Chapitre 4

La nuit est vite tombée. Je réunis mes affaires dans un grand sac et m'habille en noir. Ma mère dort sur ses deux oreilles tandis que je passe le seuil de ma porte pour m'aventurer en dehors.
Quelques heures plus tôt, j'ai quitté l'école Yuei. Je ne veux plus devenir un héros. Mon seul regret est de ne pas avoir été à la hauteur de Katsuki, de ne jamais avoir pu être son ami tout comme Eijiro.

La vue du vieux bar délabré et fermé depuis des décennies me parcourt des centaines de frissons. J'ai été enfermé ici la dernière fois.
J'escalade la façade pour atterrir dans la cour arrière où j'entre par une grande porte métallique. L'odeur du renfermé me monte à la tête mais je descend tout de même les escaliers présents devant moi.
Cet endroit est humide et complètement dénué de lumières. Ma seule lampe ne se résume qu'à la lampe torche de mon téléphone. Une dernière porte en bois m'attend en bas des escaliers. Je la pousse et entre dans une grande salle où s'y trouve au beau milieu, Shigaraki et deux autres vilains: un grand homme et une fille.

« (Shigaraki) - Izuku... Je savais que tu ne me décevrais pas. »

Il sourit et me propose de m'installer dans un des deux grands fauteuils rouges qu'ornait le centre de la pièce. Les murs sont recouverts de livres et la seule lumière ne se résume qu'à une petite bougie.

Shigaraki me pris mon téléphone des mains et le lance à son coéquipier, qui le brise entre ses mains pour ensuite le faire disparaître par la fenêtre.

« (Shigaraki) - Je te présente Dabi. »

Leurs apparences sont aussi terrifiantes l'une que l'autre. Shigaraki croise les doigts, toujours en souriant.

« (Shigaraki) - Malheureusement mon cher Izuku, je ne peux te faire confiance qu'après une certaine épreuve. C'est pour cela que je vais t'enfermer dans une cellule, attaché à une chaise électrique pendant vingt-quatre heures. Si les héros viennent te chercher, considère-toi comme mort. »

Je lui souris à son tour, amusé par ses paroles.

« (Izuku) - Les héros? Me secourir? Ils ne viennent jamais quand on a besoin d'eux. Leur société est totalement désorganisée, ne me fais pas rire. »

Il rit nerveusement, de plus en plus fort. Puis, demande aux deux vilains tapis dans l'ombre de m'emmener sur la chaise électrique.

« (Shigaraki) - Les gamins dans ton genre... Je les aimes. »

La chaise électrique est située dans la pièce d'un côté. Ils m'y attachent dessus, et s'assoient ensuite devant moi, tous les trois.
La télécommande pour manier les électrocutions est dans les mains de Shigaraki.

« (Shigaraki) - Bien... Un interrogatoire ne fait du mal à personne n'est-ce pas? Dis-moi Izuku, ressens-tu de la haine envers les héros?

(Izuku) - De la déception oui, mais de la haine je ne sa- ARGH! »

Une décharge envahit mon corps tout entier.

« (Shigaraki) - Non, ce n'est pas la réponse que j'attends... N'as-tu pas vu ce que les héros t'ont fait subir? Et puis le regard des personnes passant devant toi sans t'aider, sans appeler la ligue des héros, n'est-ce pas suffisant pour toi pour les haïr ?! »

Une seconde décharge me fait hurler de douleur. Il a raison, les héros sont inutiles, égoïstes. Et la société n'est pas mieux encore.
Shigaraki se gratte nerveusement le cou et me repose une question :

« (Shigaraki) : Alors, que ressens-tu pour eux à présent ? De la déception?

(Izuku) - Non... Ils ne m'ont pas secouru, j'aurais pu mourir, personne ne serait venu me sauver !! Ils peuvent... »

Le vilain nommé Dabi installé à côté de Tomura sourit à l'attente de la suite de ma phrase.

« (Izuku) - ... Ils peuvent tous aller crever. »

Ils me sourient tous puis passent à une prochaine question.

