Final

Salut ! 

Je ne vous embête pas longtemps et vous laisse avec ce dernier chapitre ! ❤️

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Je retourne la pâte dans la poêle puis j'attends qu'elle cuise de l'autre côté.

Depuis où je suis, je peux très bien entendre qu'il y a du bruit, vers ma chambre. Jimin doit être en train de se réveiller. Ou alors, c'est la fenêtre ouverte qui fait bouger la porte.

Non, ce n'était pas la fenêtre.

J'entends la porte s'ouvrir brusquement puis des pas rapides.

Des bras entourent ma taille peu de temps après, un corps chaud se serrant contre moi.

Je fais glisser de la poêle la pâte désormais cuite sur la pile déjà présente puis je repose l'ustensile sur la plaque de cuisson.

Je remets une cuillère de pâte à cuire dedans avant de monter mes mains sur celles reposant sur mon ventre. Je les caresse doucement, lentement. La peau est si douce sous les doigts.

« Ça va Jimin ?

– J'-J'ai eu p-peur !

– De quoi, doudou ? »

Je serre mes mains aux siennes pour le rassurer, lui montrer que je suis là.

Pourquoi est-ce qu'il a si peur de bon matin ? Sa voix est tremblotante, tendue.

« J'-J'étais tout seul d-dans une ch-chambre inconnue... j'ai cr-cru que tu m'a-m'avais abandonné... »

Il bafouille, il s'exprime avec peine en me tenant contre lui. Je sens de l'humidité mouiller mon cou, puis dégouliner le long de mon dos. Son corps s'agite contre le mien dans des sanglots incontrôlés.

« Tout va bien Jimin, je suis là. Chuuut, doudou. »

Je retourne la pâte dans la poêle, pour éviter qu'elle brûle. Jimin est cramponné à moi, et j'ai bien eu du mal à me retourner dans sa prise pour pouvoir le prendre dans mes bras.

« Je ne t'aurais pas abandonné, doudou. Je suis là, tu peux calmer tes pleurs. Je suis là. »

Jimin hoche la tête contre ma clavicule sans pour autant bouger.

Dans sa course pour quitter la chambre, il n'a même pas pris le temps de couvrir sa nudité. Je sens son entrejambe molle contre ma hanche, et je vois ses fesses par-dessus son dos.

Ça ne lui fait rien pour le moment, il a besoin de se rassurer, de se calmer, alors je préfère ne pas le lui mentionner tout de suite. Chaque chose en son temps. Un caleçon en plus ou en moins, ce n'est pas primordial actuellement.

Une odeur de brûlée parvient à mon odorat, faisant se tourner ma tête vers la plaque de cuisson.

« Merde ! »

Je décale le plus gentiment Jimin de mon corps pour éviter de le brûler dans un mouvement de poêle pour me précipiter sur la pâte qui brûle. Ça, c'est sûr qu'elle est cuite...

Je fais glisser comme avant sur la pile la... chose brûlée. Elle est totalement noire sur l'entièreté d'un côté.

« Ne bouge pas Jimin, je la mets à la poubelle.

– Pour-Pourquoi ?

– Elle est cramée.

– J-Je suis dé-désolé !

– J'aurais dû faire attention. »

Je tiens du bout des doigts la nourriture brûlée et la jette un peu plus loin dans la poubelle. Sauf que ça put le grillé, m'obligeant à ouvrir la fenêtre pour aérer.

Un doux vent frais rentre dans la pièce pour venir caresser ma peau, tout comme il caresse celle de Jimin. Il vient d'ailleurs rapidement se serrer contre mon dos pour retrouver de la chaleur.

« Tu n'as pas trop mal au dos ? demandais-je en me concentrant sur la pâte qui cuit : en faire cramer une m'a suffi.

– Si... Mais j'ai eu si peur que... que je me suis levé sans me poser trop de questions.

– Excuse-moi, je ne pensais pas que tu te serais réveillé... Je pensais emmener le petit déjeuner au lit, tu veux y retourner ? Dès que j'ai fini, je t'y rejoins.

– Oh je... je veux bien...

– Parfait. Tu peux aller t'allonger tranquillement, je te rejoins dès que c'est prêt. Et tu pourras enfiler un caleçon aussi.

– Un cale... çon ! Oh merde je... désolé !

– Je m'en fiche Jimin, c'est pour toi que je dis ça.

– Je vais en mettre un et... et je t'attends ! »

Jimin me relâche et se tourne. Il fait un ou deux pas, boiteux. Il a mal, ce qui n'est pas étonnant mais... ça me fait de la peine. Je sais qu'une relation sexuelle, c'est plaisant sur le moment mais après, c'est douloureux physiquement... et j'espère que ça ne va pas trop lui être embêtant.

« Jimin ? »

Il se tourne, la tête légèrement penchée sur le côté. Il agit comme un petit chat quand on lui parle, il penche la tête de côté.

Je jette un coup d'œil à la pâte que je viens de retourner mais je ne m'attarde pas plus dessus pour venir me glisser à côté de lui. Mes bras entourent sa taille, je le rapproche de moi et sans attendre, je pose mes lèvres sur les siennes. Mes yeux se ferment lorsque les siens le font. Ses propres bras se glissent autour de ma nuque pendant qu'il accompagne mon bisou.

J'aurais pu rester comme ça longtemps s'il n'avait pas été raisonnable et réfléchi pour me rappeler que de la pâte était en train de cuire.

Nous nous sommes séparés, lui pour se rendre en boitant jusqu'à la chambre, moi en me précipitant sur la poêle pour la sortir de la plaque chauffante. Heureusement, la pâte n'a pas brûlée, seulement un peu trop cuit.

Je remets une cuillère de pâte dans la poêle et la surveille patiemment. Il ne me reste pas beaucoup de pâte à cuire, encore deux louches, maximum.

Je me fais surprendre en retournant ma crêpe par un doux pelage qui me frôle les chevilles. En baissant les yeux, croisant de ce fait le regard de la petite bébête à mes pieds, elle ouvre la bouche pour miauler.

« Tu veux ta pâtée, c'est ça ? Patiente trente secondes. »

Sauf que cette bestiole collante mais adorable continue de miauler encore et encore.

Je soupire, retire la crêpe cuite du feu puis je pars ouvrir une porte de placard un peu plus loin. Je vide la moitié du sachet dans sa gamelle, laissant l'autre moitié à l'intérieur pour la mettre dans le frigo. Si je lui en mets trop, cette bestiole adorable ne finira pas sa gamelle et y laissera sécher, ou alors, elle se goinfra jusqu'à tout vomir par terre. Ainsi, je ne lui donne qu'un demi sachet par jour mais elle en a tous les jours alors qu'avec un sachet entier, je ne lui en donnerais qu'un jour sur deux.

Je lui laisse une petite caresse sur le crâne puis retourne à la cuisson de mon avant-dernière crêpe.

Un doux pelage a rapidement rejoint mes chevilles, tournant autour sans s'arrêter durant la cuisson de mes deux dernières louches de pâte.

J'ai empilé trois plateaux les uns sur les autres puis ai disposé dessus tout ce qu'il me faut.

L'assiette de crêpe, des couverts, deux assiettes vides pour chacun de nous, deux verres avec une bouteille de jus de fruits, de la pâte à tartiner, des confitures, du miel, des fruits, tout ce qu'il faut, un peu trop même.

Je vérifie que la plaque de cuisson est éteinte avant de me rendre dans la chambre, le tout entre les mains.

Jimin patiente sur le lit, en tapotant sur son téléphone. Dès qu'il me remarque, il lève les yeux vers moi et me sourit. Je pose ce que je porte sur ses cuisses, le temps que je me glisse sous la couverture. J'y récupère par la suite, ne lui laissant qu'un plateau vide. Il récupère sur le plateau plein une assiette, un verre et des couverts. J'en fais de même, laissant le plateau avec la pile de crêpes, la bouteille de jus de fruits, les fruits et toutes les garnitures à cheval sur nos jambes.

Jimin sursaute lorsque la porte, que j'avais laissée simplement entrouverte, bouge. Sauf que bien vite, le pelage qui ondulait contre mes chevilles pendant ma cuisine saute sur le lit.

Doudou me jette un regard étonné, perturbé. Il ne comprend pas, ça le perturbe.

« Tu... Tu as un chat... ?

– Oui. Tu n'es pas allergique, rassure-moi ?

– Bah... s-si...

– Oh merde ! Attends je vais...

– Laisse, ça va... je peux vivre avec, il ne faut juste pas que je le papouille trop...

– Tu es sûr ? Je peux...

– Laisse-le. Il est très beau, en tout cas.

– Elle. C'est une femelle.

– Ah... excuse-moi.

– Tu ne pouvais pas savoir.

– Je... Je ne l'avais pas remarqué, hier...

– Elle dort dans le salon, alors elle était dans son arbre à chat. Quand elle dort, ou quand elle est allongée, elle ne bouge pas, qu'il y ait des invités ou non.

– Ah je... je comprends. Je n'avais même pas remarqué que tu avais un arbre à chat...

– Je te le montrerai tout à l'heure, si tu veux. Elle va faire sa curieuse parce qu'elle ne te connait pas mais elle va vite partir.

– Elle ne reste pas avec toi ?

– Elle n'a pas le droit de venir dans ma chambre et elle le sait. Elle a conscience que je lui fais une fleur parce que tu es là, mais je sais qu'elle ne va pas rester bien longtemps.

– Elle n'a pas le droit d'être ici ?

– Je veux pouvoir dormir en paix sans poils de chat de partout.

– Je comprends. Et... elle s'appelle comment ?

– Vanille. C'est un sacré de Birmanie brun, elle m'a fait penser à de la vanille quand je l'ai adopté, encore bébé, il y a un an.

– Oh... elle est toute jeune.

– Oh que oui. »

Je souris en observant Vanille marcher prudemment sur le matelas, ses poils longs accompagnant le moindre de ses mouvements. Elle sent le mollet de Jimin, posant sa truffe, ses moustaches délicates, contre sa peau. Elle y laisse même un coup de tête et un coup de langue suivit de petits ronronnements.

« Ça, ça veut dire qu'elle t'aime bien. »

Jimin sourit et tend la main vers Vanille. La féline sent sa main, l'analyse, puis lui laisse une léchouille sur le bout des doigts. Il rigole, il se plaint gentiment qu'elle le chatouille sans pour autant vouloir stopper cela.

Je les observe se découvrir tous les deux, un grand sourire aux lèvres.

Qu'ils sont mignons.

Jimin grattouille la tête de Vanille qui s'est mise debout sur ses mollets. La féline est contente, elle se frotte à sa paume en ronronnant et en miaulant quelques fois.

Elle finit par lui lécher le dos de la main, l'obligeant à stopper ses caresses. Sa langue rappeuse frotte sa peau douce, le faisant légèrement grimacer sans pour autant qu'il ne râle.

« Elle est trop mignonne. » me murmure-t-il en glissant ses doigts contre son poil long et si délicat au toucher. C'est sa petite bouille adorable cachée au milieu de toute sa fourrure qui m'a fait craquer. Je n'avais pas prévu d'adopter un animal même si je les aimais beaucoup et que j'avais vécu en la compagnie d'un chien chez mes parents pendant toute ma jeunesse. C'était un ami qui m'avait envoyé une photo, un jour, de sa féline en compagnie de cinq boules de poils toutes mignonnes. Il voulait savoir si j'étais intéressé pour en adopter un parce que sa femelle avait donné naissance à cinq chatons dont lui et sa copine n'avaient été au courant que très tard.

Même à ce moment-là, et malgré les boules de poils toutes mignonnes qu'ils étaient, je n'avais pas en tête d'en prendre un chez moi.

Mais je suis allé chez lui pour faire un apéro dinatoire avec lui et quelques autres amis.

Je suis arrivé le premier, il n'y avait personne d'autres que nous, sa copine étant partie chez une amie à elle pour la soirée.

Il m'a proposé de les voir, j'ai accepté et j'ai fini dans sa chambre devant une vision beaucoup trop mignonne. Sa féline était allongée dans un panier, ses cinq petits à ses côtés.

Mes yeux ont tout de suite flashé sur un des petits, qui avait relevé les yeux vers moi en même temps que je l'observais.

Mon choix s'est fait de suite.

Je me suis engagé à adopter le chaton, la chatonne même, lorsqu'elle serait assez grande. Il me l'a réservée et m'envoyait des photos presque tous les jours.

Vanille est arrivée chez moi et depuis, elle vit tranquillement dans mon appartement en ma compagnie.

Et maintenant elle découvre Jimin, par qui elle semble intéressée.

Jimin aimerait la prendre plus près de lui, ça se voit dans sa manière d'agir, de la regarder, de me jeter des coups d'œil, aussi. Sauf qu'il doit se contenter de la caresser de loin.

« Tu ne peux pas être désensibilisé ?

– Je pourrais, on avait proposé à mes parents quand j'étais petit. Ils ont refusé parce qu'ils n'aimaient pas les chats et donc, ils ne voulaient pas payer un traitement coûteux.

– Mais ce sont pas eux qui sont concernés...

– Mes parents... ce sont mes parents. Ils ne sont pas fans de la médecine en général, ils sont très croyants religieusement alors ils n'acceptent pas pas mal de choses... Ils ne sont pas contre la médecine, mais ils veulent le moins possible s'en servir, alors pour une désensibilisation... C'est comme mon orientation sexuelle. Ils ne la connaissent pas, mais s'ils l'apprennent... je doute qu'ils m'accueillent à bras ouverts, tout contents, autour d'une table remplie de nourriture.

– La religion, c'est l'amour des autres, non ? Je t'avoue ne pas y connaître grand-chose, mais ça m'étonne un peu...

– Ils ne sont pas tous contre l'homosexualité, ça dépend les personnes. Si, il y a la culture de l'amour de l'autre mais l'homosexualité n'est pas ancrée dans cet amour. Pleins acceptent mais pleins trouveront ça mal, venu d'une possession du diable, inapte à la vie parce que tu ne peux pas te reproduire... mes parents font partie de ceux-là. Que je quitte la religion parce que je n'y croyais pas les a déjà beaucoup marqués... alors l'homosexualité en plus, n'en parlons pas.

– C'est triste...

– Je pense que j'aurai du mal de cacher durant toute ma vie une relation si je me mets en couple. Il y a forcément un moment où ils seront au courant... et la réaction ne sera pas forcément toute gentille. Ça me fait de la peine parce que je les aime, mes parents. Ils ont toujours été gentils, ils ont toujours voulu que je sois le plus heureux possible. J'aimerais qu'ils acceptent ce que je suis, qu'ils acceptent la personne que je leur présenterai, qu'ils soient heureux pour moi.

– Je comprends.

– Et toi... ? Tes parents ? Ils en pensent... Oh bah tiens, quand on parle du loup... »

L'écran du téléphone de Jimin s'allume, dévoilant un nouveau SMS venant d'arriver ainsi que le nom de son expéditeur et les premiers mots.

« Ça te dérange si je réponds ? Si je ne lui réponds à son goût pas assez vite, elle risque de m'appeler...

– Non non tu peux, pas de problèmes ! »

Jimin me remercie d'un sourire et ouvre la notification. Il laisse sa tête glisser sur mon épaule, m'exposant l'écran en plein devant mes yeux. Et j'ai beau vouloir ne pas regarder pour lui laisser son intimité... je n'arrive pas à empêcher mes yeux de regarder la zone de lumière.

Maman ♡ –
Coucou mon Jimin chéri !
C'est encore un peu tôt pour te le demander mais est-ce que tu viendras fêter les fêtes de Noël avec nous ?
Promis, tu ne seras pas obligé de venir à la messe si tu n'en as pas envie !
Et tu pourras emmener ta moitié si tu l'as trouvé d'ici là !
Jisang m'a déjà donné son accord, et il viendra avec sa copine !
Réponds-moi vite mon beau petit bébé, je suis déjà en train de réfléchir aux fêtes et à ce que je vais préparer !
Ta maman qui t'aime beaucoup beaucoup beaucoup ! ♡

« Elle est mignonne, ta maman.

– Elle m'aime beaucoup. Mais je ne sais pas si mon homosexualité lui garderait ce même état d'esprit envers moi.

– Que tu le veuilles ou non, ce sont les hommes que tu aimes. Et puis, si elle t'aime, elle acceptera tes choix et te soutiendra. Je suis sûr que, quand elle l'apprendra, elle sera heureuse et ça se passera très bien, doudou. Qui c'est... ça sera peut-être moi ?

– Qu-Quoi ?

– Ou-Oublie ma dernière phrase !

– Non non non ! T'es sérieux, Hyung ? Tu t'imagines un potentiel avenir... pour nous deux ?

– Je... Peu-Peut-être... ?

– Ou-Ouais... on... on va laisser le temps faire... faire les choses. »

Je hoche la tête, les joues rouges malgré moi.

Ma langue a parlé plus vite que mes pensées.

Putain.

Le temps va faire les choses, oui...

Jimin –
Coucou maman !
Je viendrai, ne t'inquiète pas ! Pour rien au monde je raterai mon Noël avec vous ! Je poserai des congés, c'est promis !
Et merci... la messe, ce n'est pas mon truc.

Maman ♡ –
C'est parfait, mon beau bébé tout petit !

Jimin –
Je ne suis plus petit...

Maman ♡ –
Tu restes mon petit bébé, même à vingt-cinq ans !
Tu as trouvé ta moitié ?

Jimin –
Je ne veux pas te faire de fausses joies...

« Hyung, tu penses que si je lui glisse subtilement mon inclinaison, ça pourrait la préparer à un garçon plus tard ?

– Elle ne sera sans doute pas prête mais l'idée sera soumise. Ce sera un petit détail parmi d'autres qui en formeront un gros groupe. »

Jimin –
Mais je me le suis peut-être trouvé...

Maman ♡ –
C'est génial !
Si tu l'aimes et que tu es en retour aimé, c'est parfait !
On se revoit bientôt, mon petit bébé !

Jimin –
J'essaierai de passer un jour !
Eunji va bien ?

Maman ♡ –
Il réclame beaucoup son grand frère !
Tu lui manques, tu nous manques à tous : ton père, ton frère, moi.
Viens nous voir vite, mon bébé Jimin.

Jimin lui a répondu un petit cœur avec une promesse de venir bientôt leur rendre visite. En tout cas, sa mère a l'air adorable. Elle aime son deuxième fils aîné, c'est très beau à voir. D'un admirable hors pair !

« Bon et sinon... on disait quoi ? demande Jimin en reposant son téléphone. Ah oui ! Toi tes parents... ils pensent quoi de l'homosexualité ?

– Mes parents ne croient pas religieusement, tout comme moi. Ils sont très ouverts, m'ont toujours expliqué durant mon enfance que je pouvais aimer qui je voulais, qu'ils seraient fiers dans tous les cas. Ils ont été les premiers au courant de mon homosexualité.

– Oooh... tu leur as dit ?

– Ils sont tellement ouverts d'esprit, ça servait à quoi de me taire ? Ils m'ont presque engueulé quand je leur ai annoncé. Tu sais pourquoi ?

– Non.

– Parce que tu ne dis pas "je suis hétérosexuel". Donc pourquoi tu dirais "je suis homosexuel" ? Ma mère dit, et je suis totalement d'accord, que tu devrais pouvoir vivre sans avoir à te trouver différent parce que ton orientation sexuelle diffère de celle d'un papy et d'une mamie au fin fond de la campagne que celle de deux mecs dans un appartement à Séoul.

– En même temps... c'est vrai. Aïe ! »

Jimin recule vivement sa main, les sourcils froncés. Une petite goutte de sang s'échappe du haut de sa paume.

« Vanille, allez ouste. »

La féline me regarde, elle se demande si elle m'écoute. Puis finalement, elle descend du lit et sort de la pièce.

« Elle t'a fait mal ?

– Elle a planté une griffe dans ma main mais... c'est rien. Ça m'a surpris. Je vais aller me laver les mains, vu que... je l'ai touché.

– Tu veux que je me lave les mains aussi ? Je l'ai caressé.

– Non c'est bon, ne t'inquiète pas.

– Mmmh... si. Je vais te porter, ça t'évite de marcher. »

Jimin n'a pas le temps de riposter que je quitte le lit pour passer de son côté. Je le débarrasse du plateau avant de le soulever, un bras sous son dos, l'autre sous ses genoux.

Il s'accroche à ma nuque de ses bras et me laisse le balader dans l'appartement.

Nous nous lavons les mains, puis je le porte à nouveau jusque dans ma chambre. Il s'installe et reprend le plateau sur ses cuisses pendant que je me glisse à ses côtés.

« J'espère que ça te va, comme petit déjeuner !

– Oui, c'est parfait ! Merci beaucoup, Yoongi !

– Ne me remercie pas. Bon appétit.

– Bon appétit à toi aussi ! »

Jimin me plaque un bisou sur la joue avant de se servir d'une crêpe. Il attrape le pot de pâte à tartiner au chocolat et en applique sur la crêpe avant de la rouler. Il en croque le bout à pleines dents. Le sourire qui embellit son visage lorsqu'il mâche sa bouchée est sublime.

Il sent mon regard sur lui parce que dès qu'il a fini, il tourne le visage vers moi.

« Tu ne manges pas ?

– Si si !

– Tu préfères m'observer... souffle-t-il en rougissant à ses propres mots.

– Tu es mignon. Et je voulais voir ta réaction, ton beau sourire a régalé mes yeux.

– Tu me fais rougir... »

Jimin a posé sa crêpe pour cacher ses joues brûlantes de ses mains.

Il me fait sourire niaisement.

« Ne cache pas tes rougeurs, doudou... tu es bien trop adorable. »

Je lui prends doucement les poignets pour que ses mains s'éloignent. Et en même temps, je lui fais approcher son visage du mien.

« Te cache pas doudou. »

Il rougit davantage en voulant se cacher à nouveau dans ses mains, mais je ne le laisse pas faire. Il fronce les sourcils en prenant une moue boudeuse. Il est si mignon que mes lèvres ne peuvent s'empêcher de venir embrasser les siennes.

Il y répond mollement, sa bouche pas encore suffisamment réveillée pour faire de bons bisous. Il est maladroit, pour le moment.

« J'ai faim Yoongi... dit-il en m'écartant de lui.

– Tu préfères de la bouffe à moi ? Je retiens, Jimin.

– T'as mis de la fleur d'oranger... et moi j'aime bien la fleur d'oranger. Tes lèvres en auraient le goût... peut-être que je te préfèrerais à la bouffe.

– Je peux goûter ta crêpe ?

– Bah... oui ? »

Jimin me tend son assiette. Je prends sa crêpe entre mes doigts et en croque un petit peu. Je mache la nourriture jusqu'à tout avaler.

Puis je plonge sur ses lèvres.

Il pousse un couinement de surprise en reposant un peu brusquement l'assiette.

« Eh ! Doucement !

– Tu préfères toujours la bouffe ?

– La bouffe me nourrit, pas tes bisous. Donc quand j'aurai fini de manger... on pourra se faire des bisous.

– Il y a toujours quelque chose à manger sur moi si tu en as envie...

– Yoo-Yoongi ! »

Jimin m'a donné un coup sur le bras face à ma phrase et ma voix coquine.

« Bah quoi, j'ai raison ! C'est comme une sucette : ça se suce !

– Mange et tais-toi... ! »

Je laisse un rire m'échapper. Il me fait rire, avec ses réactions. Et en plus il me râle dessus parce que je rigole. Il est bête mais tellement adorable.

Je me sers à mon tour une crêpe dans mon assiette, sauf qu'à la différence de mon partenaire, j'y étale de la confiture de mandarine.

C'est au même moment que Jimin me propose un verre de jus de fruit, car il s'est servi le sien. J'accepte avec grand sourire en refermant ma crêpe, la roulant sur elle-même.

« J'ai l'impression que tu bouffes toujours la même chose à consommer que de la mandarine...

– Je ne la mange pas sous la même forme à chaque fois. Et c'est vraiment bon !

– T'es accro à la mandarine...

– Si tu le dis ! »

Je croque dans ma crêpe et mes papilles s'extasient. La confiture de mandarine qui vient câliner ma bouche, un délice.

Ce n'est pas de ma faute si c'est si bon.

« Même ton gel douche et ton shampoing sont à la mandarine. »

Je termine ma bouchée avant de lui répondre.

« Ça te pose un problème ?

– T'es accro à la mandarine...

– Je peux tenter une phrase de drague toute pourrie ?

– Vas-y.

– Ton corps me rend plus accro que la mandarine.

– Oulala, que j'ai chaud. »

Je soupire en mordant dans ma crêpe avec énervement. Il se moque de moi... je n'ai jamais été très doué en drague, ce n'est pas de ma faute. J'essaye mais c'est toujours nul.

« Yoongi... ne fait pas la gueule. Elle était mignonne, ta phrase de drague. En plus, j'aime bien les phrases de drague mignonnes et nulles.

– Comme si j'allais te croire...

– Mais si, j'aime bien ! »

Jimin me fait un bisou sur l'épaule puis recommence à manger. Il finit sa crêpe puis en prend une seconde. Sauf qu'il ne met rien de temps pour à la place m'observer de ses grands yeux. Des grands yeux superbes.

C'est sûr qu'il a une demande à me faire.

Et effectivement, il en formule une en voyant que je l'observe.

« Je peux goûter pour savoir si c'est bon ?

– Tu peux goûter ma bouche...

– Mmmh... la crêpe puis ta bouche.

– Tu t'en fous de ma bouche, surtout.

– Mais non, c'est parce que je veux goûter la confiture ! Et j'aime aussi te faire des bisous... »

Je m'apprêtais à râler lorsque Jimin dépose ses lèvres une toute petite seconde sur les miennes. Son action, même très courte, me détend directement. Je lui tends de moi-même ma crêpe pour qu'il croque une bouchée dedans. De la confiture dégouline le long de mon index mais je ne m'en préoccupe pas, préférant reposer ma crêpe et observer Jimin. Est-ce qu'il aime ? Ou alors il n'aime pas ? La mandarine est un si bon fruit... s'il n'aime pas, je ne comprends pas ses goûts.

Il ne me dit rien, et avant même qu'il ne réagisse et dise le moindre mot, il attrape ma main entre ses doigts. Brusquement, il plie mes doigts, ne gardant que mon index confituré de surélevé. Il n'attend pas une seconde de plus pour entourer sa bouche autour de mon doigt, donnant un gros sursaut à mon cœur.

Ses lèvres pulpeuses, sa langue molle et agile, ses joues chaudes, s'assemblent pour me faire des câlins au doigt. Il récupère toute la confiture qui traîne sur mon index, fourrant mon doigt au maximum dans sa bouche et dans le début de sa gorge.

Mes yeux sont fixés sur sa bouche qui avale mon doigt avec gourmandise. Il n'y a plus rien à manger, à essuyer, pourtant, il continue à me dorloter le doigt de sa chaleur humide. Mes cordes vocales couinent de bonheur. Je ne comprends pas tout ce qu'il se passe, mais j'aime. J'aime et j'aime.

« Monsieur est content que je câline son doigt ?

– Oh, ta gueule... !

– D'accord, je fais plus. »

Jimin relâche ma main qui retombe mollement sur ma cuisse. Il ne s'occupe plus de moi, se contenant de prendre dans sa main le pot de confiture et dans l'autre la cuillère qui m'a servi il y a quelques minutes.

« Eh ! Mon bisou !

– Ton bisou ? Quel bisou ?

– Tu goûtais ma crêpe puis tu devais me faire un bisou... !

– Je t'ai léché le doigt.

– Mais je veux mon bisou...

– Bisou de rien oui.

– Mon bisou ! »

Jimin me jette un regard de travers, soupire puis se penche vers moi. Il vient chercher mes lèvres des siennes une toute petite seconde, me laissant à peine le temps de le sentir que déjà, il part.

« Un vrai bisou...

– T'es exigeant !

– Tu m'avais promis un bisou !

– T'as envie d'une bonne galoche ?

– Mmmh... »

Jimin est doué de sa langue, il m'en a fait les preuves sans problème dans la boîte puis quand nous avons fait l'amour au moment de nos bisous.

Alors une galoche... bien sûr que je veux.

Je décale mon plateau sur ma table de nuit, Jimin en fait de même mais de son propre côté et celui des produits finit par terre au pied du lit.

Jimin me jette un regard.

Et sans attendre, il bascule son corps sur le mien.

Il se colle à moi, glisse ses mains dans mes cheveux et retrouvent mes lèvres. Le baiser se fait vif directement. Il se déplace rapidement contre moi, sa langue se joignant à la partie. Il gémit faiblement, les yeux fermés, concentré sur son bisou, sur ce qu'il nous procure.

Et moi, ça me procure une sensation... putain d'étrange.

