Chapitre 4 : La famille Volturi 2.0.

Les jours qui suivirent la mort de Rowena, Ketch et Jack furent bien pénibles, au bunker. Les jumeaux étant loin pour les quelques jours de vacances qu'ils leurs restaient, Sam se renferma sur lui-même, n'adressant que peu la parole à son frère ou moi. Et dire que c'était une ambiance plombante fut le pire euphémisme de l'univers. Il était tard, quand Alaric arriva au bunker pour déposer les enfants. Il avait eu la gentillesse de les ramener, sachant que c'était le plus prudent, et surtout, en sachant parfaitement que Castiel, ou nos amis proches, étaient plutôt loin, soit pour se remettre des évènements, soit pour reprendre la chasse. Au retour des enfants, j'avais serré les jumeaux dans mes bras, rassurée de les voir de nouveau près de nous. Et j'invitais mon ancien professeur à entrer, en lui proposant une visite du bunker.

- C'est dingue, ça me rappelle l'Armurerie, déclara Alaric, alors qu'on passait dans les couloirs pour que je lui montre le donjon.

- C'est quoi ça ? M'étonnai-je, suite à l'évocation d'un truc forcément surnaturel.

- Oh, c'est une organisation secrète qui est spécialisée dans le surnaturel, m'expliqua Alaric. Ils sont spécialisés dans la collecte des artefacts surnaturels et dans l'avancé médicale à l'aide du surnaturel. Enfin, avant qu'on soit obligé de fermer le lieu pour une présence surnaturelle trop démoniaque. En tout cas, c'est très intéressant comme lieu de vie, Callie. Je comprends pourquoi les jumeaux n'ont pas eu l'air trop dépaysé à l'école.

- Ils ont pu apprendre des choses, d'ailleurs ? Demandai-je en l'invitant à me suivre dans la cuisine, où Dean buvait tranquillement du café devant son ordinateur.

- Comme tu m'avais expliqué que votre amie sorcière était morte devant eux, j'ai préféré les éloigner un peu, mais ta fille semble être intriguée par un sort que l'ange lui a donné, à son arrivée. Elle n'a pas voulu m'en dire plus, malheureusement, mais son histoire de dieu nordique, c'est assez impressionnant. Tu devrais avoir une sérieuse discussion avec eux.

- Un sort, tu dis ? M'étonnais-je. Mais pourquoi elle voudrait pratiquer la magie, au juste ? Bon, je vais voir ça avec Hope.

- Oh, j'ai rencontré ton paternel aussi, lança Alaric, avant de boire son café. Il est .. spécial. Je ne pensais pas les archanges aussi bizarres, sans vouloir manquer de respect à ta famille, bien entendu.

Je levais les mains, pour montrer que tout allait bien, quand Dean s'intéressa à Alaric, le regardant de haut en bas.

- Donc, c'est vous, l'ancien professeur de la tête de piaf, là ? S'étonna Dean. Le fameux chasseur de vampire .. Et vous avez enseigné le surnaturel aux étudiants, en prenant le risque qu'ils se jettent dans la chasse ?

- Ce que j'inculque est purement théorique, déclara Alaric. Libre à eux d'y croire ou pas. Pour le cas de Callie, il était certain qu'elle était bien plus concernée que les autres, mais j'ai eu des étudiants surnaturels également. Tu te souviens d'Elena ? De Tyler ? De Bonny ? Liv ? Un vampire, un loup-garou, et deux sorcières. Pourtant, ils sont amis.

Un peu surprise, les souvenirs de mes anciens camarades me revinrent, et j'éclatais de rire, en songeant qu'ils avaient eu de la chance que je n'ai pas été chasseuse à ce moment là de ma vie. Hope entra alors avec Sacha dans la cuisine, jetant un regard méfiant à Dean, avant de s'assoir à mes côtés.

- Alors, c'était comment de voir des potes ? Demandai-je en évitant de parler du sort.

- Oh, c'est comme avoir une vie normale, mais avec des gens comme nous, ricana Sacha, assit à côté de son oncle. Dis-moi, il est toujours enfermé, papa ? J'ai comme l'impression qu'il nous fait une légère dépression, là ..

- T'es con ou quoi ? Soupira sa soeur. J'pense qu'il a toutes les raisons du monde de se transformer en cloporte humain. Il a dû faire un truc atroce pour sauver le monde. Non, il a besoin de temps. Et nous, on doit se préparer à vivre l'enfer, demain.

