Chapitre 118 : Et si on changeait de Winchester ?
- Vous êtes sûr de vous, les enfants ? Vous restez ici ? Ai-je demandé aux jumeaux, alors qu'ils étaient en train de reporter leur attention sur Mary et Bobby.
- Ouais, c'est trop cool ici ! Et Mamie a pleins d'histoires à nous raconter sur Dean, s'écria Sacha, avant de m'embrasser la joue.
Hope, elle, était plongée dans le livre du petit Prince, et me sourit avant de secouer la main. Visiblement, être éloigné de Sam et moi ne les infectait pas autant que je l'aurais pensé. Après m'être assurée que Mary était toujours d'accord de s'occuper des enfants, je suivis Dean pour rentrer au bunker. La route ne fut pas si longue, mais j'étais bien trop affectée par les réactions des enfants pour porter attention aux pistes musicales choisies par le Winchester.
- Tiens, un mouchoir, dit-il en me tendant le paquet, tout en gardant un oeil sur la route.
- Mais j'ai pas envie de .. ok, on sait jamais, soupirai-je en le remerciant d'un regard.
- T'es devenue sacrément sensible, Chaton, ricana le brun, en me lançant un regard amusé.
- Oh, ferme là. On en reparlera quand tu auras des enfants, hein !
- Faudrait déjà trouver une femme pour me supporter, grommela le chasseur en replongeant dans ses pensées.
Un road trip avec Dean ? Je n'avais jamais eu l'occasion d'en faire un, mais sa présence était apaisante. Sam, partit pour aller aider Charlie sur une affaire, nous avait quitté la veille, et j'avais transmis ses bisous aux enfants, qui étaient bien trop euphoriques pour se soucier de notre état émotionnel. Pourtant, les voir heureux dans ce chalet m'avait réjouie, mais mon côté maman s'était pris un violent coup en me sentant aussi rejetée par mes propres jumeaux.
- Alors ma chérie, prête à te prendre une pâtée monumentale sur le tapis ? Proposa Gabriel, une fois arrivés au bunker.
- J'suis pas d'humeur, Papa, lançais-je en lui passant devant.
Offusqué, l'archange voulu me rattraper, puisqu'il était venu spécialement pour moi, mais j'entendis Dean lui saisir le bras, pour lui expliquer la situation. Me rendant dans la chambre des jumeaux, c'est avec un sourire triste que je pus admirer la pièce, décorée aux couleurs pastel. M'assayant sur le tapis épais au sol, je sortis leurs jouets pour faire rouler les voitures avec lesquelles jouait souvent Sacha. Les roues agrippèrent le tissu, et c'est en soupirant que je laissais ma tristesse s'échapper, en passant une dizaine de minutes à jouer telle une enfant dans la chambre des jumeaux.
- Callie, tu veux faire un truc ? Intervint Jack en entrant dans la pièce, me faisant sursauter.
- T'es rentré ! M'écriai-je en lui sautant littéralement dans les bras.
Mon cousin me prit dans ses bras en riant, me berçant doucement. Son odeur de lavande m'avait manqué, et son sourire enfantin me redonna le moral en un quart de seconde.
- Oui, Sam voulait que je sois ici pour votre retour, expliqua le garçon. Veux-tu faire une activité quelconque pour te changer les idées ?
- Carrément ! Un peu de boxe ? Ou de la danse !
Il déglutit, en balbutiant que la coordination de son corps n'était pas forcément son truc, et j'éclatais de rire avant de l'embarquer dans la salle de combat.
- Aller, je vais t'apprendre à danser, ça t'aidera avec Lola, le jour où tu voudras la draguer plus sérieusement.
- Draguer ? Lola ? Callie, ce n'est pas une bonne ..
Trop tard pour lui. La musique s'alluma, s'échappant de mon portable. Lui prenant les mains, je pris une dizaine de minutes pour lui expliquer le fonctionnement de la Macarena. Il ne comprit pas l'intérêt de la danse, et son visage perdu me donna envie de lui pincer les joues. Pourtant, il finit par enchaîner les pas, en tachant de suivre le rythme de la musique.
- Et maintenant, le Madison ! C'est proche de la Macarena, tu vas pouvoir y arriver facilement.
Mais danser en fixant les pieds et en s'efforçant de faire des carrés fini par fatiguer Jack, qui s'assit sur le tapis, alors que je continuais à bouger mon corps sur le rythme de la musique. Pendant ce temps, il m'expliqua qu'il avait assuré sur les affaires avec Castiel, et qu'il avait de très bons réflexes de chasseurs.
- C'est plutôt bon ça ! Je serais bien tentée d'aller en chasse avec toi, mon chou !
- Callie, m'appeler mon chou et proposer une chasse, dans la même phrase .. c'est pas vraiment crédible.