Ça me chatouille dedans, beaucoup. J'ai des papillons plein le bas ventre, la respiration qui part en vrille, le cœur qui s'accélère. Plus il m'embrasse et plus je me sens partir, bercer par son câlin affectueux contre mon corps.

« Eh Yoongi ? Ça va ? »

Jimin me regarde, perdu.

Depuis quand il ne m'embrasse plus ?

« Ta respiration s'est coupée brusquement, j'ai eu peur que tu n'aies plus de souffle !

– Non non ça... ça va.

– Parfait... bon on... on va pouvoir se remettre à manger et...

– Merci. »

Une main à sa nuque, l'autre dans son dos, je l'approche à nouveau de mon corps. Mes lèvres le retrouvent avec délicatesse, pour un baiser beaucoup plus doux, beaucoup plus simple, mais voulu agréable.

Un tout petit bisou mais je lui ai donné avec plaisir.

Je l'ai laissé de redresser par la suite.

« Je ne comprends pas pourquoi tu me dis merci mais... de rien ?

– Mmmh... Jimin ?

– Oui ? demande-t-il, son plateau déjà dans les mains, prêt à revenir sur ses jambes.

– Bisou ? »

Son plateau a bien vite fait le chemin retour. Il m'attire contre lui, me faisant tomber contre son corps. Ses mains s'accrochent à ma taille et il me fait à nouveau un bisou... un bon bisou.

Sa langue me lèche la bouche en même temps que son jeu de lèvres s'agite contre moi.

« J'aime bien te rouler une pelle mais participe un peu aussi... souffle-t-il pendant une petite reprise de souffle. C'est frustrant de tout faire tout seul...

– Dé-Désolé... Je suis pas... pas très doué pour embrasser...

– T'es doué avec tes doigts et pour le sexe, tu ne peux pas l'être partout. Mais tu te débrouilles bien. Fais comme moi : ouvre la bouche, sors la langue et embrasse-moi tout en t'amusant avec.

– C'est le mec que je viens de dépuceler qui va m'apprendre comment on embrasse...

– Eh ! C'est presque vexant...

– Oh je... ex-excuse-moi !

– Dans la boîte, c'est pour ça que tu essayais de me faire devenir actif dans les bisous... c'est parce que tu ne sais pas très bien les faire.

– Les bisous, ça n'a jamais été mon truc...

– Tu te débrouilles bien, arrête de râler un peu. Allez, ouvre cette bouche, sors ta langue et bisou !

– Mais... »

Jimin a soufflé de frustration sur mon visage. Puis, il a recommencé à m'embrasser. Il est néanmoins beaucoup moins doux, il y va presque sauvagement.

Sa main gauche, qui borde mon visage, posée sur ma joue, remonte légèrement. Il tend le pouce, puis touche mes lèvres avant de les presser. Son doigt presse l'ouverture entre mes lèvres puis glisse dans ma bouche en même temps qu'il me l'embrasse. Je ne comprends plus grand-chose, trop d'informations intéressantes me montent au cerveau.

Il me bloque de son pouce la langue contre le palais, me faisant ouvrir grand les yeux. Il m'observe déjà, ses pupilles fulminantes, provocatrices. Il me défie, il cherche à me faire enfin agir.

« Allez Yoongi putain, réagis au lieu de te laisser faire ! Défie mon pouce et viens faire participer ta langue ! Moi aussi je veux des papillons dans le bas-ventre... »

Un râle m'échappe en même temps que je pousse sur ma langue. Je ne suis pas extrêmement doué, je lui ai déjà dit, mais s'il insiste... Je sais embrasser et je ne crains pas de le faire, mais ça ne veut pas pour autant dire que c'est dingue.

Je colle davantage mon corps au sien et ouvre un peu plus grand ma bouche pour pouvoir sortir ma langue, après avoir bataillé contre son doigt. Il laisse sa main revenir sur ma joue qu'il caresse, un grand sourire fier aux lèvres.

J'essaye de l'imiter mais j'avoue ne pas trop comprendre les gestes qu'il fait, par moment. Il essaye de m'attraper la langue entre ses lèvres, donc autant dire que l'éviter tout en continuant les bisous, c'est pas pratique.

Mais c'est très plaisant.

Vraiment très plaisant.

J'ai des chatouilles dans tout le bas-ventre et vu comme il se tortille sous mon corps, Jimin en a probablement lui aussi.

Je joue de mes lèvres tout en touchant sa langue, contre laquelle je bataille par moment.

C'est Jimin qui finit par m'écarter, notre respiration devenant presque inexistante.

« T-Tu vois que... que t-tu sais embrasser !

– Je suis pas l-le plus doué m-mais je me dé-débrouille...

– T-Tu te débrouilles bi-bien ! »

Jimin me caresse les cheveux et la nuque du bout des doigts, me faisant frissonner le corps.

J'ai profité de la dizaine de secondes où il l'a fait avant de me pousser à me redresser pour qu'il puisse récupérer sa place assise.

« J'ai faim... on les mange ces bonnes crêpes que tu as cuisinés ?

– Allez ! Tu les as eus, tes papillons dans le bas-ventre ? » demandais-je tout en me penchant pour récupérer le plateau posé au sol. Je le remets sur nous, puis prends le mien. C'est à ce moment-là, maintenant que je suis apte à l'écouter totalement, que Jimin me répond.

« Une vraie volière ! Il y en avait plein plein plein !

–Tu as aimé ?

– J'aime trop... même avec mon ex, je n'en avais jamais eu ! Avec toi... tu me touches et j'en ai.

– Tu es réceptif à ce que je fais. Allez, on mange.

– Merci pour avoir cuisiné tout ça... c'est adorable !

– Ça fait du bien de manger quelque chose de consistant après avoir fait l'amour.

– On... On a fait l'amour ?

– Bah Jimin ! On est passé à l'acte quand même cette nuit !

– Mais c'est... c'est pas baiser, qu'on a fait... ?

– La baise, c'est pas doux. Rien que le mot est relativement vulgaire. Moi, je t'ai fait l'amour comme je le ferais à mon copain. »

Jimin m'offre un sourire, le sourire le plus tendre du monde. Il est absolument trop mignon. Ses joues ont même commencé à rosir un petit peu.

En attendant, il s'occupe à appliquer la confiture de mandarine sur sa crêpe. Je continue de manger la mienne tout en l'observant de coin.

Il finit par la rouler, puis, il la mange goulûment.

« T'es un gourmand toi, non ?

– Moi ? Oui, j'avoue. Je ne mange pas beaucoup mais là... c'est trop bon ! Et j'ai faim !

– Tu ne manges pas beaucoup ? Pourquoi ?

– Mes parents m'ont toujours inculqué depuis ma naissance qu'il ne fallait pas trop manger... et je veux garder mon corps comme il est.

– Tu es quand même très fin... presque maigre.

– Je sais mais j'ai peur que mon corps ne se modifie trop si je lui redonne un peu plus de masse. C'est hors de question que je me prenne des bourrelets ou quoi que ce soit...

– Ça te remplumerait juste un peu, pas de quoi te donner le moindre bourrelet ! C'est important de bien te nourrir, en plus, tu fais de la danse !

– Si je perds une centaine de grammes par mois c'est pas dramatique...

– Si on continue à se voir dans le futur, ne t'inquiète pas qu'avec toute la bonne nourriture que je te cuisinerai, tu te remplumeras bien vite ! Rien que deux ou trois kilos en plus t'iraient à merveille, doudou !

– T-Tu aimes cuisiner ?

– Quand j'ai le temps après mon travail et si je ne suis pas trop fatigué, j'adore passer du temps à me cuisiner quelque chose de sympa ! C'est reposant !

– Reposant ? Moi ça m'épuise rien que d'y penser...

– On fera le repas de midi ensemble ! Tu verras, c'est cool ! »

Jimin n'a pas l'air convaincu, or, il acquiesce avant de croquer dans sa crêpe. C'est fou comme il est gourmand : il mange à une vitesse folle !

Je finis de croquer dans ma première crêpe et en récupère donc une autre pour me la faire. Je prends le pot de miel et une cuillère pour le servir et en étale sur la surface de pâte qui finit par la suite roulée sur elle-même.

Je coupe avec mes dents un premier bout de crêpe et savoure le liquide sucré qui caresse mes papilles. J'aime beaucoup la texture du miel, sa saveur.

« Hyung ? »

Je tourne le visage vers Jimin en finissant de mastiquer ce que j'ai dans la bouche.

« Tu veux qu'on se revoie dans le futur ? »

Cette phrase est adorablement mignonne prononcée sur son visage de poupée.

« Qu'est-ce que tu en penses ?

– Je pensais que tu ne voudrais plus de moi parce que... parce que je suis comme tous tes autres coups d'un soir et que... tu te serais lassé...

– Mes coups d'un soir ne restent pas dormir chez moi. Et je ne fais que de les toucher, on ne discute pas. Toi... c'est différent.

– Parce que je suis puceau ? Enfin... j'étais...

– J'ai envie d'apprendre à te connaître... »

Il a dû comprendre que je n'en dirais pas plus car il a simplement acquiescé. Puis il a terminé sa crêpe et en a pris une autre. Il a mis à nouveau de la pâte à tartiner chocolatée dessus, l'a roulé puis l'a porté à sa bouche.

Ma main droite s'est glissée le long du matelas jusqu'au haut de sa cuisse. Jimin a eu un léger sursaut en baissant les yeux sur la source de la sensation, et s'est immédiatement apaisé. Mes doigts frôlent sa peau fine et douce, glissant tranquillement sur le haut de sa belle cuisse. Ce serait mentir de dire que ses cuisses ne sont pas absolument sublimes.

Elles pourraient m'ensorceler par leur beauté.

Il a vraiment un corps fou.

« Yoo-Yoongi... t-tu peux a-arrê-arrêter ? Je... J-Je...

– Tu tremblotes ? Ça te titille, mmmh ?

– M-Moui...

– Ça fait beaucoup pour ton corps, toutes ses sensations.

– Un p-peu...

– Je te laisse manger tranquille. »

J'abandonne une dernière caresse sur sa cuisse tremblante puis m'occupe de mon petit-déjeuner.

Au bout de quelques minutes, je ne peux néanmoins pas m'empêcher de relancer la conversation.

« Tu es content ?

– D-De ?

– Ne plus être puceau.

– Je suis surtout content d'avoir réussi à passer le pas et de l'avoir fait avec... avec toi.

– Tu as été très courageux, en tout cas. C'était la première fois que... que tu étais touché et pourtant, tu as réussi à aller au bout.

– J'avais envie... »

Un petit sourire flotte sur mes lèvres. Il est trop mignon ce petit cœur.

Je suis très content d'être allé sans cette boîte de nuit et de l'avoir rencontré.

En plus, il est gentil.

Et il a un très beau sourire sur son visage sublime.

Je suis en train de croquer dans ma crêpe lorsque je sens des petits doigts venir sur ma cuisse.

Sans hésiter, je lâche ma nourriture de la main droite pour pouvoir la poser sur la sienne. Il bouge à peine le pouce, comme s'il ne savait pas s'il avait le droit ou non. Ma main reposant sur la sienne me permet de faire glisser sa paume contre mon épiderme. Je cherche à lui faire comprendre qu'il peut, que s'il a envie, il a la possibilité de caresser ma cuisse.

Il a le droit, et c'est un geste si doux...

Il finit par assimiler le toucher et déplace de lui-même ses petits doigts contre ma peau. Il n'a pas eu le temps, hier, de prendre le temps de parcourir mon corps. C'est moi, qui l'ai touché, qui l'ai câliné, qui ai titillé sa peau. À son tour de faire son petit curieux.

« Ta peau est si claire... souffle Jimin en observant l'intérieur de mes cuisses avec intérêt. C'est beau... »

Il aime bien ?

Moi, je trouve que ça fait presque cadavérique...

Le pire c'est lorsque je bande.

Ma bite devient colorée, et le contraste avec ma peau est effrayant.

« Tu as les cuisses si fines comparées aux miennes... » murmure Jimin en s'aventurant un peu plus loin vers l'intérieur de ma cuisse. Je l'observe agir, ma peau frissonnant au contact de ses douces caresses. J'aime, qu'est-ce que j'aime putain.

J'ai retiré ma main de la sienne pour la poser sur le drap et regarder ce qu'il fait.

Observer sa petite main aux doigts boudinés mignonnement, aux petits ongles coupés court, à la peau légèrement bronzée, qui me caresse le corps me provoque des sensations indescriptibles.

« Tes cuisses sont si fines... les miennes sont grosses et...

– Tes cuisses sont sublimes. Putain, si tu savais comme elles m'ont rendu fou, hier ! Tous les fantasmes qu'elles m'ont donnés...

– A-Ah bon... ?

– Elles sont magnifiques, doudou. Bien rondes, bien gourmandes, bien douces. Des beautés. »

Jimin rougit en baissant les yeux sur ses cuisses, pour les regarder. Il ne me croit pas ? Mais elles sont si belles, ses cuisses. Des véritables gourmandises ! J'ai encore envie de les manger !

« Moi je les trouve grosses quand même...

– Pourtant elles sont parfaites. Si tu savais comme j'ai envie de leur faire plein plein plein de bisous...

– A-Arrête !

– Moooh, t'es gêné, doudou ?

– Tes hanches sont toutes maigres, étroites.

– Tu changes de sujet... je retiens, je retiens. »

Jimin grogne en fronçant le nez. J'adore l'embêter, il réagit toujours d'une manière trop mignonne.

Il ne parle plus, tout comme je reste silencieux. Il tient dans sa main droite sa crêpe, qu'il grignote maladroitement. Ses yeux sont toujours fixés sur mon corps et sa main se balade toujours. Il est remonté sur ma hanche droite, caressant mes os saillants. Ils se voient bien, au niveau de mon bassin.

Ses doigts partent câliner mon bas-ventre, en dessous de mon nombril.

Il découvre, mon doudou. Il ne connaît pas et il improvise des douces caresses.

« Ça fait du bien ? me demande Jimin en chatouillant du bout des doigts le bas de mon ventre, juste au-dessus de mon caleçon.

– Tu ne me sens pas frissonner ?

– Un petit peu...

– T'aimerais bien que je le vocalise ce plaisir, mmmh ?

– N-Non !

– Oh le coquin. Doudou est coquin ! »

Un frisson hérisse la peau de Jimin pendant que ses joues se teintent d'un beau rouge. Il n'ose plus lever les yeux sur mon visage, préférant regarder la large zone où il fait ses caresses.

« Tu préfères regarder mon entrejambe que mes yeux, doudou ?

– M-Mais tais-toi !

– Oulala, c'est dur d'assumer.

– Chut ! »

Il m'a donné une petite tape sur la cuisse. Petit doudou tout mignon n'est pas content, il me semble.

« J'aime bien tes hanches, Hyung.

– Ça pourrait être très bizarre comme phrase, doudou.

– M-Mais...

– Tu les trouves belles ?

– Ou-Oui... Elles sont osseuses, un petit peu étroites, fines... et douces, j'aime bien. Elles sont pâles, aussi.

– Tout mon corps est pâle, doudou. Mais je suis content si tu les aimes. J'aime beaucoup les tiennes aussi... je peux presser mes doigts dedans !

– Qu-Quoi ?

– Elles sont moins saillantes que les miennes. Regarde, doudou. »

Mon index droit fait se baisser un peu son caleçon, permettant ainsi à ma main de se glisser sur sa hanche gauche. Je presse sans attendre mon pouce dessus. Mon doigt s'enfonce un petit peu dans sa hanche. C'est une vue qui m'excite, clairement. Mais je ne dis rien et réprime la petite réaction excitante qui pourrait me provoquer un début d'érection.

Jimin a louché sur mon doigt.

Sa main qui caressait mon corps a empoigné ma cuisse pendant qu'un petit gémissement s'est faufilé hors de sa bouche.

« T'as vu, doudou ? Ta belle hanche, je peux enfoncer mon doigt dedans.

– Ou-Oui...

– Quand je te tenais, cette nuit, ça faisait ça de partout dans la peau de tes hanches.

– A-Ah bon ?

– Oh que oui. Doudou ?

– Ou-Oui ?

– Tu es sublime. »

Jimin rougit en se remettant à câliner ma cuisse. Pour ma part, je laisse sa hanche tranquille et recommence à manger, tenant entre mes deux mains ma crêpe.

Bien sûr que mon cerveau est focalisé sur sa main qui touche mon corps, mais je fais comme si de rien n'était. Je me refais à la place une crêpe avec à l'intérieur du miel. Sauf que je m'en remets plein les doigts car ce putain de truc est beaucoup trop liquide.

J'ai tendu ma main propre vers un mouchoir, que j'ai finalement relâché.

La petite main qui se baladait sur ma cuisse a arrêté ses caresses pour attraper mon extrémité. Il a porté mes doigts à sa bouche pour les lécher, un par un, et retirer tout le miel qui s'y trouvait.

« Soit t'es gourmand, soit t'es accro à me sucer les doigts, soufflais-je une fois ma chair libérée de sa bouche chaude.

– J'aime bien tes doigts ! Et puis maintenant, je sais que le miel est bon ! Je vais pouvoir me faire une bonne crêpe ! »

Je ricane et lui donne le pot de miel. Il me remercie, tout content.

Nous finissons de manger dans le calme, en discutant paisiblement. On n'a pas tout fini, et heureusement vu la quantité de crêpes que j'ai faite ! J'ai vu un peu trop grand...

« Doudou ? »

Ce surnom va définitivement devenir son deuxième prénom. Il lui va bien, et est très mignon et en même temps affectif.

Jimin a tourné son visage vers moi tout en caressant son ventre plein de nourritures.

Il a bien mangé, et ça fait vraiment plaisir !

« Tu as mal au bassin ?

– Non, tu crois ? Wow !

– Un massage, ça te dit ?

– Un ma-massage ?

– J'ai pas l'habitude de faire ça, je... je l'ai même jamais fait mais... mais si ça peut te faire du bien... »

Pourquoi est-ce que, d'un coup, je suis tout timide ?

« Oh je... je ne voudrais pas te forcer...

– Je... Je débarrasse tout ça et on... on essaye de voir si ça peut te soulager ?

– Ouais ! »

Jimin a l'air si enthousiaste à l'idée d'un massage alors que... alors que je ne sais pas y faire.

Pourquoi cette idée m'a traversé l'esprit...

Je rassemble toutes les affaires du petit déjeuner sur un même plateau et emmène le tout dans la cuisine. Je prends le temps de toute ranger, mettant au lave-vaisselle... la vaisselle, les pots dans mes placards, le jus de fruits au frigo et les crêpes dans une assiette entouré de film au frigo, pour les protéger de Vanille et sa gourmandise.

Je retourne par la suite dans ma chambre, après avoir fait un bref détour dans la salle de bain pour y récupérer un flacon.

Jimin est allongé sur le dos, sur la couette, et tapote sur son téléphone. Il met quelques secondes avant de remarquer mon retour lorsque le matelas s'affaisse.

« Je... Je discutais avec mes amis, mes deux colocataires que tu as vus hier... je leur disais que tout se passait bien.

– Ils s'inquiétaient ?

– Je ne suis jamais parti avec quelqu'un... tu es le premier. J'ai beau être le plus âgé... ils me maternent un peu.

– C'est parce qu'ils t'aiment beaucoup. Vous vous connaissez depuis longtemps ?

– Depuis le collège. Ce sont un peu comme mes deux petits frères. Je tiens beaucoup à eux et vu que... que j'ai toujours été quelqu'un de timide... ils sont restés pour moi. Ils savaient que j'étais puceau... alors me voir partir avec quelqu'un hier en sachant que j'ai toujours été très timide et en retrait du moindre contact avec des inconnus...

– T'es pas tombé sur un fou, c'est pas mal !

– Ils ne m'auraient pas laissé partir avec quelqu'un qu'ils ne sentaient pas, crois-moi. Ils t'ont validé en me laissant partir à ton bras.

– Ils sont très protecteurs !

– Je suis timide. Et encore plus depuis ma séparation... difficile avec mon ex.

– Tu veux me raconter ?

– Je ne vais pas t'embêter avec ça...

– Si je te le propose... Et en même temps je... je peux essayer de te masser ?

– Oh bah... oui. Je... Je reste comme ça ?

– Tu as mal devant ?

– Un peu i-ici... »

Jimin me montre de la main une zone.

« L'aine ? Et toute la zone, en général, de tes hanches à l'entrejambe ?

– Ou-Oui...

– Bon bah je... je vais essayer de faire bien et... et voilà...

– On va essayer tous les deux. Tes doigts vont faire des merveilles, j'en suis sûr ! »

Jimin me fait un petit sourire avant de s'installer un peu mieux sur le dos. Il a retiré la couverture de sous son corps pour être positionné le plus confortablement possible.

Je ne sais pas trop comment m'y prendre mais je vais essayer et on verra bien...

Je m'assois à genoux au milieu des cuisses de Jimin et pose mes mains sur le triangle douloureux entre sa hanche, sa cuisse et son entrejambe, de chaque côté de son corps.

Je fais des tout petits gestes, faisant des petites pressions de mon pouce sur son corps. J'appuie tout en déplaçant ce dernier avec régularité pour détendre au mieux son corps endolori.

Il souffle de détente, soupirant de confort et de soulagement. Il a les yeux ouverts et m'observe, une lueur d'un bonheur franc luisant dans ses pupilles. Un sourire flotte sur son visage, un beau sourire. Qu'il est chou.

Ça lui fait tant de bien que malgré la douleur éventuelle que l'appui de mes doigts sur ses zones endolories, il ne se plaint pas et apprécie plus que tout ce petit câlin de peau que je lui offre.

C'est son téléphone qui vibre sur une de mes tables de nuit qui nous sort de notre bulle de tendresse.

« Tu veux que je te le passe ?

– Euh... oui, je veux bien. Je coupe le vibreur, comme ça. »

Je me penche, attrapant le portable pour le lui donner. Il le récupère, me remerciant. Je préfère simplement le caresser le temps qu'il s'occupe sur son téléphone pour qu'il puisse profiter du massage que je lui fais du mieux que je peux.

Un grand sourire apparait sur son visage tout mignon.

« Qu'est-ce qui te fait autant sourire ?

– Mon grand frère.

– Qu'est-ce qu'il te dit ?

– "Minie ! Taehyung, ton coloc, m'a dit que tu étais parti avec un garçon hier soir ! Comment ça s'est passé ? Je veux tout savoir ! Tout tout tout !"

– "Minie" ?

– C'est le surnom que me donne Jisang. Eunji, lui, m'appelle "Minmin".

– Jisang c'est le...

– Grand. Il a vingt-sept ans. Eunji c'est mon petit frère de six ans. Regarde, nous trois. »

Jimin tourne l'écran vers moi, tout sourire.

Il s'y trouve affiché une photo.

Une photo de lui et ses deux frères.

Jimin est assis sur un canapé, son petit frère est installé sur ses cuisses et son grand frère est placé à sa droite, un bras autour de ses épaules. Ils ont un air de famille, tous les trois. Qu'est-ce qu'ils sont mignons. Une belle petite famille. Trois frères qui ont l'air heureux de se voir.

« Vous êtes beaux, tous les trois.

– J'adore cette photo. Je vois régulièrement mon grand frère car il a déménagé sur Séoul, mais Eunji, beaucoup moins. Ce moment où on s'était retrouvé tous les trois... c'était magique. Je n'ai jamais vécu, tout comme Jisang, avec mon petit frère, alors quand je le vois... j'en profite.

– Tu n'as jamais vécu avec lui ?

– Il est né pendant mon service militaire et après j...

– Tu as quand même pu aller le voir ?

– Pas à la maternité. Mais après, quand j'ai eu mes jours de permissions.

– Mmmh...

– Et après, j'ai fait mes études sur Séoul. Même si j'essaye d'aller voir mes parents et mon petit frère assez souvent, c'est pas toujours facile. Mon petit frère m'appelle souvent en visio avec le téléphone de ma mère pour me parler et me voir.

– C'est adorable !

– Je trouve aussi ! Ça te dérange si je réponds rapidement à mon frère ?

– Non non, fais. »

Je regarde Jimin taper rapidement sur son clavier, puis lever les yeux vers moi.

« J'ai dit que je suis encore chez toi, que ça a été très bien et que je lui en parlerai plus tard. Tu penses que ça suffit ?

– Tu voudrais dire quoi de plus ?

– Bah... rien. J'ai envie de profiter de ton massage, pas de parler à mon frère.

– Coupe le vibreur et repose ton téléphone, alors.

– Il vient de me dire qu'il me laissera tranquille jusqu'à ce que je lui dise moi-même... mais par contre, il aimerait savoir le "petit prénom du gars qui a charmé mon petit frère".

– Tu peux lui dire, ça ne me gêne pas.

– Mmmh... voilà, c'est dit ! Maintenant, on coupe et on profite tous les deux ! »

Jimin abandonne son portable sur la table de nuit pour m'offrir un grand sourire. Il bouge légèrement le bassin pour se replacer, ce qui le fait ouvrir en même temps un peu plus les cuisses pour me libérer de la place.

« C'est dingue comme tu es souple des jambes !

– À tout moment, je t'attrape avec et je ne te lâche plus, me répond Jimin, un petit rictus amusé aux lèvres.

– Tu pourrais emprisonner mon visage entre tes cuisses : je ne dirais pas non !

– Par-Pardon ?

– Tu sais que ça m'exciterait d'avoir le visage bloqué par tes cuisses. Elles m'excitent tellement, tu n'imagines même pas. J'aime beaucoup tes cuisses.

– Pourtant, ce sont juste des cuisses...

– Non, ce ne sont pas "juste des cuisses", ce sont tes cuisses, à toi. Elles sont beaucoup mieux que toutes les cuisses que j'ai pu voir dans ma vie. Elles sont musclées, épaisses, moelleuses et en même temps ferme à tenir. Elles sont aussi très belles, avec une superbe teinte, une douceur effrayante, une odeur concentrée vraiment alléchante, et tellement d'autres choses. Elles sont vraiment géniales. »

Jimin ne répond rien mais rougit à la place. Il pose ses mains sur les miennes et m'incite à recommencer mon massage. Le coquin, il veut faire diversion et changer de sujet.

Je me remets à bouger mes doigts contre sa peau, ce qui le détend instantanément. C'est fou l'effet direct de confort que ça lui provoque. Je suis content de voir que je réussis à lui faire du bien malgré que cela soit la première fois que je m'exerce au massage.

Jimin câline mes mains, les touchant du bout de ses doigts. Je le masse délicatement en souriant un peu plus grâce à ses caresses adorables.

« Ça va ? »

Je préfère m'assurer que je ne lui fais pas mal... même s'il y a peu de doute au vu de son sourire rayonnant.

« Le caleçon frotte sur ma peau c'est... c'est désagréable...

– Ah...

– Ça... Ça te dérangerait si... si je l'enlève... ?

– Enlever ton caleçon ? Mais... Mais tu ne seras plus couvert...

– Je sais que tu n'iras pas la toucher sans que je ne te l'autorise. Je te fais confiance.

– Tu es sûr de toi ?

– Oui. »

J'avoue que je m'en fous, de lui retirer ou non son caleçon. Mon but n'est pas de voir sa bite, mais d'essayer de soulager un peu ses douleurs. Alors si le tissu le dérange, autant lui enlever.

Jimin m'aide en levant le bassin, permettant ainsi au caleçon de glisser sur ses fesses puis finir sur ses cuisses. Je lui retire le dernier vêtement qui le couvrait et le laisse sur le côté.

Désormais... je peux le masser directement sur la peau... donc je vais pouvoir utiliser ce que j'ai récupéré dans la salle de bain !

Jimin s'interroge en me voyant récupérer l'objet sur le lit.

« C'est quoi ?

– De l'huile de massage. En allant m'acheter de l'huile pour le visage, j'ai mal lu l'étiquette et je me suis trompé... donc ça fait quelques mois qu'elle traine dans mon meuble de salle de bain sans que je ne l'utilise. Elle est toute neuve.

– Oooh...

– Tu n'as pas d'allergie à des produits ou quoi que ce soit ?

– Juste au chat. »

Je hoche la tête et ouvre le flacon. Une délicate odeur s'en échappe.

« Tu veux sentir ? »

Jimin hoche la tête vivement.

Mon petit sourire ne me quitte plus pendant que je me penche vers lui, le flacon odorant dans la main. Il sent la fragrance qui s'en échappe, et son visage s'illumine.

« Ça sent trop bon !

– Je suis bien d'accord ! »

Je me replace au milieu de ses cuisses, le petit pot à la bonne odeur entre les doigts. Cet achat non voulu sert à quelque chose, finalement !

Je prends à l'aide de la pipette, qui sert de bouchon, du liquide et je m'en mets sur les mains. Un peu trop peut-être car ma peau luit mais bon... il vaut mieux que pas assez.