Un peu surpris de la déclaration de sa nièce, Dean braqua son regard sur elle, inquiet.

- Hein ? Tu veux dire quoi par là, Hope ? S'étonna le Winchester, passant outre le fait qu'elle avait encore un peu peur de lui.

- Demain, c'est notre rentrée au lycée, soupira ma fille, en le regardant avec détachement. Bref, on va aller se coucher. Merci de nous avoir ramené, Alaric, et d'avoir veillé sur nous.

Elle fit un câlin à mon ancien professeur, avant de sortir, une fois qu'elle m'eut salué. Sacha la suivit également, après avoir fait de même, et Dean les regarda s'éloigner, en soupirant.

- J'imagine que je vais devoir bosser pour regagner leurs confiances, hein, dit-il. Bon, j'vais y aller aussi. C'était un plaisir, Ric, dit-il en tendant une main à mon professeur.

Le blond saisit la main du chasseur, avant de me regarder avec inquiétude, une fois que nous fûmes seuls.

- J'vais partir aussi, mes filles m'attendent et j'ai promis d'être là demain matin. Callie, je vois bien que ça ne va pas fort, n'hésite pas à me joindre en cas de souci, d'accord ? Ma porte vous sera toujours ouverte, tu peux en être sûre.

Acquiesçant, je le raccompagnais à la porte, avant de le serrer dans mes bras. Il s'éloigna et je passais à la salle de bain avant d'aller vérifier que les enfants dormaient bien. Vu leur croissance démesurée, on avait dû adapter les lits dans leur chambre, mais il semblait plus qu'évident qu'il serait bientôt temps de leur donner un espace individuel chacun. En arrivant dans la chambre que je partageais avec Sam, je le trouvais en train de fixer le plafond, songeur. Prenant place à ses côtés, je me glissais dans ses bras, avant de l'embrasser tendrement sur la joue.

- Alaric te salue, mon coeur. Et les jumeaux vont bien, ils sont fins prêt pour l'école, demain.

- Oh, je l'ai loupé ? Désolé, je dormais, déclara Sam en me regardant, un peu gêné.

Je savais qu'il mentait, et qu'il préférait s'isoler depuis quelques jours. Mais par égard pour lui, je fis comme si je le croyais.

- Tu te rends compte, demain c'est la rentrée des jumeaux, murmurai-je. Et leur première, c'est au lycée. Je m'inquiète pour eux. Tu penses qu'ils vont se faire des potes ? Ou des ennemis ? Et qu'ils vont rejoindre des clubs ? J'adorais le théâtre, quand j'étais plus jeune, ce serait drôle qu'Hope fasse de même. Sacha, lui, j'le vois plus dans .. le sport.

- C'est un peu stéréotypé, comme vision, non ? Lança Sam, un peu amusé.

- Oh, aller, tu vois les choses comment, toi ? Demandai-je en me redressant sur mon coude, pour mieux le regarder.

Il paru un peu surpris de ma question, mais tâcha d'y répondre.

- Eh bien, c'est vrai qu'Hope est plus littéraire, alors peut-être un club de lecture, ou une chorale, vu qu'elle aime chanter comme toi. Mais Sacha, c'est vrai que le sport l'attire, et j'ai l'impression qu'il est comme Dean, il va vouloir draguer un max de filles.

- Comme si tu n'avais jamais dragué de filles avant moi, lançais-je, amusée. Tu sais, moi aussi, j'avais un certain charisme, plus jeune. Bon Tasha me volait la vedette, mais clairement, j'aurais pu faire concurrence si j'avais voulu.

Fronçant les sourcils, Sam m'attira dans ses bras, avant de m'embrasser doucement le front.

- J'suis sûr que tu étais absolument adorable, et qu'on aurait pu être ensemble si on avait eu le même âge.

Le voyant sur le point de dormir, j'éteignis la lumière, avant de me reposer sur lui.


Le lendemain matin, Hope était un peu stressée. Elle avait retourné son armoire, avant de finalement remettre la première tenue qu'elle avait choisi. Sacha, lui, avait préféré faire vite pour manger de façon plus importante.

- J'me sens pas bien, soupira ma fille, alors qu'on arrivait en voiture devant le bâtiment.

