Chapitre 127 : Une vie normale, une vie heureuse ?

Pour tout dire, je n'avais jamais vraiment eu de dispute au sein de mon couple. Que ce soit avec Will ou Sam, les grosses prises de gueules avaient toujours pu être évitée par des discussions récurrentes et une solide complicité. Il est vrai que Will m'avait beaucoup reproché ma relation un peu trop fusionnelle avec les Winchester, mais il avait vite compris que Sam et Dean étaient et seraient toujours des amis proches qu'il me serait impossible de laisser de côté. Or, une discorde entre Sam et moi, c'était nouveau. Cette fois, ça ne concernait pas mon mariage avec Will, ni même son comportement pendant sa période sans âme, ou son choix du sacrifice. Non, cette fois, il refusait d'accepter mon choix, malgré les arguments plutôt convaincants que j'avais tenté de mettre en avant.

- Sam, essaye de comprendre, je dois le faire pour le bien de nos enfants, et pour trouver ma propre voie. Ce n'est pas naturel de lutter contre mes instincts constamment, quand je suis sur une affaire.

- Mais tu as promis de toujours être là, et me lâcher pour la chasse, c'est m'abandonner à mon sort ! Avait rétorqué mon chasseur.

- Je ne t'abandonne pas, tu as ton frère, Castiel et Jack ! Et puis, les enfants ont besoin de stabilité, il y a eu trop de violences, de morts et de mauvaises vibrations autour d'eux.

Il n'avait rien voulu entendre. Absolument rien. Et comme notre joyeuse conversation avait raisonnée dans tout le bunker, grâce au réseau de couloirs, les autres s'en étaient mêlés. Dean, avait pris mon parti en déclarant que j'avais besoin d'une pause. Jack s'était montré neutre, déclarant seulement que le bien des jumeaux passait avant tout. Quant à Castiel, il avait tenté de calmer Sam, sans aucun succès.

Il faut dire qu'enterrer nos amis chasseurs, quelques heures avant, n'avait pas été la chose la plus réjouissante au monde. Hope avait versé toutes les larmes de son corps en s'accrochant au cou de Sam, alors que Sacha avait tenté de camoufler les larmes en les essuyant au fur et à mesure. Le bûcher avait duré longtemps, et quand mon mari voulu aborder ce que j'avais voulu lui dire sur le chevet de Dean, ça avait explosé. Une chance qu'une affaire se soit présentée peu de temps après. Il avait sauté sur l'occasion et j'avais poussé Dean à l'accompagner avec les autres, pour nous laisser le temps de digérer. Mon père ne décrochait pas son téléphone, sûrement en train de bouder, alors ce fut Tasha qui entreprit de nous changer les idées. Affichant son visage sur ma tablette, posée sur la table de la bibliothèque, les enfants mangeaient tout en l'observant, le visage fatigué.

- Sacha, Hope, vous pouvez tout me dire, lança ma meilleure amie avec un sourire confiant. Je suis la marraine de Hope, mais vous êtes mes chéris tout les deux, et je vous écoute quoi que vous ayez à dire.

- On va bien, c'est habituel d'enterrer nos proches, répondit mon petit garçon en évitant de regarder la webcam.

- Je .. vois. Et toi, Hope ? Tu as quelque chose à dire sur les deniers évènements de la maison ? Continua Tasha.

- Tu sais déjà tout, il me semble, soupira ma petite fille. On porte malheur, et les gens qu'on aime finissent toujours par mourir dans d'atroces souffrances. Tu ferais mieux de couper contact avec nous, si tu veux vivre.

Déglutissant, je retins le moindre commentaire, l'ayant promis à ma psychologue de meilleure amie. Mais les mots de mes enfants me faisaient mal. Surtout que je ne voulais pas me résoudre à téléphoner à Sam, vu qu'on était toujours en froid.

- Bon, je comprends votre réaction, mes amours, déclara Tasha. Mais la vie, ce n'est pas que ça. Vous avez raison, les gens meurt, c'est le cycle inévitable de la vie. Sauf que rien n'est votre faute. Michael était méchant, et son but était de faire le mal autour de lui. Vous n'avez rien fait de mal, et il n'y a aucune raison que vous en fassiez un jour.

- Mais c'est à cause de nous que papa et maman vont finir par divorcer, répondit Hope. Ils se sont disputés très fort, et tous les garçons sont parti. Si on était pas là, maman serait partie chasser, et il n'y aurait pas de problème.

Je ne voulais pas qu'ils puissent penser ainsi. Rien n'était la faute de mes deux petits anges. Et pour rien au monde, je ne permettrais qu'ils puissent s'accuser d'une telle chose.

- Hope, Sacha, il ne faut pas vous faire des idées ! Dis-je en m'asseyant. Oui, nous nous sommes disputés avec votre papa, mais on s'aime toujours. C'est normal, de se disputer quand on aime quelqu'un. Et si je veux arrêter la chasse, c'est pour pouvoir passer plus de temps avec vous. Je vous assure que ça va s'arranger avec Sam, d'accord ? Il lui faut du temps pour accepter ma décision, et la perte des personnes que l'on aimait beaucoup.