Je referme le tube pour poser mes mains sur la peau de Jimin. Une peau toute chaude, brûlante, putain de douce.

Mes doigts glissent avec facilité contre sa peau, me permettant de faire le mieux possible pour que ce soit agréable.

« Tout va encore bien ? »

Autant m'en assurer une deuxième fois, maintenant qu'il n'a plus de caleçon. Mon but est de le détendre et de lui faire du bien, pas que ce soit douloureux. Même si je pense que c'est plus agréable comme ça.

« C'est si doux... ça me détend, c'est dingue...

– Ah ouais ?

– Ils sont incroyables, tes doigts. »

Les traits du visage de Jimin sont si détendus, c'est fou. Il est adorablement beau, comme ça.

« J'étais en terminale quand je l'ai rencontré. »

Mes oreilles s'activent pour écouter attentivement ce que Jimin souhaite me confier. Il veut me parler de son ex et de sa rupture, sans doute.

« J'ai toujours été très concentré sur mes études, donc je ne pensais pas à l'amour, tout ça. Je savais que ce sont les gars qui m'intéressaient, mais c'est tout.

« On était dans la même classe, je l'ai remarqué, il m'a provoqué des petites sensations. J'ai eu envie de faire connaissance avec lui, mais j'étais déjà timide, à l'époque. J'ai gardé tout pour moi, même mes amis n'étaient pas au courant. C'est quelques mois avant la fin de l'année, vers septembre, qu'on s'était retrouvé ensemble pour une activité en binôme.

« On avait discuté, puis même après la fin de notre activité, on avait continué à se voir pour parler. Ça c'était fait rapidement entre nous, deux semaines après, on était ensemble.

« On se voyait chez lui, car mes parents n'étaient pas au courant de cette relation, et n'en sont d'ailleurs toujours pas au courant. On apprenait à se connaître, on se câlinait, on s'embrassait. J'adorais être avec lui.

« On était ensemble depuis deux ou trois mois mais lui... il voulait qu'on le fasse. Il avait déjà eu des expériences, mon corps l'attirait, il avait envie qu'on se retrouve tous les deux dans son lit.

« Je n'avais jamais rien fait avec quelqu'un d'aussi poussé... donc ça me faisait flipper. Il avait beau savoir que j'étais puceau, il voulait me rassurer en me disant que ça irait, qu'il serait là pour moi... tout ça. Alors un jour... on était chez lui quand ses parents avaient annoncé partir en soirée chez des amis. Son frère n'était pas là, étant chez un ami. On était donc plus que tous les deux...

« Il n'avait pas eu besoin de me proposer qu'on se fasse quelque chose car j'en avais moi-même eu envie. On s'était branlé tous les deux ensembles sous sa couette, en restant totalement habillé par ma demande, lui allongé sur moi, ses mains enroulées autour de nos deux sexes ensemble pour nous faire du bien à tous les deux l'un contre l'autre. Franchement, c'était cool.

« Sauf que le lendemain, on était de nouveau chez lui et on avait fini à nouveau tous les deux seuls.

« Il voulait qu'on aille plus loin, encore plus loin. Je n'avais pas voulu, je ne me sentais pas, c'était trop rapide pour moi. On avait déjà réalisé une branlette ensemble la veille, je n'avais pas envie de plus, pas si vite.

« Il avait respecté mon choix, même s'il était frustré, surtout que son frère venait de rentrer. Au début, il ne voulait pas qu'on aille au salon avec son frère, puis il avait fini par accepter. Son frère avait eu l'air surpris de me voir...

« Mon ex, qui était encore mon copain à ce moment-là, était parti à un moment aux toilettes, donc j'étais tout seul avec son frère. Frère qui m'avait dit, innocemment, "c'est sympa que vous soyez restés potes !". Autant dire que je n'avais pas trop compris. Je lui avais demandé pourquoi, c'est là que j'avais appris que mon copain était en couple depuis quelques semaines avec une fille du lycée, qu'elle venait souvent chez eux et qu'apparemment, ça y allait niveau sexe.

« Je m'étais retenu pour faire comme si je m'en fichais, mais quand mon soi-disant copain était revenu, je lui avais jeté mon regard le plus noir. Il n'avait pas compris, au début. Puis, il avait regardé son frère, avant de comprendre. La fameuse phrase "C'est pas ce que tu crois Jimin, je vais tout t'expliquer", j'y avais eu le droit. J'étais parti sans un mot.

« On s'était revu, forcément, au lycée le lundi. Il était venu me voir comme si de rien n'était en tentant de me faire un bisou, je lui avais donné la plus grosse claque de ma vie en lui hurlant de partir.

« J'avais déjà passé tout le weekend à pleurer, en faisant l'air d'aller parfaitement bien devant mes parents, alors qu'il ose venir me voir pour m'embrasser après une tromperie, ça m'a rendu fou. Le culot à l'état pur. En plus, je ne pouvais pas en parler à mes parents, ni à mes amis qui ne savaient pas avant cette claque que j'étais en couple.

« Je me suis même fait tester aux MST à cause de ce con d'ex parce que notre branlette, on l'a fait sans préservatif, alors, qu'il me la dit, : il baisait avec la fille sans préservatif. Si j'avais été positif à quelque chose, je ne sais pas comment j'aurais fait par rapport à mes parents.

« En tout cas, c'était ma première relation, je m'étais attaché à lui, et apprendre soudainement, le lendemain d'un moment où tu as osé et pris du plaisir à faire une branlette partagée, que ton copain à qui tu faisais confiance te trompe depuis plusieurs semaines alors que vous n'êtes ensemble que depuis trois mois... c'est blessant. »

Jimin s'arrête de parler et lève légèrement le bassin contre mes mains, pour se replacer sans doute plus confortablement sur le matelas. Je n'ai pas arrêté une seule seconde mon contact contre sa peau, la câlinant le plus tendrement possible.

« Et maintenant, je suis là en train de me faire masser juste à côté de la bite après avoir passé une nuit incroyable avec un très bel homme adorablement gentil ! »

Je ne peux m'empêcher de sourire. Il est trop mignon. Je suis content qu'il ait trouvé notre nuit incroyable, en tout cas. Je voulais qu'il aime, que sa première fois soit un beau souvenir pour lui, et, de ce que je comprends, c'est réussi !

N'empêche, je ne peux pas m'empêcher de réagir quant à ce qu'il vient de me raconter.

« Doudou, ton ex, c'était un vrai connard.

– Il a essayé de revenir en plus, plusieurs fois. Il ne nous restait qu'un mois de cours avant les examens, et heureusement. J'ai dû le bloquer tellement il était insistant.

– Il n'avait qu'à pas faire le con s'il voulait te garder.

– Oui et finalement, je suis bien mieux sans lui ! Il n'était pas quelqu'un de bien. Mais je suis toujours en contact avec son frère.

– Ah bon ?

– On s'était bien entendu, et ça nous arrive de discuter de temps en temps. Après, je ne le vois plus, ou alors très peu, parce qu'il est resté vivre à Busan.

– Tu es busanien ?

– Exactement. Et toi ?

– Je suis de Daegu.

– Oooh... ! C'est bien Daegu ?

– C'est sympa ! Et toi, Busan ?

– Oui ! J'aime trop ! »

Je souris et remonte mes mains sur son ventre. Il laisse un souffle de contentement quitter ses lèvres. Il me serre entre ses cuisses tout en tenant les draps entre ses doigts.

« P-Pas le ventre... j-je suis sen-sensible à-à cause de cette nuit...

– Tu peux desserrer tes cuisses de mon corps et de te tourner sur le ventre. Je pense que ça ferait du bien à tes reins et le bas de ton dos en général de se faire câliner. »

Jimin a rouvert les yeux, a écarté les cuisses pour me laisser en sortir, puis, il s'est tourné pour s'allonger confortablement sur le ventre, la tête posée de côté sur l'oreiller.

« "Young"... "Forever". Jolis, les tatouages à tes coudes ! Et il est bien, mon oreiller ? »

Jimin rougit en se frottant une petite seconde contre le tissu moelleux.

Le petit coquin, il a pris mon oreiller. Peut-être pour respirer mon odeur, je ne sais pas. Mais il a pris celui sur lequel je dors tout le temps, en tout cas.

Je reprends la fiole d'huile de massage. Mes doigts pressent le petit bout moue de la pipette et en font tomber quelques gouttes sur le dos de Jimin. Un frisson agite son corps et ses fesses se contractent à cause du brusque contact avec le froid.

« Tu me dis si ça ne va pas, d'accord ? »

Jimin hoche la tête. Son corps a digéré le coup de froid et est maintenant à nouveau détendu. Mes doigts ont l'air de lui faire des miracles.

Il se passe un peu de temps pendant lequel on ne parle pas. Il se contente de respirer calmement pendant que je masse paisiblement ses reins de mes doigts.

« Hyung ?

– Oui, doudou ?

– C'était comment ta première fois ?

– Ma première fois ? On en a parlé un peu cette nuit...

– Oui mais... non rien. »

Il se tait et ne dit plus rien. Je veux bien lui en parler mais je doute que ça l'intéresse... je lui avais déjà dit certaines choses, mais s'il a envie que je développe...

« J'ai fait ma première fois à dix-neuf ans avec un garçon de vingt-deux ans quelques jours avant mon départ à l'armée. Je l'avais rencontré quelques mois plus tôt, on se plaisait bien... donc on avait passé le cap.

« Le gars était switch, donc il aurait très bien pu être au-dessus. Il m'avait laissé choisir où je voulais être : ça m'avait toujours fait flipper d'être en dessous, donc j'ai choisi d'être au-dessus.

« Je n'arrivais pas à bander à cause du stress. Il avait beau me pomper la bite dans tous les sens, me chatouiller les couilles, me sucer, me caresser les tétons, rien. C'était sympa mais mon corps était comme absent... On a quand même pas lâché. J'ai préparé le gars, puis bah... fallait y aller. Sauf que je n'avais qu'une demi-molle.

« J'ai eu du mal à rentrer. Beaucoup de mal. Il voulait être à quatre pattes, donc j'étais à genoux et putain, j'ai eu un mal fou à trouver le trou alors qu'il y en a... qu'un. Puis quand je l'ai eu trouvé, la mettre avec une demi-molle... pas facile. Ça me faisait mal parce que rentrer sans être bien dur, ce n'est pas confortable, ça tire même avec un préservatif. Et puis, il était impatient, il trouvait ça trop long. Il me faisait de lui-même rentrer, et je t'avoue que ce n'était clairement pas le moment le plus agréable de toute ma vie.

« J'ai fini par devenir dur. J'étais rentré entièrement et une fois que j'ai été suffisamment... bien et sans plus autant de douleurs, c'était cool. Je ne savais pas faire et j'avais quand même quelques piquées de douleur mais... mais ça allait.

« Ça s'est fini, je suis rentré chez moi, puis j'ai jamais revu ce gars. »

Jimin ouvre les yeux pour me regarder.

« Tu ne l'as jamais revu ?

– Je suis parti faire mon service militaire, je n'avais pas son numéro et on n'a jamais cherché à se revoir.

– Donc c'était une aventure comme ça.

– Ah oui, on savait très bien qu'il n'y aurait pas quelque chose entre nous. C'était une première fois quoi... c'est jamais incroyable. »

J'appuie un peu plus bas sur son dos, sous sa chute de rein. Jimin pousse un léger grognement. Il s'agite un peu, ajustant sa position sur le matelas en fonction de mon toucher.

De nouveau, nous restons silencieux, sans parler.

Sauf qu'une question me vient.

« Et toi, Jimin ? Tu as pensé quoi de ta première fois ?

– Je ne veux p-pas te vexer...

– J'ai envie de savoir. Et puis, je ne me vexerai pas, ce sont tes ressentis.

– Je n'ai pas particulièrement apprécié la... la pénétration...

– C'est normal, doudou. Même si je ne l'ai jamais été, je sais que la pénétration, ce n'est pas vraiment agréable au début. C'est avec le temps et l'expérience que ça devient davantage plaisant. Tu te posais trop de questions, pas vrai ?

– Oui... c'était bizarre, pas très naturel... je me posais beaucoup de questions, je ne comprenais pas toutes les sensations... je n'ai pas trop aimé...

– Tu verras : la prochaine fois, vu que tu auras moins d'appréhension, moins de crainte, moins de questions, ce sera déjà plus agréable pour toi.

– Tu penses ?

– J'en suis persuadé, doudou. Tu as aimé les caresses, sinon ?

– C'était juste... incroyable !

– Tu as préféré quoi ?

– Les caresses sur les cuisses... C-C'était... wow.

– Avec les bisous aussi ?

– Oui ! Quand tu me touchais les cuisses c'était trop bien...

– Et l'anulingus ? »

Le visage de Jimin a viré au pourpre. Il vire au pourpre à chaque fois que j'en fait la mention. C'est absolument adorable.

« Ma langue sur tes fesses... tu n'oses pas m'en dire ton avis ?

– Arrête...

– Moooh, doudou. Tu as des beaux souvenirs sur tes fesses, en tout cas !

– C-C'était bien aussi...

– Juste bien ?

– Trop bien... C'est bizarre mais... mais c'est sympa... »

Un grand sourire plane sur mes lèvres. S'il a aimé... moi ça me fait plaisir.

« Et toi ? Tu as aimé ? »

Moi ? Il me demande mon avis sur ce qu'on a fait ?

« J'ai aimé, oui. C'était vraiment agréable de... de passer du temps avec toi, comme ça. En plus... ça faisait quelques mois que je n'avais pas eu de contact intime... et avoir repris avec toi, c'était top !

– Tu as préféré quoi ?

– M'occuper de tes cuisses. Et le moment où tu me touchais les chevilles pendant que je le faisais.

– Oooh...

– Je suis vraiment content d'avoir partagé tout ça avec toi, doudou.

– Moi aussi, Hyung. »

Jimin bâille et enfonce un peu plus sa tête dans l'oreiller. Il est trop mignon.

Mes doigts continuent leurs mouvements de cercles, leurs tracés sans grands buts. Je sens que ce que je parcours est détendu, apte à tous les mouvements possibles. Et dire que c'est moi qui arrive à faire ça...

La peau de Jimin est lisse, malgré quelques imperfections que je ne perçois pas physiquement mais visuellement, et encore. Elle est aussi d'une douceur exquise, un vrai câlin pour les doigts. Et puis, l'huile de massage que j'ai mis sur sa peau pour la rendre plus... plus agile ? plus facile à manier ? plus glissante pour permettre des gestes plus fluides ? plus agréable tout en la soulageant et la nourrissant ? fait luire sa peau. Il est brillant comme une perle, une pierre précieuse, un diamant.

« Je vais m'endormir tellement tu me fais du bien... souffle Jimin, et je peux déjà entendre que le grain de sa voix devient davantage grave.

– Tu es fatigué, doudou ?

– Non, mais je suis tellement bien que je m'endors... »

Je laisse mes mains glisser sur ses épaules. Après une légère pression de mes paumes, je me laisse allonger sur son corps. Jimin râle d'inconfort en entrouvrant les yeux.

Le dos musclé de Jimin est tout chaud, parfaitement moulé contre mon torse. La sensation est délicate, vraiment confortable. La chaleur bouillante de son corps contre le mien est exquise. Sa peau légèrement bronzée contre la mienne, plus pâle, donne un contraste sublime que j'apprécie beaucoup.

Mon beau petit Jimin...

« Hyung... tu m'écrases.

– Je suis bien, comme ça...

– Mais tu m'écrases... !

– Arrête de bouger et laisse-moi te câliner. »

Jimin râle en tentant d'attraper mes poignets mais il n'y arrive pas, n'étant pas assez souple. Je lui tends de moi-même les mains, qu'il saisit dans les siennes pour les glisser sous l'oreiller. Il se plaint car je l'écrase sauf qu'en même temps, il m'emprisonne les bras...

« Tu peux mettre la couverture sur nous, Hyung ? J'ai un peu froid...

– Moi, je te propose autre chose.

– Quoi ?

– Tu vas te doucher, ça te réchauffera, pendant que moi, je change les draps. Puis après, j'irais me doucher aussi et on pourra profiter pour se faire des câlins dans un lit propre.

– On... enfin... O-On... On...

– Mmmh ?

– On p-peut y-y a... On peut t-tous les... tous les deux ?

– Tous les deux quoi, doudou ?

– À la d-dou-douche... deux...

– Doudou veut prendre sa douche avec moi ? »

Jimin cache son visage dans l'oreiller. Il devient si rouge que ses oreilles se teintent de pourpre, de même pour le haut de son cou. Il est adorable. Il a envie mais il n'ose pas l'avouer.

Mes lèvres traînent sur sa peau brûlante. Sa peau se hérisse, des frissons dévalent sa peau, juste sous mes lèvres. Lui faire des câlins chauds avec ma bouche, j'adore ça. Son épiderme devient tout mouillé, tout humide, tout mou et délicat. J'aime tant.

« Mon doudou... tu veux prendre ta douche tout nu avec Hyung ? Hyung veut bien prendre sa douche tout nu avec doudou. »

Je sens la peau de Jimin chauffer contre mes lèvres.

Qu'est-ce qu'il est adorable.

« Mon doudou...

– Moui... ?

– Doudou et Hyung tout nus dans la douche ?

– Je vais rougir jusqu'au bout des orteils...

– Allez viens doudou, on va se faire tout propre ! »

Je me redresse et une fois debout, je lui tends la main. Il la saisit, tout sourire, et tout rouge, et se relève. Il me suit, sa main glissée dans la mienne.

Nous entrons dans la salle de bain, dont je referme la porte derrière moi. Jimin s'avance jusqu'à se mettre sur le tapis de douche. Sauf qu'il n'ose rien faire.

« Doudou ? Ça va ?

– J'ai... J'ai ja-jamais... jamais p-pris une dou-douche a-avec... quelqu'un...

– Tu vas découvrir. Tu n'as rien à craindre, doudou. »

Je glisse une main sur ses côtes et le chatouille très brièvement... j'avoue que je ne pensais pas qu'il laisserait quelques éclats de rire lui échapper. Ce qui m'encourage à refaire le mouvement une fois de plus pour réentendre son beau petit rire. Je m'apprêtais à lui faire une petite chatouille une troisième fois sauf qu'il m'a bloqué le poignet.

« On peut se doucher... ? »

Se doucher.

Oui, c'est vrai.

Se doucher.

Je retire mon caleçon, sous les yeux d'un Jimin qui deviennent ronds comme des billes. Il m'a déjà vu nu hier, pourtant.

« C-C'est vraiment ren-rentré tout... ? murmure-t-il en louchant sur mon entrejambe molle d'excitation non présente.

– Tout tout tout.

– Mais co-comment c'est po-possible ?

– Il y a la place dans ton corps.

– E-Elle est gen-gentille...

– Pourquoi ?

– Parce qu-qu'elle a fait gentiment...

– C'est parce qu'elle t'aime bien, doudou. Elle voulait être toute douce avec toi. »

On parle vraiment de ma bite et de sa gentillesse ? Je découvre de nouveaux sujets de discussion grâce à Jimin...

Je trouve ça mignon en tout cas, la façon dont Jimin a besoin de se rassurer de temps en temps. Il est tout mignon, tout pur et innocent.

Par moment.

Parce qu'il y en a, et même encore ce matin, où il a été beaucoup plus entreprenant, actif, presque avec des allures de dominance. Loin du petit être adorable qui dit que ma bite est gentille.

Je rentre dans la douche. Jimin m'observe à travers la baie vitrée. Le temps qu'il se décide à me rejoindre, je vais faire chauffer l'eau.

C'est au moment où l'eau est à mon goût parfaite, ni trop chaude ni trop froide, qu'un beau corps tout nu me rejoint timidement.

Jimin se met debout sans savoir quoi faire, les joues pourpres et les yeux rivés au sol.

C'est pour me faire fondre ?

Ma main gauche, qui ne tient pas le pommeau de douche, glisse dans son dos pour finir sur sa hanche. Hanche que je câline du bout de mon index en tournicotant mon doigt.

Jimin relève les yeux sur mon visage.

Je lui fais un petit sourire.

Il m'en fait un petit en retour tout en se serrant contre mon toucher.

« Il faut faire quoi, Hyung... ? »

Je dirige l'eau chaude sur nos pieds avant de lui répondre.

« C'est comme une douche tout seul. On se mouille, on se lave, on se rince.

– Et... je dois te laver ou... ?

– Il n'y a pas d'obligation, doudou. C'est comme tu veux. Si tu veux me laver, moi, je suis d'accord. Si tu ne veux pas me laver ou seulement certains endroits, tu peux aussi. Pareil dans l'autre sens. Si tu ne veux pas que je te lave certains endroits, ou si tu veux tout faire toi-même, c'est aussi possible. »

Jimin hoche la tête et me prend le pommeau de douche des mains pour nous mouiller. Il laisse glisser l'eau sur mon corps, puis sur le sien. Je l'observe se mouiller les cheveux, avant qu'il ne disparaisse de ma vue lorsqu'il se place dans mon dos. Sa main libre se faufile dans mes cheveux qu'il mouille. Il s'applique, les soulevant pour bien les imprégner de l'eau.

Jimin pose le pommeau de douche une fois l'eau éteinte. Il ne fait plus rien, patientant en entremêlant ses doigts, son regard se baladant sur mes clavicules.

« Tourne doudou, je vais te nettoyer les cheveux. »

Jimin se tourne, dos à moi. Je récupère mon shampoing à l'amande et m'en laisse tomber dans ma paume gauche. Le tube une fois reposé, j'étale du shampoing sur mes deux paumes avant de les glisser ensemble dans la chevelure noire et mouillée de mon doudou.

Mes doigts se faufilent entre ses mèches, les nettoyant tout en les câlinant. Elles sont douces contre la pulpe de mes doigts, absolument délicieuses au toucher.

Un petit gémissement passe la barrière des lèvres de Jimin, subitement.

« Qu'est-ce qu'il y a, doudou ?

– Tes doigts... !

– T'aimes bien ?

– M-Moui !

– Calme-toi, mmmh ? Tu risques de m'exciter, doudou. Je te nettoie simplement les cheveux, tu sais ?

– J'aime bien tes doigts... Tu m'as frôlé l'oreille et... et c-c'était... cha-chatouilleux.

– Nouvelle zone érogène de débloquée ?

– N-Non...

– Oh si, peut-être ! »

Je glisse à nouveau mon index derrière son oreille, et Jimin pousse à nouveau un petit gémissement. Son frisson dévale son corps, glisse le long de son dos, passe sur sa hanche, descend sur sa jambe puis finit au bout de son pied.

Je crois que si, l'arrière de son oreille est une petite zone assez sensible. Je n'attends pas pour le lui dire, mes lèvres bougeant contre son lobe.

Il m'affirme le contraire une fois de plus, mais je ne le crois pas. Il sait très bien que j'ai raison, il ne l'assume juste pas, le petit coquin.

Je finis de lui laver les mèches arrière de ses cheveux, massant son crâne en même temps.

Ses yeux s'ancrent dans les miens juste après qu'il se soit tourné face à moi sous ma réclamation. Il joue de son regard pour chercher à me déstabiliser mais je reste concentré sur ce que fais.

Je viens laver les mèches sur l'avant de son visage, que je rabats en arrière. Il a une tête adorable, avec ses cheveux plaqués en arrières contre son crâne plein de mousse.

Il n'y a qu'une seule mèche aventurière qui retombe sur sa tempe, superbement.

Jimin m'observe de ses grands petits yeux tout ronds, tout curieux.

« Allez, lave-moi les cheveux, doudou. »

Jimin sourit et récupère la bouteille de shampoing que j'ai utilisé juste avant. Il me réclame de me tourner, ce que je fais. Il se colle contre mon dos, son torse moulé à mes muscles dorsaux, son bassin collé au mien, et pose ses doigts sur mon crâne.

« Tes cheveux sont si longs, Hyung... Ils descendent presque jusqu'au bas de ta nuque ! Tes mèches sont si sombres et longues... Oh Hyung... j'adore tes cheveux. Je peux tirer dessus, les agripper, les... ou-oublie ! »

Je suis sûr qu'il est en train de rougir. Le début était tout mignon, sur la fin, ses mots ont dérapé sur des choses beaucoup moins pures. Il s'en est rendu compte, mais pas assez vite pour que je n'aie pas le temps d'y comprendre.

Jimin me nettoie silencieusement les cheveux, nettoyant mèche par mèche ma chevelure sombre. Il passe devant moi laver mes quelques mèches qui tombent sur mes tempes et mon front, puis les coincent derrière mes oreilles. Mon cuir chevelu va être tout propre, grâce à lui !

C'est une fois sa mission terminée qu'il laisse ses mains descendre sur mon corps, pour finir sur mes hanches.

« Maintenant, on se rince ? » me souffle-t-il en posant sa tête sur mon épaule. Ses lèvres gonflées viennent toucher furtivement, dans des frôlements à peine perceptibles mais pourtant présents, ma gorge. Il passe du jeune homme rougissant et timide à l'homme entreprenant, et vachement sexy, en une fraction de secondes.

Mon corps s'en retrouve à chaque fois tout perturbé.

Je profite de ses lèvres encore quelques secondes avant de m'échapper pour saisir le pommeau de douche. J'allume l'eau et demande à Jimin de fermer les yeux, pour éviter d'y faire couler par inadvertance du savon.

Je lui rince ses cheveux noirs qui collent à son crâne à cause de l'eau. Une fois que plus aucune trace de savon ne repose dans ses cheveux, je passe mon pouce sur chacun de ses yeux, nettoyant ses longs cils de l'eau savonneuse.

« Tu peux rouvrir les yeux, doudou. »

Il les rouvre et m'observe. Et dans la foulée, il me pique le pommeau de douche pour me rincer à son tour. J'ai fermé automatiquement les yeux pour me laisser aller à ses délicats petits doigts qui me câlinent les cheveux et mes longues mèches sombres. Il s'applique pour me rincer les cheveux autant que ce qu'il a fait pour me les laver.

Il éteint l'eau, pose le pommeau de douche et se tourne vers moi.

« Tu veux que je te lave, doudou ? »

Jimin a hoché la tête si vite après la fin de ma question que je suis quasiment sûr qu'il attendait que je le fasse. Il est curieux de découvrir les sensations, sans doute. C'est quelque chose qu'il ne connait pas, et qui est tout simplement doux et pour faire plaisir, donc ça ne lui donne pas la moindre appréhension.

« Doudou, tu préfères quoi comme gel douche ? Amande, mandarine, vanille ou... encore mandarine ?

– C'est dingue comme tu aimes la mandarine ! Même en gel douche !

– Ah bah oui ! C'est incroyable, la mandarine ! Tu préfères quel gel douche ?

– Je vais peut-être te décevoir mais amande.

– Oh, tu sais, c'est celui que j'utilise le plus. Tu préfères que je commence par devant ou derrière ?

– Euh... je sais pas...

– Si je commence par ton dos, ça te va ? »

Jimin m'a répondu positivement tout en se tournant, dos à moi.

Auparavant, j'étais concentré sur sa tête, pour lui laver les cheveux.

Or là, mes yeux parcourent son corps sans que je ne puisse les en empêcher. Je le relooke de haut en bas, de bas en haut, de mes yeux avides.

J'observe les courbes de son dos, ses muscles fins qui se dessinent délicatement.

Je me délecte de la courbure de ses hanches, du creux de ses reins puis de ses putains de fesses volumineuses.

Et les tâches violacées qui l'ornent, merde.

En plus, après viennent ses cuisses rondes et sublimes, puis la fin de ses jambes musclées.

Le gel douche que j'avais dans mes mains tombe sur le sol de la douche petit à petit, dégoulinant de mes paumes car je ne bouge pas.

Mes yeux sont sur Jimin, et seulement sur lui.

« Hyung... ? Tu fais quoi ? Je... il fait froid...

– Oh je... je... ex-excuse-moi ! »

Je suis resté pendant combien de temps à ne rien faire ? Plusieurs minutes, au moins. Il n'a pas dû comprendre, le pauvre.

Je suis obligé de reprendre du gel douche, je n'ai quasiment plus rien dans mes paumes. Pourquoi est-ce qu'il s'est fait la mal, ce gel douche idiot ?

Je grogne dans ma barbe inexistante. Ce qui amuse Jimin, vu les éclats de rire pourtant voulu discrets qu'il a laissé échapper.

Mes mains se posent sur ses épaules et descendent petit à petit sur son corps. Je frotte chaque cellule vigoureusement pour le réchauffer, mais en même temps tendrement pour ne pas qu'il en souffre. Je lui lave les reins, puis les hanches, avant de descendre sur ses fesses. Un couinement passe la barrière de ses lèvres en même temps qu'il se contracte sous mes doigts.