- Eh, je t'assure que ça va aller, assurai-je en posant ma main sur son genou. Tu es une fille sociable, agréable, gentille, et très intéressante, tu vas te faire des amis rapidement. Et toi, Sacha, pas d'imprudence. On ne parle pas du bunker, hein. Et si on vous demande, on vient d'arriver.

- On sait, maman, soupira Sacha, en fixant des ados de leur âge, dehors. On peut y aller ?

- Pas sans un bisou, grognai-je en me tournant vers lui.

Il soupira de nouveau, avant d'accepter une marque d'affection en public. Hope, elle, me serra dans ses bras, avant de sortir, légèrement hésitante. Les voir s'éloigna me fit un peu mal au coeur, mais j'avais une mission, moi aussi : faire en sorte de réconforter Sam. Et pour ça, j'allais devoir lui prouver qu'il n'était en rien coupable de la mort de Rowena. C'était son choix, après tout, et j'avais remarqué qu'elle ne lui en voulait pas, quand elle était passée devant moi.

J'avais fait de multiples recherches, sur le net, avant de trouver LA solution. Une solution qui aurait fait sourire la rousse, d'ailleurs. Puisque je savais, au plus profond de moi, que rien ne la ramènerai d'entre les morts, et surtout, qu'aucun mot venant de Dean, moi, ou n'importe qui d'autres ne pourraient alléger son coeur meurtri. Non, la solution résidait en Rowena elle-même.

Je me rendis au magasin que j'avais repéré, avant de me garer devant la devanture. Une boutique un peu vieille, qui n'aurait pas donné confiance à une personne normale. Mais pour ce que je recherchais, c'était l'idéal. Une clochette tinta, à mon entrée, et une vieille femme releva lentement la tête, derrière le comptoir. Elle semblait aussi vieille que du parchemin, et un frisson me parcouru.

- Bonjour, made .. Madame, me salua la femme avec un sourire un peu étrange. Je suis étonnée d'avoir de la visite de si bon matin, d'autant plus d'une personne aussi spéciale.

- Euh, bonjour, oui. Spéciale ? Comment ça ? M'étonnais-je, prête à partir en courant.

- Vous dégagez une aura quelque peu particulière, dit-elle d'une voix énigmatique. Enfin, je ne vous apprends rien, vu votre expression faciale. Que me vaut votre visite ? Vous semblez savoir ce que vous cherchez ..

- En effet, déclarai-je en m'avançant, d'un pas assuré, vers elle. Pour aider un proche à se remettre d'une épreuve traumatisante, j'aurais besoin de me procurer une pierre précieuse assez spéciale. Il s'agit d'un prisme, de grosse taille.

Montrant une photographie pour illustrer ma recherche, la vieille femme hocha la tête, avant de se masser le menton.

- Je vois. Vous cherchez à pratiquer une projection astrale, c'est bien ça ? Enfin, quelque peu spécifique. Je peux vous obtenir ce cristal, mais il va falloir patienter. Normalement, d'ici quelques jours, ce sera réglé.

- Très bien, je vous laisse mes coordonnées, laissez-moi un message quand vous aurez reçu ce que je recherche, demandai-je en souriant. Merci de votre aide en tout cas.

Je sortis rejoindre ma voiture, avant d'aller acheter de quoi manger pour les garçons, et les enfants, ce soir. De retour au bunker, l'ambiance n'avait pas beaucoup changée, et je trouvais Dean, devant son ordinateur, à boire son café.


- Alors, la rentrée des gosses ? Demanda-t-il d'un air détaché.

- J'pense que ça ira, dis-je en prenant place à ses côtés. Tu as quelque chose pour nous ? Ou tu te cherches une meuf sur des sites de rencontres ?

- Tu te crois drôle, peut-être ? Soupira Dean en me lançant un regard lasse. Tu as été longue à revenir. Tu t'es trouvé un amant ?

- Et c'est toi qui te trouves comique ? Pour le coup, je garde la tarte pour moi, dis-je en m'éloignant, montrant la pâtisserie assez haut.

- Oh my .. CALLIE REVIENS ! J'ai rien dis, je t'aime beaucoup, et mon estomac aussi, s'écria Dean en accourant derrière moi pour chopper son dessert préféré.

M'arrêtant pour lui faire face, je lui souris avec exagération, avant de pointer ma joue.

- Hmmm, ça va te couter un bisou et des excuses pour avoir douté de moi, mon cher.