- Pardon mon lapin, je ne voulais pas te .. oups.
Il éclata de rire, et je le suivis sans pouvoir me retenir. C'était stupide, mais cette complicité avec Jack m'avait terriblement manqué. Et c'est à ce moment que Gabriel et Dean entrèrent, nous trouvant en train de rire comme des fous. Leur regard perdu me fit repartir et je dus me mordre le doigt pour m'arrêter.
- J'allais demander si tu allais bien, mais tu sembles de bonne humeur, déclara Dean, le sourcil haussé.
- C'est Jack. Il a cet effet sur les gens. Hein, mon lapin ? Tu connais la chanson sur le sujet ? « Ce matin, un lapin, a tué un chasseur. C'était un lapin qui avait un fusil ».
Ils furent tous stupéfaits par mon extrait, et Jack repartis lui aussi dans un fou rire, m'entraînant avec lui. Gabriel secoua la tête, en souriant. Et déclara à Dean qu'il devait me parler. Jack se releva, et partit avec le Winchester, en me laissant seule avec mon père. Il m'aida à me relever, avant de m'observer de haut en bas, me relevant le menton. Son regard inquisiteur me coupa toute envie de faire la folle, et je pus me calmer d'un coup grâce à l'atmosphère qui se dégageait.
- Ma puce, tu as l'air d'être mal, malgré la façade que tu t'évertues à afficher. Expliques-moi ce qui te passe par la tête. Je sais que ce djin t'a retourné la tête, et que tu as peur de ne pas assurer auprès des jumeaux, mais ..
- Oui, ça en fait parti, soupirai-je. Je n'ai jamais pu parler de mon adoption ouvertement avec ma mère adoptive, Crowley m'en a empêcher. Et j'ai peur de merder avec les enfants, puisque le sort les fait grandir trop vite de jour en jour. Et puis, Sam a ..
- Il t'a fait du mal ? S'écria Gabriel. J'ai promis de lui arracher les bijoux de famille s'il te faisait souffrir de quelque manière que ce soit.
- Noooooon Papa ! Tout va bien entre nous ! Le truc, c'est qu'avec ses responsabilités de chasseur en chef, et avec la menace de Michael, j'ai l'impression qu'on s'éloigne, et comme j'ai décidé d'éloigner les enfants pour redevenir la Callie plus forte d'avant, je me sens plus seule que jamais.
- Et Dean ? Il est avec toi non ? Malgré son manque d'hygiène et ses manières de sauvage, il est présent pour toi, je crois. D'ailleurs, je n'ai jamais compris comment tu avais fait pour choisir l'un des deux. Ils sont tous les deux sexy et attachants, ses Winchester.
- Eh bien, j'imagine que j'ai craqué sur Sam parce qu'il est gentil, présent, compréhensif, doux, drôle et ..
- Drôle ? Dean est plus comique, je crois. Je me souviens de son humour pourri, à toute épreuve .. Mais on va dire que tu as eu le coup de foudre pour la touffe de cheveux légendaire de Sammy, hein ? Lança Gabriel avec un clin d'oeil.
Ses questions me coupèrent la chique, et il proposa d'aller manger un bout, avant de rendre visite aux jumeaux. Il avait une idée pour stopper leur croissance, même si ça allait peut-être avoir un impact sur leur pouvoir. Ravie de sa déclaration, mes pensées autour de Dean s'envolèrent, pour repenser aux enfants. Leur réaction m'avait fait mal, et je pris le bras de mon père pour lui en toucher deux mots, avant qu'on entre dans la cuisine.
- Tu sais, j'ai vécu la même chose avec toi, ma puce, répondit l'archange. Tu m'as repoussé, pour des raisons valables, à mon retour, et ça m'a brisé le coeur. Je sais que ça peut paraître dur, mais tu vas te rendre compte qu'en grandissant, ils vont s'éloigner de toi, en ne cessant pas de t'aimer.
- J'ignore ce que je ferais si je devais les perdre un jour, soupirai-je. Si l'un d'eux se fait enlever par un monstre, ou avait l'idée stupide de passer un pacte avec un démon .. il va falloir qu'on leur parle de tout ça, rapidement.
Hochant la tête, on entra dans la cuisine, interrompant une discussion entre le Winchester et Jack, qui débattait vraisemblablement sur le fait de partir sur une affaire tous ensemble.
- Boooooon, je vais vous laisser débattre, je vais passer voir mes petits enfants pour jouer au docteur ! S'écria Gabriel.
Mon regard noir le fit ricaner, et il m'embrassa la joue avant de sortir. Lui murmurant un simple merci, il me répondit d'un regard : il serait là pour moi qu'importe ce qu'il pourrait arriver. Soulagée de l'avoir à mes côtés, je pris deux minutes pour consulter mon portable, afin de demander à Sam comment ça se passait avec Charlie.