Ce fut ainsi durant toute la nuit puis le jour qui a suivi. Ce lavage de cerveau grâce aux violentes décharges de la chaise électrique m'ont fait comprendre que le monde dans lequel je vivais insouscieusement depuis des années n'était pas celui que je croyais.
La loi du plus fort ne pouvait que régner en maître sur ce monde.

Les vingt-quatre heures passées, ma mentalité a changée. Je ne pense plus comme le garçon que j'étais, je ne suis plus le même. Tomura Shigaraki me tend la main pour m'aider à me relever.

« (Shigaraki) - Je vais t'aimer comme un fils. T'adorer comme un frère et te chérir comme mon père. »

Je souris similairement à lui et prends sa main pour me relever. Dabi me tend lui aussi la sienne suivi de la fille dont je ne connais toujours pas le nom.

« (Toga) - Toga ! Enchantée! »

Son sourire un peu sadique lui donne un air de vilain. Calme, je leur serre la main à mon tour.
Cela conclu mon acquisition au sein de la ligue des vilains, celle qui, au final, a raison depuis le début.
Je retourne dans la pièce principale et sort un costume de mon sac que j'ai acheté lors de ma virée au centre commercial. Je me vêts de celui-ci et me retourne vers mes nouveaux coéquipiers.

« (Shigaraki) - Très bien mon fils, très bien. »

La façon dont il vient de m'appeler ne me préoccupe pas plus que cela. Un ordinateur s'allume au milieu de la pièce, interpellant tous les membres.

« (All for One) - Shigaraki, as-tu recruté un nouveau membre? »

« Mon père », visiblement content, s'empresse de me présenter.

« (Shigaraki) - Ceci est Izuku, le descendant de All Might, boss... »

Un rire éclate à travers la boîte magique.

« (All for One) - Quel bon travail! Nouvelle recrue, dis-moi ton nom entier.

(Izuku) - Midoriya Izuku.

(All for One) - Tu es ici maintenant, mais tu dois faire tes preuves tout d'abord. Est-il passé sous la chaise électrique ? »

Dabi prends la relève, en s'avançant face à l'écran.

« (Dabi) - Il y est passé, et d'après ses réponses, il y a 98% de chance qu'il ne nous trahisse pas pour les héros. Cependant, je propose une escale au Lycée Yuei pour arriver au stade des 100%.

(All for One) - Développe.

(Dabi) - Nous pourrions prendre d'assault le lycée grâce aux informations que détiens Izuku qui en a fait partie. Nous choisirons un moment où tous les héros sont occupés et c'est à ce moment-là que nous interviendrons. Le seul but de cette escale est de voir si Izuku émettra des regrets ou non. De ce fait, nous monterons la barre à 100%. »

L'homme dans l'écran réfléchit. Je n'ai pas besoin d'escale. Je sais que je vais être totalement dévoué aux nouveaux idéaux de la ligue des vilains.

« (Izuku) - J'accepte vos conditions, boss. Je ne vous décevrez pas. »

Je m'incline tel un gentlemen en souriant.

« (All for One) - Tu as trouvé là un beau pion Shigaraki.

(Shigaraki) - Ce n'est pas un pion. C'est mon fils. »

L'écran s'éteint, et Shigaraki part de la pièce en sifflotant. Dabi s'approche de moi.
Face à lui, je suis beaucoup plus petit, ce qui m'agace légèrement.

« (Dabi) - Fais attention à toi nouvelle recrue. Le plus il aime quelqu'un, le plus il est en danger. Mais je pense que tu le comprendras assez vite. »

Puis, après ce mystérieux avertissement, il va s'installer sur un des fauteuils de la pièce et allume l'ordinateur. Toga quant à elle, joue avec ses couteaux.

« (Izuku) - Que sommes-nous censés faire exactement ?

(Dabi) - Je prépare un plan, ferme-la. »

Son air supérieur m'énerve. Je m'avance vers lui et ferme le clapet de son ordinateur.

« (Izuku) - Je te le redemande : que suis-je censé faire maintenant?

(Dabi) - Pour un gamin, tu ne manques pas d'audace. »

Il lève sa main et me brûles une pointe de cheveux avec son alter. Les flammes bleues disparaissent de sa main, et il retourne à ses occupations. Si je n'aurais pas été son coéquipier, je serais devenu un bustier géant.
Tomura revient dans la pièce.

