C'est l'heure chaude au milieu,

De la journée,

Où rien ne bouge, rien ne crie,

Le soleil s'appesantit sur la terre,

Comme une force de plomb,

Qui pèse sur le vivant.

Tout brille, tout est lumière,

Et chaleur.

Les plantes asséchées se courbent,

Se penchent, s'inclinent, baissent la tête,

Sous la puissance de l'astre diurne.

Les cigales chantent, à moitié assoupies,

Et rien ne bouge,

L'air seul vibre, il déforme la vue,

Par magie une flaque d'eau apparaît,

Puis disparaît, vision éphémère.

Le ciel est bleu,

Les nuages se sont évaporés,

Le soleil d'airain s'obstine,

Il ne veut pas s'en aller,

Son règne est celui de la sécheresse,

Il ne faiblira pas, jusqu'à ce que,

Vaincu par le crépuscule, il s'enfoncera,

Derrière le sombre horizon.

Mais son heure de gloire est encore là,

Il en profite tant qu'il peut,

Et abats ses flèches puissantes,

Sur la terre sèche et dure.

11 mai 2023