Sa réponse rapide me surprit : « C'est long. Je serai tenté de regarder TOUTES les saisons de mon petit poney avec toi, actuellement. ». Mon gloussement fit retourner la tête des garçons, alors que je me prenais un café.
- Eh, je serais carrément tentée d'aller chasser avec Jack ! m'écriai-je. Déjà, je suis curieuse de le voir sur le terrain. Puis, faut que je retrouve mon dynamisme d'avant, j'en sais marre d'être Callie-la-mère-inquiète. Callie-la-chasseuse-badass me manque.
- Mais t'es mignonne en mère poule, mon chaton, ricana Dean. Et Sam refuse que Jack parte sur une affaire.
- Je crois bien que Sam n'est pas ici, Dean, murmurai-je en me penchant vers lui. Et on est dans un pays libre, aux dernières nouvelles.
- Et j'ai une affaire ! Winston Mathers, décédé. Avec des traces de morsures sur le corps. Et il y a eu d'autres disparitions.
Le visage de Dean paru s'ouvrir un peu, et il se leva, en déclarant qu'on y allait, lui et moi. Sauf que c'était Jack, qui avait trouvé l'affaire, et que je me refusais à le laisser ici.
- On peut être partenaire de chasse ! S'écria Jack.
- Premièrement, ne m'appelle pas comme ça. Et deuxièmement, c'est toi mon renfort ? Callie encore, avec de l'échauffement, ça passe. Mais ..
- Il a besoin de se rendre utile, Dean, le coupai-je en ignorant son pic.
Jack s'en voulait de ne pas avoir pu nous débarrasser de Michael, quand il en avait l'occasion. Et comme Dean, c'était un sujet qui les touchait. Il avait cependant raison sur un point : il pouvait chasser pour se changer les idées.
- Oui Sam, on sera tous les trois, et ce sera très bien comme ça, dis-je au téléphone, alors que Dean tentait de persuader son frère au téléphone.
- Ok, je vous fais confiance .. soyez prudents et donnez des nouvelles, conclu Sam.
- Et toi, prépare toi à mater mon petit poney en rentrant ! Bisous.
Les garçons me regardèrent étrangement, après avoir raccroché. Et je me contentais de hausser les épaules, en expliquant que c'était entre Sam et moi. On fini par aller se préparer, en enfilant une tenue plus sérieuse d'une chemise à carreaux.
On arriva finalement au Red Rooster Diner, où la victime semblait avoir fréquenté le lieu de nombreuses fois. On se dirigea vers le comptoir, pour interroger la dame de la caisse.
- Agent Berry, FBI. Ma partenaire, Agent Jones, et Agent Charles, stagiaire. Nous sommes ici pour des détails sur un de vos clients réguliers.
Elle se foutu littéralement de Dean, et je retins un rire : oui, on savait qu'il était mort. Mais notre badge de l'impressionna pas, et elle nous rembarra.
- Je suis ici pour gagner de l'argent, alors soit vous consommez, ce qui aiderait votre collègue à se remplumer un peu, soit vous pouvez prendre la porte.
Retenant une réplique offusquée, je vis Dean sortir de l'argent pour payer la serveuse. L'argent, il n'y a que ça de vrai, dans le monde. C'est ainsi qu'on apprit que la victime venait tous les matins à la même heure, et qu'il avait tenté de séduire une certaine Harper Sayles. Jack, perdu face aux termes de la drague, fut surpris d'apprendre qu'il fallait passer par des étapes avant d'avoir un rencard. Pour lui, la drague, c'était avant le sexe.
- Des fois, on passe directement au sexe, murmura la serveuse à Jack, en souriant, et en me lançant un clin d'oeil, à Dean et moi.
C'était quoi, ce sous-entendu ? Les garçons, eux, ne furent pas plus choqué que ça, et s'empressèrent d'interroger les clients du café, pour en apprendre plus sur cette Harper. On apprit qu'elle était adorable, connue de tous, reine du bal, très populaire, mais avec une terrible poisse pour sa vie amoureuse. Elle s'intéressait beaucoup aux livres d'amour, à l'eau de rose.
Après l'interrogatoire, Dean s'empressa de commander des parts de tarte, en nous forçant à manger. Assise près de Jack, je jetais un regard noir à la serveuse, avant de planter ma fourchette dans la pâtisserie.
- Me remplumer .. Et changer de gueule, t'y as penser, grognasse ? Puis, c'est quoi cette allusion avec Dean, hein ?
- Callie, tu parles toutes seule, précisa Jack.
- Nan, elle râle, c'est typique des vieilles femmes, argumenta Dean.
- Oh, toi, n'en rajoutes pas ! T'avais qu'à la draguer un peu plus, la serveuse, et elle nous aurait pas pris pour un ..