« (Shigaraki) - Nous partons ce soir, fils, éclaire nous pour mettre au point notre plan. »

Je réfléchis. Si nous voulons faire peur aux élèves de Yuei, il faut agir de jour. Si nous agissons de nuit, ce serait pour créer le maximum de dégâts.
La journée, les héros comme All Might ou Aizawa sont présents. Mais pendant la pause, lorsque les professeurs et les élèves mangent, c'est le moment idéal.

« (Izuku) - Très bien, j'ai votre plan. Il y a deux bâtiments distincts au lycée Yuei : les bâtiments des élèves où sont supposés se dérouler les cours et les bâtiments réservés à la direction ainsi que les professeurs. Durant la pause du déjeuner, les professeurs mangent séparément des élèves dans les bâtiments qui leurs sont attribués.

(Dabi) - Autrement dit, il faudrait que l'on agisse pendant la pause. Qu'est-ce qu'on fait si un élève court jusqu'au bâtiment de la direction et y ramène tous les profs' ?

(Izuku) - Justement... »

Je prends deux livres sur les étagères ornant les murs et les pose sur la table à la verticale puis désigne l'espace entre les deux livres.

« (Izuku) - Imaginez que les livres soient les deux bâtiments. Entre ces deux bâtiments, même en courant, vous n'atteindrez l'autre bâtisse que dans un délais de 2 min.

(Dabi) - Nous aurons donc 2min à compter du début de notre attaque pour agir puis se replier avant que les héros ne rappliquent. C'est possible. »

Shigaraki envoie voler les deux livres et se gratte le cou.

« (Shigaraki) - Nous avons un atout très spécial fils... Un homme capable de créer un portail n'importe où, n'importe quand... »

C'est par ce portail que j'ai été kidnappé lors de ma première rencontre avec eux. Cela améliorait les choses.

« (Toga) - Ça voudrait dire que l'on va devoir encore changer de bâtisse? »

Dabi lui affirme que oui, et elle se roule par terre en se plaignant. Elle a beau être inoffensive, je suis sûr qu'elle est très diabolique.
Je suppose, après la question de Toga, que nous devrons souvent changer de repaire et plus exceptionnellement quand nous attaquerons. Cette idée ne me déplaît pas.

« (Shigaraki) - Dabi, préviens Kurogiri que nous partons demain matin. Toga, n'oublie pas d'obtenir le maximum de personnes. Et toi mon fils... »

Il me regarde attentivement, essayant de trouver une tâche à me confier.

« (Shigaraki) - Repose-toi à l'étage, dans ma chambre, et pense à tes futures actions pour demain. »

Il me confie des clés et rejoins Dabi et Toga. L'avertissement de Dabi me revient en tête : plus Shigaraki m'aime, plus je suis en danger? Je ne voyais toujours pas le sens de sa phrase.
Je sors de la pièce dans laquelle je suis resté enfermé depuis mon arrivée et trouve les escaliers par lesquels je monte.
À l'étage, une porte entièrement délabrée de griffures se présente devant moi. Je me souviens maintenant de la manie de mon père : se griffer frénétiquement le cou quand quelque chose le tracasse. Signe de nervosité.
Dans tous les cas de figure, cette porte appartient sans aucun doute à sa chambre.

J'entre dans celle-ci et, contrairement à mes attentes, se trouve merveilleusement bien rangée. Le lit est fait, le sol nettoyé. Néanmoins, les rideaux et les murs sont recouverts de griffures, comme la porte. Je n'y prête pas plus d'attention et me couche sur le lit. Bien qu'il soit l'après-midi et que le soleil est déjà bien haut dans le ciel, je ne peux plus tenir la fatigue et m'endors.

