Chapitre 89 : Quand conscience, drogue, et sport tentent de cohabiter.

J'avais mal. Terriblement mal. Putain de muscles de merde. Gémissant de douleur, j'étais étalée sur mon tapis de yoga, telle une glace en train de fondre. La-men-ta-ble.

Lola approcha de moi, et se retint de rire, me demandant ce qu'il m'arrivait.

- Sport .. Aie .. Muscle .. Enfer .. Help .. Gainage .. Mauvaise idée ..

Gloussant comme une dinde avant de se faire fourrer, ma soeur sortit son portable, et prit de joyeuses photos compromettantes. J'allais lui faire la peau, à cette naine.

- Ok, ok, maintenant, je peux t'aider. Aller, viens prendre une boisson chaude, ça va te faire du bien ..

Elle m'aida à me relever, non sans se foutre royalement de moi et de mes idées stupides. Ok, faire du sport en pleine grossesse, c'était discutable. Mais je sentais que mon corps avait besoin d'exercice.

M'aidant à m'assoir sur une chaise, près des garçons, Dean me regarda étrangement, alors que je tirais encore une grimace de douleur.

- Qu'est-ce que tu as fais ? J'vais encore me retrouver dans ton corps, c'est ça ? Ou alors, tu as fais pire, ce coup-ci ..

- Mais non, elle a juste eu l'idée de merde de pratiquer du renforcement musculaire en pleine grossesse. T'as donc jamais remarquer que le mot « courir » rime avec « mourir » ? Et que « sport » rime avec « mort » ?

- Tu parles de renforcement musculaire ? demandai-je, étonnée qu'elle s'y connaisse.

- C'est pas parce que j'aime pas le sport que je n'y connais rien, hein. Comment tu veux que je drague des sportifs si je suis aussi stupide qu'un pot de fleur ?

Dean éclata de rire, avant de frapper son poing dans celui de ma soeur. Le fait qu'ils se ressemblent autant me blasait de jour en jour, c'était insupportable. Sam, lui, me regardait étrangement. Un regard à la fois inquiet et plein de reproche.

- C'est bon, j'arrêtes. C'est juste que, je me fais un peu chier, à rester sans rien faire.

- T'as qu'à mater le porno de ton père, non ? Suggéra ma soeur, amusée

- Je suis pas Dean, à m'éclater devant ce genre de film, merci bien ..

Dean s'offusqua, et déclara qu'un porno bien fait, c'était une activité intéressante. Mais quel idiot, parfois. Souriante, je regardais l'heure. Je n'avais pas faim, et il faisait nuit. L'idée de sortir admirer les étoiles surgit dans mon esprit, et je pris le chemin de la sortie, déclarant que j'allais sur le ponton à côté du bunker. Ils se regardèrent, hésitants, et je leur indiquais mon flingue, accroché à mon pantalon.

Le vent était frais, le ciel, clair et dégagé, dévoilant des centaine d'étoiles. Ça faisait un moment que je n'avais pas prit du temps pour observer le ciel. Depuis ma période avec Will, d'après mes souvenirs. Et ce moment, seule, au calme, me détendis. En vérité, j'avais toujours trouvé ça relaxant, d'observer le ciel, la nuit. C'est comme se sentir minuscule dans un monde gigantesque. Comme si nous étions des fourmis dans notre propre monde. Le clapotis de l'eau, le vent sur mon visage, le plaid autour de moi, la lueur de la lune se reflétant sur la surface de l'eau. Ses facteurs étaient reposant, c'était indéniable. Des bruits de pas me sortirent de mon état, et Sam vint se poser avec moi, prenant place sur le banc, et m'attirant dans ses bras.

- Tiens, du thé. C'est ton préféré, dit-il en me tendant un thermos.

Le remerciant, je me laissais aller contre lui, avant de boire quelques gorgées. C'était chaud, fruité, agréable. Sam regardait lui aussi les nombreuses étoiles, au dessus de nos têtes, semblant dans ses pensées. Ma main se glissa dans ses cheveux, tandis qu'il plongeait son regard dans le mien.

- Tu as eu raison de venir là. C'est agréable. Mais je dois te demander une chose .. Ne forces plus sur le sport, comme ça. Tu es parfaite comme tu es, ne changes rien.

- C'est ça, et la blondasse de sirène était mieux foutue que moi, hein .. Oh, t'as vu !