« Tu veux peut-être le faire toi-même ? demandais-je en décalant mes doigts sur son dos, pour ne plus toucher la zone qui l'a fait réagir.

– N-Non mais je... ç-ça m'a cha-chatouillé...

– Sûr ?

– Mais oui, Hyung ! »

Je retourne mettre mes mains sur ses fesses et les nettoie correctement. Il frémit quand mon pouce passe dans sa fente, gesticule un petit peu au contact de mon doigt. Ce n'est peut-être pas très confortable, mais je n'ai pas le choix. On l'a fait sans préservatif, donc je me suis déversé dans son corps et on a beau s'être rapidement rincé avant d'aller se coucher, il peut toujours lui rester de mon sperme.

Je fais durer le moment le moins longtemps possible et le récompense en lui nettoyant les cuisses. Il adore que je les lui touche, il me l'a fait comprendre non seulement pendant la nuit mais aussi pendant notre discussion tout à l'heure. Et vu les petits gémissements qu'il laisse dès à présent échapper, je sais qu'il aime.

Je lui lave l'arrière de ses jambes puis le fait se tourner pour pouvoir lui nettoyer l'avant du corps. Je commence par le bas, vu que je suis déjà baissé pour le faire.

« Lève ta jambe, doudou. Oui, celle-là. Parfait, repose. L'autre. Merci ! »

Même ses petits pieds ont le droit d'être nettoyés. Je ne suis pas un grand fan de cette zone-là du corps, mais ça ne veut pas dire qu'elle ne doit pas être nettoyée.

Je me remets debout face à lui, les mains nettoyant l'avant de ses hanches.

« Je peux laver ton entrejambe ?

– Ou-Oui ? »

Je commence par son pubis, puis glisse sur sa verge et ses testicules. Son corps réagit un peu au toucher sans pour autant s'affoler. Heureusement, parce que mon but n'est pas d'exciter Jimin. Je ne m'affaire pas longtemps sur son entrejambe, juste ce qu'il faut pour qu'il soit bien propre. Je le décalotte pour lui nettoyer le gland sauf qu'il se met à couiner en gesticulant.

« Ç-Ça picote !

– Ton gland ?

– Oui ! Le gel douche il... il me pique !

– Ça arrive, doudou. Tu peux attendre quelques secondes ou tu veux que je le rince ?

– R-Rince ! »

Je souffle un long "chut" en attrapant le pommeau de douche. J'allume l'eau doucement, pour que le jet n'ait pas de puissance, juste un écoulement qui me permettra de rincer son gland souffrant. Il suffit qu'une petite goutte de savon se soit faufilée là où ça peut faire mal pour provoquer un picotement atroce. J'en ai déjà fait les frais pleins de fois en me lavant le gland, et je sais que c'est vraiment douloureux.

Je prends dans ma main gauche son pénis, le décalotte et fais couler de l'eau sur son gland douloureux. Gland que je caresse de mon pouce pour tenter de l'apaiser.

« Est-ce que ça va, doudou ?

– Ç-Ça pique un peu moins...

– Je te le rince encore un peu et après je finis de te laver, mmmh ? »

Jimin hoche la tête avant de la laisse retomber sur mon épaule. Il respire calmement et me dit de lui-même quand ça va mieux. Ainsi, je coupe l'eau et reprends un tout petit peu de gel douche pour pouvoir lui laver le torse et les bras.

« Tu es tout beau tout propre, doudou, soufflais-je une fois qu'il se trouve tout propre et rincé du savon.

– À toi maintenant ! Je peux prendre le même gel douche ?

– Fais-toi plaisir. »

Jimin attrape mon gel douche à l'amande et s'en applique sur ses petites mains boudinées. Il se décale dans mon dos et me lave la nuque. Ses doigts de petite taille me nettoient les épaules, puis le dos. Il câline mes reins, lave mes hanches et s'aventure timidement sur mes fesses. C'est vrai qu'il ne m'a pas touché tant que ça cette nuit, et encore moins à cet endroit.

Il les frôle du bout des doigts, hésitant à entrer en contact avec elles. Je ne dis rien, le laissant faire. Je ne veux pas qu'il se mette la pression si je lui dis d'y aller plus franchement. Il me lave à son rythme, et c'est très bien comme ça.

Ce serait mentir de dire que je n'aime pas ses petites caresses timides qui me lavent. Il touche timidement ma peau, me nettoyant les fesses avec lenteur. Je sens son regard dessus... doudou a l'air intrigué.

Je ressens ses deux pouces faire soudainement pression sur les bords intérieurs de mes deux fesses et les écarter pour révéler ma fente.

Jimin pousse un gémissement et je le vois, en regardant vers le bas, son corps se baisser pour se mettre accroupi, au niveau du bas de mon corps.

Il souffle sur ma fente en souriant face à la contraction que cela provoque.

« Putain Jimin, qu'est-ce que tu fous ? grondais-je en observant comme je peux son corps et son visage.

– J-Je peux faire u-un... un bi-bisou ?

– Merde doudou... !

– Je peux... ?

– Putain...

– Je peux... ? Hyung... ? »

Je réponds d'un râle positif. Son souffle s'effondre à un rythme légèrement accéléré contre ma peau sensible et humide. Et ses doigts me pressent si... parfaitement.

Putain pourquoi il ne peut juste pas me laver et rester le jeune homme pur et innocent qu'il était quand il ne savait pas comment c'était, une douche à deux ?

Maintenant, il veut m'embrasser le cul.

Mais merde Jimin.

Je pousse un grognement rauque en agrippant le côté de la vitre de douche quand les lèvres dodues de Jimin se posent tout contre mon anus frémissant. D'où lui vient ce putain de courage ?

Cet idiot va commencer à me faire bander ! Pas une érection dès le matin, putain Ji...

Il pousse un gémissement tout sauf viril en me donnant un petit coup de langue curieux, avide de sensation à découvrir.

Je me sens déjà prêt à durcir. Un petit tressautement m'agite le pénis qui éjecte quelques petites gouttes d'un liquide translucide et blanchâtre.

Jimin réitère sa léchouille en me mordillant mon petit trou à la peau beaucoup trop sensible. Je n'ai jamais été touché ici, que vaguement, ça me rend fou. Il ne fait pas grand-chose, pourtant...

Il s'apprêtait à me mordiller encore une fois sauf que j'ai glissé mes mains dans mon dos, tout en râlant, dans le but de lui bloquer l'accès à ma raie beaucoup trop sensible.

« M-Mais Hyung ! »

Non mais je rêve, il ne va pas râler en plus ?!

Ses petits doigts agrippent mes grands doigts pour essayer de les arracher, les enlever de ce qu'il découvre tout juste. Or, je reste fixe sans bouger. Il pousse des couinements de mécontentements et vient même me mordre les doigts, en en grignotant les extrémités.

« Hyung ! Hyung ! Hyung ! Hyung ! Hyung ! Hyu... ! »

Je plaque ma main sur sa bouche pour l'empêcher de continuer de parler.

« Putain doudou, chut. Tu vas me faire bander, espèce de... de petit diablotin, si tu continues !

– M-Mais je... je voulais j-juste tou-toucher et voir co-comment c'est !

– Je sais, doudou. Mais ça m'excite, tu comprends ? On... On pourra voir pour tester une autre fois mais... mais pas là... d'accord ?

– "Une autre fois" ?

– Oui ? Putain doudou s'il te plait, ne me touche plus le cul. Lave-moi le reste du corps.

– D'a-D'accord... ! »

J'ai entendu Jimin reprendre du gel douche et partir à l'attaque du lavage de mes jambes. Il nettoie mes cuisses opalines, mes genoux, mes mollets, mes chevilles puis mes pieds. Il remonte en me nettoyant l'avant des jambes, puis mes hanches.

Mon pénis s'agite un peu, pulsant légèrement entre les doigts de Jimin quand il me le lave. Il décalotte mon gland et se permet de le pincer entre ses pouces. La pression fait sortir des petites gouttes de sperme qui logeait au chaud dans mon gland. Il me le nettoie mais ça ne me picote pas. Il s'occupe de mes testicules, me faisant gronder agréablement. Il ne fait pas durer la sensation et me nettoie mon ventre, mon sternum, mes pectoraux et mes bras.

Il remonte même sur mon cou, puis mon visage...

Pour m'attraper les joues entre ses doigts tout mousseux.

« Tu as des grosses joues, Hyung.

– Super...

– Je les aime bien. Tes grosses joues dodues... je vais les manger.

– Jimin...

– Quoi ? Tu as attaqué mes joues dans la boîte de nuit, je te rappelle ! Moi aussi, je veux goûter tes grosses joues !

– Elles ne sont pas grosses...

– Si ! Sans pour autant en abuser ! Allez Hyung ! Je peux les goûter ?

– Doudou...

– Hyung... ? Allez ! »

Il me fait les yeux doux tout en maintenant mes joues.

Comment résister... ?

Je finis par soupirer en croisant les bras sur mon torse.

Il sourit, tout content.

Il se rince les doigts avec la pomme de douche, me rinçant aussi les joues pour ne pas manger du savon.

Il trépigne d'impatience en réfléchissant à quoi me faire...

Puis, il se met à l'action.

Ses lèvres embrassent une de mes deux joues pendant qu'il caresse l'autre de ses doigts.

Ses bisous finissent par se faire de plus en plus absents... parce qu'il se met à me lécher et mordiller ma pauvre peau sensible.

Je ne peux pas m'empêcher de rougir.

Et Jimin le remarque car il abuse encore plus de sa bouche contre ma peau dans le but de me provoquer davantage de rougissement.

Il y arrive très bien, ce fourbe.

Une fois ma première joue suffisamment dégustée, il s'est aventuré sur la deuxième.

Il a refait pareil, à la différence que celle-là, il l'a suçoté... mais pas marqué, et heureusement. Un suçon sur la joue... c'est un peu trop voyant à mon goût.

« Elles sont délicieuses, tes grosses joues !

– Doudou...

– Que c'est mignon, tu es tout rouge !

– Tais-toi...

– Yoongi et ses grosses joues... » s'extasie-t-il en rattrapant mes deux joues entre ses doigts, me les tiraillant simultanément. Je fronce le nez en agitant le visage, mais Jimin ne me lâche pas avant de me faire un bisou sur le front.

Il finit par laisser mes ''grosses'' joues pâles tranquille.

Jimin m'a rincé l'avant du corps, tout sourire. Sauf que je l'ai vu venir, même s'il a cru pouvoir dissiper mon attention en lavant sans écart tout ce qu'il y a devant. À peine a-t-il été dans mon dos qu'il a empoigné dans sa main gauche ma fesse gauche pour commencer à la malaxer dans ses petits doigts de microbes tout en laissant des petits gémissements sortir tout contre mon lobe d'oreille. Un lobe d'oreille qu'il mordille entre ses dents avec amusement, faisant rouler mes deux boucles d'oreille, des anneaux en argent, sous sa langue.

Putain, cet homme n'est pas si innocent et si pur qu'il le laisse croire. Il avait beau n'avoir fait qu'une branlette dans sa vie avec quelqu'un, et beaucoup de bisou, il n'hésite pas à engager des contacts poussés quand l'envie lui vient.

Ça me rend dingue.

L'eau chaude coule sur mon épaule droite, dévale mon dos, ondule sur mes fesses pour finir le long de mes jambes, puis au sol. Elle a bien nettoyé tout le savon sur son chemin, sauf que monsieur Jimin ne s'en occupe pas parce qu'il est bien trop concentré à me mordiller mon lobe et me malaxer mes putains de fesses.

Il est ingérable, merde.

Quelques secondes passent puis il éteint l'eau et pose le pommeau de douche.

« Doudou, je ne suis pas entièrement rinc... aaah ! »

Je me mords violemment la lèvre inférieure pour empêcher d'autres sons imprévus de m'échapper.

Jimin grignote toujours mon oreille en laissant des gémissements lascifs retentir juste à côté de mes tympans. Mais surtout, il m'a poussé contre la paroi en verre, côté ventre, de manière à avoir le loisir de faire ce qu'il voulait de mes fesses. Il me les touche sans hésiter.

Ses petits doigts à la peau toute douce malaxent mes gonflures sans relâche.

Je me sens impuissant, totalement impuissant face à ce qu'il fait. Il me vide mon énergie et fait affluer mon sang dans mon membre compressé contre le verre.

Je ne peux que parler, juste parler, surtout bafouiller.

« Dou-Dou-Doudou !

– Oui Hyung ?

– J-Je veux pas ban-bander !

– Moooh, c'est triste !

– Doudou... J-Je vais vouloir t-te prendre s-si tu con-continues !

– Tu n'aimes pas, Hyung ?

– Putain, t-tu comprends pas ? Allez, dou-doudou ! A-Arrête ça où ç-ça va déraper !

– Ça te détendait... T'es pas drôle, Hyung...

– Tais-toi doudou ! »

Jimin rigole contre mon oreille en remontant ses mains pour venir entourer ma taille. Il laisse sa tête tomber dans mon cou, son nez chatouiller ma gorge. Il me laisse un petit bisou d'excuse sur ma peau, me décolle de la vitre et termine de me nettoyer. L'eau chaude lave la fin du savon qui restait abandonné sur ma peau.

Jimin s'occupe de moi après m'avoir fait subir sa petite tentation de caresses sur mon cul. Je crois qu'il veut bien faire, et c'est mignon de le voir agir comme ça. Il me fait sortir de la douche en me tenant par les épaules et enroule ma serviette autour de mon corps. Il s'enroule lui aussi dans celle que je lui ai prêtée et se place en face de moi. Il a les yeux baissés sur ses pieds, tout gêné en se souvenant de ce qu'il a fait, sans doute.

« Tu m'en veux... ? » murmure-t-il en trifouillant ses petits doigts ensemble malgré la serviette qu'il doit maintenir sur son dos. Il se mordille nerveusement la lèvre inférieure, agrippant sa lèvre pulpeuse avec ses dents.

Je lève ma main à son visage et passe mon pouce sur sa lèvre, l'incitant à lâcher son bulbe martyrisé.

« Ne mords pas ta lèvre, doudou.

– Tu m'en veux... ?

– Mais non, bien sûr que non ! »

J'ouvre les bras et attrape Jimin entre eux.

Mes lèvres fines viennent rejoindre les siennes, beaucoup plus grosses, épaisses et charnues.

J'adore sentir sa bouche contre la mienne, putain.

Les yeux fermés, les lèvres entrouvertes pour profiter du souffle chaud de Jimin qui retentit fébrilement dans ma bouche, je l'embrasse avec toute la délicatesse que je peux lui donner.

Ses lèvres sont tellement bonnes, putain.

Oh Jimin, merde.

« Tu vois, je ne t'en veux pas. Mon beau doudou. »

Je lui caresse la joue en retournant à l'attaque de ses bulbes pulpeux. Nous faisons des bruits de bouche, surtout quand nos lèvres se décollent.

Je l'aime vraiment bien, ce garçon.

Autant pour sa beauté que pour sa personnalité que pour son comportement adorable.

Nous finissons par nous stopper, gardant simplement nos fronts l'un contre l'autre.

« Doudou ? Je me demandais.

– Oui ?

– Tu étais puceau, et tu n'avais pas été touché, ni touché. Pourtant tu... tu es plutôt à l'aise...

– Les contacts ne me font pas peur, je suis même curieux de les découvrir. Recevoir des contacts, ça m'intimide davantage parce que ça nécessite que quelqu'un me touche, que je laisse ma confiance à une personne qui découvrira et me fera découvrir des sensations, des réactions sur mon corps. Alors que donner des contacts, c'est moi qui fais, moi qui choisis ce que j'ai envie de faire, comment je le fais, je contrôle mes gestes.

– Donc m'embrasser les fesses dès le début, ça ne t'intimide pas ?

– Si, forcément. Mais j'en ai eu envie... Je me sens à l'aise avec toi, ça m'a donné envie d'essayer. En plus, c'est un toucher surfacique. Faire une fellation, en recevoir une, pénétrer ou être pénétré, rien que préparer ou se faire préparer, tout ça, oui, ça m'intimide beaucoup. Tu as beau m'avoir fait l'amour cette nuit je... je ne suis pas prêt à le refaire immédiatement. Il va falloir que je me remette de mes émotions.

– C'est parce que ça t'intimidait que tu n'as pas voulu que je glisse ma langue à l'intérieur, en bas ?

– Oui mais... j'avais aussi pas très envie. C'est très intime comme zone, je ne me sentais pas de te la dévoiler, je ne me sentais pas de laisser ta langue rentrer dedans.

– Je comprends.

– Pourquoi tu me demandes tout ça ?

– J'ai été étonné que tu prennes l'initiative de me toucher.

– J'ai eu envie... et puis, tu as aimé te faire toucher, mon Hyung malicieux... !

– C'est toi le petit être malicieux ! Mon doudou malicieux... »

Mon visage s'incline légèrement pour permettre à nos lèvres de se retrouver. Je lui fais un petit bisou, nos lèvres entrouvertes s'emboitant parfaitement. Elles restent liées, un petit peu, avant de s'écarter. Puis je l'embrasse à nouveau, picorant ses lèvres avec envie.

Ce sont de courts collages de lèvres, des petits câlins de bouche réguliers, par intermittence.

Il n'a fallu que d'une légère pression sur le menton de Jimin pour qu'il sorte le bout de sa langue, tout comme moi je l'ai fait. On se les léchouille, en rythme. Par moment, nous sommes un peu plus trainants, mais les sensations et les ressentis que nos muscles humides provoquent sont vraiment géniales.

Une fois satisfait, autant l'un que l'autre, nous laissons nos bouches se soulager tranquillement, nos lèvres reprendre une teinte convenable et une taille correcte. Celles de Jimin sont devenues rouge, si rouge, et elles ont pris davantage de grosseur... comme si c'était possible !

Jimin a frotté son nez au mien, ce qui le fait rigoler légèrement, de son beau rire doux et cristallin. Probablement gêné de son petit geste mignon, il cache son visage dans mon cou.

Qu'il est adorable.

« Et si tu regardais les suçons que je t'ai faits ? »

Jimin redresse le visage, les pommettes se teintant de rouge. Il laisse glisser la serviette le long de son corps, et me la donne. Je l'observe se mettre face à mon miroir portatif qui permet de visualiser toute la silhouette.

Il regarde son cou, souriant tout en touchant ses suçons. Il touche son épaule, parcourt ses pectoraux, ses côtes, ses abdominaux. Il regarde son aine, me jetant un regard lumineux juste après.

Il aime ?

Je pense.

Il se tourne, pour pouvoir regarder son dos et ses fesses.

Il ne devait pas s'attendre à voir des suçons si bien marqués sur son fessier. Pourtant, les marques sont bien là, et bien belles. Des traces de doigts trônent aussi sur ses hanches, plus discrètement mais présentes quand même.

Il finit par ses cuisses, qu'il analyse minutieusement avec un immense sourire.

S'il n'aime pas...

« Ils sont trop beaux, tes suçons, Hyung...

– Tu aimes ?

– C'est une question ? Bien sûr que j'aime ! Et toi... tu aimes bien les miens ?

– Ils sont mignons, et en plus, tu t'es débrouillé comme il le fallait ! En tout cas, les suçons te vont très bien, et ils se marient joliment avec tes tatouages.

– J'ai l'impression que tu les aimes bien, mes tatouages, s'amuse Jimin en promenant ses yeux sur son corps à travers le miroir.

– Mais oui, ils sont beaux, tes tatouages ! J'adore celui avec les lunes.

– Tu as bien aimé l'embrasser, cette nuit. »

Jimin se remet dos à moi pour regarder les suçons sur ses côtes. Le tatouage qu'il a sur ses côtes, le mot "NEVERMIND", se retrouve englobé par mes marques de bouche. Son tatouage n'aurait pas été cicatrisé, je n'aurais pas marqué la peau autour... mais c'est lui-même qui a dit qu'il n'était pas récent. J'ai même pu lui faire un petit suçon dans la lettre "D".

Je m'avance et me place tout près de Jimin, ne résistant pas à la tentation de poser mes lèvres sur sa nuque. Il frissonne en se retournant, se mettant face à moi.

Il récupère sa serviette pour se blottir dedans, cachant son corps nu de mes yeux.

« Regarde, doudou. Je ne sais pas si tu l'as vu mais tu m'as griffé le dos. »

Je laisse mon dos se dévoiler, affichant au regard de Jimin les multiples griffures qu'il a abandonnées sur mon corps.

Griffures qu'il trace, du bout des doigts.

Il n'avait pas dû y faire attention, en me douchant.

En tout cas, moi, je les aime bien.

On finit à nouveau l'un en face de l'autre, à nouveau couvert de la serviette.

« Bon allez, on s'habille et on peut aller se reposer... Ah. Je crois qu'on a oublié les vêtements... je... on va en chercher dans ma chambre ?

– On n'a pas le choix, après tout. »

Je fais un petit sourire d'excuse à Jimin avant de l'inviter à sortir.

À l'entrée de la salle de bain, je m'arrête pour poser ma serviette sur le porte-serviette, ce qui fait tiquer Jimin. Je suis tout nu et je viens de poser le seul tissu qui me couvrait.

« Quoi ? demandais-je en regardant Jimin, ne comprenant pas son arrêt brutal.

– T-Tu... Tu... Tu es... n-nu !

– Oui bah tu m'as déjà vu nu, à ce que je sache. J'ai pas envie de m'embêter avec ma serviette une fois dans la chambre, donc je la laisse directement ici.

– Ça ne te dérange pas de... de te balader tout... tout nu ?

– C'est chez moi, et il n'y a que toi. Et Vanille. Donc je ne crains pas grand-chose à me balader tout nu après avoir passé ma nuit en la compagnie d'un beau garçon, ainsi qu'une douche à deux.

– Mais Vanille elle...

– Elle n'ira pas le répéter à quelqu'un ! Et puis, elle m'a déjà vu nu.

– Qu-Quoi ?

– Ça arrive, d'oublier un vêtement. Et ça m'arrive aussi de dormir nu quand j'ai trop chaud, donc quand je me lève et que je vais prendre mon petit-déjeuner...

– Tu ne penses pas aux pauvres yeux de ton chat ?

– C'est chez moi, alors je fais ce que je veux. Vanille ! Viens !

– Mais Yoongi... ! Tu as la bite à l'ai... ! »

Jimin s'arrête de parler en voyant Vanille trottiner jusqu'à mes pieds, les oreilles en avant.

Je la prends entre mes bras et la serre contre mon torse avec délicatesse.

« Bah oui ma fifille. Tu t'en fiches que papa soit tout nu, mmmh ? Mais oui je t'aime ma grande. »

La féline me lèche le menton de sa langue râpeuse tout en miaulant. Ses doux poils longs sans nœuds qu'elle passe plus d'une heure par jour à laver me caressent le haut du torse et les pectoraux. J'adore la tenir contre moi, elle me réchauffe tout en apaisant instantanément mon corps. Une vraie boule d'amour anti-stress, anti-tension, tout.

« Tu trouves qu'elle a l'air traumatisé de me voir tout nu ?

– Non, pas trop... elle s'en fout.

– Totalement. C'est une tenue comme une autre, pour elle. Pas vraie ma fifille ? Mais oui. »

Vanille m'a laissé une léchouille sur le nez avant de frotter son crâne contre mon cou. Elle est adorable, cette bestiole, ma bestiole d'amour.

Jimin sort une main de la serviette pour venir caresser le flanc de Vanille. Elle arrête de me câliner le cou pour observer Jimin, avant de tourner sa tête pour venir lui lécher le dos de la main.

« Je... Je peux la prendre dans mes bras ?

– Doudou... tu es allergique. Je ne voudrais pas que tu fasses une réaction... je n'ai rien chez moi contre les allergies.

– Je sais que sa race n'est pas hypoallergénique mais... mais il y a certains chats qui sont moins allergisants que d'autres en fonction de la génétique et tout...

– Sans doute mais je ne veux pas prendre le risque, doudou. Comprends-moi, s'il te plait...

– Un de mes amis a un chat : sans même voir l'animal, je n'y étais que depuis cinq minutes grand maximum que j'avais déjà les yeux rouges, qui pleurent et qui grattent. J'avais dû rentrer chez moi directement pour prendre des anti-allergiques. Sauf que ça m'avait tellement mis mal, avec un nez qui coule en plus, que je n'arrivais plus à garder les yeux ouverts. J'ai passé une nuit affreuse et j'ai mis deux jours à me remettre de cette crise. Toi, regarde : j'ai dormi chez toi, j'ai été dans la même zone de vie que Vanille, et là je peux même la caresser sans avoir de symptômes. S'il te plait, Hyung... j'adore les chats mais je ne peux jamais en câliner...

– Bon... Si tu as le moindre symptôme, tu la poses ou tu me la rends. D'accord ? »

Jimin a hoché vivement la tête. Il a retiré sans la moindre hésitation sa serviette pour la placer à côté de la mienne. Il est content, excité même, à l'idée de pouvoir câliner ma belle petite boule de poils.

« T'as bien vite lâché ta serviette, dit donc !

– Je ne peux pas la tenir en même temps ! Et puis, si elle ne s'occupe pas de la tenue de son propriétaire... Hyung, je peux la prendre ? Je peux la prendre ? Je peux la prendre ! Je peux la pre...

– Oui oui, espèce d'impatient ! Tu es gentille avec Jimin, d'accord Vanille ? »

La féline me répond d'un miaulement en me donnant un coup de tête affectueux sur la poitrine. Est-ce qu'elle m'a compris, peut-être... peut-être pas. Je n'ai pas le choix de toute façon, il faut que je lui fasse confiance.

Je m'approche de Jimin avec ma boule de poils et la lui remets dans les bras précautionneusement. Jimin la réceptionne calmement et la maintient contre lui avec douceur. Qu'est-ce qu'ils sont mignons, tous les deux.

Vanille s'est installée sagement dans les bras de Jimin. Elle l'observe de ses petits yeux bleu ciel tout en miaulant. Le sourire de Jimin est si grand, ça m'émerveille. Et ça rend mon cœur tout content, tout heureux. Ils sont vraiment beaux.

« Tu viens ? On va dans la chambre. »

Jimin hoche la tête et me suit, tenant toujours Vanille entre ses bras.

Avant de changer les draps, je récupère un caleçon et un pantalon dans mon dressing et les enfile. Puis, je commence à retirer tout ce qui recouvre mon lit.

« Hyung ? Elle est toute légère, c'est fou !

– Elle fait à peine trois kilos, il me semble. Elle est gourmande et aime bien manger tous les jours un peu de pâté mais sinon... elle ne mange pas énormément.

– Elle a des croquettes ?

– En libre accès, une gamelle pleine. Elle mange dedans, mais pas beaucoup. Pas vraie ma fifille ? Je me suis battu pour qu'elle arrive à manger suffisamment, donc depuis que j'ai trouvé le pâté...

– Elle ne voulait pas s'alimenter ? »

Je vois du coin de l'œil que Jimin observe avec attention Vanille. Il est debout au bout du lit, câlinant ma féline pendant que je défais les draps.

« Elle s'alimentait, mais très, trop, peu. Je ne lui donnais pas de pâté, à l'époque. Elle a perdu beaucoup de poids, descendant à un kilo huit cents. Je ne savais pas quoi faire, et un jour, je l'ai retrouvé inconsciente sur le sol de mon salon en rentrant du travail. Je l'ai emmené chez le vétérinaire, qui l'a gardé en observation pendant plusieurs jours avant de me donner des compléments alimentaires, et de me conseiller de lui donner un peu de pâté de temps en temps, puis régulièrement à dose correcte. J'ai eu vraiment peur de la perdre, ce jour-là.

– Oh... la pauvre. Il faut manger, petite Vanille. C'est important pour ta santé, lui dit Jimin en lui grattant les oreilles avec douceur, pour le plus grand plaisir de Vanille.

– Vanille, dis-le à Jimin, ça aussi.

– Eh ! Je mange !

– Pas beaucoup, c'est toi qui me l'as dit. Oh doudou, j'ai déjà tant de texture à croquer, alors avec tous mes bons petits plats... j'en aurai tant !

– Hyung... !

– C'est vrai, doudou ! Sache que tu es un beau garçon. J'adore ton corps, j'adore ton caractère... j'aime bien qui tu es. »

Jimin rougit en se tournant pour me cacher ses joues rougies. Il câline ma Vanille, me tournant le dos.

J'ai laissé tous les draps sales tomber au sol, et maintenant, il faut que j'en remette des nouveaux. Pour ça, il faut que je soulève mon lit double pour récupérer les draps qui sont rangés dans le grand tiroir spécifiquement fait pour le rangement et l'économie de place.

Je passe à côté de doudou, qui est toujours nu, ses belles fesses rebondies en ma direction.