Tasha hocha la tête, et fini par dire qu'elle devait nous laisser. Mais vu son regard, elle allait m'envoyer un long message pour me conseiller, façon .. Tasha. Après le court repas des enfants, ils allèrent s'installer sur des coussins dans la bibliothèque, et je pus lire le long conseil de ma meilleure amie.

« Ok, ils sont clairement en train de se rendre coupable de tout ce qui vous arrive. Il te faut l'aide de quelqu'un qui a vécu une vie normale ET surnaturelle. Il pourra leur parler. Et puis, règle tes problèmes de couple avec Sam, et surtout pas au bunker, t'es pas l'héroïne d'une série à l'eau de rose. ET PAS QUESTION DE FAIRE N'IMPORTE QUOI AVEC DEAN, CERVELLE D'OISEAU ! »

Elle était adorable. Trop rentre dedans, mais adorable. Et elle avait raison. Laissant les enfants à leur lecture de livre fantastique, Tara Duncan pour Sacha et Harry Potter pour Hope, je décidais de contacter une personne que je pensais ne plus revoir avant un moment.

- Callie, ça fait un baille. Que deviens-tu ? Me demanda Alaric, en décrochant rapidement.

- Oh, la routine. Chasse, monstres .. C'est d'ailleurs pour ça que je t'appelle. Tes jumelles ont été confrontées au surnaturel, et elles semblent l'avoir plutôt bien encaissé. Ce n'est pas le cas de ma fille, et je voulais savoir comment tu avais fait pour ne pas que les tiennes ne finissent avec dix ans de thérapie.

- Tu peux me résumer la situation ? Demanda-t-il, alors qu'il prenait place sur son siège.

Lui résumer fut un peu plus long que prévu, tout compte fait. Et quand j'eus terminé, il laissa passer quelques secondes, avant de se racler la gorge.

- Bon, c'est bien pire qu'une malédiction de sorcière. Je peux leur parler, ainsi que Caroline. Il faudrait que tu viennes avec eux. La route ne te dérange pas ?

- On peut être à Mystic Falls en quelques secondes. Je vais prévenir mon ma.. euh .. les autres de mon départ. On arrive dans une petite heure si tu veux.

Il accepta, et je décidais de contacter Dean, qui décrocha rapidement.

- Chaton, tu tombes mal, on part à la recherche de notre goule, là, dit-il alors que j'entendais les autres parler autour.

- T'inquiètes, je suis pas longue. On fait un saut dans l'école d'Alaric, les jumeaux ont besoin de parler à quelqu'un d'extérieur. Tu glisseras ça à Sam quand ce sera le moment, hein. Et soyez prudents, les garçons.

Après avoir raccroché, je rejoignis les enfants, qui étaient suspendus à leur livre. C'était à la fois risible et touchant, de les voir se plonger dans la littérature de jeunesse. Au moins, ils ne seraient pas des accros de la téléréalité.

- On va aller rendre visite à un ami, dis-je en me penchant vers eux. Vous avez encore un peu de temps, on y va par téléportation.

Le visage de Hope reflétait un certain stress, vu qu'elle ne voulait plus toucher au surnaturel, mais l'enthousiasme de son frère fini par prendre le dessus, et elle replongea dans son livre. Après une bonne douche, je parcourus un peu le bunker, qui était désert. Les images du massacre étaient encore présentes dans ma tête, et j'ignorais combien de temps il faudrait pour qu'elles s'estompent. Un autre essai pour joindre mon père se solda par un échec cuisant, et je finis par abandonner, avant de rejoindre les jumeaux. S'accrochant à moi, on arriva en un quart de seconde dans le manoir des Salvatore, et Alaric sursauta en nous voyant arriver.

- Hope et Sacha, je présume. J'ai beaucoup entendu parler de vous, dit-il en s'abaissant à leur hauteur. Je suis Alaric, un ancien professeur de votre maman, et un ami à elle. Vous voulez qu'on aille faire un tour, tous ensemble ?

- Si c'est pour nous parler de surnaturel, je refuse, lança Hope. Je sais qui vous êtes, j'ai déjà lu les cours que vous avez donné à Maman, mais je veux pas en parler ! Les monstres, j'en ai mare !

Sans prévenir, elle partit en courant dans le couloir, et rentra en collision avec un homme, qui parlait à Caroline. Sacha alla rejoindre sa soeur pour l'aider à se relever.

- Hope, il faut te calmer. Arrête de voir des monstres partout, Michael est mort, on ne risque plus rien.

- Tu sais bien que les monstres ne sont jamais vraiment mort, cracha la fillette avant de passer entre les deux adultes, qui s'étaient arrêté de parler à l'arrivée de Hope.

Avec Alaric, on s'avança vers eux et Caroline me prit dans ses bras pour me saluer, alors que l'homme à ses côtés me saluait d'un hochement de tête.

- Désolée pour ça, on a traversé une sale période, et Hope renie tout ce qui touche au surnaturel, soupirai-je.

- Et j'imagine que parler avec un vampire ne va pas aider ? Demanda-t-elle.

- Pas vraiment. Je comptais plus sur Alaric, sur ce coup, répondis-je, gênée.