- Un quoi ? Demanda-t-il, un sourire moqueur sur la face. Un quoi, chaton ?
- Un .. duo de .. d'agents du FBI avec une vie amoureuse pourrie.
- Tu voulais dire couple, non ? Demanda Jack.
Ma main se posa sur son genou, et se serra violemment, lui provoquant une douleur et un gémissement soudain. Il était hors de question qu'on m'associe à Dean de cette façon, surtout après les propos de mon père, ce matin. Mais le Winchester se moquait de mon dilemme, concentré sur la tarte.
- Callie, Dean, c'est quoi la gringue ? La drague ? J'ai vu des films romantiques, et j'observe Callie avec Sam, mais je ne l'ai pas vécu, à part avec Rowena et Gabriel. Avec Lola, c'est ..
- Whoooooooo, tu te calmes. J'avais oublié cette scène, et je peux t'assurer qu'elle n'a jamais, je dis bien JAMAIS, existé ! Quant à Lola, je suis étonnée que votre histoire n'avance pas, je ne pensais pas qu'elle prendrait mes menaces au sérieux ..
- Menaces ? Demanda Dean, surpris.
- Rien, c'était durant l'affaire avec la goule, déguisée en cow-boy. Je lui ai expliqué que Jack était trop innocent pour songer à ..
- En quoi tu te mêles de leur vie, hein ? S'interposa Dean. Ils sont libres, eux aussi !
- Mais Jack est encore tout mignon, et il n'est pas prêt à ..
- À séduire ? Et à pratiquer du sexe ? Mais si, je suis prêt. J'ignore si Lola est prête, cela dit ..
Les mots de Jack me firent avaler de travers, et d'un coup, je me mis à tousser, étouffant à cause du morceau de tarte coincé dans la gorge. Jack tapota, mais Dean dû se lever pour me frapper plus fort le dos, expédiant la tarte sur la table.
- La tarte veut me tuer maintenant, formidable ..
- N'insulte pas les tartes, Callie, me coupa Dean. Et on parlera de tout ça en rentrant, Jack. Je peux t'assurer que Lola est plus que prête, elle m'en a chaudement parlé après votre séjour à la fac ..
Choquée, je me contentais de boire mon café, avant de bouder comme une gamine. D'où ils parlaient de ma soeur comme ça, d'abord ? Et de mon père ? Le fait de voir Dean me sourire ainsi, de façon si amusée, et décontracté, me rappela les mots de mon paternel. Pourquoi Sam et pas Dean ? Sûrement parce que Sam était plus réfléchis, mature, courageux et .. Non, Dean avait aussi ses qualités, c'était indéniable. La différence, c'est qu'il le cachait avec une couche d'humour pour camoufler ses sentiments. Tout en l'observant, j'en venais à me demander si ma vie aurait été différente si j'avais choisi le second Winchester. Peut-être que ..
- Callie, t'en penses quoi ? Me coupa Jack. Dean veut se la jouer roman d'amour, t'en a déjà lu ? Tu penses que ..
- Pardon ? Roman de .. pourquoi on en vient à parler de ça ? Le coupai-je, alors que le Winchester me lançait un clin d'oeil expert.
Leur plan me fit vraiment peur. Et je ne pus que suivre, pour encourager mon cousin dans l'affaire.
- Agent Berry, Agent Jones, nous sommes ici pour vous poser des question sur la mort de Winston Mathers, déclara Dean, sérieux comme la mort.
- J'ai déjà fait ma déposition à la police, déclara la jolie blonde.
- Mais nous ne sommes pas la police, nous sommes le FBI, précisai-je avec un sourire amical. Ce ne sera pas long, je vous assure.
- Et vous êtes soumise au respect de la loi, donc je vous suggère de coopérer si vous ne souhaitez pas être inculpée, continua Dean.
- Excusez-moi, je cherche un livre sur l'histoire du coin, s'interposa Jack, habillé en civil.
Le plan des garçons était stupide : deux agents du FBI, un grand et méchant, et une petite et gentille, pour aborder la fille, et un chevalier/client servant qui viendrait à son secours. Ridicule. Comment ça pouvait marcher, au juste ?
Jack continua de s'interposer, en tenant tête à Dean. La blonde, elle, ouvrit la bouche de surprise, admirative. Sans déconner ? Comment elle pouvait y croire ?
- Lâche l'affaire, gamin, déclara Dean en s'avançant vers Jack.
- Messieurs, un peu de tenue, m'exclamai-je en tentant de m'interposer.
- Non, vous, lâchez l'affaire .. le vieux ! Répliqua Jack.
Se faire traiter de vieux coupa la chique à Dean, et je me mordis férocement la joue pour ne pas exploser de rire. Ce fut l'apothéose pour la blonde, qui sembla comblée de bonheur. Voyant qu'on avait réussis, je pris le bras de Dean, en déclarant qu'on irait contacter la police pour accéder à la déposition. Un dernier regard à Jack m'assura qu'il contrôlait la situation.
