Chapitre 46 : Être courageuse, et affronter ses peurs.

- Vous êtes Dieu, sans rire ? Demanda Dean

En un claquement de doigts, on était de retour au bunker. Et à côté de Chuck se tenait Kevin, en bonne santé, et souriant. Ignorant la présence du Créateur, et toutes peurs envolées, je sautais dans les bras de mon ami.

- Jacky Chan ! J'suis trop contente de voir ta tête !

- Callie ! Tu m'as manqué aussi, sourit l'asiat. Je suis fier de la voie que tu as choisis, jeune Padawan.

- Oui, bon, on a d'autres sujets à aborder. Et Kevin, tu as bien mérité une promotion, tu as passé suffisamment de temps dans le voile.

- Bon, on se reverra alors, dis-je à mon ami en souriant. Prépare le Monopoly et les shoots, ça devait pas tarder.

Après un dernier câlin, Kevin se transforma en une lumière blanche qui s'envola vers le ciel, sous nos regards ébahis.

- On doit vous appeler Dieu, du coup ? Demanda Sam

- Non, Chuck c'est parfait. Callie le sait déjà, on s'est déjà rencontré.

- Oui, d'ailleurs, merci de ne pas m'avoir envoyé au purgatoire. C'était sympa, dis-je en souriant, le pouce levé. Et je regrette la bière de votre bar.

- J'ai beaucoup prié, pour vous, et j'aurais aimé savoir si vous m'aviez entendu, demanda Sam

La tête de Chuck, à ce moment précis, était totalement blasée, comme s'il avait entendu cette question un nombre incalculable de fois. Dean, lui, tirait la tronche. Et je le comprenais, le connaissant à présent mieux.

- Tu m'en veux, Dean, je le sais, soupira Chuck. Tu m'en veux d'apparaître maintenant uniquement.

- Oui, mais je ne veux pas vous manquer de respect, de peur de finir en statue de sel, répondit Dean d'un air détaché.

- Ce n'était pas moi, cette histoire, répondit Chuck. Mais je comprends ta frustration et ta colère : tu n'as pas eu une enfance facile, et j'aurais pu aider. Mais j'ai vite compris que si je continuais à aider, enseigner et punir les humains, ils n'apprendraient jamais. C'est pour ça que je suis parti : pour laisser les hommes trouver leur propre voie.

- C'est qu'une excuse, cracha Dean.

- Le fameux libre arbitre, soupirai-je. J'aurais une question, moi aussi : les visions que j'ai, c'est de vous, non ?

- Exact. Un cadeau de renaissance, qui a l'air d'avoir été utile, précisa-t-il.

- Pas toutes, non. Je me serai passé de certaines visions, dis-je en pensant à Sam.

- Ah, je vois à quoi tu penses. Ouais, là, c'était pour te faire avancer.

J'allais lui dire qu'il pouvait se garder son avis pour lui, mais préférais me taire. Mieux fallait ne pas vexer le créateur.

- Bon, tout ce que vous devez savoir, c'est que ma soeur est implacable, et qu'elle hésitera pas à faire des victimes pour me trouver. Mais j'ai foi en vous, les Winchesters. Vous trouverez une solution. Aller, je vous prends une chambre d'ami, ainsi que votre douche !

- Et Lucifer ? Vous avez qu'il est détenu par Amara, non ? Demanda Dean.

Mais Chuck s'éloignait déjà. De mon côté, être de retour au bunker m'avait rassurée, mais je n'avais pas oublié ma décision de parler de nous à Sam. J'en avais mare qu'il se passe un truc entre nous uniquement quand on était sur le point de crever. Alors, quand il partit dans sa chambre, je le rejoignis, quelques minutes plus tard. Il était torse nu quand je rentrais dans son espace personnel, et il sembla étonné de me voir.

- Callie, ça va ? T'as besoin de quelque chose ?

- De te parler, oui. Parler de ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Et des autres fois. Tu ne penses pas qu'on devrait avoir une vraie discussion, à propos de ce qu'il se passe entre nous ? Demandai-je en me forçant à regarder ses yeux, et pas ses tablettes.

- Tu ne crois pas que ce n'est pas le moment ? Dieu prend une douche à côté, Amara est sur le point de tous nous tuer, et ..

- Justement. C'est bientôt la fin, d'après ce que tu dis. Et ce sera jamais le moment : si on s'en sort, il y aura forcément une chose encore pire, non ? Pour moi, ce n'est qu'une excuse que tu te trouves. De quoi tu as peur, au juste ? J'veux dire, je connais toute ta vie, et c'est réciproque. Tu m'acceptes comme je suis, et je fais de même, alors que je ne suis pas forcément humaine. Je ne vois pas ce qui te bloque, honnêtement.

Sam garda le silence, et évita mon regard. J'avais pris mon courage à deux mains pour lui parler de ça, mais ça ne semblait pas suffisant. Soupirant, face à son silence, je finis par me retourner vers la porte, décrétant qu'il était l'une des personnes les plus courageuses que je connaissais, et qu'actuellement, il se comportait comme un lâche.