Autour de moi, je voyais des papillons apparaitre, et voleter lentement. C'était étrange. Sam ne semblait pas les voir, me regardant en fronçant les sourcils. Mes paupières devinrent lourdes, et je vis un papillon bleu se poser sur mon nez. Fermant les yeux, un gloussement sortit de ma bouche avant que je ne m'endorme.

Ouvrant les yeux, j'avais la bouche pâteuse, et mon portable m'indiqua qu'il était midi passé. Bordel, comment avais-je pu dormir plus de douze heures d'affilés ? Mais le souvenir des papillons, de mon sommeil soudain, et de Sam me revint. Il n'avait pas osé, hein ? Me relevant je rejoignis les garçons et Lola, qui étaient en train de discuter dans la bibliothèque. Approchant, je tapais le crâne de mon chasseur.

- Sans déconner, tu me drogues, maintenant ? Dans le thé en plus, très original, bravo ! J'te préviens, espèce d'atrophié du bulbe, la prochaine fois que tu tentes de me droguer, j'te fais bouffer tes bijoux de familles avec des spaghettis, et ses enfants seront les seuls que tu pourras avoir de ta vie !

Sam sembla être désolé, et m'expliqua platement que j'avais besoin de sommeil, et qu'il souhaitait m'aider, à sa façon. Mais je tournais ostensiblement la tête vers ma soeur, qui semblait vouloir dire quelque chose.

- Callie, je t'attendais. Comme tu le sais, Noël approche, et avec ses périodes, nos traditions familiales !

Sentant la discussion houleuse approcher, je me relevais, et décrétais que je retournais dormir, mais Lola me hurla de rester ici, me faisant sursauter. Oui, ma soeur pouvait être flippante à l'approche des fêtes, et je sentais que ça allais chauffer pour nous.

- Bon, Dean, Sam, ma soeur ne vous l'a sûrement pas expliqué, mais chez les Jones, on a des traditions pour les fêtes de fin d'année ! Et avant toute chose, j'aimerai savoir si chez les Winchester, il y en a ?

- Euh, on ne fête plus vraiment Noël depuis des années, en fait, déclara Dean, comprenant petit à petit que ma soeur se transformait en horrible lutin de Noël.

- Bon, alors on va vous inclure dans nos traditions alors ! S'écria ma cruelle petite soeur. Callie, je t'aurais bien dis de faire le vieux barbu qui apporte les cadeaux, mais tu seras sûrement pas en état, surtout si ton mec continu à te droguer.

Déglutissant, j'eus soudain peur de ce qu'elle allait m'attribuer, comme rôle.

- Dean, tu feras le vieux barbu pervers, du coup. Sam, je t'aurais bien dis de faire la dinde, étant donné ce que va te fourrer ma soeur dans le cul si tu continue à jouer au con, mais je te chargerai seulement de la cuisine. Callie et moi, on va se charger des cadeaux.

Sam me lança un regard apeuré. Ouais, ma soeur qui prend les choses en main, c'était effrayant, je devais l'avouer. Même si j'avais l'habitude qu'elle se charge de l'organisation avec mes parents, elle était toujours aussi flippante.

- Mais comme faire Noël à quatre, c'est triste, j'avais pensé invité des amis, pour cette année. Ce n'est pas dans les traditions des Jones, mais je me dis que maintenant, nous ne sommes plus seules et on va devoir inclure les Winchester dans le pack. Alors que diriez vous de proposer à Jody, et ses filles, de se joindre à nous ?

Dean sembla réfléchir à l'idée, même si de mon côté, j'étais étonnée de la proposition de ma soeur. Elle était très famille, et avait l'habitude de vouloir rester avec les membres qu'elle connaissait. Mais il semblerait que fréquenter des chasseurs, et des personnes différentes, lui avait ouvert l'esprit. Ce n'était finalement pas plus mal, même si je sentais qu'elle était blessée de fêter pour la toute première fois noël sans nos parents.

- Bon, je vais me charger de l'organisation. Bien entendu, on fera ça à la maison du lac, et il faudra retirer les protections pour laisser passer Castiel. Je vous tiens au courant.


Ma soeur rejoignit sa chambre, me laissant seule avec les deux frères, qui me regardèrent, en silence. Dean prit cependant la parole.

- Elle semble assez directive, comme fille ..