J'ai été tenté.

Je lui ai donné une petite tape sur la fesse gauche en passant, le faisant sursauter et couiner.

Il s'est tourné vers moi, les yeux ronds comme des billes.

« Qu-Qu'est-ce que tu viens de faire ?! me gronde-t-il, les sourcils froncés mignonnement.

– J'ai rien fait ! Je ne vois absolument pas de quoi tu parles !

– Tu m'as donné une fessée ! »

Jimin, les mains étant occupées par Vanille, me donne un coup de pied sur mes fesses nues. Je ne m'y attendais pas, et, étant penché vers l'avant pour prendre des draps, mon corps a chuté dans le tiroir.

Heureusement que mon lit se maintient en haut à l'aide d'une longue tige de métal, car sinon, je me le serais pris sur la gueule.

Jimin a explosé de rire, un beau rire angélique et doux. Je le pardonne pour son coup de pied dans mon cul.

Je me relève néanmoins en râlant, quittant mon pauvre tiroir victimisé par ma chute imprévue. En pestant, je prends des draps et replace mon lit à plat.

Doudou devrait se méfier car je vais me venger dès que mon lit sera refait.

Il câline Vanille, tout sourire et tout calmement, ne se doutant de rien.

Le drap est vite remis correctement, de même pour la housse de couette et celles des oreillers. Je me suis enfilé un caleçon avant d'attraper Jimin par les épaules.

« Doudou, pose Vanille.

– Mais pourquoi ?

– Pose là. »

Jimin s'est abaissé pour poser la féline au sol. Il a à peine eu le temps de se relever que je l'ai poussé sur le lit pour me mettre à califourchon au-dessus de son corps.

Un cri de surprise a franchi ses lèvres avant qu'il ne se mette à éclater de rire.

Il n'y a sans doute pas fait attention mais moi, je l'ai bien remarqué, qu'il était chatouilleux.

Mes doigts glissent sur ses côtes, les taquinant.

Jimin s'agite, se tortillant sous mon corps. Ses yeux sont plissés, et il hurle de rire.

« Hyu-Hyung ! A-Arrête !

– Tu m'as fait tomber dans le tiroir en me donnant un coup de pied au cul !

– Ç-Ça chatouille ! Hyu-Hyung ! »

Jimin attrape mes mains et essaye de les retirer de son corps mais il n'y arrive pas.

Il ne réussit pas à se défendre et se laisse totalement manipuler par mes extrémités.

Son rire emplit mes oreilles, son si beau rire.

J'observe son visage se plisser de rire. Ses traits sont si doux. Je laisse mes yeux glisser sur son corps nu. Son ventre se tord joliment, et si je ne me contrôlais pas, la sensualité des mouvements de ses abdominaux me ferait bander fortement. Ses jambes tremblent, s'agitent, pour tenter de l'extirper de mes mains.

Sauf qu'il sera libéré lorsque je l'aurai décidé.

« Hyu-Hyung ! J-Je t'en... t'en su... supplie !

– Tu ne me donnes plus de coup de pied au cul ?

– N-Non ! Pro-Promis ! Hyu-Hyung ! »

J'arrête progressivement mes chatouilles sans manquer de la moindre seconde de ses gesticulations. Sa taille si fine se tortille jusqu'à la dernière seconde dans des plis absolument superbe. Et puis son visage, lui aussi, est marqué par les rires jusqu'à ce que je ne le laisse, pantelant, sur le matelas.

Il respire en prenant de grandes goulées d'air, les yeux fermés.

Je ne lui ai pas fait mal, au moins ?

Il va bien ?

« Doudou ? Ça va ? »

Jimin hoche la tête tout en tendant sa main droite en ma direction. J'hésite, mais je l'attrape. Il me tire suffisamment brutalement pour me faire tomber à côté de lui. Je me retrouve emprisonné dans ses bras.

Il me tient contre lui, le visage fourré dans mon cou. Je ne peux plus bouger, il a grimpé sur moi pour s'installer.

« Doudou... t'es sûr que ça va ?

– Moui... Je veux juste un câlin.

– Sûr ? »

Il ne me répond pas, se contentant de me serrer davantage contre son corps. Si c'est possible. S'il va bien, c'est tout ce qu'il me faut. Je n'ai pas besoin de plus.

Je glisse mes mains dans son dos, les laissant reposer sur sa chute de reins. Comme ça, je le câline un peu, ça lui fait plaisir et moi, je peux profiter de lui.

Une intruse vient néanmoins perturber notre moment tous les deux.

Vanille n'a pas dû être d'accord avec le fait de se faire abandonner subitement, a bravé mon interdiction pour rentrer dans ma chambre et sauter sur le lit. Elle se place, assise à côté de nos têtes. Jimin est protégé par mon cou, moi par rien et j'en fais les frais. Elle porte sa patte à mon oreille et joue à l'aide de sa griffe avec ma boucle d'oreille.

Or, ça l'ennui assez rapidement.

Elle se relève et marche sur le matelas puis saute sur le dos de Jimin.

Il pousse un cri de surprise : avec sa tête cachée, il n'avait même pas remarqué que Vanille était revenue. La féline se déplace puis s'allonge sur son dos. Elle prend toute la place, débordant forcément sur mes mains posées sur ses reins. Sa queue se balade sur son corps, caressant ses fesses toutes nues. Il frémit violemment en se crispant contre moi.

« Hyung elle... elle me touche les fesses !

– Tu veux que je la fasse partir ?

– Ç-Ça me gêne... »

Je pense que ça ne le gênerait pas, si elle ne lui touchait pas les fesses. Ou alors, s'il était habillé. Or là, vu qu'elle les lui caresse par inadvertance... et qu'il est nu... c'est totalement compréhensible qu'il en soit gêné.

« Vanille, bouge. »

La féline relève la tête vers moi. Ses pupilles fixent les miennes, elle essaye d'obtenir raison, de me faire craquer, d'obtenir la permission de rester là où elle est. Sauf que ça ne marche pas, je ne suis pas du genre à lui céder.

Vanille pousse un miaulement dépité avant de se redresser. Elle reste campée sur ses quatre pattes sur le dos de Jimin, ne bougeant pas.

« Vanille, je t'ai dit de te pousser ! Ouste ! »

La féline feule un petit coup avant de descendre du dos de Jimin, de sauter hors du lit, puis de quitter la pièce.

« Elle a feulé... parce que ça l'énerve que tu la fasses partir ?

– C'est Vanille... elle a du caractère et n'aime pas qu'on lui dise quoi faire si elle n'en a pas envie. Elle est un peu... aigrie. Et veut que l'on fasse ce qui lui plait. »

Une vraie féline aigrie au grand égo...

« Elle tient bien de son propriétaire...

– Par-Pardon ?! »

Jimin a levé la tête pour m'offrir un grand sourire. Et avant qu'il ne la baisse à nouveau, je lui agrippe le menton entre mes doigts. Nos iris s'accrochent ensemble. Les miens brillent d'offuscation, défiant Jimin de répéter que j'ai un caractère d'aigri à l'égo surdimensionné.

Au lieu de le dissuader de dire la moindre chose, ça le fait rire !

« Je ne te connais pas beaucoup, Hyung, mais j'ai l'impression que tu n'es pas le genre de personne à apprécier que l'on lui impose des choses.

– T'es perspicace, toi ! Allez, va t'habiller. Rien qu'un caleçon, ça suffit.

– Et toi, va chercher Vanille... je voulais me reposer avec toi tout en lui faisant des câlins, me réclame-t-il en se levant, debout au bout du lit.

– Elle a vraiment de la chance que ce soit toi... elle n'aura jamais passé autant de temps dans ma chambre !

– Je suis un privilégié, alors ! J'ai le droit de l'avoir avec moi dans ton lit !

– Tu es un privilégié depuis le moment où je t'ai embrassé dans la boîte de nuit, doudou. »

Jimin fronce les sourcils, me regardant avec interrogation. Il ne sait pas comment j'agis habituellement avec mes coups d'un soir, ce qui est normal. Sauf que je pense ne pas pouvoir échapper longtemps à sa question silencieuse : de toute façon, je n'ai rien à lui cacher.

« J'embrasse jamais mes aventures. On finit ici, on fait ce qu'on a à faire, et pas aussi patiemment et longuement que je l'ai fait avec toi : c'est droit au but puis après... ils rentrent chez eux. Ils ne restent pas dormir, on ne discute pas, on ne se donne pas de petit surnom affectif, c'est vraiment juste du cul pour se vider les couilles.

– Je... J'ai aussi été rien qu'un vide couilles... ?

– Doudou... tu n'es pas comme eux. »

Il ne répond rien.

À la place, il se dirige vers la sortie de ma chambre.

« Tu vas où ?

– Récupérer mes vêtements pour m'habiller. »

Il ne veut pas partir, quand même ? Je l'ai vexé ? Il y a malentendu !

Je me lève rapidement et l'attrape par l'avant-bras pour l'empêcher de sortir de ma chambre.

« Tout ce que je ne fais pas avec mes coups d'un soir, je l'ai fait avec toi. Parce que tu n'es pas comme eux. Tu n'es pas un... un coup d'un soir, ni un vide couille, ni un passe-temps, ni de passage, Jimin. Alors reste... Je veux que tu restes, parce que je... je... je tiens déjà à toi. »

C'est rapide, comme attachement mais avec le temps que l'on a passé ensemble, les moments et anecdotes de vie que l'on a partagé... je sais que je tiens à lui comme quelqu'un que je connaitrais depuis longtemps.

Je refuse qu'il parte.

« Je veux m'habiller.

– Doudou... ne pars pas...

– Je veux juste m'habiller, et pas rester tout nu.

– Alors, prends des vêtements propres dans mes affaires.

– Je... Je peux ?

– Choisis ce qui te plait. »

Je suis soulagé qu'il ne parte pas.

Jimin fait demi-tour pour aller regarder ce que j'ai dans mon dressing.

Son petit sourire tout mignon qui l'accompagne régulièrement ne bouge pas de ses lèvres.

Je l'observe fouiller entre les différentes piles, ouvrant les tiroirs, les...

« Pas ce tiroi... ! »

Je suis con.

J'aurais dû lui dire de ne pas l'ouvrir.

Mon visage a viré au rouge.

Je me suis empressé de glisser sous ma couette et de m'y cacher.

Oh putain.

Non.

Gênance absolue.

Je l'entends approcher, marcher sur le parquet.

Il attrape le coin droit de la couette, que je serre fortement entre ma main droite pour la retenir contre moi. Il bataille pour réussir à me la retirer, je bataille pour la garder.

Il gagne, alliant la puissance que ses deux mains peuvent lui permettre.

« Des jouets... Hyung, tu m'impressionnes.

– T'étais pas censé voir ça !

– Moooh. Alors... qu'est-ce que tu as ! Regardons ça ! »

"Regardons ça"... ?!

Quoi ?!

Je repousse la couette pile au moment où il s'assoit en tailleur, à côté de moi sur le matelas, la boîte rangée dans mon tiroir le plus intime devant lui.

Je suis mort de honte et de gêne.

Je me cache sous la couette à nouveau, ne sortant que le haut de ma tête, mes yeux et le bout de mon nez. J'ai envie de m'enterrer au plus profond possible de la terre.

Jimin prend un premier jouet entre ses doigts, et se tourne vers moi.

« J'ai exactement le même chez moi. Tu ne m'avais pas dit ne jamais avoir été pénétré par quelque chose ?

– J'ai essayé de me le mettre, une fois... j'ai abandonné l'idée de retenter : ce n'est pas passé...

– Sérieux ? Tu n'étais pas assez détendu, alors !

– Parce que toi tu te l'ais déjà mis ?

– Pour tout t'avouer... non. Je voulais m'acheter un jouet, celui-là était en promo si tu prenais celui que je voulais... donc je l'ai pris au cas où j'aurais l'envie d'essayer. »

Je hoche la tête, espérant qu'il n'irait pas plus loin après ça. Sauf que je le vois poser mon sex-toy sur la couette pour fouiller à nouveau dans la boîte. Les uns après les autres, il sort mes jouets, les commentant, se demandant ce que c'est pour certain, rigolant pour d'autres. Mon bloqueur d'orgasme en forme de mandarine l'a beaucoup fait rire, par exemple. Je suis tombé dessus en cherchant du lubrifiant en magasin... c'est pas de ma faute ! Il était mignon !

C'est une fois qu'il eut fini de tout regarder curieusement qu'il les a remis dans la boîte qu'il a rangé dans le tiroir.

Et il a recommencé sa fouille, l'air de rien. Il finit par se trouver un pantalon large, comme je mets si souvent, et se tourner vers moi.

« Hyung ? Je peux te le piquer ? Promis, je te le rendrais ! C'est juste pour avoir un bas à porter !

– Tu peux : je ne vais pas te laisser en caleçon ! »

Jimin sourit et enfile le pantalon. Il lui va parfaitement, faisant les suggestions de ses courbes sans les montrer.

Le voir porter un de mes vêtements est particulièrement excitant et agréable à voir. Ça fait battre mon cœur vraiment vite.

« Bon et toi, là ! Tu n'es pas allé me chercher Vanille !

– Vanille gnia gnia gnia. Oui, je vais te la chercher. »

Je m'extirpe de sous ma couette pour aller dans le salon.

Vanille est debout sur ma table basse en train de jouer avec un pompon en plume.

Je m'approche d'elle et me met à son niveau, accroupi devant la table basse.

« Vanille ? Ma fifille, viens. »

Elle me répond en feulant, ne prenant même pas la peine de se tourner vers moi. Madame n'est pas contente, comme si ça m'étonnait !

« Vanille... Viens me voir ma chérie. »

Elle feule à nouveau en jetant en l'air son pompon, qu'elle rattrape du bout d'une griffe avant qu'il ne tombe au sol.

« T'as autant d'égo que moi c'est pas possible... Je t'ai fait partir parce que mon Jimin n'était pas bien, avec toi sur le dos. Mais il veut bien t'avoir dans les bras. Allez viens, ma grande. Je peux même t'emmener ton pompon à plume. »

Je ne sais pas si elle m'a compris mais elle se tourne vers moi, son pompon maintenu entre ses dents. Elle s'approche et vient se frotter contre ma main tendue vers elle. Je deviens tout faible face à cette petite bestiole adorable.

Je finis par la prendre dans mes bras, la portant contre mon torse.

« Tu es bien la seule fille que j'aime beaucoup beaucoup beaucoup dans mon cœur hormis ma mère et ma sœur. Ma Vanille d'amour. »

Ma féline répond d'une léchouille sur ma main suivit d'une caresse de tête affectueuse. Elle ne comprend sans doute pas grand-chose à ce que je lui raconte, mais elle ressent les émotions, le ton que j'emploie. Elle comprend que c'est gentil.

Je la porte dans ma chambre et m'installe sur mon lit. Jimin est adossé contre la tête de lit, la couverture le recouvrant jusqu'au bassin. J'imite sa position sous la couette, les jambes allongées devant moi, mon dos reposant sur mon oreiller mit contre la tête de lit.

« Je l'ai ramené avec son pompon. Tu veux la prendre ?

– Ça ne te dérange pas ?

– Ça lui fait du bien de changer d'air. »

Je pose doucement Vanille entre nos deux corps. La féline pose son pompon de plumes et s'avance vers la main de Jimin. Elle ronronne en se frottant contre ses petits doigts, récupérant chaque petite caresse qu'il lui offre.

Elle finit par tournicoter sur ses jambes puis s'allonger en boule, la tête contre son petit ventre. Jimin sourit de plus bel en sentant son museau froid et humide contre sa peau.

Sa main se glisse dans son dos et la caresse en douceur, au rythme de ses ronronnements.

C'est si beau de les voir tous les deux ensembles.

« Elle est adorable. » finit par prononcer Jimin en levant les yeux vers moi. Il m'observe sous ses longs cils sans pour autant délaisser Vanille de caresses.

« Oui, elle l'est.

– Comme son propriétaire.

– Doudou... »

Comme pour la première fois où je l'ai surnommé comme ça, il rougit, encore, d'une douce teinte sur ses pommettes.

« Pourquoi tu m'appelles "doudou" ?

– Parce que c'est mignon, comme toi. Ça te va bien. »

Jimin ne répond rien, rougissant néanmoins un peu plus.

Qu'est-ce qu'il est mignon.

Il est tout le temps mignon, et je crois que je le pense et le lui ai dit assez souvent pour qu'il l'ait compris.

J'attrape mon téléphone, me mets sur le mode de l'appareil photo et cadre, de manière à ce que Jimin et Vanille soit visible à l'écran. Je clique plusieurs fois de suite, faisant retentir le bruit de l'objectif. Les "clic" ont fait relever les yeux de Jimin, intrigué.

« Pourquoi tu me prends en photo, Hyung ?

– Vous êtes beaux.

– Moi aussi je veux une photo de toi... »

Comment c'est possible d'être si adorable ?

Je me rapproche de lui, faisant se rencontrer nos jambes et nos hanches. Je lève l'objectif devant nous, invitant Jimin à venir approcher sa tête de la mienne. Nous faisons plusieurs photos, comme ça, tous les deux, en souriant.

Jimin m'observe alors soudainement par l'objectif, puis, après une petite seconde, alors que mon doigt se pose sur le déclencheur de photo, il prend possession de mes lèvres pour m'embrasser tendrement durant un temps si court que j'ai à peine eu le temps de le sentir.

Il est tout rouge et pose sa tête sur mon épaule, pour que je ne puisse pas le voir. J'ouvre ma galerie et clique sur les premières photos. Jimin les regarde, et rougit lorsque nous arrivons sur les trois photos qui ont été prises lorsqu'il m'a embrassé.

« T'as vu comme on est mignon ?

– O-Oui... Tu... Tu peux m'envoyer les photos... ?

– Donne-moi ton numéro et je le fais, doudou. »

Le rougissement de Jimin perdure sur ses joues pendant qu'il prend son téléphone sur la table de nuit. Il caresse d'une main Vanille, de l'autre, il manipule son téléphone pour arriver sur les contacts. Il m'affiche son profil, pour que je puisse avoir son numéro sous les yeux sans qu'il doive me le dicter.

Je rentre dans mon téléphone son numéro, ainsi que son nom de contact, et je lui mets aussi une photo de profil. Je lui montre sa fiche, tout content de pouvoir le voir continuer de rougir.

Ce qui le fait le plus rougir, ce n'est pas la photo de lui qui regarde Vanille dormir sur ses jambes, non, c'est son nom de contact : Doudou ♡.

« Ça te plait, comme petit nom ?

– Hyung... »

Je dépose un bisou sur sa tempe et lui envoie toutes les photos prises. Son téléphone les reçoit, et je le lui prends pour pouvoir enregistrer mon numéro.

« "Hyung ♡" ça te va ? »

Jimin hoche la tête en récupérant son téléphone. Je m'apprêtais à prendre la parole pour le taquiner sauf que mon téléphone sonne dans mes mains.

Le contact "Maman" s'affiche.

Pourquoi est-ce qu'elle m'appelle, en visio en plus, maintenant ?

« Tu peux prendre l'appel Hyung... je retire juste ma tête de ton épaule pour pas qu'elle me voit. »

Jimin se redresse au même moment où j'accepte l'appel. Le visage de ma mère s'affiche à l'écran, tout comme ma tête aux cheveux mouillés et un peu décoiffé en plus petit. Je me recoiffe maladroitement d'une main, en profitant pour jeter un petit coup d'œil à Jimin. Il s'occupe sur son téléphone tout en câlinant ma féline dormante.

« Mon petit bichon d'amour ! Je suis...

– Pas ce surnom maman ! »

Des rougeurs apparaissent sur mes joues. Je n'aime pas ce nom affectif initialement mais alors qu'elle m'appelle ainsi quand il y a quelqu'un...

Elle fait rire Jimin, putain. Il se fiche de moi le plus silencieusement possible pour ne pas se faire remarquer.

Pourquoi est-ce qu'elle s'est sentie obligée d'utiliser ce surnom pourri... !

« Mais il est très bien, ce surnom !

– J'ai vingt-huit ans maman... pas deux.

– C'est pas comme si tu étais avec quelqu'un, roooh ! Attends ! Tu as trouvé un beau garçon ? Oh mon chéri ! C'est qui ? Je le connais ? Il est comment ? Il est beau ? Il est mignon ? Il...

– Maman !

– Chéri, notre Yoongi s'est trouvé un beau garçon !

– Maman, tais-toi !

– Il est avec toi ? Montre-le-moi ! Montre-moi ton beau garçon !

– Arrête maman... !

– Allez Yoongi ! Ou je demanderai à ta sœur !

– Yoonha ne sait rien, maman... Oui, j'ai une sœur, Jim...

– "Jim" ? me coupe-t-elle. Yoongi ! Ça veut dire qu'il y a bien quelqu'un avec toi ! C'est quoi son prénom entier ? Il est comment ? Allez mon Yoongi ! Sois gentil avec ta maman !

– Mais maman...

– Ta mère ne te lâchera pas, Yoongi : tu la connais, intervint une autre voix, celle d'un homme : mon père, qui apparaît à l'écran. Rien que savoir le prénom de ton petit ami lui ferait plaisir, elle serait capable de venir à l'improviste chez toi pour obtenir ce qu'elle veut. »

"Petit ami"... mais nous ne sommes pas ensemble, avec Jimin ! Et je me vois mal expliquer à ma mère que l'on s'est rencontré hier soir, qu'on a fait ce dont nous avions envie et que maintenant... on va apprendre à se connaître... enfin je crois. En aucun cas nous ne sommes ensemble !

« Fais-moi passer pour ton petit ami si ça peut te sauver, me murmure Jimin tout en restant hors cadre.

– T'es sû... commençais-je en parlant aussi bas que lui, sauf que je me fais couper par ma mère.

– Mon petit bichon d'amour ! Dis-moi !

– Il s'appelle "Arrête avec ce surnom" !

– Yoongi ! Allez, dis-moi ! Comment s'appelle ton... oh, qu'il est mignon ! Comment tu t'appelles ? »

Jimin m'a pris le téléphone des mains. Sauf qu'il me le rend rapidement avant même de répondre à ma mère.

« Oh non, pourquoi ton amoureux a disparu de l'écran ! » se plaint directement ma mère.

Mais je m'en occupe pas, regardant Jimin avec interrogation.

Il porte ses doigts à son cou, puis à son épaule.

Ses suçons.

Ils ne sont pas du tout couverts.

Il doit être gêné que ma mère les voit, probablement.

« Yoongi ! Je veux revoir la petite tête mignonne de ton copain !

– Jimin maman, il s'appelle Jimin. Et il... il est fatigué donc il préfère ne pas se montrer et...

– Si c'est à cause de ses suçons, il faut qu'il sache, et toi aussi au passage, que ça me passe bien au-dessus. Ton père m'en a déjà fait et...

– J'ai pas besoin de savoir, merci !

– En tout cas, ce ne sont pas de suçons qui vont m'effrayer ou quoi que ce soit. Et puis, j'ai le tien devant les yeux depuis tout à l'heure. »

Le mien ?

Comment ça, "le mien" ?

Jimin doit sentir mon déni car il touche une petite zone de mon cou du bout des doigts.

Je regarde à travers mon écran, et, effectivement, le suçon que Jimin m'a fait est bien visible. Je l'avais totalement oublié.

Il ne pouvait pas me le dire plus tôt ?

Ça me fait rougir si fort, de savoir que ma mère le voit depuis... depuis le début de l'appel.

« Bon, mon chéri ! On ne va pas parlementer éternellement à cause de suçon ! Je veux voir la petite tête adorable de ton copain ! »

"Mon copain"...

Le nom, l'allusion à une relation plus... poussée entre nous fait battre étrangement mon cœur. Ça m'excite autant que ça m'effraie.

« Juste quelques secondes, maman... Tu veux bien ? » demandais-je en ancrant mes yeux dans ceux de Jimin. Il hésite, caressant son cou marqué de suçons, puis finit par me prendre le téléphone. Même si ma mère est assez... énergique et insistante quand elle a envie de quelque chose. Elle est curieuse, elle l'a toujours été.

« Ohlala Yoongi, tu ne pouvais pas te trouver mieux ! Qu'il est beau et mignon ! Et puis son prénom est très joli : il lui va très bien ! Quel âge as-tu ?

– Vin-Vingt-cinq.

– Oh, tu es un jeune alors ! Pas que mon Yoongi soit vieux, mais il l'est davantage ! Et tu l'aimes beaucoup, mon fils ? C'était bien, votre moment ? »

Jimin s'empourpre tout en bafouillant un "oui" qui réjouit ma mère. Il me rend le téléphone et se réfugie sur le sien. Sa réaction est totalement normale : il ne me connait pas plus que ça, alors parler à ma mère de ce qu'on a pu faire ou rien que de lui, ça le gêne un peu.

J'écoute ma mère parler sans répondre. Elle parle toute seule, exprimant... son bonheur de me savoir si bien entouré. Elle s'exprime sur Jimin et son visage tout mignon. Le seul moment où elle m'interroge à nouveau, c'est pour me parler de Vanille.

« Comment va Vanille ? Toujours en forme ?

– Oui, elle dort sur les jambes de Jimin.

– Mais... vous êtes dans ta chambre, non ?

– Oui... ?

– Tu as laissé Vanille venir dormir dans ta chambre ? Tu vas bien ? Tu n'as pas de fièvre ? Pas de mal de tête ?

– Ça va maman...

– Tu refuses toujours catégoriquement de la laisser entrer, alors c'est normal que je m'inquiète !

– J'ai fait une exception...

– L'exception c'est quand ton copain est là ?

– Non mais... il voulait la câliner, alors j'ai autorisé Vanille à venir.

– Tu dois l'aimer énormément, alors, car t'as même pas voulu me céder à moi quand je suis venu te rendre visite à Séoul ! s'exclame ma sœur en apparaissant à l'écran.

– Je t'avais déjà autorisé à dormir avec moi dans mon lit parce que je n'ai pas d'autre chambre, alors ne te plains pas.

– Gnia gnia gnia... Il est comment ton copain ? Et c'est quoi son prénom ? Je viens d'arriver ! »

Je soupire en jetant un regard à Jimin. Il vient se pencher pour faire apparaître son visage à l'écran pendant quelques courtes secondes avant de s'effacer.

« Pourquoi tu ne m'en avais pas parlé ? Tu dis tout à ta grande sœur, habituellement ! J'aurais bien aimé savoir que tu t'étais trouvé un mec super mignon !

– Je ne te dis pas tout, Yoonha.

– Dis-moi son prénom, alors !

– Jimin.

– Oooh ! Mon petit frère s'est trouvé un mec adorablement mignon avec un beau prénom, je suis fière de toi !

– Oui, génial. Maman, tu m'appelais pour quoi ?

– Oh... je ne sais plus ! On va vous laisser, Jimin et toi ! Pas trop de bêtises, hein ! »

Je lève les yeux au ciel et je n'ai même pas le temps de dire au revoir car ma mère coupe l'appel.

Jimin est directement revenu poser sa tête sur mon épaule. Il est toujours sur son téléphone et il câline encore Vanille mais il a retrouvé son oreiller humain.

Un petit rire franchit la barrière de ses lèvres, me faisant baisser les yeux sur son écran.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

– Tu vois mes deux amis, mes deux colocs, que tu as vu hier ? Ils me font rire.

– Qu'est-ce qu'ils disent ?

– Lis. »

Jimin met son téléphone entre nous deux et remonte la discussion jusqu'à hier soir. Je passe mon bras derrière son dos, enserrant sa taille contre moi, ma main se posant sur sa hanche pour la câliner.

Je lis l'écran que Jimin fait défiler petit à petit.

Kookie –
*a envoyé une photo*
Regarde Chim, ce mec te fixe depuis tout à l'heure !

Tae –
Il est trop occupé à danser pour regarder ses messages, idiot !

Kookie –
Il verra bien ça après !

« Eh doudou, attends.

– Quoi ?

– Tu peux ouvrir la photo en plus grand ?

– Bah... oui si tu veux, dit-il en affichant la photo en plein écran. Attends... c'est toi ? »

Je rougis face au regard que Jimin me jette. Il a relevé son visage juste pour me regarder.

« Je ne pensais pas que tu m'observais... autant. Tu as dû le faire pendant longtemps pour que ça se remarque auprès de mes amis.

– Continue de me montrer les messages... »

Jimin rigole et repose sa tête sur mon épaule, après avoir enregistré la photo.

Il m'affiche à nouveau les messages, me laissant lire la suite.

Kookie –
*a envoyé une photo*
Bah putain, Jimin, tu te fais kiffer !
Ça galoche fort !

Tae –
Il va être tout rouge en voyant la photo, Kook !