Il s'empressa d'embrasser bruyamment la joue, avant de lancer un très haut et très faux « je ne doute jamais de toi, Callie Winchester ! » et de partir en courant avec sa tarte. Un vrai gamin.


Au retour des jumeaux, que j'avais été chercher, il s'avéra que leur première journée avait été un franc succès. Sacha était déterminé à entrer dans l'équipe de cross, en s'étant fait des potes, et d'après lui, un nombre incroyable d'admiratrice. Quant à Hope, elle resta évasive sur le sujet, se contentant de dire qu'une certaine Wendy lui paraissait agréable. Ils allèrent faire leurs devoirs, et un message de Logan apparu sur mon téléphone une fois installée dans la cuisine.

« Eh, comment va mon ancienne partenaire préférée ? Je pensais passer vous faire un coucou, Claire décide de se reposer chez Jody et tu me manques ». Le sous-entendu étant qu'il s'était engueuler violemment avec elle. Je lui confirmais qu'il pouvait venir quand il le voulait, avant de me mettre à la cuisine. C'était à dire réchauffer des pizzas surgelées pour préparer le repas. Les jumeaux vinrent manger au moment où Logan arrivait, et ils furent ravis de le voir.

- Alors, c'est bien le lycée ? Demanda l'anglais, assis avec sa bière.

- Le bahut quoi, répondit Hope. Et toi, t'es là parce que tu es brouillé avec Claire ?

Outch. Elle était futée. Et Dean éclata de rire, avant taper le dos de mon ancien partenaire.

- Elle est douée, la petite, hein ? Bon, j'vais vous laisser, j'vais nous chercher une affaire dans ma chambre, en vous laissant vous retrouver. À plus tard.

Il nous abandonna et les jumeaux finirent rapidement leur repas, avant d'aller se coucher. Logan, lui, fut patient, avant de me raconter que Hope avait touché juste, et que Claire lui en voulait de trop la couver.

- C'est ta façon à toi de lui montrer que tu l'aimes, lui assurai-je avec un sourire confiant. On fait tous des choses parfois stupides ou mal perçues, par amour. J'suis crevée aussi, je vais aller rejoindre Sam. On se voit demain matin.

Le serrant dans mes bras, je rejoignis Sam, qui ne dormait toujours pas malgré l'heure tardive.

- Mon coeur, tu veux que je fasse quelque chose pour t'aider à dormir ? Proposai-je en me plaçant dans ses bras, inquiète de le voir ainsi.

- Reste à mes côtés, ça ira, murmura-t-il d'une voix rauque, avant de m'embrasser et de m'encercler dans ses bras.

Gardant le silence, je finis par m'endormir, apaisée par les battements de son coeur.

Au petit matin, il s'éveilla en sursaut, et me réveilla par la même occasion. Il se releva, alors que je faisais péniblement la même chose.

- Eh, calme-toi, tu as dû faire un mauvais rêve, mon coeur, assurai-je en posant ma main sur son front très chaud. Tu veux m'en parler, ou me montrer ?

- Non, je t'assure que ça va passer, dit-il précipitamment, avant de se lever.

Il déclara aller prendre sa douche, et je rejoignis Logan et Dean dans la cuisine, qui discutaient dans le calme en mangeant du bacon.

- J'ai déposé les jumeaux au lycée, déclara Logan avec un sourire. Hope semblait de meilleure humeur, et Sacha, déterminé pour rentrer dans un truc de sport, je crois.

- Merci, Dude, t'es un vrai, dis-je en lui frappant l'épaule.

Sam arriva finalement, et prit la tasse de café que je lui avais posée sur la table, avant de m'embrasser rapidement. Il semblait vraiment épuisé et j'espérais qu'il n'ait pas encore rêvé de Rowena. Son frère lui proposa du bacon, en lui assurant que c'était du veggie bacon. Fronçant les sourcils, je regardais Dean avec méfiance, avant de voir son regard amusé. Ah, c'était une blague ..

- Euh, tu en as vraiment acheté ? A chaque fois que je t'en demande, tu dis, je cite « Je ne veux pas de ce truc de hippie bouffeur de gazon dans la cuisine de monsieur saucisse. ». D'ailleurs, faut que tu arrêtes de t'appeler monsieur saucisse.

- Déjà, j'en ai pris pour ta fille, puisque je veux me rapprocher d'elle après ce qu'il s'est passé, déclara Dean. Puis, ce surnom me va comme un gant. Hein, Callie ?