- Non, c'est juste que .. L'organisation des fêtes était une chose qu'elle partageait avec mes parents, tu vois. Et le fait qu'ils soient morts lui donne sans doute l'impression qu'elle doit continuer cette tâche pour leur mémoire. Mais si c'est trop bizarre pour vous, je peux lui parler.

- Non, laisses là faire, déclara Sam. Elle a besoin de ça pour se reconstruire. Et puis, c'est vrai qu'on a pas pris du temps pour les fêtes depuis des années.

Ils se regardèrent, pensifs, sûrement plongés dans leurs souvenirs. Mais une question me tournait en tête. Si on devait faire ça en famille, il était impératif de retrouver Jack. Après tout, il était l'ami proche de ma soeur, mon cousin, et il semblait considérer les Winchester comme des êtres proches de lui, bien que Dean ait été sacrement con envers lui, dès le début. Ce dernier soupira, abandonnant son sourire. Il avait tenté de joindre Patience, la médium rencontrée quelques semaines plus tôt. Sans succès, elle ne répondait pas. Je tentais alors une autre idée. Stupide.

Fermant les yeux, et joignant discrètement les mains, je me mis à prier. Dans ma tête.

« Dieu .. Chuck .. Si tu m'entends, là où tu es, j'ai besoin de toi. D'une vision, d'un signe, d'un plan, d'une notification Facebook, d'un tweet, d'une vibration cosmique, d'un pet vaginal d'ange, d'une danse sexy de démon, .. Bref. Aide moi à retourner mon cousin, le fils de ton fils, ton charmant petit fils, qui, comme moi se bat sûrement pour rester maître de lui même. Alors fais quelque chose, s'il te plait. »

Rouvrant les yeux, je ne vis rien de nouveau, comme je m'y attendais. A part Dean, qui avait le corps tremblant, les yeux humides, et les mains tremblantes. Putain, c'était ça, le signe ?

- Un .. pet .. vaginal .. d'ange, déclara Dean, secoué de rire, tapant sa main sur sa cuisse. Sam devrait te droguer plus souvent ..

Ok. Visiblement, j'avais prié tout haut. Et ce n'étais pas vraiment une réussite. Sam, qui me tournait le dos, se contenait du mieux qu'il pouvait pour ne pas rire, lui aussi. Mais quand il croisa mon regard, il explosa. Et décida d'aller faire un tour au petit coin. Cette journée était décidément trop chelou à mon goût, et pendant un court instant, je me demandais si je ne dormais pas encore. Mais visiblement, après m'être pincé le bras, j'étais pleinement réveillée.


Décidant de m'habiller pour faire quelque chose de constructif, genre, je sais pas, m'entraîner à utiliser mon arme, étant donné que Chuck était aux abonnés absents et que je m'étais ridiculisée face aux garçons, j'entrais dans la chambre que je partageais avec Sam. A la recherche de mon sous-tif préféré, j'entrepris d'ouvrir tous les tiroirs. Quand c'était Sam qui rangeait, je ne retrouvais plus rien et c'était sacrément enrageant. C'est en fouillant dans un tiroir que, victorieuse, j'en ressortis mon vêtement préféré avec un cri de triomphe. Mais quelque chose m'avait troublée en fouillant. Un objet, carré, placé entre deux caleçons de mon chasseur. Haussant un sourcil, ma main attrapa alors une petite boîte. Minuscule. Noire. Et la curiosité me poussa à l'ouvrir, bien qu'au fond de moi, ma conscience me hurlait que ça ne me concernait pas.

« Mauvaise idée. T'as vu assez de films pourri à l'eau de rose, ou de séries bidon, pour savoir que quand on trouve un tel objet, faut pas y toucher. »

Oui, mais en même temps, c'est terriblement tentant, de l'ouvrir ..

« Et tu t'imagines que ça va te faire du bien de savoir ? Arrêtes, t'es pas aussi stupide. Tu sais ce que contient ce truc, et ça va te bouffer si tu l'ouvres. »

Peut-être, mais .. C'était plus fort que moi. Et ma conscience avait beau me hurler de partir en courant, d'abandonner le sous tif, et la boîte, c'est mécaniquement que je l'ouvris. Et comme je m'étais douté, il y avait une bague. Très belle. Brillante.

Je savais que ma conscience était en train de partir dans une crise de rire hystérique, comme pour me dire « J'te l'avais dis, grognasse ! Aller, on se revoit quand tu auras des remords, j'vais me boire des shoots, puisque MOI, je suis pas en cloque ».