En entrant dans l'Impala, je me forçais à ne pas regarder Dean, sachant que j'étais encore sous le coup de la remarque déplacée de Jack.
- J'arrive pas à croire que votre plan stupide ait pu fonctionner, soupirai-je avant de boire du coca cherry. Qui a eu l'idée ?
- Moi, bien sûr. Le romantisme et le côté chevalier plaît toujours, qu'importe les époques. Moi-même, je pourrais te faire craquer en un rien de temps, avec une stratégie comme celle-ci.
- Te vexe pas, Dean, mais connaissant tes plans, ça fou tout à l'eau, hein .. Puis, les vieux, ce n'est pas mon truc.
- Les .. Mais tu vas te calmer, toi aussi ! S'écria-t-il alors que j'explosais de rire, ne tenant plus. Parce que tu crois qu'une vieille dans le corps d'une jeune comme toi me ferait craquer ? Pas foutu de se défendre toute seule, et tu mets du temps à démarrer sur une affaire !
- Eh ! Je ne mets pas de temps, je suis toujours chaude ! Répliquai-je en m'apportant trop près de son visage, vexée. Euh, attends, c'est pas ce que je ..
Trop tard, j'avais perdu Dean, qui éclata de rire en se frappant les genoux, comme un gamin.
- Bah, contrairement à toi, je ne suis pas susceptible, le VIEUX ! m'écriai-je, rouge de honte.
- C'est qui, ceptible ? Lança-t-il, encore hilare.
- De quoi tu .. MAIS T'ES INTENABLE ! VA PRENDRE TES PILULES, ET CHANGE DE COUCHE ! Criai-je en lui frappant l'épaule.
Il m'attrapa la main, et m'attira contre lui, avant de commencer à glisser sa main sur mon ventre. Il n'allait pas .. Non.
- Dean, on est en affaire, c'est pas le moment pour les cha.. AHHHHHH NOOOOOOON! STOP !
Il faut savoir que quand on me chatouille, je ne contrôle pas mon corps. Et comme mes bras tentaient de se débattre pour me dégager de son emprise, il arriva ce qui devait arriver : mon coude frappa violemment ses bijoux de famille, me libérant de son emprise.
- LIBEREEEEEEE ! DELIVREEEEEE ! M'écriai-je en sautillant sur mon siège, alors que Dean reprenait son souffle, douloureusement. Dean, je suis désolée, je ne voulais pas abimer le seul avantage naturel que tu sembles posséder, vraiment.
Mais vu son visage, je ne comptais pas l'embêter plus que ça, et finis par me coller près de la portière, pour éviter une autre altercation.
C'est à ce moment-là que je vis Jack, sortir de la boutique avec Harper. J'ignorais où il allait, mais le voir partir seul ne me rassura pas des masses. J'allais sortir quand Dean me retint l'épaule, sérieux de nouveau.
- Il faudrait mieux le laisser ..
- Je ne crois pas, non. C'est mon côté mère poule qui parle, mais je la sens pas, cette fille. On doit y aller.
Dean croisa mon regard déterminé et soupira, me traitant de chieuse, avant de sortir à son tour. On les suivait de loin, quand un cri raisonna dans une ruelle à côté, alors que des poubelles volaient juste après.
- Allons-y ! M'écriai-je en sortant mon arme.
Dean sur les talons, je m'engageais dans la ruelle, pour découvrir le collègue de Harper, mort sur le sol, baignant dans une mare de sang. C'était tout frais, étant donné qu'on l'avait vu sortir les poubelles une minute plus tôt.
- C'est un roux, sa mort ne m'étonne pas, soupirai-je. Les sans-âmes sont souvent rapide à mourir.
- Et c'est moi qui suis intenable, vraiment ? Lança Dean, en observant les environs.
- Mais pour rester sérieuse, ça craint. Le mec qui lui tournait autour et son collègue sont morts. C'est quoi, une malédiction ? Un monstre qui la protège ? Je trouve ça glauque. Il faut prévenir Jack, il est peut-être en danger aussi.
Dean hocha la tête, et tenta de joindre mon cousin. Pendant ce temps, mon regard passait du cadavre à Dean. Je n'avais jamais remarqué à quel point il savait garder son sang-froid, dans ce genre de situation. Et son costume lui allait à la perfection, aujourd'hui. Quant à .. Non. Pourquoi j'avais ce genre de pensées, aujourd'hui ? Dean était simplement Dean, mon ami, le mec crade, bruyant, et attachant que je connaissais. Alors pourquoi j'avais soudainement l'impression de le voir autrement ? Ce genre d'idée m'était venue depuis ce matin, en vérité. Depuis que ..