Elle acquiesça, et me présenta son ami. Un certain Klaus. Son nom m'était familier, mais j'en ignorais la provenance. Il semblait aussi inquiet pour sa fille, et comptait sur Caroline pour veiller sur elle. Croisant les bras, je fixais un court instant mon fils, qui restait avec nous. Il paraissait tellement mature pour son âge. Surtout quand il me prit la jambe pour attirer mon attention.

- T'en fait pas, Maman. Elle finira par se calmer. De toute façon, notre héritage familial nous suivra toujours. Et faudra bien s'y faire.

Au regard de Caroline et Klaus, il semblait évident que ce n'était pas commun d'entendre un garçon si jeune parler ainsi. Haussant les épaules, je murmurai un rapide « croissance surnaturelle », pour leur faire comprendre. L'ami de Caroline fini par partir, et elle nous proposa des cafés et un chocolat chaud pour Sacha. Il se montrait étonnamment sage, mais inquiet de savoir sa soeur dehors. La blonde entreprit de me parler de ses propres filles, alors qu'elle regardait en permanence mon fils. Il fallu deux bonnes heures pour que ma fille revienne en compagnie de mon professeur. Elle s'installa sur mes genoux, et tourna sa tête triste vers moi.

- Je suis désolée, j'ai été malpolie tout à l'heure. Maman, je ne veux pas que tu arrêtes de vivre ta vie de chasseuse juste pour nous. Tu ne serais pas heureuse.

- Hope, je suis heureuse quand je sais que tu te portes bien. Et chasser .. je pourrais le faire quand vous serez au lycée. En attendant, je m'assurerai d'être là pour vous.

- Mais papa n'est pas d'accord, ajouta Sacha, en touillant sa cuillère dans le vide.

- C'est entre lui et moi, assurai-je. Je voulais vous présenter Alaric et Caroline puisque ce sont des personnes en qui j'ai confiance. Si vous voulez parler à quelqu'un d'autre que Tasha, Lola, ou un adulte de votre entourage, je sais qu'ils sauront vous écouter.

La fillette sourit à mon professeur, assurant qu'elle l'aimait bien. Et l'arrivée de leurs filles, à peine plus âgées en apparence que mes propres enfants, apaisa la situation. Les enfants se saluèrent, et les jumelles proposèrent à mes jumeaux de leur montrer le manoir. Acceptant la proposition, ils s'éloignèrent en me laissant seule avec les deux adultes.

- Elle est intelligente, Callie. Aussi perspicace que toi, assura l'ancien chasseur. Mais elle a trop vécu de choses douloureuses. Trop d'enterrements, de perte, et de souffrance. Je pense que tu prends la bonne décision. Mais veille à ne pas trop les étouffer.

Retenant une grimace, je vis Caroline sourire d'amusement, alors qu'on continuait à discuter. L'heure passa vite, et ils finirent par nous inviter à manger. Les enfants étaient heureux de se faire de nouveaux amis. Surtout des jeunes de leur âge. Après de bonnes pizzas, on continua la soirée dans le salon où un grand feu de cheminée brûlait. Ce manoir renfermait tellement de vibrations, c'était perturbant. Caroline remarqua mon trouble et commença à m'expliquer l'histoire du lieu.

- Deux frères vampires ? Un double Petrova ? C'est compliqué comme histoire, dis-je en riant.

- Pas autant qu'être la fille d'un archange, lança Alaric avec un sourire, derrière son mug de thé. Je serais curieux de le rencontrer, d'ailleurs.

- S'il répondait à mes messages, raillais-je. Mon père est aussi têtu que moi, alors je te laisse imaginer. Ajoute à ça des pouvoirs d'embrouilleur, et tu as le parfait tableau de Gabriel. C'est tendu en ce moment, mais on est plus proche qu'avant, c'est déjà ça.

La soirée continua et les jumeaux revinrent, s'asseyant près de moi, l'air fatigués. Je décidais de rentrer, après avoir chaleureusement remercié nos hôtes. Les jumelles furent déçues de nous voir partir, mais Hope leur promit de se revoir. Pour quelqu'un qui ne voulait plus de surnaturel ...


Quelques jours passèrent, après notre visite à Mystic Falls. Les enfants semblaient aller mieux. Même si je me doutais qu'ils jouaient sur les apparences. Sam était rentré en coup de vent, avant de repartir pour une chasse. Jack était rentré, fasciné par le serpent de la gorgone qu'il avait gardé, et on évitait tous le sujet fâcheux de son âme. Tous .. sauf Castiel. Il était toujours là pour mettre les pieds dans le plat, avec lui. Et je ne comptais pas m'en mêler. Il faisait nuit depuis un moment déjà, alors que je tournais dans mon lit sans trouver le sommeil. Cette froideur avec Sam me bouffait le moral, et j'abandonnais l'idée de dormir en repoussant les couvertures pour aller me faire un thé dans la cuisine. En passant devant la chambre des enfants, je vérifiais qu'ils dormaient à point fermé, avant d'entrer dans mon sanctuaire. Qui était occupé par Dean, en train de se préparer un énorme sandwich.

- Bon appétit, dis-je en rentrant, avant d'aller me prendre une tasse. 

- Merchiiiiii, lança-t-il la bouche pleine. Chu choooor paaaaas ?

- Non, je ne dors pas, comme tu peux le voir, soupirai-je en laissant mon thé chauffer, comprenant son langage de mangeur. J'y arrive pas, c'est trop prenant cette dispute avec Sam.

