Chapitre XXXVI
PDV Angelo
Quand je me suis réveillé, je croyais que j'étais seul dans ce putain d'endroit mais je me sens un peu soulagé quand j'ai remarqué que Fabio, Lukas et Matteo sont avec moi et qu'ils sont dans la même situation que moi.
Nous sommes tous ligotés et tabassés.
Mais le pire dans tout ça, cet endroit, je le connais. C'est ici que j'ai fait la rencontre de la fille ninja, cette mystérieuse fille que je n'ai jamais revu, ni entendue.
Malgré la douleur, mes pensées se focalisent sur une seule personne : Daniela.
Le dernier souvenir que j'ai d'elle c'était lorsqu'elle s'est battue pour moi et je la regardais avec admiration avant qu'un putain de connard ne fracasse son crâne.
J'espère qu'elle va bien. Je tente de me persuader qu'elle va bien, mais au fond de moi, je me sens mal.
Daniela est maligne, elle trouvera un moyen pour nous faire sortir d'ici. Je repense encore et encore à la scène de la bagarre et à toutes les techniques que Daniela a entrepris. OK, elle m'a déjà dit qu'elle savait se battre mais c'était plus que ça. Ces techniques me rappellent quelque chose, l'école du Dragon. Ce n'est que dans cette école où on nous apprenait à nous battre avec tant de complexité et d'agilité.
Je prends conscience que je connais pas réellement le passé de cette femme. Elle me cache tellement de choses, trop de choses...
C'est à cause de moi si tu es dans cette situation...
À cause d'elle ? Qu'est-ce qu'elle a foutu pour qu'elle provoque la colère d'une armée de snipers ?
Les messes basses des jumeaux me font sortir de ma pensée et douloureusement, je me tourne vers eux.
— Arrêtez de bouger, siffle Fabio en leur lançant un mauvais regard.
— On doit sortir d'ici ! s'exclame Matteo. Personne ne sait---
— Daniela viendra, je leur annonce sérieusement. Elle viendra.
Lukas éclate de rire et attire toute notre attention.
— Daniela ? répète-t-il amèrement. Cette femme n'est pas ce que tu crois, Angelo. Je ne sens pas cette femme et en plus, tu l'as demandé en mariage. Tu ne la connais même pas !
Je penche ma tête sur le côté pour bien l'observer. J'ancre mes yeux dans ses siens et serre mes poings.
— N'oublie pas à qui tu parles, Romano. Cette femme a voulu m'aider.
Il lève les yeux au ciel et détourne la tête.
— Je n'aime pas cette femme. Elle n'est pas nette et personne ne veut me croire. Tu verras, Angelo, tu regretteras.
Je n'aime pas la manière dont il me parle mais je suis trop épuisé pour lui prendre la tête. Je ferme les yeux pendant quelques instants avant qu'une porte s'ouvre et j'entends des pas venir dans notre direction. Je daigne même pas regarder les enfoirés qui m'ont enlevé.
— J'espère que je t'ai pas trop manqué Canzano.
— Allez plutôt vous faire foutre, je lance avec une voix neutre.
Je redresse ma tête, mes yeux tombent sur deux hommes habillés dans de beaux costumes italiens. Je reconnais entre mille ce fils de pute d'Isidro Hernandez. Au fond de moi, je m'y attendais et je ne cherche même pas à m'énerver.
Si je m'énerve, je serai hors de moi et ce pauvre Isidro ne va pas supporter mes foudres.
Mes yeux toisent l'autre homme à côté de lui et je sens mon visage devenir blême. Je lance un coup d'œil dans la direction des jumeaux et remarque que Matteo est tendu.
Il y a le bourreau de leur grand frère sous nos yeux. Carlos Lira. Le bras droit de la Mafia Moretti.
— Monsieur Hernandez, Monsieur Lira. Je suppose que vous êtes parmi nous à propos du contrat que madame Moretti et mon père ont signé ?
Les deux hommes éclatent de rire.
— Contrat ? répète Carlos, amusé. J'ai tout fait pour saboter ce contrat. Ce contrat n'aurait jamais dû exister.
– Alors vous êtes là pourquoi ? Voler ma mafia ? Comme la petite Sara essaie de faire ? je demande de manière posée.
Isidro s'approche de moi et penche sa tête près de moi. Je le fixe droit dans les yeux lui montrant qu'il ne fait absolument pas peur. Non, ça m'amuse plutôt.