Un bruit me réveille quelques heures plus tard et en me retournant dans le lit, je tombe nez-à-nez avec Tomura qui a retiré la main qui orne son visage la plupart du temps.
Je n'ai aucune idée de quelle heure il est à cause des fenêtres qui sont barricadées. L'obscurité est omniprésente et je n'arrive pas à distinguer un objet à plus de quelques mètres de moi. À contrecœur, je secoue Shigaraki pour qu'il se réveille.
À mon grand soulagement, celui-ci ne bronche pas et se lève en même temps que moi. Après l'avoir secoué, je pensais me prendre un revers.

« (Shigaraki) - Nous allons bientôt partir, je te laisse réunir tout le monde. J'ai besoin de remettre père... »

Il parle de la main qui est originellement située au beau milieu de son visage. Je pars avant d'assister à une scène que je regretterais d'avoir vue et pars dans les autres chambres de l'étage.
La première est celle de Toga. Je l'ouvre violemment et lui préviens qu'on va partir. Elle me crie après, mais je pars déjà.
Ensuite, la seconde porte est à Dabi. Même scénario, cependant, celui-ci brûle la porte en espérant pouvoir me l'éjecter dessus.
Une fois tout le monde prêt et paré, nous sortons du repaire.
Onze heure.

À quelques mètres du lycée, Kurogiri créée grâce à son alter, un portail nous reliant jusqu'à l'intérieur de l'école.
Tomura me prends par la taille et saute à l'intérieur suivi de près par Dabi et Toga. Je remarque que mon père ne touche jamais quelque chose avec ses cinq doigts et fais extrêmement attention aux gestes qui l'entourent. Kurogiri regarde attentivement les alentours avant de sauter lui aussi.
Le portail nous envoie dans le hall d'entrée du bâtiment des élèves. Tout le monde devrait être à la cafétéria qui se trouve au fond de ce même bâtiment.

« (Shigaraki) - Passez à l'assault. Nous avons 2 minutes. Si les choses tournent mal, Kurogiri se chargera de nous envoyer un Nomu. »

Dabi active son alter et se multiplie en plusieurs fois. J'ignorais qu'il avait cette capacité. Ses clones se dirigent dans de multiples directions et Toga s'élance derrière l'un d'eux, son couteau droit devant elle.
Shigaraki me pousse en avant.

« (Shigaraki) - Montre-moi de quoi tu es capable, "All Might Bis". »

Ce surnom eut le don de faire monter une rage enfouie a l'intérieur de moi et, avec une voix calme et sinistre, je murmure :

« (Izuku) - Puissance maximale... »

Je serre mon poing et le retire en arrière pour ensuite l'enfoncer dans le sol.

« (Izuku) - SMASH!! »

Le bâtiment commence à s'effondrer, provoquant la panique chez les élèves. Mon bras ne s'est pas brisé, il est en parfait état.
Alors que les murs tombent un à un, je rigole de plus en plus fort, comprenant enfin la puissance enfouie au fond de moi.

Shigaraki m'entraîne de force en dehors pour éviter le dévoilement de pierres. Une dizaine d'élèves sortent des ruines, leur incompréhension au maximum. Soudainement, une série d'explosions se fait entendre ainsi que des injures. L'homme que j'attendais, Katsuki.
Dabi et Toga arrivent à leurs tours.

« (Toga) - J'ai réussi à slurper tellement de sang!~

(Dabi) - Les autres élèves sont coincés avec mes clones, Izuku, bien joué. »

Il pose sa main sur mon l'épaule.

« (Dabi) - Tes preuves sont suffisantes. Partons. »

Kurogiri active de nouveau son alter et active son portail, cette fois-ci relié au repaire.
Mais je ne veux pas partir, une tête blonde court devant nous, préparant ses explosions dans chacune de ses mains. Je veux le rencontrer.

« (Shigaraki) - Mais quelque chose semble intéresser mon fils... Laissons-le. »

Tomura, placé derrière moi, entoure mon torse de ses bras et regarde la silhouette de Bakugou arriver droit devant nous.

« (Shigaraki) - Dabi.

(Dabi) - Compris. »

Alors qu'il saute pour nous assener de son alter, Dabi le repousse à l'aide de ses flammes bleues. Katsuki tombe dos à terre, insultant celui qui l'avait rejeté.
Il se relève, et son regard change instantanément.

« (Katsuki) - Deku...? »

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