- Les enfants semblent aller mieux, pourtant, déclara Castiel en rentrant dans la pièce.

- Merci aux deux jeunes sorcières et à des amis à moi, ajoutai-je en souriant. Mais je ne changerai pas d'avis, inutile d'essayer, vous deux.

Ils se regardèrent avant de hausser les épaules. Et parlèrent de Rowena qui se remettait de sa possession. Dean devait dormir aussi, en théorie, mais le cas de Sam et Jack les préoccupaient. On savait tous que prétendre aller bien était un vrai mensonge. Mais le pousser à parler ne marchait pas. Sirotant ma boisson, j'écoutais mes amis parler et Sam débarqua dans la cuisine, en proposant une affaire dans l'Arkansas. Sauf que Dean était contre : ils venaient d'enchaîner trois chasses, et ils avaient grand besoin de repos. Le regard de mon chasseur se posa sur moi, et je ne dévier pas le mien, pour lui montrer que j'étais toujours là.

- Dean a raison, vous êtes épuisés. Un peu de repos vous ferez le plus grand bien, assurai-je en tentant d'être gentille.

- Ou alors, Dean reste au bunker avec les jumeaux, et on va chasser tous les deux ? Proposa Sam.

Refusant de répondre, Castiel posa sa main sur mon épaule, avant de proposer de l'accompagner. Il fallait que quelqu'un reste pour Jack, et les jumeaux. Et je n'avais pas la force de me battre avec Sam. Il avait déclaré partir dans dix minutes. J'allais profiter de ce laps de temps pour tenter une approche.


Dans notre chambre, il se préparait des affaires en silence. Arrivant sans faire de bruit, il me jeta un rapide regard avant de reprendre sa tâche.

- Je pense qu'on devrait discuter, Sam, dis-je en m'avançant vers lui. Cette situation entre nous, c'est mal et ça fou tout le monde sur les nerfs.

- Dans ce cas, viens avec moi, on parlera en route, proposa-t-il.

- Mais je .. NON. Arrête-toi deux secondes, bon sang ! M'écriai-je en lui prenant les mains fermement. Je ne te reconnais plus ! Tu sais que je t'aime et que je donnerai tout pour toi, mais comprends qu'on a des responsabilités, maintenant. Je me dois de veiller sur les jumeaux, ils sont autant voir plus affecté que toi par la perte de nos amis. C'est leur premier massacre en direct, tu y as pensé ?

- Non Callie, je pense seulement aux victimes que tu m'empêches de sauver en me retenant ici, dit-il froidement. J'ai été nul comme chef, et ils sont morts par ma faute. Tu veux assurer pour eux deux ? Très bien. J'assurerai pour le reste du monde.

Il saisit son sac, avant de s'approcher de la porte. Le voir partir autant en colère me brisa un peu plus et dans un élan de désespoir, mes bras s'enroulèrent autour de son torse, alors que je m'accrochais à son dos.

- Je suis désolée. Je t'aime, et j'ai peur de te voir t'éloigner dans cet état. Tu es aussi vulnérable que nous, et tu n'as rien à prouver. Promets-moi d'être prudent.

Il s'était arrêté une dizaine de secondes, avant de retirer mes bras de lui avec fermeté. Puis, il s'éloigna d'un pas rapide, avec seulement son sac. Sa réaction fini par m'achever, et mes jambes arrêtèrent de me soutenir. M'adossant au cadre de lit, mes genoux remontés à hauteur de ma tête, des larmes et des sanglots m'échappèrent. Je n'étais pas du genre à pleurer facilement, mais les derniers évènements m'avaient véritablement détruite. Voir Maggie mourir ainsi, en plus des autres chasseurs, et l'effet provoqué sur mes enfants me rendait si faible. Des bruits de pas me vinrent mais je refusais de relever la tête. La main de Castiel se posa sur mon épaule, me conseillant de dormir et de voir venir après. L'ignorant totalement, je restais prostrée sur moi-même, laissant aller mon chagrin. Les autres dormaient, je n'avais pas à faire bonne figure pour le moment. Ce fut une dizaine de minutes plus tard que de nouveaux pas se firent entendre. Cette fois, une main éleva mon visage vers mon interlocuteur, et Dean me fit face, avec un sourire timide.

- Dis-moi, ça fait un moment que je ne t'ai pas vu pleurer ainsi, mon chaton. Tu as besoin d'une épaule sur laquelle t'appuyer ?

- Arrête de te moquer, c'est vraiment pas le moment, répondis-je en reniflant.

- Jamais je ne me moquerai de toi dans une telle situation, ma princesse, souffla-t-il. Relève-toi, tu vas attraper froid au cul.

Retenant un pseudo rire, je le laissais me relever, et m'attirer dans ses bras. En quelques minutes, sa chemise fut inondée, et je l'entendis grogner à ce sujet.

- Tu vas aller dormir, d'accord ? Tu es épuisée, et ..

- Toi aussi, gros malin, raillai-je en me reculant. Et j'arrive pas à dormir, il me manque une présence.

- Je t'aurais bien proposé de te tenir compagnie, mais on va éviter de mettre de l'huile sur le feu, soupira-t-il.