- Je refuse de répondre à cette question, murmurai-je avant de prendre du café. Parler de ton service trois pièces le matin n'est pas négociable pour moi, tu peux toujours rêver. Et non, ça n'a pas la connotation que tu recherches.

Dean tenta ensuite de faire réagir son frère, concernant le fait qu'il restait enfermé depuis la mort de notre amie, et il se mangea un vilain coup de pied de ma part, pour son manque de tact.

- Quoi ? Je ne fais que dire la vérité, soupira Dean. Bon, j'ai un truc pour nous : une demi-douzaine de mutilations en un mois à Beaverdale, dans l'Iowa. Ils ont trouvé le cadavre d'une fille il y a trois jours, démembrée. Ce serait une affaire pour nous.

- C'est moi où ça ressemble foutrement à Riverdale, ton truc ? Demandai-je en prenant la tablette à mon tour. Cheerleaders, lycée .. vous êtes sérieux ? Puis, j'vous rappelle que les jumeaux ont besoin de quelqu'un, j'vais rester.

- Non, je vais les prévenir que je serais responsable d'eux durant votre absence, déclara Logan en se relevant. Je dois prendre de la distance avec Claire, et vous avez besoin d'un baby sitteur. C'est bon pour nous tous. Allez-y tranquille, les gars !

Oh, Sam tenta de se défiler, pour mieux rejoindre notre chambre, mais Dean ne lui laissa pas le choix.

- On part tous les trois, c'est pas négociable. On en a bien besoin.

Il sortit ensuite de la cuisine, alors que Sam se décidait à avaler du bacon. Il le rechercha rapidement, se rendant compte que c'était pas vraiment végan.

- Y'a intérêt que ce soit du vrai. Monsieur saucisse ! S'écria Dean avant de s'éloigner, heureux comme un coq.

Je fis de même, pour aller faire mon sac, songeant que Dean était vraiment un gamin dans sa tête. Bon, vu la distance, on ne devait pas en avoir pour longtemps, et je rejoignis les garçons à bord de Baby, une fois prête.


« On a une affaire à régler avec Dean et votre papa, on rentre vite. Logan passera vous chercher au lycée après les cours. Soyez sages avec lui. J'vous aime fort les chéris » envoyais-je par texto aux enfants, alors qu'on était en route. On arriva plutôt vite, et me retrouver devant un lycée fut une expérience plutôt étrange. De vieux souvenirs me revinrent, alors qu'avec Dean, on avait décidé de prendre une pause pour manger un truc, après avoir fait la morgue. Sam était en train de questionner la proviseure du lycée, alors que j'observais les alentours, un peu mal à l'aise.

- Toi aussi, tu as adoré le lycée ? Ricana Dean en me regardant.

- Ouais, mon premier meurtre. Et toi ? Demandai-je en soupirant.

- Mes premiers lieux de chasses, ricana le vieux Winchester.

Levant ma main vers lui, il frappa devant pour me faire un high five, alors que Sam revenait, avec des pistes.

- La victime, Susie Martin, était donc aimée de tous, et son groupe d'amie, ainsi que Véronica, prépare une veillée pour elle vendredi. Ce qui me tue, c'est que des parents pensent que c'est la fin du monde, d'avoir décalé un match, alors qu'il y a eu un mort, grimaça Sam.

- Si ça concerne les bourses d'études, je peux comprendre, même si c'est foutrement égoïste, soupirai-je. Nous, on a trouvé ça, dis-je en lui lançant un bocal contenant un croc de vampire. J'crois que j'avais raison ce matin : on est dans Riverdale, avec un soupçon de Twilight dedans.

- Mais c'est pas logique, les vampires vident leurs victimes, ils ne les démembrent pas, déclara Sam, fronçant les sourcils.

Bon, c'était bizarre. D'autant qu'il n'y avait pas de traces défensives sur le corps de la victime, ce qui signifiait qu'elle connaissait son agresseur. Plutôt facile, pour une fille qui connaissait tout le monde, hein ?

- Maman, j'te jure que je fais le maximum, mais c'est vraiment une sale pute, cracha Hope en haut-parleur, alors que Dean revenait avec des pizzas dans notre chambre d'hôtel.

- Hope, ton langage, lança Sam, en ouvrant une canette de bière. Et puis, c'est le début, ça va s'arranger.