Kookie –
Notre Jimin tout pur et innocent qui roule une pelle à un beau mec, tu te rends compte ?
Le petit timide qui sort très peu en boîte et qui se lâche avec un gars !
C'est dingue Tae !
*a envoyé trois photos*
Bah dit donc je m'attendais pas à ce que Jimin se lâche autant avec quelqu'un !

Tae –
Laisse-le s'amuser, il est grand... !
Et puis il est beau, le gars avec qui il est !

Kookie –
C'est vrai !

Il se passe plus d'une heure avant le prochain message.

Kookie –
J'en reviens pas.
Jimin qui part avec un gars.

Tae –
Je suis à côté de toi, espèce d'idiot : tu peux me parler oralement !

Kookie –
Non mais tu réalises, Taehyung ?
Jimin qui part avec un gars !
Tu crois qu'il va passer le pas ?

Tae –
J'en sais rien, Kook !
Tant que tout se passe bien pour lui, moi, ça me va !
Le gars a l'air d'être quelqu'un de bien, de gentil, et je sais que Jimin est vigilant : s'il voit que ça ne va pas ou quoi que ce soit, il ne se laissera pas faire.
Fais-lui confiance.
Il nous en dira plus quand il en aura l'envie !

Kookie –
Bonne soirée Chim, en tout cas ! ♡

Tae –
Oui !
Fais toi plaisir, Chim Chim ! ♡

« Ils t'espionnent autant qu'ils s'inquiètent pour toi, c'est assez mignon.

– Je sors peu en boîte donc je leur avais demandé de vérifier, de temps en temps, si ça allait de mon côté. Si je me retrouvais dans une situation embêtante sans pouvoir m'en extirper... je voulais que quelqu'un qui me connait le remarque.

– Tu as bien raison, c'est plus prudent... on ne sait jamais ce qui peut arriver.

– Il... Il y a une suite, si tu veux...

– Oh oui, montre ! »

J'avoue, oui, je suis curieux.

Curieux de voir ce qu'il raconte à ses amis, et ce que ses amis répondent.

Et puis, vu qu'il me propose de voir...

Il blottit un peu mieux son visage dans mon cou, et je le suspecte que ce soit pour que je ne puisse pas voir son visage quand il rougira. Je ne dis rien, observant ce qu'il me montre.

Le premier message date de ce matin.

Jimin –
C'était trop bien...

Tae –
Tu l'as... fait ? Tu as réussi ?

Jimin –
Il est vraiment incroyable, Tae.
Il a été patient.
Il a été d'une gentillesse folle.
Il ne m'a pas pressé, il a pris le temps, il m'a fait plein plein plein de choses.
Vraiment c'était... wow.

« Je suis content de lire ça, doudou.

– Chut, continue de lire où je vais prendre feu...

– Moooh, tu as déjà les joues pourpre ?

– Chut. »

Osez me dire que cet être n'est pas mignon ?

Tae –
Donc tu l'as fait ?

Jimin –
Je ne suis plus puceau !

Tae –
Oh mon Chim ! ♡
Donc c'était bien ?

Jimin –
Trop bien !
Je me sens vraiment bien, avec lui !
Même pendant la pénétration... il a été archi doux !
C'est pas ce que j'ai préféré mais il a été génial !

Tae –
C'est quoi son petit nom ?

Jimin –
Yoongi...
Yoongi Hyung.

Tae –
Plus vieux de beaucoup ?

Jimin –
Presque trois ans.
Tae, si tu savais comme il a pris soin de moi !
On a parlé avant, pendant, après.
Il m'a rassuré, il a fait attention, il a été... parfait.

Tae –
Tu es toujours chez lui ?

Jimin –
Il me prépare le petit déjeuner.
Il est tellement adorable, Taehyung...

Tae –
Dis-moi...
Tu ne serais pas en train de tomber amoureux ?

Jimin –
Quoi ?
Mais... Mais non... ?

Tae –
Chim, tu sais s'il veut d'une relation potentielle ou pas ?

Jimin –
Bah... je sais pas.

Tae –
Chim...

Jimin –
Il est incroyable, en tout cas !
Je crois que je n'ai jamais aussi bien dormi !

Tae –
À ce point-là ?

Jimin –
Je suis vraiment bien avec lui...

« Et moi je suis vraiment bien avec toi. »

Jimin ne me répond pas mais se cache encore plus, comme si c'était possible. Ses cheveux chatouillent mon cou, me provoquant des petits frissons qui me font sourire.

Jimin –
D'ailleurs Tae, Kook a paumé son téléphone pour ne pas répondre ?

Tae –
Il dort encore.
Tu vas te faire harceler de questions quand il sera réveillé, c'est sûr !

Jimin –
Pour changer...
Un vrai curieux !
Je te laisse, Hyung est là !

Tae –
Tu nous diras quand tu rentres !

Jimin –
Promis !

La conversation ne s'arrête pas là, de nouveaux messages sont arrivés après, et les plus récents quand j'étais en appel avec ma mère.

Son ami, "Kook", a écrit une quantité de mots, de questions, ou alors simplement des émojis, et de la ponctuation, tout seuls.

Quelques messages ont notamment été envoyés lorsque je rangeais le petit déjeuner.

Jimin –
Les gars, Yoongi a des doigts de fée !

Kookie –
Il est en train de te malaxer le cul ?!

Jimin –
Quoi ? Mais non !
Je parlais de sa cuisine ! Il m'a fait un petit déjeuner incroyable !
Je n'ai jamais aussi bien mangé !

Tae –
C'est si difficile de te faire bien manger, c'est un exploit !

Kookie –
Il t'a fait manger sa bite plutôt, non ?
Tu devais avoir la bouche si pleine que ça t'a repu !

Jimin –
Je ne l'ai pas... Kook !
Il m'a fait des crêpes avec un peu de fleur d'oranger dedans !
Et plein de garnitures !
C'était délicieux !

Tae –
Je suis content de savoir que mon cher Chim à bien mangé !
Tout se passe bien, sinon ?

Jimin –
Oui, tu n'as pas à t'inquiéter pour moi !
Je suis un grand garçon !

Kookie –
Un grand garçon qui a découvert l'amour pas plus tard que cette nuit !

Jimin –
Oh, ça va hein !
Il m'a proposé de me faire un massage sur mes douleurs, c'est gentil, non ?

Tae –
Tu fais attention à ce qu'il ne te touche pas là où tu ne veux pas, d'accord ?
Tu restes vigilant !

Jimin –
Oui oui !
Laissez-moi gérer !

Jimin a remis le feu aux poudres il y a quelques minutes, en envoyant une photo.

La photo où il m'a embrassé.

Jimin –
*a envoyé une photo*
Il est beau, il est adorable, putain, les gars.
Comment je peux survivre avec une beauté pareille ?

Tae –
Oh, vous êtes trop mignons !

Kookie –
Oh les suçons !
Le coquin !
Trois sur le cou et un sur l'épaule !
Putain, ils sont bien faits en plus !
Tu t'es trouvé une merveille, Chim !

Jimin –
Laisse mes suçons tranquille !

Tae –
Si un des suçons était rallongé, ça te ferait une bite sur le cou !

Kookie –
Ça serait si drôle !
Jimin avec une bite sur le cou !

Jimin –
Mais arrêtez !

Kookie –
Un Jimin recouvert de bite en suçon !

Tae –
Ce serait mon plus gros fou rire !

Kookie –
Jimin avec des bites en suçon !
Oulala, Jimin avec des bites en suçon !

C'est donc pour ça que Jimin était en train de rigoler, car il n'y a pas de messages qui suivent.

Ses potes ont un humour... aléatoire mais un peu drôle, oui, j'avoue.

C'est con comme blague, mais ça a le don de donner le sourire.

« Je peux répondre, doudou ?

– Bah... ou-oui... »

Il me donne son téléphone et profite d'avoir sa main libre pour la glisser contre mon ventre. Il me caresse la peau qui s'y trouve et me jette un coup d'œil curieux. Il doit se demander qu'est-ce que je vais trouver à écrire.

Je tape mes mots puis l'envoie.

Jimin –
Vous ne savez pas si je ne lui en ai pas fait une quelque part...

« Eh ! Hyung !

– C'est drôle, doudou. Puis, tu sais que ce n'est pas le cas. Je t'ai fait des beaux suçons, tu les as vus, en plus. Et toi aussi, tu m'as fait des beaux suçons.

– Il y a une réponse, Hyung ! »

Je baisse mes yeux sur l'écran.

Kookie –
Si même le mec qui a fait kiffer Jimin s'y met, il ne va pas s'en sortir !

Tae –
Pauvre Chim !

Kookie –
Ça se trouve, il a vraiment une bite en suçon sur le corps !

Jimin –
Non, j'en n'ai pas !
Hyung vous raconte juste des bêtises...

Kookie –
Mmmh... si tu le dis, petit coquin !
Tu as d'autres suçons ?

« Je leur dis quoi, Hyung ?

– Ce que tu souhaites. C'est ton corps, tes choix. »

Jimin –
Oui, j'en ai d'autre.

Kookie –
Où ?
Où ?
Où ?
Diiiiis !

Jimin –
Kook, t'as pas besoin de savoir...

Kookie –
Il t'en a fait où ?
Sur la bite ?

Jimin –
Quelque part. Tu n'as pas besoin de savoir !

Kookie –
Mais allez Chim !

Tae –
Kook, Chim nous le dira s'il en a envie !

Kookie –
Pff...
Vous avez fait quoi ?

Jimin –
Ça ne te regarde pas !

Kookie –
Vous avez fait quoiiiii ?

Jimin –
Je ne te dirais qu'une chose : il m'a caressé.

Kookie –
Caressé où ?

Jimin –
C'est une info à moi !

Tae –
Et tu as bien raison de garder ça pour toi !
Kook, va bosser tes cours au lieu de questionner Jimin sur sa toute récente vie sexuelle !

Jimin –
C'est vrai ça, t'as tes examens la semaine prochaine !
Profite du weekend pour réviser !
Sur ce : à plus tard !

Jimin prend le téléphone et met l'écran en veille avant de le poser sur la table de nuit.

« Ils sont curieux, tes colocs !

– Ouais... surtout Jungkook ! Taehyung a plutôt tendance à me laisser parler de ce que je souhaite. Jungkook, il essaye de tout obtenir.

– Il a quel âge, pour encore faire des études ?

– Il a un peu plus de deux ans de moins que moi, donc il fait toujours des études. Il lui reste deux ou trois ans, il me semble. J'ai fini il y a seulement quelques mois mes études, tu sais ?

– Ah bon ?

– J'ai fait mon service militaire juste après le lycée. Puis j'ai fait mes études, un master mention danse. J'ai eu la meilleure note de toute ma promotion, et plein d'agence et d'école m'ont ouvert leurs portes. J'ai commencé à travailler il y a six mois, vers mi-décembre, dans une agence sur Séoul.

– Quelle agence... ? »

Ma question est peut-être étrange, mais ça m'intéresse vraiment.

Vanille bâille à s'en décrocher la mâchoire et se relève des jambes de Jimin. Elle léchouille brièvement sa main puis quitte la chambre. Elle aime bien les câlins, mais ce n'est pas non plus la féline la plus collante du monde. Elle a besoin d'affection, elle vient de temps en temps en réclamer, mais elle ne reste pas non plus éternellement.

Jimin répond à ma question après avoir observé Vanille partir. Mes yeux s'arrondissent de stupeur.

« T'es sérieux, doudou ?

– Bah... oui ? Pourquoi ?

– Je travaille là-bas.

– Qu-Quoi ? Attends ! Tu travailles dans la même agence que moi ?

– Je suis producteur. Je travaille avec des groupes, des artistes solos, pour leur écrire les textes de leur musique, en faire les bandes sons puis leur faire mettre en paroles les musiques.

– Mais c'est trop bien ! Pourquoi on ne s'est jamais croisé ?

– Je suis la majeure partie du temps dans mon studio... et je ne bosse pas au même étage que le côté danse.

– Ouais c'est... c'est logique. C'est pour ça que les musiques que tu m'as permises d'écouter cette nuit sont si qualitatives ! Et tu m'avais dit faire de la musique, hier soir !

– Eh oui ! Je fais mes propres musiques : du texte à la production son puis de la mise en voix. Mais elle reste pour moi, du moins, tu les as entendus ! Dis-toi que tu es le seul à les avoir écoutés, je n'ai pas de contrat pour les faire paraître... je t'avoue que la célébrité ne m'intéresse pas. C'est avant tout une passion ! Et toi tu... tu fais quoi ? Tu m'as dis danser... mais tu fais quelque chose de particulier ?

– Je danse, beaucoup. Je travaille avec des groupes, des artistes solos, aussi, en tant que danseur de fond. J'accompagne. Je n'ai jamais voulu devenir une célébrité : je voulais simplement faire de ma passion mon métier. Je parais en public, forcément : j'ai déjà fait des danses en concert avec des groupes, et ça a toujours été... incroyable. Je bosse beaucoup pour être au niveau, connaître les chorégraphies sur le bout des doigts, pouvoir être parfait lors des représentations, lors des tournages de clips, des tournages de "dance practice", tout.

– Et... tu as aussi le temps de danser pour toi ?

– Toujours. Une passion, ça ne se perd pas ! Je danse pour moi dès que je le peux. Et si... si ça te tente je... tu pourrais passer un jour ? Me voir. »

Jimin grimpe sur mon corps pour se mettre face à moi. Il est à califourchon contre ma peau, nos torses nus se rencontrant. Il a passé ses bras derrière ma nuque et me regarde, les yeux brillants.

Ma main droite remonte sur sa joue pour la caresser tendrement. Il se blottit contre ce petit contact, ne me lâchant pas du regard.

« Je viendrais te voir. Et tu viendras toi aussi. »

Un sourire immense, si grand, embrase son visage.

Ma main gauche se fraye un chemin contre ses reins pour le rapprocher de moi. Mes lèvres s'avancent pour venir chercher les siennes.

Elles se frôlent, se chatouillent, puis se rencontrent avec la délicatesse et la douceur d'une plume. Nos yeux se ferment en même temps, nous laissant totalement à la merci des sensations.

Mon corps brûle d'une chaleur exquise qui me consume, qui se répartit, progressivement, dans chacune de mes cellules. Des papillons volent dans mon bas-ventre, me chatouillent, me rendent dépendant de cette bouche délicate.

J'adore la douceur de sa bouche, la grosseur de ses lèvres, la rondeur de ses joues, la coloration de ses pommettes, la forme amandée de ses yeux, la couleur noisette de ses iris, la longueur de ses cils, la finesse de ses sourcils, la simplicité de ses oreilles, la délicatesse de son front, la splendeur de ses cheveux, la ligne de sa mâchoire, la configuration de son cou, la circonférence de sa pomme d'Adam, la tendresse de sa nuque, l'apparence de ses épaules, la longueur de ses bras, la souplesse de ses poignets, la taille de ses mains, la sensibilité de son torse, la beauté de ses tétons, la minceur de sa taille, la sveltesse de ses abdominaux, la grâce de ses hanches, la carrure de son dos, la cambrure de ses reins, la tendresse de ses fesses, la gracilité de son entrejambe, la fermeté de ses cuisses, la courbure de ses mollets, la subtilité de ses chevilles, la pureté de ses pieds, la légèreté de son corps.

Je fonds comme un glaçon au soleil contre lui.

Mon cœur bat si vite pour lui.

Ma respiration flanche si vite pour lui.

Je n'avais jamais connu pareilles sensations, si fortes, si poignantes et si puissantes qu'elles me font plonger dans un havre d'émotions indomptables.

C'est lui qui finit par s'écarter et m'observer comme si j'étais la huitième merveille du monde.

Alors que c'est lui, la huitième merveille du monde.

Son front est pressé au mien, nos cheveux se mélangent subtilement, nos respirations se rencontrent, nos odeurs s'assemblent pour en former une unique, une fragrance rien qu'à nous.

« Doudou... Mon doudou... Mon doudou rien qu'à moi...

– Mon Hyung rien qu'à moi... »

Nos lèvres s'embrassent avec lenteur, délicatesse, douceur, tendresse.

Comment est-ce qu'il se sent, lui ?

Qu'est-ce que ces bisous lui provoquent ?

Pourquoi est-ce que je veux le garder pour moi, à moi ?

Pourquoi j'ai envie de le tenir le plus fortement contre moi, de posséder chaque parcelle de son corps, de graver sur sa peau mon territoire ?

Je ne me comprends pas.

Je ne me comprends plus.

Jimin finit par s'éloigner de mon visage. Il s'allonge, la tête reposant sur mon ventre, les pieds dépassant presque au bout du lit. Il ferme les yeux et se laisse aller aux caresses que je lui fais dans les cheveux. En même temps, il tient ma main libre entre les deux siennes, jouant aveuglément avec mes doigts.

On reste comme ça, silencieux, pendant longtemps.

C'est le ventre de mon Jimin gourmand qui nous fait reprendre conscience de ce qui nous entoure.

« Doudou ? Ça te dirait de... de venir cuisiner avec moi le repas de midi ?

– Pourquoi pas. On va cuisiner quoi ?

– Tu aimerais manger quoi ?

– Je sais pas...

– On va voir ce que j'ai puis on fait en fonction ? »

Jimin hoche la tête et se retourne sur le ventre. Je pensais qu'il se lèverait...

« Allez doud... »

Un couinement aigu m'échappe.

Ses lèvres se sont posées sur mon ventre et me le baisotent. Je sens ses croissants de chair mou et épais se balader contre ma peau diaphane et sensible.

Il recouvre la surface de mon ventre de bisou, de léchouille, de mordillement. Il écrase ses lèvres sur ma peau et en profite pour me cajoler.

Je redeviens à nouveau impuissant, tout faible. Je ne peux rien faire face à lui. Il me provoque des... des choses dans mon corps beaucoup trop fortes, qui me sont inconnues, que je n'arrive pas à comprendre, à contrôler.

Ne voudrait-il juste pas me rendre fou ?

En tout cas, si c'est le cas, c'est réussi car je ne bouge pas, les yeux fixés sur son visage tout mignon.

Je sens des chatouilles, plus joliment des papillons dans mon ventre et mon bas-ventre qui tentent de s'échapper. Ils se déplacent au fur et à mesure que ses lèvres bougent, les pistant comme si elles étaient la clef de leur liberté.

Je me sens retourné par ce que je ressens. Ça me détend autant que ça me perturbe.

Ses gonflures se posent autour de mon nombril où sa langue se faufile.

Ma main a saisi un oreiller que j'ai plaqué contre mon visage. Je pousse des petits sons pitoyables, m'agitant dans tous les sens, me tortillant contre Jimin qui a dû se mettre à califourchon pour me garder à lui.

Depuis quand je suis sensible au nombril ?

Depuis quand je...

Stop.

Je n'ai jamais été touché là.

C'est le premier à le faire, à prendre l'initiative.

Avec mon... ex, c'est toujours lui qui avait tout, et moi, je me nourrissais de son bonheur, ça m'allait. Et avec mes coups d'un soir, on n'a clairement jamais pris le temps, ni l'envie, de venir se câliner le corps, ou du moins, pas de celui qui pénètre.

Jimin invente, il initie, il me fait découvrir des choses qui ne m'avaient jamais été données, et auxquelles je n'avais jamais pensé.

Alors que c'est vraiment vraiment vraiment agréable.

Mes doigts sont crispés autour de l'oreiller que je tiens fermement contre mon visage. Je ne vois plus rien, mes paupières sont closes. Je laisse mon corps gérer ce que Jimin me donne.

Sauf qu'il finit par s'arrêter, je ne le sens plus. Il n'y a que son souffle qui caresse mon épiderme humide.

« Hyung, retire cet oreiller... je ne t'entends pas, à cause de lui.

– Je peux p-pas... C-C'est trop je... je... c'est p-pas possible... » bafouillais-je pas clairement. Mon souffle est court, mes poumons se remplissent et se vident beaucoup trop vite, mon corps bat trop rapidement dans ma poitrine.

« T-Tu... Ça ne te plaît... pas ? » marmonne Jimin si bas que je l'entends tout juste. Sa voix est toute triste, peinée.

« S-Si c'est... ça me re-retourne... J-J'ai besoin de l'oreiller p-pour tenir quelque ch-chose !

– Mais moi je veux t'entendre... Enlève-le et prends les draps, la couette, mes bras, mes cheveux, je m'en fiche, mais autre chose qui ne couvrira pas ta mélodie...

– D-Doudou, reviens... »

Je lâche l'oreiller qui tombe sur le côté, attrapant entre mes phalanges les mains de Jimin. Je tends mon ventre vers lui, je lui réclame ses lèvres tentatrices.

Ses paumes exercent une petite pression sur mes doigts puis il se remet à niveau. Mon ventre se cambre davantage vers lui, me faisant toucher ses lèvres. Puis, elles s'éloignent en rebondissant.

« Pose ton ventre, Hyung. Il est tout courbé à cause de ta cambrure. »

Il me relâche une main pour venir poser la sienne sur mon ventre, le faisant retourner volontairement dans une position plus naturelle. Dès que ça lui convient, il la glisse à nouveau contre ma paume.

« Respire, Hyung. »

Un petit conseil puis il repart à l'attaque de ma peau pâle. Il la titille, cherchant à lui provoquer de plus en plus de frisson. Je bouge, j'essaye de m'installer autrement. Ses caresses mouillées me font bouger, sauf que je suis toujours assis contre la tête de lit dans une position de moins en moins confortable.

Je veux m'allonger.

Je bouge beaucoup, sous l'incompréhension de Jimin. Mais je finis par réussir à m'allonger.

« C'est encore mieux pour s'occuper de ton ventre ! »

Jimin grignote ma peau. Il me dévore le ventre, gouttant chacune de mes cellules avec avidité. Il teste tout : le goût de mon épiderme, sa texture, son odeur, sa sensibilité.

Je me sens gonfler dans mon pantalon, je sais qu'il le sent. Mon bas-ventre repose contre le haut de son torse, il en a bien conscience.

Il me fait découvrir tant de choses. Je n'ai jamais été si bien que depuis hier soir avec un homme. Il ne fait que de dire que j'ai été doux, génial, patient pour sa première fois, mais et lui ? Il n'a pas conscience d'avoir été vraiment bien, lui aussi. Il a été maladroit, il ne connaissait pas, certes, mais il a fait preuve de courage, d'envie, de réactivité, de tendresse. Il a tenu à ce que je profite moi aussi, même s'il ne se sentait pas être le meilleur pour me le faire être. Sauf que j'ai adoré. On a essayé des choses, on a profité de ce que l'on obtenait, on s'est amusé et c'est tout ce qu'il fallait.

« D-Doudou... ! J-Je... Je vais... !

– Viens.

– Doudou... ! A-A-Aaah ! D-Doudou ! »

Tout mon corps se crispe, ma tête appuie contre l'oreiller, mes talons se plantent dans le matelas. Mon bas-ventre se tend et je le sens sortir. Mon sperme quitte la chaleur de mon corps.

Je gémis faiblement, les yeux clos. Je sens que Jimin me fait des bisous sur le ventre pour faire perdurer ce petit moment de plaisir tout en m'apaisant.

Je m'effondre tout mou, tout flasque, tout liquide, comme mon matelas. Je me laisse enfoncer dedans.

Jimin se laisse rouler à côté de moi, sur le flanc, et m'observe. Ses mains sont libres, mes doigts l'ont lâché en même temps que mon corps s'est détendu.

« Ça va ? murmure-t-il en me caressant la joue opposée à lui du bout de ses doigts.

– Ou-Ouais...

– Tu as aimé ?

– T'es le premier à... à m'avoir tou-touché... »

Ses yeux s'arrondissent en deux billes parfaitement rondes.

Il réclame silencieusement que je développe.

« A-Avec mon ex... c'est l-lui qui prenait et j-je me complaisais de s-ses réactions... P-Puis l-les coups d'un soir s-sont toujours en de-dessous et c'-c'est avant tout de la baise d-donc ils ne me tou-touchaient pas... »

Il a l'air étonné par ma réponse.

J'ai vingt-huit ans, j'ai fait ma première fois à dix-neuf ans, donc il y a presque dix ans, et je n'avais jamais été touché volontairement, pour moi.

On reste silencieux pendant quelques minutes, ce qui me permet de pouvoir à nouveau parler correctement. C'est Jimin qui me coupe l'herbe sous le pied en parlant à ma place.

« J'espère que... que j'ai fait ça bien...

– Putain de bien, doudou. Je... Je vais aller me rincer à la douche... tu... tu peux aller regarder dans la cuisine si quelque chose t'inspire pour le déjeuner ? »

Jimin hoche la tête et se lève, me tendant la main pour m'aider à en faire de même. Je prends un nouveau sous-vêtement dans mon dressing, le mien étant souillé de ma semence et pars dans ma salle de bain.

Je me lave rapidement, et en quelques minutes, je suis sorti, prêt à rejoindre Jimin.

Il est là, dans la cuisine, en train de regarder dans mon frigo. Tous mes placards sont ouverts, prouvant qu'il a déjà regardé dedans. Il ne rate rien de ce que j'ai chez moi, il veut trouver quelque chose de bien, d'intéressant qui pourrait nous servir à cuisiner. On pourrait faire des nouilles à réchauffer, c'est rapide, mais j'ai envie de partager un vrai moment avec lui, pas simplement un moment de chauffage de bouilloire, qui ne sera pas forcément passionnant.

Nous ne sommes pas pressés, autant prendre le temps de cuisiner quelque chose de bon, non ?

Et puis, si ça peut lui donner l'envie de manger et de bien se nourrir...

J'ai vraiment envie qu'il reprenne les quelques kilos qui lui manquent, qui lui faudrait. Il n'est pas maigre, mais quand même très fin.

« Alors ? Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ?

– Mmmh... tu as du poulet au frigo. Et pas mal de légumes. Après... je ne sais pas trop ce qu'on pourrait faire.

– Laisse-moi réfléchir... on pourrait faire des légumes à la poêle ? Avec comme féculent du riz ? Et... oh je sais ! On pourrait faire du poulet à la crème ?

– Oh... oui, pourquoi pas ! On commence par quoi ?

– Se laver les mains. »

Jimin sourit et s'avance vers mon évier. Il mouille ses mains puis exerce une pression sur mon savon en pompe, ce qui lui permet d'en récupérer une dose. Il laisse l'eau couler pour me permettre à moi aussi de me laver les mains. Nous sommes tous les deux collés l'un contre l'autre, nous lavant les mains, nos hanches se frôlant, nos épaules se touchant de temps en temps. J'adore la proximité que l'on a.

Une fois nos mains propres, il me regarde sortir deux planches à découper et deux opinels qui coupent très bien : l'idéal pour cuisiner.

« Tu veux bien commencer à couper les légumes pendant que je sors le reste de ce qu'il nous faut ?

– Bien sûr ! Je coupe quoi ?

– Tu peux couper quelques carottes, et une courgette, aussi. Je regarde ce que j'ai d'autres. »

Jimin s'exécute et récupère les trois carottes que je lui tends, fraichement sorti d'un de mes bacs à légumes du frigo. Je lui sors aussi la courgette et lui pose sur le plan de travail avant de retourner à mes recherches.

« Tu aimes bien les poivrons, doudou ? »

Il me répond positivement, ce qui me fait en sortir un du frigo. J'avais le choix entre un poivron jaune et un poivron rouge... mon choix s'est porté sur le deuxième pour la simple raison qu'il rappelle la couleur que ses pommettes prennent si facilement.

« Oula, coupe-les plus finement ! m'exclamais-je en jetant un coup d'œil à ce qu'il fait. Je te montre. »

Il n'a pas le temps de bouger que je me faufile derrière lui. Mon torse se moule contre son dos et mes mains viennent se positionner sur les siennes. Il ne dit rien, gardant la tête vers l'avant.

Je lui explique tout en faisant le mouvement de comment il pourrait couper les morceaux de carotte pour les rendre plus fins. Je répète le geste plusieurs fois, coupant des lamelles du légume dans la longueur.

« Tu as compris ? demandais-je juste avant de m'écarter pour aller chercher les autres ingrédients.

– Ou-Oui... »

Il a l'air tout chamboulé.

Qu'est-ce qu'il a ?

Je n'en sais rien.

En tout cas, il est tout rouge.

Je pars récupérer le pot de crème qui traine dans mon frigo, ainsi que les deux morceaux de poulet. Mais en revenant, pour les poser de mon côté sur le plan de travail, je vois que Jimin coupe maladroitement, très maladroitement. Il va se couper le doigt, s'il continue à faire n'importe quoi.

« Doudou ? Tu veux que je te remontre ? »

Il ne répond rien.

C'est son manquement de justesse de se couper qui me fait revenir contre lui. Je me replace contre son dos, les bras collés aux siens, les mains reposant sur les siennes. Je l'entoure de mon corps chaud, encore légèrement affecté par ma douche récente.