Après m'avoir installée sur le lit, il voulut s'éloigner, mais je lui retins le bras, l'incitant à me regarder. Je devais ressembler à un putain de panda, actuellement, et la seule question qui me vint fut de savoir comment il pouvait me regarder avec tant de tendresse.

- Tu es mon meilleur ami, je pense que tu peux dormir avec moi sans te comporter comme un pervers, murmurai-je. J'ai juste besoin de toi.

Il hésita un long moment, mais fini par retirer ses chaussures, pousser la porte, et s'installer près de moi en restant habillé. Il retira simplement sa chemise humide, et attira ma tête sur son épaule. Dans ses bras, je me sentais en sécurité. Pas comme avec Sam, non. C'était différent. Il n'y avait pas le contexte amoureux habituel. Simplement un large sentiment de sécurité et de soutien moral. Me blottissant contre lui, mon rythme cardiaque se calma au fur et à mesure, et les doigts de Dean me caressèrent le cuir chevelu pour tenter de me calmer. Autant dire que ça fonctionna du tonnerre de dieu. Et je pus m'endormir comme un bébé au bout de quelques minutes.


- Je suis certaine que mes cheveux ressemblent actuellement à un nid d'oiseau, grommelai-je en ouvrant un oeil, toujours collée à Dean.

- Et mon tee-shirt est également humide, tu baves en dormant, répliqua-t-il en ouvrant un oeil.

- Pas ma faute si je rêve de Jon Snow. Tu sais que tu ronfles, toi ? Et .. ATTENDS ! C'est quoi cette haleine ? Tu connais l'existence des brosses à dents, toi ?

- Super, c'est comme ça que tu me remercies d'avoir supporté ta grosse tête toute la nuit ! Dire que j'aurais pu me mater des pornos, au lieu de me faire baver dessus.

Il se releva doucement après m'avoir laissé le temps de me redresser, et je lui pris la main, en le regardant avec amusement. Se chamailler dès le matin, c'était typique de notre relation habituelle. Me redressant sur le lit, je lui sautais dans les bras, lui collant un gros bisou sur la joue.

- Merci, mon Deanou. J'avais vraiment besoin de ça, et tu es vraiment un ami exemplaire. Tu veux une tarte pour te remercier ?

- Ce que je veux, c'est une bonne douche pour retirer ton odeur de panda, et un café chaud. Tu te charges de la cuisine, femme !

Choquée un instant, il se mangea un coup-de-poing amical dans l'épaule. Et j'allais lui faire son café malgré tout. Il avait assuré, pour le réconfort, après tout.

Préparant le déjeuner pour tout le monde, l'arrivée des enfants me fit sourire, et ils prirent place sur la table de la cuisine, face à leur chocolat chaud.

- Bien dormi, mes chéris ? Demandai-je en m'asseyant près d'eux.

- Oui, mais ce matin, Dean n'était pas dans sa chambre, grogna Sacha. Il a dormi avec toi ?

- C'est exact, Monsieur le Détective, lança le Winchester en rentrant. Ta maman fait des cauchemars et elle avait besoin d'un nounours géant pour faire un câlin.

- Et j'imagine que papa est déjà reparti sur une chasse ? Demanda Hope, le regard terne.

Croisant celui de Dean, je me raclais la gorge, alors que mon ami tentait d'expliquer aux enfants que leur papa traversait une mauvaise passe. Hope termina son bol, et sorti de la cuisine après l'avoir mis dans l'évier. Sacha ne tarda pas à suivre, et mon café fut le seul réconfort à mes yeux.

- Je vais leur parler, ainsi qu'à Jack, déclara Dean. Va donc prendre une bonne douche, tu sens le putois à un kilomètre.


Il se mangea un fuck de ma part, et je sortis en le laissant boire son café. Retrouver l'eau chaude de la douche et la douce odeur du gel douche m'éveilla un peu plus, et le courage d'affronter cette journée me revint.

Résiste ! Prouve que tu existes. Cherche ton bonheur partout, va, refuse ce monde égoïste.Yeah, yeah, yeah, résiste. Suis ton cœur qui insiste. Ce monde n'est pas le tien, viens. Bats-toi, signe et persiste. Yeah, yeah, yeah, résiste.

Chanter sous la douche, c'était réconfortant. Et ça faisait un moment que je ne l'avais pas fait. Tout en me dandinant sous l'eau, la poire de douche comme micro, la bonne humeur me revint peu à peu, et une fois sortie, je m'habillais en songeant à une autre chanson que j'adorais.

- Pour un flirt avec toi.Je ferais n'importe quoi, pour un flirt avec toi.Je serais prêt à tout.Pour un simple rendez-vous.Pour un flirt avec toi ..

Bon, je dus m'arrêter de chanter en passant devant la cuisine, où tous les habitants actuels du bunker était réuni.

- C'est quoi un flirt ? Demanda Sacha, intrigué.

- C'est de la drague, les câlins d'adultes, et ce que regarde Dean sur son ordinateur, répondit Hope en fixant le serpent de Jack.

Rougissant en croisant le regard du Winchester, il parut amusé un court instant, avant de proposer une petite balade. Jack, lui, semblait chercher à nourrir le serpent qui refusait de s'alimenter. Personnellement, je n'aimais pas ces bestioles.