Artemis en main, j'étais installée dans la cuisine, essayant de ne pas penser à cette putain de petite boite, et à ma conscience qui dansait actuellement la Macarena, sous l'effet de ses shoots imaginaire. En plus de devenir schizo, j'étais en train de réellement devenir folle. Depuis quand ce machin était-il là ? Jouant avec mon arme, mon regard se posait également sur la bague abandonnée dans la chambre de Sam. Bague que j'avais négligemment jetée sous le lit, comme pour la mettre aux oubliettes. Comme pour me dire que Will n'avait jamais existé. Mais ce n'était pas le cas. Et j'avais été lâche, en cachant cet objet si symbolique. Non, il était temps de prendre mon courage à deux mains. Il était temps de rendre à Will ce qui était à lui.


- Salut, mon pote, dis-je en m'accroupissant sur la tombe de mon ex-fiancé. J'espère que là où tu es, tu ne souffres plus, et que ton âme a trouvé la paix. T'as été absolument génial, comme ami, petit ami, fiancé. Et .. C'est pour cela qu'aujourd'hui, je me dois de te rendre ton bien. Tu me manques, vraiment. Nos moments à deux, nos théories sur Games of Thrones, sur le fait que les prises électriques sont en fait des smiley envoyés par les Aliens pour nous espionner .. Je .. merci. Pour tout. Pour m'avoir permis de me relever après toutes ses épreuves, pour ton humanité. Alors je te confis cette bague. Ta bague. Notre bague. Celle qui nous unissait, puisque, ce n'est pas un bout de métal qui va définir ce que j'ai pu éprouver à tes cotés. Tu me manques, mon ami. Reposes en paix et veilles sur ta mère.

Crevant un trou dans l'herbe sui avait poussé sur la tombe de Will, j'y enfonçait ma bague de fiançailles, confiant à mon ami ce qui pouvait me relier à lui. Lui rendant sa partie de lui. Il était temps. Murmurant un dernier « Je t'aime », dans le vent, je me re-téléportais au bunker, les yeux un peu humide.

Les garçons étaient sur leur ordinateur, et me regardèrent bizarrement. Dean fixa mes mains, pleine de terre, encore. Et je ne pu que soupirer.

- Peux-tu s'il-te-plait arrêter de me regarder comme si j'avais chier sur la tête de ton frère ?

- Euh .. pardon mais tu sembles ..

Jody téléphona à ce moment précis, me sauvant d'une psychanalyse à deux balles de Dean Winchester. Et, en haut parleur, elle nous annonça qu'un ami à elle, dans la police de Bismarck, avait une piste. Un artiste retrouvé mort, les yeux carbonisés. Sa copine avait donné une description de quelqu'un sur la scène de crime. Ce serai Jack.

Mon coeur rata un battement. Bordel. Les prières, ça fonctionne, finalement !

Il fut décidé de laisser ma soeur ici, et de partir, tous les trois. Evitant le regard de Sam, on partit se mettre en route après avoir salué ma soeur. J'étais déterminée à éviter le sujet de discussion liée à la boîte de Pandore que j'avais ouvert malgré les avertissements de ma conscience. 

"Et une décision de merde de plus, et une !" s'écria ladite conscience en avalant un shoot imaginaire de plus, et de s'effondrer sous la table. 

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Ok, ok, ok.  Mon cerveau part actuellement en vrille, à cause de la dose de boulot et de stress, donc c'est tout à fait logique que ce chapitre soit WTF. Sorry pour ça. Mais je repars sur la ligne directive de la série, comme pourrons le constater ceux qui suivent les épisodes actuels ! Alors, heureux ? 

J'avais une idée plutôt drôle, pour le 90ème chapitre, qui marquera un moment spécial, of course. Comme dans certaines fanfics que j'ai lu, il est possible de poser des questions aux personnages, sur ce qu'ils pensent, ce genre de chose. Et je me disais que ce serait sympathique de laisser la parole aux-dits personnages, et de laisser aux lecteurs - c'est à dire vous- l'occasion de leur demander tout et n'importe quoi. Comme, je sais pas, le film préféré de Jack ? Ou des questions à Gabriel ? Fin bref, l'idée est de pouvoir interroger tous les personnages, qu'ils soient morts ou vivants. Si vous êtes partants, je ferai une partie spécial à la suite du prochain chapitre. 

Un vote, c'est une gorgée de thé pour faire dormir Callie et la rendre fun au réveil. Pensez-y !

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