- Putain, Gabriel, soupirai-je en me prenant la tête entre les mains. J'aurais dû m'en douter .. quel abruti.
- Quoi, il a fait quoi, encore ? S'étonna Dean.
- Rien, je t'assure que ça ne te concerne pas, soupirai-je en tournant le dos au Winchester.
Il fallu attendre deux minutes pour qu'il puisse joindre Jack, le convaincre que Harper ne l'aimait pas. D'un ton sec, il lui affirma qu'elle n'était pas amoureuse de lui. Quand j'entendis Dean déclarer à Jack que ce n'était pas le moment de parler de sexe, mon attention se porta sur lui. Pourquoi ils parlaient encore de ça ? C'était la journée ou quoi ? Alors qu'ils parlaient d'un monstre potentiel qui attaquait les hommes qui approchait Harper, j'entendis Dean crier, avant de me retourner de nouveau vers lui. Un homme, ressemblant vraiment à un zombie, lui avait sauté dessus, et je saisis le couvercle d'une poubelle pour assommer la chose en question. Un peu sonné, je pus tirer le bras de Dean, avant de l'aider à se relever.
- C'est Bienvenu à Zombieland ici ? M'écriai-je en m'éloignant de la ruelle avec Dean.
Il fallu peu de temps pour trouver l'appartement de Harper et d'entrer dedans, avant de tenter de s'enfermer. Elle cria, et Jack la rassura sur nos intentions.
- Vous voulez me sauver de quoi ? S'écria-t-elle.
Mais alors que je parcourais la pièce du regard, j'aperçu une photo, avec un homme dessus. Un sportif.
- C'est votre petit ami, lui ? m'écriai-je. Je crois qu'il est revenu pour un dernier baiser.
- C'est Vance, il vit dans le Connecticut.
- Vance, sans rire ? Murmurai-je. Il est roux, il a un nom similaire à une marque de chaussure, et il est mort vivant. Putain, il a eut une vie de merde jusqu'au bout, le con.
Dean leva les yeux au ciel, alors que Harper paraissait terrifiée. Elle était trop innocente pour être honnête. Et la réalité frappa les garçons : on avait affaire à un mort-vivant, ou un revenant. Mais pas un truc vivant de base. Dean me tendit un couteau en argent, seul moyen de le blesse ou de le ralentir, et fit de même avec Jack. Harper, elle, paniqua au mot zombie alors que la porte s'ouvrait. Dean se jeta sur lui, et cria à Jack de nous faire sortir. Mais je ne comptais pas laisser mon ami seul face à ce monstre.
- T'es têtue, Callie .. EH ! ARCHIE !
- Attends, tu viens sérieusement de faire une référence à Riverdale ? M'étonnai-je, toujours sur mes gardes avec le couteau. C'est quoi la prochaine étape ? High School Musical ? Glee ?
Vance-zombie projeta Dean sur la bibliothèque, et mon couteau se planta dans son dos, attirant son attention sur moi. Déglutissant, mon pied se leva dans son entre-jambe, et cela ne le ralenti même pas. C'était une grosse blague, cette affaire. Un sportif zombifié et une reine de bal ? Les bras puissants du garçon me poussèrent contre le canapé, alors que Dean le repoussait loin de moi, contre le frigo. Saisissant une chaise, le chasseur poussa un cri, mais le sportif se contenta de sortir par la porte. NORMAL.
- Je crois qu'il ne t'aime pas beaucoup, lançais-je en grimaçant, tout en me relevant. C'est pas ce soir que tu vas pécho.
- Ça va ? Rien de cassé ? Me demanda-t-il en me prenant le bras, un peu inquiet, ignorant ma remarque.
- Nope, je gère, je suis Callie-la-chasseuse-badass. Bon, qui finis le cul par terre, mais quand même avec classe. On va sauver Jack ou on se touche ?
Ma blague figea le Winchester, et me rendant compte de ma connerie, surtout avec l'atmosphère de cette affaire, je sortis de l'appartement pour retourner à la bibliothèque.
