Chapitre 8


Ils avaient pris une douche, s'étaient rhabillés, et puis elle l'avait invité à manger. Ils étaient assis à la cuisine, à discuter en mangeant.

- Tu es un homme très attentionné, je crois que n'importe quelle femme serait heureuse de t'avoir, alors pourquoi es-tu encore célibataire? demanda Rémy.

- Ohoh! Cela signifie-t-il que tu aimerais m'avoir comme mec? fit-il avec humour.

- Ça n'a rien à voir! rigola-t-elle.

- On va dire que je ne suis pas chanceux! répondit-il. Dans mes relations je suis souvent soit trop sérieux, soit pas assez. Et puis on finit par se lasser!

- Je vois un peu!

- Parle moi un peu de toi, demanda Lucas.

- Il n'y a rien d'intéressant à savoir, fit-elle avec nonchalance. Je suis juste une personne trop ordinaire.

- Je suis sûr que c'est faux. Tiens, comment se fait-il que tu porte un prénom aussi masculin?

- C'est le nom qu'aurait voulu me donner ma mère si j'étais née garçon.

- Et pourquoi c'est quand même le nom qu'on t'a donné?

- Bon! soupira Rémy. Mon père était un africain, il n'avait pas la nationalité, et donc pas de légalité. Il a finit par rencontrer et épouser ma mère, et a ainsi bénéficié de sa nationalité. Mais la famille de ma mère était contre, donc ils les ont reniés. Ma mère est morte en me mettant au monde, et puisqu'elle souhaitait tant avoir un fils qu'elle aurait nommé Rémy, papa m'a donné ce nom. Il m'a élevé tout seul, et j'étais le genre de fille introvertie. Je n'avais pas de vrais amis. Pas à cause d'un trouble émotionnel ou autre, juste que pour aider papa, je ne passais jamais plus de temps que nécessaire dehors. Soit je prenais soin de la maison, soit j'étudiais. Je n'ai donc pas construit des relations durable. Et puis papa est mort il y a deux ans. Fin de mon histoire!

- Je suis...

- Surtout ne dis pas que tu es désolé. J'ai tellement entendu ça dans ma vie que j'en ai marre. Je n'aime pas que l'on s'apitoie sur mon sort alors que je ne le fais pas moi même.

- Très bien, répondit-il. Et comment as-tu rencontré ton ex mari?

Sujet tabou, songea-t-elle en se refermant. Elle ne voulait surtout pas penser à Samuel. Il dut comprendre qu'il avait touché une corde sensible, et se ravisa immédiatement. Une fois encore elle lui fut reconnaissante de ne pas insister.

- OK, bon, ça ne me regarde pas, fit-il. Je pose trop de questions, désolé! Je crois que je vais y aller, faudrait pas que Vlad s'inquiète!

- Très bien! Je te raccompagne!

Une fois dans le couloir il se retourna et lui sourit

- Merci pour la soirée! lui dit-il. J'ai passé un bon moment.

- Moi aussi. Et j'aimerais bien avoir d'autres moments comme ceux là!

- Quand tu veux, appelle moi! répondit Lucas en souriant. Où sinon tu sais où me trouver! Et Vlad a hâte que tu passe le voir!

- J'essaierai de passer ce week-end, promis! Et aussi, s'il te plait, pas un mot...

- A personne sur cette histoire!? coupa-t-il. Ce n'est pas que j'avais l'intention d'aller les trouver pour leur dire qu'on couche ensemble, mais explique moi pourquoi ça te fait aussi peur que quelqu'un puisse l'apprendre?

- Je n'ai pas... Peur! Juste que je préfère garder ça pour moi, argua-t-elle.

- Même ta meilleure amie ne dois pas être au courant?

- Surtout pas elle! s'exclama Rémy. Elle en ferait des tonnes, chercherait à nous mettre ensemble... Bref. Et elle est enceinte je préfère lui éviter ces montées d'adrénaline.

- Très bien, c'est comme tu veux. De toute façon je n'avais pas l'intention d'en parler comme ça. A plus!

Il s'éloigna d'un pas nonchalant. Elle le regarda avancer dans le couloir, et fut surprise de le voir prendre l'escalier. Ils étaient au huitième étage! Sans doute la raison pour laquelle il était aussi bien bâti!

Le reste de la semaine passa sans encombre. Elle s'était plongée entièrement dans le travail pour ne pas penser à Samuel. Elle avait revu Lucas deux fois, et devait aller chez lui ce dimanche. C'était vraiment un homme aimable et attentionné, elle l'appréciait de plus en plus.