Je lui montre le geste une nouvelle fois, plusieurs fois.

Il n'écoute pas et ça se voit, car il se serait coupé si je ne tenais pas sa main dans la mienne.

Je baisse les yeux sur son visage, qui se tourne en même temps vers moi.

Il est rouge comme un coquelicot de partout : sur ses pommettes, ses joues, sa mâchoire, son nez, ses paupières, son front, ses oreilles, et même sur le début de son cou et de sa nuque. Ses yeux brillent d'une lueur indescriptible, et je n'ai pas le temps d'en voir plus parce que ses lèvres touchent les miennes, puis s'éloignent. Pour revenir d'une simple pression, et repartir. Plusieurs fois, jusqu'à baisser ses yeux sur nos mains assemblées.

« Tu m'as pas écouté, pas vrai ?

– Ta proximité m'a... m'a chamboulé.

– Je vois ça. Tu... Tu veux que je m'écarte ?

– Tu peux m'expliquer une nouvelle fois... ? Je... Je t'écoute, cette fois... »

Je fais tout pour être le plus doux possible et lui expliquant autant que je le peux ce qu'il peut faire pour y arriver. Couper, ce n'est pas dur, couper finement, ça l'est plus.

Je le laisse tranquille une fois que je suis sûr qu'il réussit. Je n'ai pas envie qu'il se coupe le doigt...

Un oignon rejoint les ingrédients ainsi que du sel et du poivre.

Je vais commencer par le poulet, histoire de me soulager avant le sacrifice de mes pauvres yeux...

Je coupe le poulet en languette avant de le mettre dans une poêle récupérée dans un de mes placards. J'en donne une aussi à Jimin, pour qu'il puisse y mettre tous les morceaux de légumes qu'il a déjà coupés.

Je profite de ce moment de répits avant de prendre l'oignon et le poser devant moi.

Je me sacrifie, je ne donnerai pas cette tâche horrible à Jimin.

Couper un oignon, mon cauchemar.

Mes yeux en pleurent à chaque fois, et ma tête se transforme pour devenir abominable.

Jimin remarque ce que j'ai devant moi, et fuit de la cuisine.

Avant de revenir.

Qu'est-ce qu'il manigance ?

Sans doute pas grand-chose.

Je donne un premier coup de lame à ce foutu bulbe de plante potagère herbacée.

J'ai à peine le temps de recouper chaque côté en deux que les larmes me montent déjà aux yeux.

Je déteste cet oignon.

Je grimace en tentant de garder les yeux ouverts.

Je sens des larmes dévaler mes joues pâles.

Je maudis intérieurement cet immondice qui me fait chialer comme un imbécile.

Je grimace, je pleure, je souffre.

C'est au bout de secondes interminables qui m'ont parue être des heures que je termine de couper ce foutu oignon. Je mets tout dans la poêle et me dépêche de me laver les mains. J'ai envie de me frotter mes yeux qui piquent, d'essuyer les larmes qui cascadent sur ma peau. Sauf qu'avec du jus d'oignon sur les doigts...

Je m'essuie les mains lorsque je sens deux petites mains se faufiler contre ma peau. Je me délaisse à lui en fermant les yeux. Il m'essuie mes larmes de ses pouces, embrasse mes paupières délicatement. Je me remets de mes émotions atroces dans ses bras chauds qui me câlinent avec tendresse.

Mes larmes se tarissent, mes yeux me piquent de moins en moins, et je peux enfin rouvrir les yeux et voir sans devoir obliger mes paupières à rester ouvertes.

Je m'écarte moi-même de Jimin pour aller poser la poêle sur la plaque de cuisson, que je n'allume pour autant pas. C'est relativement rapide à cuire, et il faudrait que ce soit chaud en même temps que les légumes et le riz. Je vais mettre de l'eau à bouillir puis aider Jimin à couper ses légumes.

C'est là que je remarque le téléphone entre les mains de Jimin.

Oh le con.

Il n'a pas fait ça ?

« Tu m'as pas filmé... pas vrai ?

– Bah... au début, pour rigoler...

– C'est une blague... ?

– Non ? Ça me fait un souvenir de toi ! Tu étais si sexy, wow !

– Ta gueule, doudou.

– Mais j'ai aussi filmé quand je te câline. C'est mignon, ça ! Un câlin à Hyung... à mon Hyung... »

Il prend une bouille si mignonne que je ne peux pas m'empêcher de craquer face à lui. Jimin, pourquoi est-ce que tu rends mon cœur si faible, si doux, si vif dans ses battements ?

Je me contente d'un bisou sur sa tempe, sans lui répondre. Il retourne à ses légumes après avoir nettoyé brièvement ses mains pendant que je récupère une casserole. Une fois l'évier libre, je la remplis d'eau et la place sur la plaque. Le temps qu'elle chauffe, nous aurons le temps de finir de couper les légumes.

« Tu préfères couper la courgette ou le poivron rouge, doudou ?

– La courgette... c'est plus facile...

– Tu laisses le plus compliqué à Hyung ?

– Moui...

– Quelle galanterie...

– Tu es plus fort que moi pour cuisiner, Hyung... tu vas faire des merveilles !

– Ça, je le sais bien, je suis doué de mes doigts ! Et tu en as fait l'expérience, mmmh ? »

Jimin rougit et me donne une tape sur le crâne.

Je crois que je n'ai jamais pris autant de plaisir à cuisiner.

Nous avons tous les deux terminé de couper les légumes, que nous avons placé dans une poêle, puis sur ma plaque de cuisson heureusement assez spacieuse.

Jimin m'a donné l'huile, dont j'ai mis un filet dans la poêle avec le poulet pour le faire cuire. Lui, pendant ce temps, a pesé le riz après avoir trouvé ma balance et l'aliment, puis l'a mis à cuire, l'eau étant en train de bouillir. Je l'ai aidé à régler la plaque de cuisson, ma main sur la sienne, me régalant de la coloration de ses pommettes.

Nous avons laissé cuire le riz pendant que chacun s'occupait de sa poêle. J'ai ajouté la crème, un peu de sel et un peu de poivre, pendant que Jimin s'occupait de la poêle de légumes sautés.

Je l'ai sauvé d'un épluchage d'oignon parce qu'il m'en restait, n'ayant pas tout mis avec le poulet, ce qui lui a permis de le prendre pour sa propre cuisson.

Il a parfaitement veillé à ce que la poêlée de légumes sautés soit parfaitement cuite, et pour la fantaisie, il a rajouté quelques feuilles d'herbes aromatiques qu'il a trouvé dans mon frigo.

Il a égoutté le riz une fois cuit, un petit sourire satisfait au visage en constatant fièrement qu'il n'en avait pas fait tomber par inadvertance dans l'évier. Ma propre cuisson s'est finie à ce moment-là.

Jimin a trouvé tout seul comment éteindre les feux de ma plaque électrique pendant que je sortais deux assiettes creuses, des baguettes et deux cuillères.

Je nous ai servi, mettant d'un côté une bonne portion de riz, puis une dose voluptueuse de légumes sautés avant de finir par mettre, à côté du tout, des morceaux de poulets cuit avec mon ennemi l'oignon, qui est pourtant bon. J'ai recouvert cette zone-là d'une bonne dose gourmande de crème, sous les yeux ahuris de Jimin.

« Quoi ? demandais-je en observant ses yeux globuleux portés sur l'assiette.

– Il... C'est beaucoup !

– C'est une bonne portion pour remplir ton petit ventre. Choisis l'assiette que tu veux et installe-toi. »

Il fait l'aller-retour entre les deux assiettes, en ne sachant pas laquelle choisir, pendant que je place des couvercles sur mes poêles et mon riz, les gardant ainsi à la chaleur.

Puis je l'ai rejoint à ma table surélevée, où ce sont des chaises hautes, avec dossier, qui servent à s'asseoir.

Jimin a fini par choisir son assiette et s'est installé. Il a pris ses baguettes en main sans pour autant entamer sa dégustation, m'attendant sans doute pour manger. Je me suis volontairement installé à côté de lui. J'ai envie d'être proche, de pouvoir le sentir près de moi.

Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça.

On mange quelques bouchées silencieusement avant que je ne prenne la parole.

« Doudou ? »

Je vois les pommettes de Jimin rosir. Il finit sa bouchée puis répond sans oser me regarder. Il est timide, et qu'est-ce que je trouve ce comportement mignon.

Il est toujours mignon, comment c'est possible ?

« Ou-Oui ?

– Qu'est-ce que tu en penses ? Du plat.

– Je n'avais jamais mangé de... de poulet avec de la crème mais c'est trop bon !

– Si ça te plaît, je suis content ! »

Je laisse ma main droite glisser vers Jimin et caresser sa cuisse. Il sursaute, au début, ne s'attendant pas à recevoir une caresse. Puis finalement, il se détend, s'apaise, et vient même prendre mes doigts dans les siens pour les serrer calmement.

On finit tous les deux nos assiettes en même temps, et pour mon plus grand bonheur, je vois Jimin finir avec la cuillère la crème qui repose au fond du contenant.

« Tu en reveux ? demandais-je une fois son assiette vide de la moindre nourriture.

– D-De quoi ?

– Du plat. Il reste encore un peu de tout dans les poêles et la casserole. Si tu en reveux, je peux te servir.

– Toi, tu en reprends ?

– On s'en fiche de moi, c'est à toi que je parle. Tu en reveux ?

– Bah...

– Ne te prive pas si tu en as envie, doudou.

– Un peu...

– De tout ? »

Il murmure un ''oui'' si faible, c'est comme s'il avait honte d'en redemander. Pourtant, il en reste et ce n'est pas dérangeant d'en reprendre. Je lui prends son bol pour pouvoir le servir. Il trifouille ses doigts sous la table surélevée, croyant que je ne le vois pas sauf que je vois tout. Je lui mets une cuillère de chaque condiment et retourne à table.

Il lève les yeux sur son assiette, rougit un peu puis me demande dans un souffle s'il peut avoir un tout petit peu plus de poulet et de crème. Il n'a pas eu de réponse vocale de ma part mais un retour vers la plaque de cuisson. Je lui rajoute quelques bouts de poulet et une cuillère de crème et lui rends son assiette.

« Ça te convient ?

– Ou-Oui, merci... »

Je me glisse derrière lui, et malgré le petit dossier de la chaise qui nous sépare, je me penche contre son corps. Mon index gauche dégage sa tempe gauche où j'abandonne un petit bisou. Je fais volontairement un ''smack'' assez fort, qu'il entend très bien et qui le fait rougir. Ce jeune homme de vingt-cinq ans est si adorable, il transforme mon cœur en un cœur d'artichaut.

Je ne l'embête pas plus et pars me resservir moi aussi d'un peu de notre repas. On mange en silence, sans rien dire. Mais ce n'est pas un silence gênant... il est même agréable, apaisant.

Jimin finit le premier, mais, ne sachant pas quoi faire, il fait tourner sa baguette dans son bol. Il patiente silencieusement et c'est quand je termine à mon tour que son comportement change. Je m'adresse à lui donc forcément, ça le sort du silence.

« Tu as aimé ce qu'on a cuisiné ?

– Mmmh... c'était très bon, Hyung !

– Il y a autre chose de très bon aussi que tu pourras goutter une autre fois... dis-je malicieusement, ce qu'il ne semble pour autant pas percuter.

– Quoi ? » questionne-t-il innocemment en m'observant.

Cet être est si pur.

Il n'a pas compris l'allusion, mais quand ce sera le cas, je sais d'avance qu'il va devenir écarlate.

« "Quoi" ? Bah voyons, doudou... elle est en bas, bien rangée... » soufflais-je en coulant un regard vers mon bas-ventre. Il suit du regard mon propre regard, et rougit, comme je l'avais deviné, très vivement. Il saute hors de sa chaise et se jette sur moi, me donnant une tape sur le crâne tout en grimpant sur mes cuisses. Il croise ensuite les bras, me jetant un regard noir, assassin qui contraste adorablement avec son visage couleur poisson rouge.

« Hyung ! »

Moooh, doudou n'est pas content ?

C'est dramatique !

Il fronce les sourcils en prenant une moue vexée parce que je ne peux pas m'empêcher de rigoler.

Ce n'est pas de ma faute !

« C'est pas drôle, Hyung !

– Si ! Elle sera très contente si un jour tu as l'envie de lui faire des petits câlins de bouche.

– Elle ne rentrerait pas dans ma bouche de toute façon...

– Avec l'expérience, tu vas voir, ça finira par rentrer.

– Co-Comment ça ?

– Les premières fellations ne sont jamais faciles, comme une première fois. Au début, tu n'en mets pas beaucoup, puis tu te contentes de ce que tu peux contenir dans ta bouche.

– Et... Et après... ?

– Gorge profonde. »

Il fronce les sourcils en penchant la tête sur le côté.

« C'-C'est quoi ? Je... Je connais juste d-de nom...

– C'est quand tu la prends entièrement, jusqu'à la base.

– Mais... Mais où... ?

– Dans la bouche... et la gorge.

– La... La gorge ?

– Oui, la gorge. Et plutôt loin, d'où le nom de gorge profonde.

– Loin loin ?

– Loin loin. Mais dis-moi, t'es curieux, dit donc ! Petit coquin ! »

Je lui chatouille un peu le ventre tout en frottant nos bouts de nez l'un contre l'autre. Jimin finit par rigoler et cache son visage dans mon cou.

« J'ai pas envie de... de la prendre dans ma bouche mais un jour, peut-être...

– Elle attendra, doudou. Et puis, peut-être que ma bouche aimerait goûter à ton beau renflement, mmmh ?

– Co-Comment ça ?

– J'ai déjà fait des fellations, et si tu as envie, un jour, que je sois ta première fois pour cette pratique... je le ferais volontiers. Mais pas maintenant, pas aujourd'hui tout court, j'ai pas trop l'envie de prendre une bite en bouche. Plus tard, peut-être ? »

Jimin se fond contre mon corps, ne bougeant pas.

Je suis persuadé qu'on pourra faire quelque chose de notre relation, qu'il ne me privera pas de lui, de son caractère, de sa mignonnerie et sa douceur... mais aussi de son corps auquel j'aimerais faire découvrir tant de choses.

Je me sens si bien avec doudou...

Doudou qui me fait sursauter en me donnant une claque sur les fesses.

J'ouvre les yeux et le voit se relever pour prendre son assiette.

Il me tire le poignet, m'obligeant à me lever moi aussi.

Il me traine jusqu'au lave-vaisselle et me fourre son bol dans les mains.

« Mets à laver, je t'emmène le tien. »

Je ne réponds rien et ouvre mon lave-vaisselle, comme un automate. Il est déjà un peu rempli de vaisselles sales, à quoi s'ajoute les deux bols, deux cuillères et deux paires de baguettes.

« Tiens, un verre, si tu veux boire quelque chose. Sers-toi dans le frigo. »

Jimin attrape le contenant et le pose sur la table. Il fouille dans mon frigo, en sort la bouteille de jus de mandarine et s'en sert. Il en boit une gorgée, et s'approche vivement de moi.

Il m'accule contre mon lave vaisselles tout juste refermé.

Son pouce presse mon menton, me faisant ouvrir la bouche.

Ses lèvres rencontrent les miennes, et m'occasionnent un sursaut dans la foulée quand je sens un liquide couler dans ma bouche.

Mes yeux s'arrondissent alors que je sens le sourire de Jimin s'épanouir contre moi.

Il s'écarte finalement au bout de quelques secondes et se lèche les lèvres.

« Le jus de mandarine était comment ? »

Il est fier de sa "bêtise", cet idiot tout mignon.

« Il était très bon... mais pas autant que ton sperme ! »

Jimin fuit la cuisine, les mains sur les joues. Il court, traversant le salon pour se rendre dans le couloir. Où est-ce qu'il va, je ne sais pas, mais il est convaincu de son chemin.

Je range correctement dans une boîte de conservation en verre que je referme avec son couvercle les différentes préparations de ce midi. Elles appartiennent toutes au même plat donc je ne vois pas d'inconvénient à tout mettre ensemble, sans pour autant les mélanger. Je range le tout au frigo avant d'aller le plus silencieusement possible dans le couloir.

La porte de ma chambre est entrouverte, et je peux vaguement distinguer une silhouette sous ma couette. Alors Jimin se serait caché dans mon lit en se croyant devenu invisible ?

Je me faufile dans la chambre, silencieusement, par l'ouverture de la porte. Je marche lentement, tentant de faire le moins de bruit possible. Mes pieds nus glissent sur le parquet. Il ne bouge pas, il doit ne pas avoir conscience de ma présence.

Brusquement, je saute sur le lit, sur le corps de Jimin. Un couinement retentit sous la couverture.

Jimin se tortille. Il est allongé sur le flanc droit, et seulement ses cheveux et le haut de son visage, jusqu'à ses yeux, dépassent de la couette.

Il a été surpris, il ne s'attendait pas que je vienne le surprendre en lui sautant dessus.

« Doudou... murmurais-je suavement en baissant un pan de la couverture, lui léchant le lobe d'oreille, glissant ma langue contre l'argent froid de ses boucles d'oreille.

– Ou-Oui ?

– J'ai une petite idée de ce que l'on pourrait faire cet après-midi.

– Qu-Quoi ?

– Un film au lit tout en se câlinant ? Tu aimerais ?

– C'est vrai ?

– Mmmh.

– Je veux trop ! »

Jimin réussit à s'extirper de sous mon corps et s'installe correctement. Il tapote la place à côté de lui, réclamant que je le rejoigne.

Nous avons passé l'après-midi devant un film, Jimin blottit contre moi. Je lui ai caressé tout le long du film son ventre, le faisant frémir de confort. Je lui ai baisoté le cou pendant un bon bout du film, aussi, le déconcentrant par moment de ce qu'il regardait. J'avoue que je n'ai pas tout suivi, comparé à lui qui était à fond dans l'histoire. J'ai juste compris qu'il y avait une histoire de recherche criminelle ou je ne sais plus quoi, que le policier tombe amoureux de la sœur de l'homme tué et qu'ils finissent à un moment tous les deux dans le même lit. Ce n'est clairement pas un film soft vu tous les bruits et les gros plans sur la relation qu'ils ont eue.

C'est le seul moment que Jimin n'a pas regardé : il a rougi et a caché son visage dans mon cou jusqu'à ce que les bruits se taisent.

Et maintenant, nous grignotons sur mon canapé des petits gâteaux au chocolat que j'ai sorti d'un de mes placards. Jimin est un vrai gourmand. Il a mangé trois quarts de la boîte à lui tout seul. Ça me fait vraiment plaisir, de le voir manger. Il a tout mangé pendant que je lui câlinais le ventre. À certains moments, il s'amusait à me fourrer des bouts de gâteaux dans la bouche entre deux bisous que je lui plaquais sur son cou. C'est grâce à lui que j'ai grignoté des morceaux de gâteaux, parce que j'étais bien trop occupé avec sa peau.

Même quand la boite a fini vide, nous n'avons pas bougé, pas prononcé le moindre mot. Nous savons très bien, tous les deux, que Jimin va bientôt devoir rentrer chez lui. Nous n'avons tous les deux pas envie de nous séparer.

Donc nous restons silencieux, ignorant volontairement le temps qui passe.

C'est au bout de presque deux heures à se faire des câlins, tout en nous obstinant à rester dans l'ignorance, que Jimin fait vibrer ses cordes vocales.

« Hyu-Hyung... ? Je pense que... qu'il faudrait que je rentre...

– Mmmh... je sais...

– J'ai pas envie...

– Moi non plus, j'ai pas envie que tu partes.

– Pourquoi je ne peux pas rester ici, avec toi... ?

– Parce qu'il faut bien qu'un jour, tu rentres chez toi ? Il faut que tu te reposes, que tu repenses à cette nuit, que tu t'en remettes.

– Je ne fais que de repenser à cette nuit...

– Tu y penseras mieux à tête reposée, sans m'avoir à côté.

– Je me branlerai en pensant à toi, Hyung.

– Doudou... »

Jimin est passé au-dessus de mon corps pour se positionner sur moi, à califourchon, les jambes de chaque côté de mon corps. Il me tient contre lui, me serrant autant qu'il le peut. Son visage a rejoint mon cou, son nez inspirant mon odeur. Lui aussi, il sent bon, donc je comprends son geste.

Mes bras passent autour de son corps, mes mains reposant sur ses fesses couvertes. Il frissonne et avance ses fesses vers mes mains, le nez toujours en train d'inspirer mon odeur.

Je ne le touche pas, je les ai juste posés là.

Non, ce que je fais, c'est que moi aussi, je retrouve son cou, les yeux fermés, pour sentir la douce odeur de vanille qui le parfume. Il se lave sans doute avec un gel douche à la vanille, mais il a de lui-même une odeur douce, sucrée. Et ça m'y fait penser.

J'aime beaucoup beaucoup beaucoup son odeur, oui.

Je crois que lui aussi, il aime la mienne.

L'odeur, je trouve que c'est quelque chose de rassurant, quand on est avec quelqu'un, et encore plus intimement. Ça met à l'aise.

On reste quelques minutes dans cette position, à se respirer l'un l'autre, avant que Jimin ne s'écarte.

« J'ai pas envie de partir, Hyung... Je ne peux pas rester chez toi... ?

– Tu seras content quand tu arriveras chez toi, mmmh ? Tu vas pouvoir te reposer.

– Je me repose bien avec toi...

– Moi aussi, mais il faut que tu rentres. De toute façon, tu pourras m'envoyer des messages si tu as envie ?

– Par exemple, quand je me branlerai en pensant à toi ce soir ?

– Doudou... dis pas de bêtises.

– Je me ferai jouir en pensant à toi, ton odeur exquise, ton beau corps, ta superbe voix.

– Cette nuit ne t'a pas suffi ?

– Elle m'a donné envie de plus. J'ai déjà envie de me retrouver de nouveau nu, avec toi. J'ai adoré quand tu me caressais le corps, j'ai envie de ressentir tes doigts, tes lèvres, contre ma peau.

– Tu penseras à ça quand tu te feras du bien, alors.

– Et toi, tu penseras à moi quand tu te toucheras ?

– Je penserai à mon visage entre tes f...

– Chut ! »

Jimin m'a tapé le bras tout en rougissant. Il ne veut pas que je finisse ma phrase ? Monsieur est bien trop pur pour entendre des choses pareilles alors qu'elles ont eu lieu ? J'aime ce garçon.

« Bon allez, je te ramène chez toi, doudou. Comme ça, tu pourras te branler en m'écrivant des messages.

– Tu... Tu me ramènes ?

– J'ai une voiture.

– Je ne veux pas te déranger...

– Tu ne me déranges pas. Tu récupères tes affaires puis on y va. Garde mes vêtements sur toi, tu me les rendras la prochaine fois. Ah ! Et prends-toi un t-shirt dans mon dressing pour ne pas rester le torse nu !

– Je t'en prends un aussi ?

– Je veux bien. »

Jimin a hoché la tête pour partir en direction de ma chambre. Il va sans doute récupérer son téléphone et ses papiers qu'il avait sur lui, ainsi que deux t-shirts.

Quant à moi, je me rends dans la cuisine pour récupérer la boîte de conservation que j'ai mise au frigo après notre repas. Jimin arrive au même moment que moi dans mon salon.

Il a enfilé un de mes t-shirts, et m'en tend un second pour que je puisse m'habiller aussi.

Sauf que dans l'autre main, il porte encore des vêtements. Des vêtements que je reconnais.

« Doudou, laisse tes vêtements ici.

– Mais il...

– Je vais te les laver, et je te les rapporterai.

– Je peux le fai...

– C'est non négociable. Pose-les, je m'en occupe. Tiens, ça par contre, tu peux y prendre.

– De... De quoi ? C'est quoi ?

– Les restes du repas de ce midi.

– Je... Je peux ?

– Oui, c'est pour toi.

– Merci Hyung. »

Jimin prend la boîte d'entre mes mains et passe son autre bras autour de moi, pour me rapprocher contre lui. Il me sert quelques secondes contre lui, puis me dépose un bisou sur la joue.

Doudou est allé voir Vanille pour lui dire au revoir. Ma féline lui a fait une petite léchouille sur la paume avec sa langue râpeuse, puis a miaulé en sa direction.

« Tu es vraiment adorable, Vanille. »

Vanille miaule, comme si elle le remerciait pour le compliment. Je le laisse lui dire au revoir, même s'il la reverra. Je ne compte pas arrêter de le voir une fois qu'il sera chez lui. On travaille au même endroit, on s'entend bien, on a adoré se câliner et se faire des bisous, on s'est bien amusé au lit ensemble, on a passé que des moments géniaux ensemble. Je compte passer de nouveaux moments avec lui, d'apprendre à le connaitre, de me faire plaisir avec ce garçon qui me provoque des sensations incroyables et perturbantes dans le corps.

« Oh, attends doudou ! m'exclamais-je alors que Jimin s'apprêtait à enfiler ses chaussures.

– Oui Hyung ?

– Tu veux des crêpes ? Il en reste de ce matin.

– Mais tu ne vas pas me donner toute ta cuisine...

– Il en reste beaucoup ! Plus d'une dizaine, il me semble, je ne vais pas tout manger seul ! Je vais t'en mettre dans une assiette, je reviens. »

Je retourne dans la cuisine et lui prépare une assiette avec des crêpes, que j'emballe dans du papier film. Il m'attend, ses baskets enfilés à ses pieds. C'est sûr que pour aller en boîte, c'est bien plus pratique et confortable, comme chaussure.

« Tiens, doudou. Je prends mes papiers et ma clef de voiture et on y va.

– T'en as mis beaucoup, Hyung ! s'exclame-t-il pendant que je récupère ce qu'il me faut.

– Six, pour toi et tes deux colocataires. Allez viens, c'est tout bon. »

Je tape mon code et ouvre la porte, permettant à Jimin de sortir. Je referme derrière nous et nous attendons à l'ascenseur. Jimin tient entre ses mains la boîte de congélation et a mis dessus l'assiette. Il fait attention à ce que ça ne tombe pas.

Je glisse mon bras dans son dos, le rapprochant de mon corps. Je veux profiter de sa présence au maximum.

Il a très bien réagi, se moulant contre mon torse le temps de l'ascenseur.

Jimin se sépare de moi lorsque l'ascenseur arrive au moins un, dans le parking souterrain.

« Viens, mon garage est là-bas.

– C'est toi qui as choisi d'avoir un box fermé et non une simple place ?

– C'est ce qui était vendu avec l'appartement. Et je suis bien content d'avoir un garage.

– Mmmh. Bon allez, je te suis.

– Tu n'as pas trop le choix, de toute façon ! »

Jimin lève les yeux au ciel en m'offrant une grimace. Il serait incapable de trouver tout seul mon garage : il n'en a pas le numéro.

Seul le bruit de nos pas se fait entendre. Tout est calme, on ne parle pas, et personne ne circule avec sa voiture. Jimin est quelques pas devant moi : je ne comprends pas comment il fait pour marcher si vite et avec autant d'énergie en ayant des douleurs au bassin. Parce que, oui, il a beau essayer de faire comme s'il n'avait rien, sa démarche est bancale et boiteuse.

Ça lui fait peut-être moins mal si ses mouvements sont plus fluides ?

« Doudou, c'est là. »

Il a dépassé mon garage d'une dizaine de mètres, à marcher devant moi. Il est de ce fait obligé de revenir pour attendre à côté du box, ses plats tenant seulement avec une main sur le dessous, l'autre s'occupant sur son téléphone.

J'ouvre la porte de garage et me faufile dedans pour atteindre la porte côté conducteur. C'est une fois la porte déverrouillée que je peux rentrer dans l'habitacle.

Je rentre la clef derrière le volant, à l'endroit prévu à cet effet, et démarre mon véhicule. Un vrombissement sonore retentit, me faisant sourire. Qu'est-ce que j'aime ce bruit...

Je recule en marche arrière pour quitter mon emplacement. Et je ne peux m'empêcher de sourire en voyant les yeux ronds de Jimin, et sa bouche légèrement entrouverte.

Le point mort et le frein à main activé, je sors de ma voiture, souriant.

Je m'approche de Jimin, plaçant nos visages en face l'un de l'autre avant de glisser mon pouce contre sa lèvre inférieure.

« Tu vas gober une mouche à garder la bouche ouverte, doudou. »

Ses pupilles quittent ma voiture pour venir se poser sur mon visage.

« C'est la tienne ?

– Oui ? Et tu vas pouvoir monter dedans. Tu peux aller mettre les plats dans le coffre pendant que je ferme la porte du garage. »

Jimin hoche la tête et se rend au niveau du coffre de ma voiture. Je le vois du coin de l'œil prendre toutes les précautions possibles pour ne pas l'abimer, et ça me fait rire. Il la manipule comme si elle était en sucre, comment est-ce que je peux ne pas rigoler ?