En entrant par-derrière, dans le bâtiment, on surprit la conversation de Jack et Harper. En me rendant compte que j'avais raison : c'était une psychopathe, bien trop mignonne pour être réelle. L'envie de faire une micro danse de la joie me saisis, et je dûs arrêter ma Macarena, alors que Dean paraissait blasé. Son zombie était son petit copain, et elle attirait les mecs pour lui servir de repas. C'était .. leur jeu. Quand elle prit le micro, pour mieux expliquer à Jack qu'elle l'aimait bien mais que c'était comme ça, je m'étais séparée de Dean, pour mieux retrouver mon cousin. Silencieuse, j'avançais en essayant d'éviter le zombie. Harper était une nécromancienne. C'était logique, et ça expliquait le nombre de mort autour d'elle. Des pas se firent entendre derrière moi, et précipitamment, je changeais d'allée pour me cacher. Ce que je n'avais pas prévu, c'était que Dean était à côté. Et que notre confrontation se termina sur lui, allongé par terre, avec moi étalée sur lui comme une crêpe. Trois secondes furent nécessaires pour me rendre compte que nos visages étaient très proches, et que quelques millimètres séparaient nos bouches respectives. Ses beaux yeux verts se plongèrent dans les miens, et un court instant, une irrépressible envie de réduire l'écart entre nous me saisis. Il fallait l'avouer, malgré ce que je disais continuellement sur son côté flasque, il était quand même sexy comme chasseur. Et comme homme, plus généralement. Mais ses yeux verts étaient identiques à Sam, et cette réalité me fit prononcer le prénom de mon mari, avant de me forcer à me relever le plus silencieusement possible. Ce que j'avais occulté, c'est une douleur. Dans ma chute, je m'étais pris le quart d'une bibliothèque assez violemment, et à présent, j'avais une douleur terrible qui me lançait dans ma chaussure. Dean se releva, sans un mot, et me regarda avec interrogation, alors que j'avançais aussi rapidement que possible sur un pied.
Trouvant Jack, Dean lui expliqua qu'on devait le remettre dans sa tombe avec un pieu en argent dans le coeur.
- Vous comptez simplement lui demander de retourner dans sa tombe ? Murmurai-je accrochée au mur.
- Pas vraiment, on va jouer sur la stratégie romantique, répondit Dean en souriant.
Son plan stupide allait peut-être fonctionner de nouveau, qui sait ? C'est pour cela que Jack commença sa déclaration, en lui proposant de l'aimer pour de vrai, de lui proposer une vraie vie à deux, de l'épouser et de fonder une famille. Un coup d'oeil de Dean, à mes côtés, me fit comprendre qu'il avait encore réussi, et qu'il connaissait parfaitement les femmes. Levant les yeux au ciel, je n'eu pas l'occasion de lui répondre, puisque le zombie repoussa violemment Jack par terre, et que mon chasseur d'ami s'avance vers lui pour lui tirer une balle. Le mort-vivant se focalisa sur Dean, qui débita un charabia.
- Ce n'est pas de l'amour, c'est malsain de devoir manger des gens pour rester avec elle, répliqua le Winchester.
Harper hurla à son mec de tuer Dean, alors que ce dernier était plaqué contre un mur, en attendant de piéger le zombie. D'un bond, je passais les menottes en argent à Vance, alors que Dean se chargeait de l'attacher à un mur. Jack fit de même de l'autre côté, et il se retrouve bientôt attacher, à hurler de douleur à cause de l'argent.
- Dean, ça va ? Demandai-je en fixant les marques dues au revenant.
- T'en fais pas, Chaton, j'ai vu pire.
Harper, elle, avait disparu, et on dû s'occuper du corps. Après avoir creuser un trou, les garçons jetèrent le cadavre dedans, et plantèrent un pieu en argent dans son coeur, avant de reboucher la tombe. De mon côté, j'étais assise sur l'Impala, retirant ma chaussure. Je compris soudain la douleur que je subissais depuis un moment : mon orteil était bleu comme la manette d'une Switch. Touchant les os, je les sentis fendus, et poussais un cri de douleur.
- Qu'est-ce qui t'arrive ? Demanda Jack en revenant.
- Te moques pas .. mais je me suis cassé le petit orteil ..
Dean, lui, ne se priva pas de se moquer de moi, et il nous demanda d'embarquer en voiture, pour rentrer. Impossible de marcher pour moi, alors il me porta comme une princesse, et me déposa à l'avant.
- C'est gentil, merci. Mais être trop gentil va finir par te tuer, tu devrais faire attention, raillai-je en grimaçant de douleur.
- Tu veux que je sois macho ? Sois belle et tais toi ! Répliqua Dean.
Offusquée, il se contenta de ricaner face à ma tête, avant de se mettre en route. Jack, lui, posa de multiples questions sur la façon de faire avec les filles, alors que je conversais avec Sam par texto.
« Affaire terminée. Riverdale va devoir se passer d'Archie pendant un moment. Et vous, comment ça se passe ? ». « La mouche est morte. Et nous avons nettoyé les projections causées par son exécution. Je veux plus entendre parler de Musca de ma vie ». « Ohhhh, Sam, je pensais te proposer la trilogie de David Cronenberg, sur La Mouche. Je pensais que tu aimais les vieux films ? » Sa réponse, composée de fuck en émotionne, et de smiley tirant la langue, me fit sourire, avant que je ne reporte mon attention sur la route. Dean, se montrer si chevaleresque ? C'était inattendu.