- Non, cette fille va me pourrir la vie, j'en ai la certitude. J'vous jure, c'est une Sharpay Evan, avec un démon à l'intérieur. C'est quoi le pourcentage de perte sur le lycée, déjà ?

- 0 ! S'écria Dean, en entrant. On ne tue personne au lycée. Tu en veux à qui, exactement ?

- Une pétasse qui s'appelle Jessica, grogna Hope. Elle commence déjà à me pomper l'air, j'vais pas tenir l'année.

- Eh, tu t'es fais une amie, non ? Demandai-je en essuyant de changer de sujet.

- Justement, on est deux à vouloir sa peau. J'vais la former en tant que chasseuse, et ce sera notre première affaire tiens.

- SÛREMENT PAS ! S'écria Sam. Vous restez sages, on rentre vite.

Après avoir raccroché, je pris place sur le lit, posant mes mains sur mes genoux.

- J'étais pas prête pour la crise d'adolescence, soupirai-je avant de prendre une part de pizza. Pourquoi faut tout gérer en même temps ?

- Parce que c'est la douce joie d'être parent, ricana Dean. Allez, demain, on se charge de l'affaire, et on rentre au plus vite.


La nuit fut courte, à mon goût, et le lendemain, on alla se rendre sur les lieux du crime. Le seul problème, c'est que la scène nous paru trop propre pour une scène de crime, justement. Et il paru évident que le corps avait été placé là après le meurtre.

- C'est notre job, lâcha Sam, un peu sarcastique. On protège les gens de la vérité et de ce qui traîne dehors, en portant tout ça sur nos épaules, c'est génial. Pendant ce temps, ils retournent vivre dans leur petite bulle bourgeoise.

Face aux mots de Sam, j'étais plutôt mal à l'aise, ne sachant pas comment réagir. Dean, tapant déjà dans sa flasque, déclara que c'était ce genre de vie qu'il voulait, à la base.

- Dans ce genre de ville, le moindre petit truc équivaut à la fin du monde, et .. ils ne savent pas ce qu'il y a autour d'eux.

Une telle colère dans la voix de Sam, c'était inhabituel. Et heureusement pour nous, on fut interrompu par un appel de la proviseure. Il fut facile de comprendre qu'une autre attaque avait eu lieu.


De retour au lycée, on arriva à plusieurs cette fois-ci, écoutant le discours de la proviseur. La jeune fille, Tori, avait disparue sur le parking, mais les caméras ne permettaient pas de distinguer qui l'avait enlever. Bon, on se doutait bien que les parents étaient mort d'inquiétude, surtout que le point commun entre les deux filles qui avaient disparu, c'était leur appartenance au club des cheerleaders. On fit le tour de l'établissement avec Sam, alors que Dean allait interroger des étudiants.

- Je refuse qu'Hope rentre la dedans, c'est vraiment une secte, murmurai-je au détour d'un couloir. Regarde le nombre d'épisodes de séries ou de films d'horreurs qui portent sur la disparition ou le meurtre d'une cheerleader ! Clairement, c'est pas négociable, elle fera de la couture.

- Callie, un peu de sérieux, lança Sam, avec un minuscule sourire. Au pire, un monastère ?

Le regardant avec de gros yeux, j'éclatais de rire face à sa remarque. Sam Winchester, faire de l'humour ? J'étais pas prête. Et ça puait la fin du monde. M'enfin, on devait retrouver la dénommée Tori, si ce n'était pas trop tard. Et en rejoignant Dean, il nous fit un topo plutôt intéressant sur le système de remplacement des filles dans leur équipe. Quand l'une disparaissait, une autre, juste en dessous, prenait sa place. Il paru évident pour les garçons que celle qui restait actuellement devait avoir fait disparaître les deux autres pour gagner sa place de chef. Et cette idée me conforta dans l'idée qu'enfermer les jumeaux au bunker, ce ne serait pas si terrible que ça. La représentante actuelle des cheerleaders était donc Veronica, qui s'entrainait à présenter la cérémonie pour Susie, à notre arrivée. Autant dire que, pensent qu'il s'agissait d'un vampire, Sam avait préparé la seringue de sang de mort. Mais il s'avéra que c'était totalement faux, puisqu'elle portait un appareil dentaire. Quel vampire porte un appareil dentaire, sérieux ? En ressortant, on se trouva dans une impasse. Comment retrouver notre tueur alors ? Sam posa subitement sa main sur mon épaule, avant de pointer les caméras de surveillances.