- Tu veux dire chasser ? Demanda Jack en regardant Dean.

- Non, juste une ballade, avec tout le monde, insista le chasseur.

Ils décidèrent de se faire un genre de seconde petit-déjeuner, alors que je les laisser pour tenter de joindre Castiel. On était sans nouvelle d'eux, et vu leur départ, j'étais un peu inquiète. Sauf ce que fut son répondeur qui me répondit.

- Bordel, Castiel .. tu m'obliges à contacter Sam, là, grognai-je avant de me décider à joindre mon mari.

Sauf que lui aussi était sur messagerie. Étrange. Trop étrange. Avaient-ils un problème ? Si c'était le cas, je ne pouvais même pas les aider. Frustrée, je songeais à un autre moyen de joindre l'ange. Et l'idée me vint.

- Ok, je l'ai jamais utilisée, mais on va tenter, hein ..

La radio des anges. Un chouille dangereux si j'envoyais un message collectif. Moins si je visais Castiel. Qu'importe où il pouvait se trouver, tant que son cerveau était en état de marche, c'était bon. « Castiel, tu m'entends ? C'est Callie. Je suis inquiète, vous n'avez pas donné signe de vie. Essaye de me joindre si tu le peux ».


On prit la route rapidement, par la suite, et les jumeaux étaient content de sortir du bunker en famille. Le serpent sur les genoux, j'étais plutôt mal à l'aise. Mais ils semblaient fascinés par l'animal. La route eut cependant l'effet bénéfique de les endormir, et leurs têtes furent calées contre un pull, sur la potière. Regardant la route défiler, je savais que Dean nous emmenait voir Donatello, pour le problème de Jack.

Dean tournait sans cesse la tête vers moi, et je lui assurais maîtriser le serpent, sur mes genoux. Rassuré un minimum, il proposa à manger aux passagers éveillé, bien que Jack n'avait visiblement pas faim. Il tendit tout de même des gâteaux à notre adolescent néphilim, lui laissant le choix. Entre un gâteau « angélique » ou « démoniaque ». Ouvrant de grands yeux, je lui fis signe dans le rétroviseur que son stratagème était vraiment peu subtile.

- C'est pour nourrir le serpent ? Demanda Jack. Je croyais que tu trouvais ça dangereux. Et ce n'est pas adapté pour lui.

- C'est la morsure qui est dangereuse, voyons, répondit Dean, mal à l'aise. Choisis un gâteau pour toi alors !

Je sentis mon ami chasseur se tendre en voyant Jack hésiter, avant de choisir le gâteau angélique. Quelle connerie. Heureusement que notre Jack était un garçon un peu naïf.


Arrivés à destination, quelques heures plus tard, les enfants descendirent pour courir saluer Donatello. Étrangement, ils l'adoraient et je n'en comprenais pas la raison. On était là pour Jack, pourtant, et leur présence risquait de gâcher l'idée.

- Salut les petits monstres ! S'écria le prophète. J'ai fait du gâteau pour vous, allez donc vous servir !

- Comment ça va, Donny ? Lança Dean.

- Très bien ! Sauf ma prostate, elle ressemble à une papaye.

- EURK. Bon appétit, bien sûr, dis-je en le regardant avec dégoût.

- On est ici pour Donatello ? S'étonna Jack.

On lui expliqua qu'on était inquiet pour son âme, et que le prophète était le seul habilité à comprendre son cas, à l'heure actuelle. Il accepta de suivre notre ami, et on promit de surveiller son serpent en attendant. Donatello allait pouvoir aider les trois jeunes, c'était une bonne chose.

Adossée contre l'Impala, je vis mon ami s'éloigner au maximum de l'animal, et je le regardais en riant.

- Aurais-tu peur des serpents, Dean Winchester ? Demandai-je en riant.

- Et toi, on en parle des clowns ? Rétorqua-t-il.

- Au fait .. je vais te donner des cours de subtilité, mon petit, ajoutai-je en souriant. Ton histoire de gâteau ..

Je n'entendis pas sa réponse, puisqu'un mal de crâne me prit et que la voix de Castiel raisonna dans ma tête.

« Callie, cette histoire va trop loin. Deux hommes ont eu la tête explosée, comme des melons trop mûrs au soleil. Et Sam .. il n'est plus lui-même. Il prétend s'appeler Justin Smith, il a bu du martini dès le matin, pense qu'il vit avec une blonde dans une charmante maison. Leur complicité est très .. féline. Il a répondu à un « rrrrrrhhhh » devant moi, d'ailleurs. Après avoir choisi trois olives pour sa boisson. IL BOIT DÈS LE MATIN ! AH ! Et il estime que le mot « Enfer » est un gros mot. Il m'a conseillé de laver ma bouche avec du savon, ensuite. Callie, on a besoin d'aide ici, je ne sais pas si c'est une malédiction ou autre chose. »

- Oh putain, bonjour le mal de crâne, soupirai-je en me prenant les tempes. Dean, je vais aller aider Castiel. Il a visiblement besoin d'aide. Si je te confis les jumeaux, ça te va ?

- Tu as des infos sur leur enquête ? S'étonna Dean. C'est nouveau, la communication par télépathie.