Je n'eu pas le temps de poser la main sur la poignée de porte qu'il m'avait déjà rejointe, retournée vers lui, prise dans ses bras, et plaquée contre le mur, en m'embrassant avec passion. C'était le baiser le plus intense de ma vie, indéniablement. Fermant les yeux à son contact, mes jambes s'enroulèrent autour de sa taille, ses mains se placèrent sous mes fesses, et mes doigts se glissèrent dans ses cheveux. Doucement, il m'attira vers son lit, et m'allongea en douceur. La suite fut englobée dans des baisers, des caresses, et des mouvements bien trop agréables pour les décrire dans un moment pareil. C'était juste divin. Le seul hic, durant ses quelques heures passées dans son lit, c'était Dieu, qui s'était mit à chanter de vieux tubes de rock sous la douche, et Dean, qui se mit à lui hurler dessus pour qu'il se taise. Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire, face à la tête de Sam, consterné que son frère parle comme ça au créateur. Et je m'endormis contre son torse, dans ses bras chauds et réconfortants. À mon réveil, je vis Sam me regarder.

- T'es flippant à me regarder dormir, tu sais, murmurai-je.

- Je réfléchissais seulement à la façon de t'expliquer ce que je ressens. Mais rien que ta main suffit à l'exprimer.

- Ma main ? 

Posant mon regard sur ma main droite, j'y vis ma bague de fiançailles, qui brillait à la lueur des bougies dans la chambre de Sam.

- Oh, ça .. Tu sais, ce n'est une bague. Et j'ai pu avancer dans mon deuil, si c'est ce qui te dérange. D'autant que Will était plus un très bon ami qu'un petit ami, au final.

- Il le savait, au moins ? Demanda Sam, jouant avec mes doigts, pensif.

- Je lui avais dit, juste avec que Lucifer n'arrive pour lui retourner le cou pour jouer à l'exorciste.

- Et puis, ce qui me bloque, comme tu dis, c'est d'avoir cette peur constante pour toi, sur le terrain. En plein danger, et ..

- C'est déjà le cas, je te signale. Tu crois que ça ne me fais pas enragée, les filles qui t'approchent de trop près, ou les potentiels monstres qui te font du mal ? Ou même te voir malheureux ? 

Sam allait rajouter un truc, mais mon estomac poussa un hurlement digne d'un loup-garou, et il me sourit, m'embrassa, et m'annonça qu'il allait me préparer un déjeuner. Avant de sortir de sa chambre, mon regard se posa sur la bague, que je retirais avant de la poser sur sa table de nuit. Il avait raison : il fallait avancer, à présent. Et c'était avec lui que je voulais le faire.


- Où est Chuck ? Demandai-je après avoir salué Dean, dégustant le déjeuner de Sam.

- Ici ! Et j'ai grave envie de bacon ! S'écria le brun

- Mais c'est mon peignoir ! S'écria Dean. Vous mangez du bacon, d'abord ?

- Il y a eu des victimes dans une ville entière, déclara Sam face à son ordinateur. Seulement un survivant.

- C'est Amara, elle veut me faire sortir, déclara Chuck. Elle me sous-estime.

Ouais, en gros, il s'en foutait. Les garçons décidèrent d'aller parler à l'homme survivant. J'arrivais à voler un baiser à Sam en allant jusqu'à l'Impala, et c'est avec son sourire de gamin que le trajet se fit. Dean ne comprenait pas, mais nous expliqua qu'il voyait Amara avec des visions. Son téléphone sonna et il décrocha, c'était apparemment Métatron. Un texto de Sam me surprit : « J'ai vu ta bague dans ma chambre. Tu es sûre de toi ? ». Levant la tête, son regard était hésitant. « Aussi sûre que je ferai tout pour arranger la situation, oui. ». Son sourire me rassura.

- Métatron demande à nous voir, déclara Dean. On verra après l'entrevue.

L'homme, appelé Donatello, semblait choqué d'être encore en vie. Il parla d'une brume qui avait tué tout le monde. Et d'un éclair qui l'avait traversé, lui donnant accès à de nombreuses connaissances et des visions horribles. Je compris rapidement qu'il était le nouveau prophète de Dieu. Sam le testa en lui montrant un extrait de la tablette des anges, qu'il pus traduire en deux secondes.

- Un quoi ? Prophète ? Mais je suis athée ! S'écria l'homme.

À l'arrière de l'impala, j'étais assise à ses côtés, et l'homme paniquait : les garçons l'avaient bombardé d'informations sur Dieu, sa soeur, Lucifer, les anges .. et Donatello voulait sauter de la voiture en marche.

- Sécurité enfant, dis-je en souriant. Ça va aller, vous en faites pas.

Le rassurer, c'était impossible. En rentrant, Chuck se trouvait devant l'ordinateur de Dean, et s'étonna de trouver autant de porno. La présentation fut comique : Chuck, en caleçon, semblait connaître Donatello, et se moquait de son athéisme.

- Le libre-arbitre fait partit du forfait ! Bienvenu dans l'équipe !

