisserais personne te faire quelque chose. Tu es en sécurité ici.
- Moui...
Je pus le sentir se coller totalement contre mon torse, parfaitement détendu alors qu'une de mes mains caressait tendrement ses cheveux. J'aimais le sentir ainsi contre moi, son nez dans mon cou, son souffle contre ma peau, son corps contre le mien. Oui il me rendait fou et encore plus depuis que je l'avais sauvé...
...
A suivre
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