- Tu penses qu'on pourra trouver un truc là-dessus ? Demandai-je avec un regard intrigué vers lui.

- C'est notre seule piste fiable, déclara mon tendre chasseur avant de rentrer de nouveau dans le bâtiment.

À l'aide de la proviseure, on eut la chance de visionner les enregistrements, même si clairement, on ne voyait pas l'agresseur. Mais un détail nous intrigua : une voiture qui parait juste après que la jeune Tori se soit faite enlever. Sam nota la plaque d'immatriculation, et on décida de suivre cette piste, étant donné que c'était la seule qu'on avait vraiment.

Après quelques recherches de Sam, un changement de tenue, et une courte ballade, on arriva devant la maison de notre prétendu tueur. Une maison plus qu'ordinaire, finalement. Avec une famille aussi ordinaire que nous l'avions, à l'exception près qu'ils ne vivaient pas dans un bunker plein d'armes et d'objets magiques.

- Bonsoir, on vient voir ton père si possible, déclarai-je au jeune homme qui devait être au lycée, vu son apparence et son âge.

Il nous laissa entrer, et son père envoya le dénommé Billy dans sa chambre, avec fermeté. Fronçant les sourcils, je sus que quelque chose n'allait pas du tout. Aussitôt le jeune homme disparu, les garçons accusèrent le père d'être responsable de la disparition des filles. Il n'eut pas l'occasion de répondre quoi que ce soit qu'un bruit se fit entendre dans le garage. D'un coup d'oeil entendu, Sam alla voir, alors que je restais avec Dean pour surveiller le père. C'est à ce moment là que l'homme nous supplia de l'arrêter, et de laisser sa famille tranquille.

- Vous arrêter ? On est pas du FBI, déclara Dean en sortant sa machette. On sait exactement ce que vous êtes.

Ma main sur mon arme, je fixais l'homme avec appréhension. Pour un vampire qui démembrait de sang froid ses victimes, il ne paraissait pas être si coupable que ça. Au contraire, il semblait vouloir se sacrifier pour un autre.

- Dean, attends, y'a un truc qui cloche, murmurai-je en posant ma main sur le bras du chasseur.

Sam revint à ce moment précis avec Tori, la fille disparue, dans les bras. Elle semblait faible, et il alla la déposer sur le canapé, alors que la mère arrivait, un gun pointé sur nous.

- Tu vois, je t'avais dit que quelque chose clochait, murmurai-je en levant les mains assez haut.

Le père, lui, demanda à sa femme Janet ce qu'elle faisait exactement. Il tenta de convaincre sa femme de partir avec leur fils, alors qu'il allait se rendre. Billy, leur fils, descendit à ce moment précis, se rendant compte de la situation. Dean, en tout bon chasseur qu'il était, expliqua haut et fort que le vampire, c'était le père, et qu'il était passé au sang humain puisque l'animal ne lui convenait plus. Mais personnellement, c'était le fils que je fixais. Et son expression de gêne, de terreur, et de regret.

- Non, c'est lui le vampire, murmurai-je. Et son père ne fait que le protéger.

- C'est vrai, vous avez raison, mais je ne voulais pas faire de mal à Susie, expliqua le jeune Edward Cullen. On était ensemble, amoureux, et j'ai entendu son coeur battre. Son sang était délicieux, et .. je n'ai pas pu me retenir.

- Et tu en as parlé à tes parents, c'est ça ? Demandai-je d'une voix douce. Pour qu'ils t'aident à maquiller ce crime.

- Ensuite, il y a eu Tori, pour faire une poche de sang humain à disposition, cracha Sam.

- Qu'aurions-nous du faire ? C'est lui la victime ! On a simplement voulu l'aider.

Oh, Dean lui rétorqua qu'ils auraient du lui couper la tête, pour éviter tout ça, mais je me mordis les lèvres, tentant d'imaginer mes propres enfants dans cette situation. Sam me jeta un regard entendu, avant de me dire d'arrêter ça tout de suite.

- Vous, vous avez des enfants, je peux le sentir dans votre regard, déclara Janet. Que feriez vous pour eux ?

- Là, tout de suite ? J'ai envie de les enfermer chez nous pour qu'ils ne deviennent pas de sérieux psychopathes, dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Ou de prendre l'idée de mon mari, pour le monastère.