Une fois rentré, c'est avec difficulté que j'atteignis la chambre, pour enfiler une tenue confortable, avant de fixer mon doigt de pied avec exaspération.
- Le petit orteil, sérieux ? T'as un talent, Callie ..
- Tu as besoin d'aide pour bander ? Demanda Dean en rentrant.
- Je .. ça va aller, je vais glisser mon panard jusqu'à la cuisine, et l'alcool m'aidera à oublier la douleur.
Le chasseur lâcha un soupir, avant de me prendre de force dans ses bras, pour m'entraîner jusqu'à notre destination. Cette proximité avec lui me donna un frisson, et je ne pus empêcher mon regard se divaguer entre ses yeux et sa bouche.
- Dean ? Pour tout à l'heure, je suis désolée. C'était étrange, et ..
- De me traiter de vieux ? Ouais, carrément. Aller, oublie ça, gamine.
- Non, je voulais dire ..
- Callie, j'ai saisi, dit-il en s'arrêtant dans le couloir. Et il ne s'est rien passé, je te signale. C'est un dérapage durant une affaire, mais rien de plus. On ne va pas en faire une histoire.
- T'as raison, oui. C'est à cause de Gabriel, il m'a dit des trucs qui m'ont retourné le cerveau, et je t'ai vu différemment toute la journée. Je vais tâcher de me rappeler que tu es Dean Winchester, le chasseur mangeur de tarte, amateur de porno, et de film d'amour.
- Et toi, tu es Callie Winchester, ma belle soeur, celle que je vois comme ma protégée, celle qui a le don de me pourrir la vie et celle sans qui je me ferai profondément chier au quotidien. Tu sais quoi ? Pour tout ça, je t'aime, Callie.
Comprenant que je m'étais faite des idées toute la journée, je pus souffler avant de lui sourire de toutes mes dents. Son visage fatigué me fit un peu de peine.
- Je t'aime aussi, Dean. Et de toute façon, je suis certaine que si on s'était vraiment embrassé, je n'aurais rien ressenti du tout, à par peut être un léger dégoût dû à ton haleine, mais ..
Sans que je m'y attende, il posa subitement sa bouche sur la mienne, et mon souffle se coupa. Grand dieu, il embrassait pas si mal que ça, le bougre ! Hébétée, je restais silencieuse quelques secondes alors qu'il me souriait avec amusement.
- Alors, dégoûtée ? Demanda-t-il.
- Carrément. J'ai l'impression d'avoir embrassé un poisson mort ! M'écriai-je en rougissant un peu, alors qu'on entrait dans la cuisine pour rejoindre Jack.
Il me posa sur une chaise et me servit un verre. Détournant le regard, je le remerciais en hochant la tête. Finalement, son baiser n'était pas si anodin que ça. Et les questions de mon père revinrent, me causant plus de trouble encore.
- Une affaire de bouclée, s'écria Jack. C'est ça, l'amour ?
- L'amour peut être plus fou que ça, répondit Dean en me regardant de travers, alors que je finissais mon verre cul sec, me concentrant sur Sam et mes sentiments.
- Et t'as gérer de ouf, cousin ! M'écriai-je. Tu devrais chasser plus souvent, et te trouver un partenaire ! Qui veux-tu, comme premier Pokémon ?
- Ok, on se calme. Il fera des erreurs, tout comme nous, mais il faut apprendre d'elles, et pouvoir avancer. En attendant, quand Sam rentrera, on va voir pour t'envoyer sur plus de chasse.
Souriante, je buvais mon verre quand Jack toussa. C'était fréquent en ce moment, et je me demandais si c'était normal. Sauf qu'il toussait fort, au point d'en cracher du sang. Quand son nez dégoulina de rouge, mon bras se tendit vers lui, inquiète.
- Eh, Jack, qu'est-ce qui t'arrive ?
Il ne répondit pas, et se releva. Avant de s'écouler par terre, évanouis.
- JACK ! M'écriai-je en me jetant près de lui, ignorant la douleur de mon pied. Eh !
Mais il était dans les pommes, pour une raison inconnue. Posant mes mains sur son torse, pour essayer de le soigner ou de déterminer ce qu'il avait, Dean posa une main sur mon épaule, me demandant de me calmer avant de faire quoi que ce soit.
Mais le voir étalé par terre me secoua, et sur le moment, je me moquais de tout. Ce qui importait, c'était l'état de mon cousin.
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J'ai eu l'idée soudaine de confronter Callie à une réalité : et si elle avait choisis Dean ? Après tout, elle est sacrément complice avec lui, et il n'y a qu'un pas entre l'amitié et l'amour. Et vous, que pensez-vous de ses questions ? Elle a bien fait de choisir Sam ? Jack va-t-il guérir ?
Un vote, c'est une insulte de Vieux pour Dean. Pensez-y !
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