- C'est douloureux surtout, ricanai-je. Et Sam est comme possédé par un truc. Donc j'y vais. Attention avec Jack, il t'admire et tu peux l'aider, mais ne le pousse pas trop à se confier, hein.

Il hocha la tête, et me serra contre lui, avant de me souhaiter bonne chance. Il devait comprendre que repartir chasser n'était pas vraiment un choix. Sauf que laisser Sam dans une situation où sa tête risquait d'exploser, c'est impensable.


Apparaissant devant un genre de bar à milk-shake nommé Harrigton's, Castiel me salua et m'entraîna à l'intérieur pour aller parler à une fille.

- C'est une sorcière, déclara l'ange devant la fille. À travers des lettres érotiques, elle a manipuler notre première victime.

Elle refusait de parler, et l'ange la menaça d'entrer dans sa tête. Lui prenant le bras, elle finie par nous avouer que quelqu'un était devenu incontrôlable.

- Qui ça ? Demandai-je, inquiète.

- Ce n'est pas très gentil de s'en prendre à ma fille, déclara un homme.

D'après Castiel, c'était le maire de la ville. Mais le plus choquant, ce fut de voir Sam avec des lunettes, habillé comme une personne des années 30.

- Oh mon dieu, c'est quoi ce look, Sam ! Murmurai-je en le fixant impoliment.

- Vous avez fait appel à un autre agent, n'est-ce pas ? Demanda le maire. Ce n'est pas très gentil.

- Qu'avez-vous fait à mon mari, espèce de monstre ? Demandai-je d'une voix menaçante, alors que Castiel me retenait.

- Mari, hein ? Il ne semblait pas très heureux en arrivant ici, pourtant, déclara l'homme trapu.

À la demande de l'ange, il nous expliqua que le déclin de la ville et la mort de sa femme lui avait fait apparaître des capacités à contrôler les gens, pour les maintenir dans une bulle de bonheur. Il lui suffisait de penser à quelque chose pour que cela se produise. Mais bizarrement, ça n'avait pas fonctionner sur notre ange. Son pouvoir ne touchait que les humains, apparemment.

- Donc vous avez recréé cette ville à votre image, pour votre propre satisfaction ? Demandai-je. Et les pauvres gens sont contraints de vivre selon VOS règles ? J'vous conseil le jeu des Sims, c'est pareil, mais sans morts réels, si vous piquez une crise.

- Je rends les gens heureux, petite sotte. Et ton mari n'y a pas échappé. Ce qui m'étonne, c'est que ça ne fonctionne pas sur toi, tout comme sur ma fille ..

La pauvre Sunny, sa fille, prétendait ne pas être comme lui, et j'espérais qu'elle disait vrai. Quand il comprit qu'on était pas manipulable, il ordonna notre exécution, et Sunny couru dehors. Face à la situation, j'hésitais à aider mon chasseur.

- Je ne suis pas Sam, je suis Justin !

- Eh Bieber, tu vas te calmer et retrouver tes esprits ! Dis-je en lui jetant un regard noir. S'il faut te raser la tête pour ça, je n'hésiterai pas !

Mais Castiel me demanda d'aller aider la jeune fille, et j'obtempérais en grimaçant. Il avait géré les deux autres en les assommant, et je serais plus utile avec le psychopathe. Dehors, Sunny accusait son père d'avoir tué Conrad, son petit ami. Sauf que de son point de vu, c'est de lui avoir dit la vérité qui l'avait tué.

- Elle n'a rien fait, elle aimait son petit-ami, dis-je en me plaçant aux côtés de la serveuse.

- Elle a raison, confirma Sunny. Tu es un monstre.

Mais il se prenait pour un dieu. Et Sam arriva, lui sautant dessus.

- On a rencontré Dieu ! Et il a une barbe !

L'ajout de Castiel me fit glousser un court moment, mais il se fit éjecter, alors que l'homme s'en prenait à Sam en voulant lui faire sauter la cervelle.La bonne nouvelle, c'est que mon Sam était revenu. La mauvaise, c'est que le maire était en train de lui faire enfler la tête.

- Eh ! T'es pas obligé de faire ça ! M'écriai-je en tentant de le stopper avec mes pouvoirs. Tu veux faire le bien au final, même si ce n'est pas la bonne méthode. On ne peut pas forcer les gens à être heureux en imposant ses propres règles !

- Tu sembles le savoir, puisque tu es incapable de comprendre ou de faire le bonheur de ton mari, cracha le monstre au visage humain.

- Parce que pour vous, faire son bonheur se résume à lui préparer un martini avec trois olives et de bons petits plats ? J'admets être une quiche en cuisine, mais je n'ai jamais failli à mon devoir d'épouse ! J'aime Sam, et malgré la mauvaise passe qu'on traverse, je refuse de le perdre.

Mon chasseur souffrait le martyr, mais je sentais son regard sur moi. J'aurais pu tuer l'homme qui me faisait face, mais ça ferait de moi un monstre. Pourtant, mon côté démoniaque était pour l'idée. Mais ça signifiait faire souffrir Sunny, qui n'avait rien demandé, et détruire un homme qui était déjà brisé. Sa fille s'avança à mes côtés, et lui hurla d'arrêter. Elle devait aussi posséder des pouvoirs puisqu'elle réussit à arrêter le contrôle de son père. Sam redevint normal, et souffla un coup.