- Voir son enfant souffrir, ça vous brise le coeur, mais on ne peut pas les empêcher de vivre, assura le père en nous fixant, Sam et moi. On ferait n'importe quoi pour eux. On serait prêt à mourir pour eux.

- Mourir, oui, sans aucun souci, assurai-je en levant les mains. Mais faire du mal aux autres, ou laisser ce genre de chose se passer .. Non, comment on peut vivre avec ça sur la conscience, sérieusement ?

Billy décida d'intervenir, en faisant baisser l'arme de sa mère. Il nous avoua ne plus vouloir de cette vie, et de s'en vouloir d'avoir tué la fille qu'il aimait. Ce plus dur, c'était son état d'esprit. Il avait conscience qu'il ne pourrait se contrôler.

- Voilà comment on va faire, déclara le jeune vampire. Vous allez emmener Tori à l'hôpital, en disant aux flics que je l'avais enlevé. Il y avait un masque, elle ne saura rien. Ensuite, dites que je me suis enfuis.

Ses parents fondèrent en larmes, ce que je comprenais également. Il se tourna ensuite vers nous, avant de déclarer qu'on allait faire une petite ballade tous les 4. Mes propres larmes étaient montées aux yeux, j'imaginais sans peine mon propre fils faire ce genre de choix décisif si la situation devait en arriver là.


Après un au revoir à ses parents, on prit la voiture pour se rendre dans la forêt. Mes larmes coulaient en silence, alors que j'étais assise aux côtés du vampire. Étonnamment, il me prit la main, se sachant condamné.

- Faut pas vous en vouloir, c'est ce que je mérite, je suis un monstre, déclara le jeune homme avec compassion.

- Mais tu es si jeune, murmurai-je en croisant le regard de Sam, qui se tournait vers nous.

Les chasseurs gardèrent un silence total, alors que la voiture s'arrêtait au milieu des bois. Billy alla se mettre à genou sur le sol, alors que je restais près de Sam, lui agrippant la main et le tee-shirt, pendant que son frère allait faire la sale besogne.


Le retour en voiture fut plus que silencieux. J'échangeais des messages avec Logan, et les jumeaux, pour m'assurer que tout allait bien au bunker.

« Maman, j'ai besoin de toi, les gars ne comprennent rien à ce que je vis. De plus, je fais des rêves très bizarres. Je vois Chuck, avec une certaine Becky. Je comprends rien. L'adolescence, ça pue » envoya ma fille.

« J'suis prit dans l'équipe! A quel point tu es fière de moi, hein ! Ça mérite une tarte ! » envoya Sacha.

« Je sais pas comment vous faites, j'suis pas prêt pour les gosses. Vous avez du courage les gars » envoya Logan.

Ne sachant quoi répondre aux autres, un message de groupe leur annonçant qu'on rentrait sembla suffire, alors que je me concentrais sur la conversation des garçons. Cette affaire m'avait vraiment rappeler Jack, et ce qu'avaient fait les garçons.

- Si je continue, après tout ce qu'il s'est passé, c'est pour nous, lança Dean. Sam, tu l'as dit toi-même, ce qu'on fait, c'est important. Sauver des vies, tu vois.

- Ouais, c'est vraiment un taf de merde, soupirai-je en prenant Sam par les épaules, le serrant contre moi.

- Mais on le fait pour Jack, pour Maman, pour Rowena, pour tous ceux qui ont cru en nous, et qui comptent encore sur nous. Vos enfants, notre famille, aussi bizarre soit-elle. Et puis, on est enfin libre, sans Chuck.

- Je ne sais pas si je peux oublier, lâcha Sam. Je pense encore à Jessica, tout comme Callie pense souvent à Will. En repensant à tout ce qu'on a perdu, j'ai parfois l'impression d'étouffer. Mais peut-être que demain, je me sentirais mieux. En tout cas je le dois pour les enfants, et pour notre famille.

Ma gorge se serra. Voir Sam aussi mal me fendait littéralement le coeur, mais comment lui reprocher de ressentir de telles choses, alors qu'on avait vécu tellement de pertes ces dernières années ? M'écroulant contre la banquette, je fermais les yeux en espérant que mon idée lui ferait un bien fou. 

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Ambiance bien sombre au bunker. Rowena me manque tant. Un avis sur cette affaire glauque ? Et les visions de Hope ? 

Un vote, c'est une permission de tuer pour Hope. 

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