Je tourne la clef de ma porte de garage dans la serrure, et une fois fermée, je peux rejoindre Jimin qui range, encore, ses boîtes dans mon coffre.

« Mais regarde doudou, au lieu de t'enquiquiner la vie, tu les glisses dans le filet.

– Ah... oui.

– Doudou est tout perturbé.

– Arrête Hyung...

– Tu es mon doudou adorable. »

Ma main rejoint sa joue, orientant son visage en ma direction. Je cède à moi-même et pose mes lèvres sur les siennes.

J'adore l'embrasser... c'est pas de ma faute !

Le contact de ses lèvres est incroyable !

Et puis, ces bisous-là ne sont pas compliqués à faire comparer à ceux qu'il réclamait ce matin.

Ses lèvres beaucoup plus épaisses que les miennes me les englobent dans leur chair. Ma bouche est baignée dans sa chaleur, c'est une des sensations les plus confortables du monde.

Jimin est plaqué contre ma voiture, ses mains tenant le bord de mon coffre pour ne pas tomber dedans. Il gémit dans ma bouche, les yeux fermés. Nos bouches sont entrouvertes, permettant à nos lèvres de se rejoindre. Elles dansent, se pressent. Nos salives n'en font plus qu'une, qui glisse sur le menton de Jimin lorsque je m'écarte, le souffle court.

Lui aussi respire difficilement, inspirant de grandes goulées d'air pour remplir ses poumons. Mon pouce essuie la coulure de bave, que Jimin vient lécher de sa langue.

Un vrai gourmand...

Ma langue passe sur mes lèvres, retirant le surplus de salive.

« Allez hop, on y va. »

Je ferme le coffre d'une main, l'autre tenant celle de Jimin pour l'emmener côté passager.

« À toi l'honneur, doudou, dis-je en ouvrant la portière, faisant signe à Jimin de rentrer.

– Hyung... t'es bête. »

Jimin rougit malgré tout et rentre, un sourire flottant sur les lèvres. Je referme la porte derrière lui et rejoins mon propre côté.

Jimin observe de partout, ses yeux se posant sur chaque petite chose qui lui est accessible.

« Ça t'impressionne d'être dedans ?

– Mais Hyung... je la vois tous les jours à l'agence ! Je l'ai même déjà prise en photo...

– Et maintenant, tu vas rouler dedans. C'est sympa, non ?

– Elle est vraiment incroyable ! Je ne pensais pas que tu avais autant d'argent au point où tu peux te payer une voiture comme elle !

– Oh non, si tu savais doudou. Je ne l'ai pas payé au prix qu'elle est vendue.

– C'est-à-dire ?

– Je l'ai acheté à un gars. Il m'a raconté qu'il ne l'avait pas essayé avant de passer la commande. Quand il l'a reçu, après avoir payé plus de deux cent cinquante-cinq millions de wons, il ne l'a pas aimé, a roulé à peine cinq cents kilomètres en deux mois, puis a voulu la revendre vite pour s'en acheter une autre, plus grosse, rapidement. Je suis tombé sur l'annonce, je voulais m'acheter une voiture, et en tombant sur le bas prix de celle-là, je n'ai pas hésité.

– Ça fait beaucoup, deux cent cinquante millions de wons...

– Ah mais je ne l'aurais pas acheté à ce prix-là ! Il voulait s'en séparer rapidement, je l'ai payé qu'un tiers du prix : environ quatre-vingt-quatre millions de wons.

– Qu-Quoi ? Mais... c'est peu pour une voiture comme ça... !

– C'est bien pour ça que je l'ai prise. Et puis, je pense que c'est ton cas aussi : on est bien payé à l'agence.

– Je mets de côté pour me prendre un appartement, oui...

– Tu as bien raison ! J'aime bien mon appartement... c'est pour ça que j'ai craqué pour cette voiture.

– Elle est incroyable, Hyung. »

Doudou aime les belles voitures ? Sa curiosité est trop mignonne, en tout cas.

« Tu peux taper ton adresse ? Ici. »

J'ai connecté en quelques secondes mon téléphone à la voiture, ce qui me permet d'avoir le GPS directement dessus. Jimin rentre sur l'application son habitation, et ma voiture nous parle en la répétant. Le trajet s'affiche à l'écran : trente-trois minutes de route, il faut même qu'on sorte à un moment de Séoul pour rerentrer dedans plus loin.

« C'est parfait, allons-y. »

Je démarre ma voiture, et souris en voyant le visage de Jimin s'illuminer.

Je crois que j'étais tant concentré sur Jimin que c'est la sonnerie d'alerte pour une ou plusieurs ceintures non mises qui me rappelle que la mienne n'est pas mise. Et celle de doudou non plus, au passage, mais il ne la met pas immédiatement. Pourquoi ? Parce qu'il part taper le code du portail pour qu'on puisse quitter le parking. C'est lui qui a voulu le faire pour me remercier de le ramener chez lui.

Il revient s'asseoir et s'attache.

On roule pendant plusieurs minutes, et Jimin est tout souriant en entendant la voiture ronronner. Par moment, je laisse glisser ma main sur sa cuisse, qu'il s'empresse à chaque fois de me caresser.

Il regarde de partout, et j'ai l'impression qu'il regarde avec envie le post conducteur.

« Tu as ton permis, doudou ?

– Mon permis ? Je l'ai passé en sortant de l'armée.

– Donc tu n'es plus en permis probatoire ?

– Ça fait cinq ans qu'il est validé, mon permis... donc oui.

– Tu n'as jamais fait de fautes ou quoi que ce soit ?

– J'ai toujours gardé tous mes points. Pourquoi tu me demandes ça ?

– Tu veux essayer ?

– De... De quoi ?

– De conduire.

– T'es... T'es sérieux ?

– Au prochain feu rouge, on change rapidement, si tu veux.

– Mais... Mais si je l'abime et...

– Je te fais confiance. Tu conduis souvent ?

– Je pique assez souvent la voiture d'un de mes colocs pour faire les courses ou aller voir mon frère qui habite à une heure et demie d'ici.

– Donc tu as l'habitude de conduire. De toute façon, je suis là. Elle n'est pas compliquée à conduire, c'est simplement différent d'une voiture de ville.

– Mais t'es sûr que je peux... ?

– Je veux bien te passer le volant. Après, tu le prends ou non, c'est comme tu veux.

– Si tu veux bien je... j'aimerais bien essayer...

– Au prochain feu. »

Je vois du coin de l'œil Jimin hocher la tête. Il entremêle ses petits doigts ensemble et les pressent, blanchissant ses phalanges. Et il mord violemment sa lèvre supérieure.

Je glisse ma main droite sur les siennes et les serre, pour tenter de le soulager. Ça ne sert à rien qu'il stresse, tout va bien se passer. Il faut qu'il s'amuse, qu'il soit heureux de conduire ma voiture, pas qu'il se tende à cette idée.

Un feu passe au rouge juste devant moi, me faisant m'arrêter.

« On change, doudou ? Si oui, c'est maintenant. Après, on va s'engager en dehors de la ville.

– On a le temps ?

– Si on change maintenant. »

Jimin se détache et je m'empresse de le faire aussi. On se dépêche, Jimin passant par l'avant de la voiture, moi derrière. On s'installe tous les deux en même temps, fermant nos portes d'un bruit commun.

Je branche ma ceinture, Jimin faisant la même avec la sienne.

« Tiens, prends mon téléphone. Il... Il me dérange. »

Jimin sort d'une poche son portable et me le passe. Je le range dans ma poche, avec le mien, et tourne mon visage vers Jimin.

« T'es bien installé ?

– On fait la même taille, c'est prati... c'est vert !

– Eh, calme. Tu démarres comme sur la voiture de ton ami. Voi... là ! Doucement l'accélérateur ! C'est une voiture de sport, pas une voiture de ville ! Ça réagit fort !

– Ex-Excuse-moi !

– Voilà, comme ça, c'est bon. Tu restes à cinquante kilomètres heure. Non non, garde la première vitesse. Tu mettras la deuxième quand on ira un petit peu plus vite. C'est bien. Respire, doudou.

– Respire oui... respire...

– Doudou, tout va bien.

– Ou-Ouais... C'est pareil pour s'arrêter, Hyung ? Vite, dis-moi, il y a un feu rouge... !

– Tu freines, voilà. Enfonce l'embrayage, et là, tu appuies un peu plus sur le frein pour t'arrêter précisément... tu vois. Mets le point mort et tu peux lâcher l'embrayage. C'est comme sur une voiture de ville, il faut juste savoir doser.

– Ouais je sais mais... mais il faut que je prenne mes repaires...

– Je sais, doudou. »

Je glisse ma main sous son pantalon, le faisant sursauter. Mais dès qu'il me sent lui toucher du bout des doigts la peau de sa hanche, je sens ses muscles se détendre. Ses doigts, auparavant fortement crispés sur le volant, reprennent de leur couleur.

Je finis néanmoins par la retirer, parce que ce n'est pas pratique autant pour moi que pour lui aussi. Mais je garde néanmoins un contact, laissant ma main sur sa cuisse au-dessus du pantalon.

Jimin a les yeux rivés sur le feu tricolore, mais vient quand même trouver ma main de sa main droite. Il la sert, mais la relâche dès que le feu passe au vert pour mettre la première. Il démarre, beaucoup plus calmement. Il commence déjà à assimiler comment il faut doser pour démarrer tranquillement en ville.

« Tu vois, parfait le démarrage ! Tu gères, doudou ! »

Jimin sourit. Un beau sourire rayonnant. Ça me fait plaisir de voir qu'il se détend au fur et à mesure que les minutes passent. C'est impressionnant, de conduire une voiture sportive quand on ne l'a jamais fait.

J'attrape son téléphone pour le prendre en photo : lui offrir des souvenirs imagés, ça pourra lui faire plaisir.

« Pourquoi tu me prends en photo, Hyung ? me demande Jimin, qui entend le ''clic'' de son téléphone.

– Parce que tu es beau, doudou. Si sublime, si sexy et si mignon.

– Mer-Merci Hyung... »

Jimin ose me prendre la main pendant qu'il conduit. Ça, ça veut vraiment dire qu'il est beaucoup moins stressé. Je lui câline la main, me ravissant de la douceur de sa peau. Ses petits doigts sont boudinés comme il le faut pour qu'il soit d'une délicatesse innée à toucher. Ses ongles sont parfaits, pas trop longs mais pas trop courts. Et puis, ils sont tout simplement incroyables à tenir. J'adore leur chaleur.

Je m'envoie les photos, parce que j'ai envie de les avoir dans ma galerie, d'avoir ces petites merveilles à libre accès sur mon propre téléphone.

Puis une question me vient.

Sur ses doigts.

« Doudou ?

– Oui ?

– T'arrives à te toucher, avec des si petits doigts ? »

Ses yeux se sont ouverts comme des billes.

S'il craint de mal voir la route, là, ça ne sera pas le cas !

« Hyung !

– Bah quoi ? Je me pose vraiment la question !

– Je ne me suis jamais touché dedans, donc je serais incapable de te répondre. Ils sont petits, mais je suis sûr qu'ils sont capables de me procurer de belles choses ! Par contre... ouais, pour faire le tour d'une main de mon entrejambe... ce n'est pas toujours facile. Il y a des fois où... où j'ai du mal... Donc tes mains sont parfaites pour me toucher, ajoute-t-il en souriant coquinement.

– Mes mains se feront le plaisir de te toucher à nouveau, sache-le, doudou.

– Je suis ravi de l'apprendre. Hyung ? On... On va... s'engager sur l'autoroute... !

– Tout va bien, doudou. Tu vas voir, ça se conduit tout seul. »

Je garde la cuisse de Jimin contre ma paume. Je pense, j'espère, qu'avoir un contact physique avec moi le rassure. Il n'est pas tout seul face à une voiture qu'il ne connait pas, qu'il en soit sûr.

Il s'arrête à un feu rouge, le dernier, celui avant le giratoire où une des sorties nous mènera droit sur une voie d'insertion pour l'autoroute.

Le feu passe au vert, il démarre.

Jimin est un bon conducteur, en tout cas. Il conduit bien, surveille ce qu'il se passe autour, ne rate pas un contrôle ni un clignotant. Il ne connait pas la voiture et pourtant, il se débrouille très bien.

Il accélère sur la voie d'insertion, vérifiant dans le rétroviseur intérieur et à gauche ce qu'il se passe derrière nous. Il n'y a personne avant une centaine de mètres, donc il s'engage, clignotant activé et angle mort vérifié.

« Tu peux mettre la deuxième, et tu continues d'accélérer pour te mettre à la vitesse. »

Jimin débraye, passe la deuxième vitesse, puis accélère pour atteindre la vitesse maximale autorisée.

« Tu gères, doudou ! Ça roule bien !

– Tu... Tu trouves que ça va ?

– Tu conduis bien. Tu t'appliques pour tout bien faire sans te presser, c'est top. Je n'ai jamais été sur le siège passager avec cette voiture, ça me fait très bizarre et pourtant, je me sens en sécurité.

– Tu... Tu ne l'avais jamais prêté ?

– Ah non, c'est ma voiture et j'y tiens. Ma sœur aimerait l'essayer mais j'ai peur quand elle conduit une petite voiture de ville... alors je ferais une crise cardiaque si elle conduisait celle-là.

– Elle a son permis ?

– Bien sûr ! Elle a fait ses heures, elle a validé son examen, mais ça ne veut pas pour autant dire que tu te sens bien avec elle. Maintenant, c'est toujours moi qui conduis, je m'évite des sauts de cœur.

– Je suis privilégié de conduire ta voiture, alors ?

– Oh que oui ! Tu es privilégié pour plein de choses, doudou ! Rien que pour ce petit surnom. Et puis pour les bisous sur la bouche. Et pour avoir dormi chez moi. Et...

– Plein de choses. Ça me touche que tu me fasses confiance à ce point, tu sais ? Tu ne me connais que depuis peu de temps, pourtant...

– Je me sens bien avec toi, doudou. Ça aide sans doute beaucoup dans la confiance que je te donne. Et puis, cette nuit, ça nous a rapproché. Eh doudou, tu veux que je te montre un truc ?

– Euh... oui ? Mais quoi ?

– Arrête-toi à l'aire qui arrive, on va changer. »

J'ai une bonne petite idée.

Tu n'es pas prêt, doudou, ça, c'est sûr.

Jimin roule tranquillement et sort à l'aire d'autoroute une fois que nous y sommes. Il récupère son téléphone et prend une photo du volant, une de ses mains le tenant, avant de descendre.

Il me vole un bisou lorsque nous nous croisons, à l'avant du véhicule où nous sommes tous les deux passés.

Il s'installe tranquillement à la place passager, moi côté conducteur. Je trifouille les boutons, un grand sourire d'avance traînant sur mon visage.

« Tu fais quoi avec les boutons, Hyung ?

– Rien rien.

– Mais dis !

– Tu verras, doudou. »

Je finis de régler ce que je veux puis me tourne vers Jimin.

« T'es prêt, doudou ?

– Prêt à qu... aaah ! Yoongi ! »

Jimin s'est retrouvé plaqué quelques secondes contre le siège, mon démarrage brutal de zéro à soixante kilomètres heure l'ayant surpris.

Je reviens à une vitesse correcte et m'engage calmement hors de l'aire d'autoroute. Je roule, lentement, sur la voie d'insertion pour voir ce qui arrive derrière moi. Il n'y a quasiment personne sur la route aujourd'hui, ce qui est idéal pour mettre en pratique ma merveilleuse idée.

Je m'arrête net, avec la vue sur les voies.

« Hyung ! Pourquoi tu t'arrêtes !

– Tu me fais confiance ?

– Oui mais pourquoi ? »

Je ne lui réponds pas.

Une voiture passe, puis plus rien de visible.

Personne derrière.

Jimin s'apprêtait à ouvrir la bouche, mais la referme bien vite quand je presse l'accélérateur. Il pousse un cri de surprise et m'agrippe la cuisse.

Je roule, passant mes vitesses au fur et à mesure que la vitesse augmente.

Jimin a la main serrée autour de ma cuisse, qu'il tient comme si sa vie en dépendait.

Je stabilise ma vitesse à environ deux cent cinquante kilomètres heure, et jette enfin un coup d'œil sur Jimin.

« Alors doudou ?

– Tu... Tu roules trop vite !

– Ah bon ? Non, t'es sérieux ? Deux cent cinquante et un, c'est en dessous de cent vingt, non ? Je ne roule pas si vite que ça !

– Mais si... ! Deux... Deux cent cinquante et un ! C'est énorme !

– Deux cent cinquante-trois maintenant.

– Hyung ! »

Je continue d'accélérer de quelques kilomètres heure avant de vivement freiner. Jimin pousse un petit cri de surprise et sa main en dévie, ne serrant plus ma cuisse mais mon entrejambe. Je retourne à une vitesse plus convenable, celle autorisée, rétrogradant en conséquence mes vitesses. Je roule à cent dix-huit kilomètres par heure, et au moment même où Jimin me demande pourquoi j'ai ralenti si brusquement, je l'invite à regarder sur le côté de la route.

On passe devant la raison de mon ralentissement.

« Comment tu as deviné qu'il y avait un radar ici ?

– Je connais les voies rapides autour de Séoul. C'est facile d'appuyer sur l'accélérateur un peu trop et de passer rien que d'une dizaine de kilomètres heure la vitesse maximum. Donc connaitre les emplacements des radars immobiles, ça permet de se créer un vérificateur automatique dans ta tête quand tu reconnais l'endroit. Le GPS me les dit, au cas où.

– Mmmh... c'est surtout car tu roules vite, vraiment vite.

– Oh non, pas sur la route. Ça ne m'est arrivé que deux ou trois fois, dont celle-ci. Pour rouler fort, ça m'arrive d'aller sur circuit. Je t'emmènerai un jour avec moi, si tu veux ? Elle monte à plus de trois cents kilomètres heure, ça donne une piquée d'adrénaline incroyable.

– Tu vas sur circuit ?

– De temps en temps. Tu viendras avec moi la prochaine fois, doudou. Tu veux reprendre le volant ou non ? Il y a une autre aire d'autoroute juste avant notre sortie.

– Non... garde le volant. J'ai envie de pouvoir te regarder... t'es si sexy en conduisant.

– Je ne suis sexy qu'en conduisant ? Je pourrais m'en vexer, Jimin.

– Tu es sexy naturellement. Mais quand tu conduis... tu l'es encore plus. Comme quand tu... tu es actif au lit.

– Oh... douuudooou... »

Ma main glisse sur sa cuisse, accompagnant ma voix aguicheuse.

Les pommettes de Jimin se colorent d'un beau rose. Il est constamment en train de rougir, ce garçon. Un peu trop de sensualité et monsieur en devient tout rougissant. Il est vraiment mignon à agir de cette manière. C'est un comportement adorable.

C'est dans sa façon d'être, avec le temps, il deviendra peut-être moins rougissant à la moindre petite accroche, la moindre petite taquinerie, la moindre petite caresse, tout. Ou alors, il restera comme ça, toujours aussi mignon et sensible au moindre petit élément trop poussé.

Je l'entends prendre des photos.

Ma main sur sa cuisse en fait partie. Il la déplace, ajuste les pliures de mes doigts, il s'amuse. Et moi, je le laisse faire car c'est adorable. Ce garçon mérite vraiment tout l'amour du monde.

Je sens aussi sa main venir se glisser sur la mienne, puis en dessous. Il me retourne la main dans tous les sens, la mettant en scène seule ou avec la sienne, toujours sur le même support : sa cuisse.

Puis, il me la laisse tranquille et s'occupe désormais de ma tête. Son téléphone est rivé droit dans ma direction, il n'y a pas vraiment de doute...

Sauf que me sentir observer, à ce point, ça me fait rougir.

Ce qui ne manque pas d'extasier Jimin.

Et encore plus lorsque je passe ma main, auparavant abandonnée sur sa cuisse, dans mes cheveux. C'est un tic, quand je rougis.

Un tic qui me cause encore plus de rougissement parce que Jimin trépigne en se léchant les lèvres devant la ''vue absolument sublime et sexy'' que je lui offre.

Heureusement que ma main doit s'occuper à autre chose, c'est-à-dire, le levier de vitesse, lorsque je quitte l'autoroute.

Or, l'être maléfique à côté de moi, continue de me regarder, son téléphone toujours rivé sur moi.

« Doudou, tu vas remplir ta galerie... murmurais-je tout en tournant sur la droite.

– Oh mais de toute façon, j'avais arrêté de te prendre en photo : je profite directement de ta beauté !

– Tu es vraiment... insatiable. Une petite chose toute mignonne qui dégouline pourtant de luxure.

– Mais c'est toi ! Tu me fais saliver, Hyung.

– Ravale ta salive, garde-la pour lubrifier ma bite quand elle se retrouvera à l'entourer. »

L'effet a été instantané.

Jimin ravale bruyamment sa salive et se cache contre mon cou, comme il le peut.

Il ne nous restait que quelques minutes de trajet, alors il les a passées dans mon cou, câlinant en parallèle mon avant-bras de ses doigts. Ses doigts ont tracé le parcours de mes veines avec une douceur magique. J'ai envie que ce moment s'éternise.

Sauf que je viens de me garer sur une place libre juste devant son immeuble.

On va devoir se séparer.

Jimin quitte sans un mot la voiture et referme la porte derrière lui.

Je sors à mon tour et le rejoins.

On s'observe, l'un face à l'autre.

Et on se jette dessus.

Nos lèvres s'entrechoquent.

Elles s'agitent sauvagement les unes contre les autres.

Nos lèvres dansent entre nos deux bouches.

Elles improvisent un balai désespéré. Elles courent après le temps qui fuit, essayant de le rattraper. Une course contre la montre, un au revoir qui arrive mais dont on ne veut pas.

Jimin a glissé ses mains dans mes cheveux et me les tient par touffes entières. Les miennes ont glissé sous mon t-shirt qu'il porte et touche sa peau chaude et douce.

On s'embrasse sans s'arrêter.

Nous sommes tous les deux à bout de souffle, or, nous ne nous arrêtons pas.

On continue, encore.

Nous ne voulons pas nous quitter alors que nous nous découvrons à peine.

C'est au moment où l'on commence à suffoquer tous les deux que nos lèvres se décollent. Nos nez se frottent, nos fronts sont assemblés, nos yeux sont ancrés ensemble.

On reprend difficilement notre souffle, nous maintenant fortement tous les deux dans un câlin serré.

« Hyung...

– Doudou...

– On... On se reverra, pas vrai ?

– Promis. »

Et je tiens mes promesses.

Bien sûr que l'on se reverra.

Il n'était au début peut-être qu'un coup d'un soir, un bel homme que j'ai repéré... mais dès que je l'ai frôlé, j'ai su que ce ne serait pas pareil.

« Mon doudou... »

Mon index glisse une mèche baladeuse sur sa tempe derrière son oreille droite.

Jimin rougit sans pour autant baisser la tête.

Il glisse à son tour une de mes mèches baladeuses derrière mon oreille. Son doigt s'attarde, est lent, capte la moindre sensation.

« Je te promets que l'on se reverra, doudou. Tu me provoques des sensations, des émotions... que je n'ai jamais connues, ou alors si faiblement que je ne m'en étais pas rendu compte. Tu chamboules tout là-dedans, Jimin, murmurais-je en glissant ma main droite à mon cœur.

– Toi aussi tu... tu me chamboules ici, Hyung. »

Sa main abandonne mon oreille pour se porter sur son cœur, à lui aussi.

Nos iris s'échangent des mots que nous ne pouvons pas exprimer, des mots que nous ne pouvons trouver.

Je me sens tout... bizarre. Je n'arrive pas à traiter les informations qui m'arrivent, mon cerveau ne les décode pas mais les laisse entrer. Je me sens... léger, bien, et... et je ne sais pas.

« Bon je... je vais... vais y aller... »

Je m'écarte fébrilement et observe Jimin faire les premiers pas en direction de son immeuble mais...

« Attends ! Doudou les... la nourriture dans le coffre !

– Ah oui ! »

Il revient rapidement et me rejoint devant mon coffre. Je retire les deux contenants du filet et les lui tends. Nos doigts se frôlent, éveillant des petits papillons dans le bas de mon ventre. Il fait attention à bien récupérer la boite et l'assiette. Et se penche pour me faire un petit bisou.

« Merci Hyung. »

Son sourire angélique s'imprime sur son visage, rien que pour moi.

Je fais tout pour le mémoriser.

Il se retourne et repart en direction de son immeuble sauf que...

« Doudou ! »

Son corps me refait face, et cette fois, c'est un sourire amusé qui orne son visage.

« Oui, Hyung ?

– Bisou... »

Il n'a pas pu empêcher son sourire heureux d'apparaitre.

Il est revenu et m'a fait un doux bisou.

Mes bras sont passés autour de sa taille, l'empêchant de partir.

Allez Yoongi, lance-toi.

« De-Demain à onze heures trente devant l-le café-restaurant qu'on a vu tout à l'heure... ? »

Je suis incapable de formuler une pauvre phrase toute simple sans bafouiller, au secours...

« C'est... C'est un date ? »

Mon visage vire au rouge, ma bouche s'ouvre et se ferme sans réussir à s'exprimer.

« Je serais là. »

Jimin pose les deux plats sur le toit de ma voiture. Ses mains glissent sur mes joues, rejointes par les miennes, et ses lèvres se joignent aux miennes.

C'est doux, si doux.

Nos lèvres se meuvent ensemble. Elles se câlinent, se frottent tendrement, s'humidifient de nos salives. Nos langues se retrouvent délicatement et se lient. Elles s'assemblent, s'agrippent gentiment, prennent le temps de se retrouver.

Mon cœur bat si fort dans ma poitrine, comme s'il voulait sortir pour s'offrir à l'être en face de moi. Mes poumons font du mieux possible pour m'offrir une bonne respiration, de l'air qui m'abreuve, même si cela leur est de plus en plus difficile.

Mon bas-ventre brûle démesurément, faisant paniquer tous les papillons qui y volent. Ils essayent de s'enfuir, d'échapper à ces flammes, cette chaleur divine. Ils me chatouillent, me retournant dans tous les sens là-dedans.

Je ne comprends pas.

Ou je ne veux peut-être pas y comprendre.

Je l'ai déjà ressenti, mais mollement, pour mon ex. Pour Jimin, c'est dupliqué immensément.

Mon corps hurle quand ses lèvres se décollent, que ses mains me lâchent.

Pourquoi est-ce que je ne peux pas en profiter ?

J'ai envie d'en profiter.

Mais c'est le final, le moment qui clôt les deux danses précédentes, et qui permet à d'autres nouvelles de venir.

« À demain, Hyung... Mon Hyung. »

Jimin me sourit, du plus beau sourire que j'ai pu voir sur son visage.

« À demain, mon doudou. »

Ses pommettes se teintent de rouge et embellissent son sourire.

« Doudou ! »

Il ne me lâche pas du regard.

« Je... Je crois qu-que je... je... je... je t-t'... t'ai-t'ai... t'aime... »

Il rayonne, un ange, un soleil, une beauté, mon doudou.

« Et moi... je crois que... que je suis amoureux... »

Je le rejoins dans son rayonnement.

Deux astres se trouvent, s'assemblent, n'en forment plus qu'un.

Un dernier bisou et il se tourne.

Mes yeux sont fixés sur sa sublime silhouette qui s'éloigne de plus en plus loin.

Je vois ses petits doigts taper sur l'interphone un code, puis la porte de l'immeuble s'ouvrir.

Il se tourne vers moi, m'offre un dernier sourire, un dernier regard, puis Jimin disparait dans l'immeuble.

« À demain mon doudou. »


◇─◇──◇─────◇──◇─◇

C'est là que se termine Deux danses et un final ❤️

Son écriture m'aura pris plusieurs mois (81 361 mots, ça ne s'écrit pas en une seconde malheureusement 😂), et les chapitres sont longs, je confirme, mais j'espère de tout cœur qu'elle vous a plu ! C'est un de mes plus beaux projets avec Clic et j'espère qu'elle partira loin et aura plu à de nombreuses personnes ! 

C'est avec un petit pincement au cœur que je laisse Yoongi et Jimin continuer leur chemin mais je suis très heureuse de ce que j'ai réalisé et de ce que ça rend ! ❤️

Je vous partage une petite image IA de Vanille, la petite féline absolument mignonne de Yoongi !

J'espère vous retrouver très bientôt sur une autre de mes œuvres, et pourquoi pas sur mon compte Instagram (flamseven) où je suis assez présente ! ^^

Bisous ❤️

FlamSeven

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