— Sara, dis toi que ma fille a toujours essayé de te protéger de nous. Mais on s'en fiche d'elle. Elle doit sûrement être morte, me chuchote-t-il avec un sourire sadique.
Me protéger ? Je rêve...
Je retiens de me grimacer. Comment un père peut parler de sa fille aussi injustement ? Je savais que la relation entre lui et sa fille était compliquée, mais jusqu'à souhaiter la mort de sa propre fille, on a touché un cas extrême.
— Alors dites vous que vous allez bientôt rejoindre votre femme, votre fils et votre fille, je chuchote avec un sourire en coin. La famille sera bientôt au complet.
Une voile de tristesse traverse son visage avant de laisser place à la froideur. Il se redresse et époussette sa veste bleue.
— Vous avez tué mon fils. Du moins, il a tué mon fils, déclare-t-il en pointant du doigt Matteo.
Tous les regards sont portés sur lui et moi-même, je suis étonné.
— Quoi ? Attendez, je n'ai jamais tué votre fils ! se défend Matteo. OK, j'étais chez vous à ce moment-là mais je n'ai pas tué Santos ! Angelo, tu dois me croire, je ne l'ai pas buté, putain !
Je commence à douter de Matteo mais non... c'est impossible que c'est lui qui ait fait un truc pareil. Je sais qu'il hait les Moretti mais il ferait jamais un truc pareil sans mon autorisation.
— Écoutez, ce n'est pas mon problème si votre fils est mort mais mon sous-chef ne ferait pas ça, je leur déclare sérieusement. Vous essayez de nous faire porter le chapeau.
— Alors si c'est pas vous, qui est l'assassin ? intervient Carlos avec un regard fou. J'avoue, c'est moi qui ai déglingué ce pauvre Cristian Romano ou du moins égorgé. Mais vous ne trouvez pas que c'est une cause pour venir jusqu'à chez nous et vous venger ?
Carlos sort un dague et s'approche dangereusement de Matteo. Je suis obligé de m'intervenir.
— Carlos, vous avez intérêt d'éloigner cette dague de Matteo !
Il m'ignore et tient fermement la tête de Matteo dans sa main avant de passer la dague sur son cou. Je m'agite sur ma chaise en le menaçant mais il appuie de plus en plus la dague sur le cou de Matteo. Celui-ci se débat et quand je crois que cet enfoiré d'espagnol va passer à l'acte, on entend des coups de feu à l'extérieur de l'entrepôt. Carlos se redresse et Matteo pousse un soupir de soulagement.
Les coups de feu s'intensifient et ils sont mêlés à des cris d'effroi.
Mais qu'est-ce que...
La porte s'ouvre brusquement dans un bruit métallique et nous nous tournons tous vers celle-ci.
Des talons claquent contre le sol et mon cœur rate un battement quand j'aperçois Daniela venir dans notre direction avec une arme à feu dans la main. Son visage est perlé de sang et quand j'arrive à croiser son regard brun, je parviens à lire de la colère mais aussi... de la honte ?
— Qu'est-ce qu'elle fait ici ? gronde Carlos en se tournant vers son acolyte.
Mais Isidro se pivote vers moi accompagné d'un sourire malsain.
— Angelo, je te présente ma fille, s'exclame-t-il, heureux.
Sa fille ?
Mon regard jongle entre Daniela et Isidro mais... j'ai l'impression qu'ils se ressemblent. Attendez, pendant tout ce temps j'étais avec...
Non, c'est impossible.
Daniela ne me mentirait pas sur ça, je refuse de croire.
La vérité est sous mes yeux mais je refuse d'y croire. La réponse doit sortir de la bouche de Daniela. J'ai espoir que tout ce que je pense actuellement soit faux.
Celle-ci s'approche de son père mais son regard est toujours dans le mien.
— Il a raison, Angelo, chuchote-t-elle honteusement. Je... Je suis la fille que tu cherchais depuis longtemps.
Ma gorge s'assèche et je suis foudroyé par plusieurs émotions. Je sens mes mains trembler de peur.
La fille que je cherche depuis longtemps...
Sara Moretti.
— Ne dis pas que c'est vrai, je souffle en sentant une colère monter en moi.
Elle secoue sa tête.
— Je suis Sara Moretti et tu as toutes les raisons de me détester. Mais avant, écoute ce que j'ai à te dire.
Je suis piqué par un sentiment désagréable et je n'arrive plus à la regarder droit dans les yeux.
Daniela, Sara... qui est-elle ? Avec qui j'ai passé tous ces moments ?
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