Le dimanche comme prévu, elle se rendit chez Lucas, et fut accueillie par une tornade rousse d'à peine plus d'un mètre vingt! Lucas lui expliqua qu'il était intenable depuis qu'il lui avait annoncé sa venue. Déjà qu'en temps ordinaire il était très énergique! Lucas avait dû voir ses nerfs être mis à rude épreuve.

- Tu sais quoi!? demanda Rémy à Vlad pendant qu'ils se dirigeaient vers l'appartement. J'ai un cadeau pour toi dans la voiture!

- C'est vrai!? s'excita le petit.

- Oui! Mais tu ne l'auras que si tu es sage! ajouta-t-elle avec un air qui se voulait autoritaire.

- Je suis toujours sage! clama Vlad. Pas vrai, Lucas?

- C'est vrai que je n'ai pas à me plaindre! confirma ce dernier.

- Tant mieux, alors!

Vlad et elles restèrent au salon à suivre la télé, pendant qu'elle découvrait le coté cuisinier de Lucas. Il était vraiment différent de ce que laissait croire son apparence! Elle n'aurait jamais imaginé qu'il soir du genre à cuisiner souvent, et selon les dires de Vlad, il cuisinait toujours, et c'était seulement lorsqu'il avait trop de travail qu'il commandait à manger pour que Vlad respecte les horaires des repas.

Lorsque le déjeuner fut prêt, il apporta les plats au salon, n'ayant pas de coin repas. L'odeur qui se dégageait de ce riz au gras mettait l'eau à la bouche, et lorsqu'elle prit une bouchée, elle resta sans voix tellement c'était bon!

- Mon Dieu! s'écria-t-elle. Où as-tu appris à cuisiner comme ça!?

- Avec ma mère, pourquoi, c'est si mauvais que ça? demanda-t-il avec humour.

- Tu veux rire! C'est délicieux! Je n'aurais jamais cru que tu saches cuisiner aussi bien!

- Eh bien! Ravi que ça te plaise! Quand je pense que je détestait que ma mère nous oblige à aller en cuisine tous les jours! Bruno lui aimait ça! Mais quand je me suis retrouvé à vivre seul je n'ai pu que remercier notre mère pour cette formation culinaire obligatoire.

- Alors Bruno cuisine aussi bien! Debby est vraiment chanceuse!

- C'est peu de le dire! De nous deux c'est lui le meilleur.

- Attends de goûter à ses ragouts, s'écria Vlad. C'est ce que je préfère!

- Ah oui!? Il faudra organiser ça alors!

- C'est quand tu veux!

Le repas alla bon train. L'ambiance était vraiment à la bonne humeur et aux rigolades. Sans s'en douter, Rémy passait un de ses meilleurs moments en leur compagnie. Elle arrivait à rire et à évacuer le Stressa accumulé dernièrement. Finalement le repas se termina, elle insista pour faire la vaisselle, puis décida de donner son cadeau à Vlad.

- C'est quoi? demanda-t-il en observant les trois livres qu'elle lui avait remis.

- Il y a un livret d'écriture et un autre de calcul pour que tu puisse apprendre comme si tu allais à l'école, et le troisième est un livre de coloriage. Et qui dit coloriage dit crayons de couleur!

Elle prononça cette dernière phrase en sortant une boite de vingt-quatre couleurs Maped. Le regard émerveillé du petit lui gonfla le cœur. Elle aimerait bien voir ces étincelles dans le regard de ses enfants... Si un jour elle en avait!

- J'avoue me sentier stupide de n'y avoir pas pensé! fit Lucas en se frottant la barbe.

- Ça ne me surprend pas tellement. Tu n'es pas le genre professeur, je présume!

- Pas vraiment, en effet!

- Ce n'est pas fini! ajouta-t-elle pour Vlad. Quand on travaille bien, on doit s'amuser. Alors je t'ai pris ceci, pour que tu puisse faire des tours en voitures même si je ne suis pas là pour t'emmener.

Elle lui tendit une boite de voiture téléguidée rouge, aussi grande que le bras du roux. Ses yeux devinrent ronds comme des soucoupes.

- C'est Flash McQueen! s'extasia le garçon. Flash de cars!

- Je sais! fit Rémy. J'étais sûre que vu ton âge tu devais le connaitre. Tu aimes?

- J'adore! Merci beaucoup, Rémy!

Il lui sauta au cou, les yeux humides. Ce garçon venait de lui voler son coeur en faisant ça.

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