- Je ne suis pas comme toi, cracha la jeune serveuse. Tu veux être heureux ? Alors sois-le !

Elle avait usé de son pouvoir, et son père se figea. Castiel posa sa main sur la tête de son père, pour s'assurer qu'il allait bien. Et il nous confirma qu'elle avait réussi : il était heureux, mais dans sa tête. Prisonnier de son propre esprit. Mais de cette façon, il ne pouvait plus faire de mal à personne. La remerciant d'un hochement de tête, je me rapprochais de Sam pour le serrer contre moi. Il ne refusa pas le contact, cette fois-ci, et me rendit mon étreinte en me berçant.


On avait repris la route, et Sam s'était changé. Bien que j'avais pris des photos pour le faire chanter dans un avenir proche avec Dean, j'étais ravie de le voir de nouveau lui-même. Dans la voiture, ce fut Castiel qui conduisait, et ma main ne lâchait pas celle de Sam. Mais j'étais dans l'incapacité totale de me retenir plus longtemps.

- Dooooooooonc, une jolie blonde en robe qui te sert ton martini, et un bon petit plat, c'est ton rêve intégral, Mr. Smith ? Murmurai-je.

- Je n'étais pas moi-même, souffla-t-il en me regardant.

- Je sais, mais tu as été heureux pendant quelques heures, et bizarrement, je suis ravie pour toi, soupirai-je. On a traversé des moments compliqués, ces dernières semaines, et même si ce n'était pas avec moi ..

- Ce ne serait pas parfait sans toi, lâcha Sam en me prenant le visage. Et .. tu as raison, il faut qu'on parle.

Timidement, je lui déposais un chaste baiser sur les lèvres, avant de reprendre une position confortable. Pourquoi il fallait toujours une situation mortelle pour nous rapprocher ? Une fois rentrés au bunker, Dean nous signala que les jumeaux lisaient leur livre, avant de nous demander des nouvelles.

- Il paraît que tu portais un gilet ? S'enquit l'aîné.

Le regard sévère de Sam sur moi m'obligea à lui faire comprendre que je n'avais rien dit. Pour le moment. C'était Castiel, qui avait parlé du gilet ET de sa femme.

- Tu semblais heureux, apparemment, lança Dean en me jetant un coup d'oeil, alors que Castiel avait fui la conversation pour voir Jack.

- Je vais vous laisser discuter, dis-je en tentant de m'éloigner.

- Callie, reste. Je te dois aussi une explication, souffla Sam en me retenant. C'était vrai, j'étais heureux, mais ce n'était pas réel. Mais .. je déteste cet endroit. J'ai perdu mes hommes, j'ai échoué en tant que leader, et manqué abandonné les personnes qui sont mortes, sans oublier Castiel, Jack, les enfants, et vous deux. Partout ici, je vois nos morts, je vois Maggie. C'est pour cette raison que je voulais fuir, et chasser autant. Mais je ne peux plus le faire. Je dois arrêter de fuir. C'est notre maison. Et .. j'ai besoin de temps.

- On comprend tout ça, assurai-je en lui prenant le bras. Et on te laissera le temps qu'il te faut pour accepter tout ça.

Dean s'éloigna, après nous avoir déclaré qu'il allait boire une bière. Et mon chasseur se tourna vers moi. Ses yeux brillants reflétaient sa tristesse et son désarroi. Lui prenant les joues, je me hissais sur la pointe des pieds pour l'embrasser tendrement.

- Mon coeur, je suis navré d'avoir été si froid, et de t'avoir fait pleurer. Castiel me l'a dit et je m'en suis voulu énormément. J'aurais dû t'écouter. Tu as su me prouver que tu es toujours là pour moi, et ça n'a pas été mon cas.

- Ça m'est arrivé aussi, mais on s'est engagé pour le meilleur comme pour le pire, murmurai-je. Que dirais-tu de sortir ? Pas pour chasser, mais pour manger. Un truc bien gras, que je serais capable de te préparer au vu de mes capacités médiocres en cuisine. Et un cinéma ou de bons verres de vin sous les étoiles, ce serait parfait pour nous détendre.

Il accepta, avant d'aller voir les enfants pour s'excuser de son absence. Et j'en profitais pour aller l'annoncer à son frère, qui nous avait écouter sans aucune discrétion.

- Merci, Dean. Sans toi, je me serai effondrée hier, lui dis-je avant de le serrer dans mes bras. Pour te remercier, je te ramènerai une tarte !

- Toi, tu es la meilleure des meilleures amies de l'univers. Frappe à la porte, en revanche : je serais sûrement devant un porno.

Levant les yeux au ciel, je sortis en soupirant. J'avais beau me sentir seule par moment, j'avais de la chance d'être entourée par des personnes aussi formidables que les Winchester, et notre famille composée. 

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La décision de Callie semble prise : la chasse, c'est fini. Mais sa complicité avec les Winchester l'aidera peut-être à changer d'avis ? Que pensez-vous des moments Dean/Callie ? Et des révélations de Sam ? J'adore travailler en crossover avec d'autres univers. Et TVD, c'est le top. 

Un vote, c'est une tarte pour remercier Dean de son aide. Pensez-y !

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