Mais pas le temps de rassurer le nouveau prophète : les garçons avaient rendez-vous avec Métatron. Ce dernier, dans un bar typique, semblait anéanti. Il tendit un manuscrit aux garçons, apparemment l'autobiographie de Dieu. Je souris en la voyant.

- Ce n'est pas une autobiographie, mais une lettre d'adieu. Il veut se sacrifier.

Dean était parti parler à Chuck, et je discutais avec Donatello, qui était très sympa et cultivé. Sam profita de l'absence de son frère pour m'embrasser fougueusement dans le couloir. J'adorais ses moments volés, tellement agréable d'être caché, comme des adolescents stupides.

- Métatron à raison, déclara Dean en rentrant. Chuck veut se faire enfermer dans une cage, pour sauver ses créations. Sauf qu'elle ne s'arrêtera pas là, dit Dean.

- Merci de m'avoir fait entrer, déclara Métatron après avoir salué tout le monde.

- Laisse ma bière, cracha Sam. Et comme tu traînais autour, on n'avait pas trop le choix.

Il faisait peur à Donatello, et je lui collais une petite baffe à l'arrière du crâne, pour le remettre à sa place. Assise à côté de Sam, il me prit discrètement la main sous la table. Dean semblait ne rien voir. Tant mieux.

- Le plan, c'est de libérer Lucifer pour combattre Amara, avec l'aide de Chuck.

Métatron semblait contre, mais on s'en fichait, de son avis. Le plan en place, on prit la route. Dean était parti à la rencontre d'Amara, répondant à ses visions, seul, pour faire diversion. Et Sam, Métatron, Donatello, et moi, étions en route pour libérer Lucifer, vu que Donatello était lié à lui, et nous guidait, tel un GPS. En entrant dans le bâtiment, Lucifer était attaché à un générateur, dans un piteux état.

- Un des préférés de Papa, s'écria Lucifer, raillant Métatron qui tentait de le libérer.

- Ferme là, on est là pour sauver ton cul, lui lançais-je, agacée.

- Bon, le deal, c'est de combattre Amara, une fois qu'on t'aura libéré. Ça te va ?

- T'as vu ce qu'elle m'a fait, sérieux ? Tu penses que je suis fan d'elle ? S'écria Lucifer, en pointant sa face blessée.

- Tu vas devoir bosser avec Dieu, tu l'as compris, hein ? Demandai-je

Il ne répondit rien à ça, à part qu'il devait faire des concessions. Métatron venait de le libérer, et Donaltello paniqua.

- Amara va revenir. Je le sens. Elle approche !

- Tu peux nous téléporter ? Demandai-je à Lucifer

- Elle m'a coupé les ailes, je ne peux pas.

- Partons vite ! Dis Sam en me prenant la main.

- Je reste, je vais me charger de la retenir, déclara Métatron, convaincu.

Quelques secondes furent nécessaires pour que Sam se décide, et très vite, nous avons rejoins l'Impala. Il roulait vite, pour s'éloigner le plus rapidement de ce lieu. Mais deux kilomètres plus tard, Sam freina violemment, et je percutais le siège devant moi, ma tête frappant son épaule. Amara était apparue devant la voiture. Et elle allait nous désintégrer, là, maintenant. Priant pour que Chuck nous sauve, je pris la main de Sam en fermant les yeux. Si peu de temps ensemble ? C'était injuste. En rouvrant les yeux, cependant, on était au bunker. Toujours dans l'Impala. Elle avait été téléportée directement dans le bunker.

Sortant en tremblant, Sam me prit le bras, rassuré. Chuck, dans la bibliothèque, nous lança qu'il lui arrivait d'exaucer des souhaits. Et son regard se posa sur Lucifer.

- Mon fils, tu as changé, dit Chuck.

- Tu es vraiment là, dit Lucifer, choqué et visiblement en colère.

D'un claquement de doigts, Chuck guérit ses blessures, mais ce n'était pas le moment de discuter, on en avait conscience.


- Merci de m'avoir raccompagné. Et j'espère vous revoir, si vous survivez à ça et à votre rythme de vie, nous dit Donatello, à la station de taxi la plus proche, pour rentrer chez lui.

- Si c'est le cas, on aurait sûrement besoin de vous, oui, dis-je en souriant. Prenez soin de vous, surtout.

- C'est à vous qu'il faut dire ça. Aller, bonne chance.

Il monta dans un taxi et les garçons soupirèrent. Sam s'étonna que Dean soit encore en vie après qu'Amara ait compris qu'il la trahissait.

- Elle veut fusionner avec moi. Littéralement. Je suis mort, frangin, soupira Dean.

Vu son air désespéré, ce n'était clairement pas le moment de nous afficher devant lui. On devait déjà gérer les nouveaux colocataires du bunker, et ça n'allait pas être de tout repos. 

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Un chapitre bien plus long que les autres. J'espère qu'il vous plaira. Les prochains seront aussi longs, en espérant que ça ne dérange pas. Alors, des avis sur Callie et Sam ? Sur Chuck ? Sur Dean ? 

Un vote, c'est un moment chaud pour Sam et Callie pendant le concerto de Chuck. Pensez-y ! 

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