Je pousse doucement la porte de ma maison en espérant ne pas voir débouler ma mère, folle d'inquiétude. Mais encore une fois, la chance n'est pas au rendez-vous et ma mère me saute au cou me demandant comment s'est passé mon tout premier jour à l'école.
J'aime énormément ma mère, elle est un ange qui a toujours veillé à mon bien-être. Mais aujourd'hui, je ne suis pas de cœur à partager mes ressentis avec elle.

« (Izuku) - Oui, ça s'est très bien passé maman...

(Inko) - Tu n'as pas l'air en pleine forme... Quelque chose serait arrivé? Tu sais que tu peux tout me dire Izuku! »

Je lui souris et retire mes chaussures.

« (Izuku) - Maman, tu t'inquiètes trop. Ne penses-tu pas que la journée d'un apprenti-héros est fatiguante ? »

Elle me sourit à son tour, apparemment rassurée.

« (Inko) - Tu as raison. Ton bain est prêt, sens-toi libre d'y aller quand tu veux. »

Je la dépasse et rentre dans ma chambre où je m'écroule sur mon lit après m'être assuré d'avoir bien fermé la porte.
Alors même avec tous les efforts que j'avais mis pour essayer de devenir l'ami de Katsuki, cela aurait été une perte de temps totale. Je me mords la lèvre inférieure en retenant mes larmes, prêtes à couler.
Nous sommes amis d'enfances, je le connais depuis la maternelle et il a toujours été le type de gamin crâneur et tête brûlé à foncer tête la première dans le danger. Mais en y repensant plus attentivement... J'étais toujours derrière à essayer de le rattraper.
Et quand celui-ci obtient enfin son alter, les choses ont empiré. Katsuki s'en prenait à tout le monde et je ne fus pas le dernier. Je pense même que j'étais son jouet préféré.
Par ailleurs, je l'appelais toujours « Kacchan ». Je me lève de mon lit et ouvre un vieux livre datant de l'année dernière. À l'intérieur, se trouve une photo de classe avec Katsuki.
Ma main attrape un stylo sur mon bureau et gribouille le visage de cette tête blonde. Puis, cette même photo fut jetée dans ma poubelle.
Je ne voulais plus rien entendre de lui.
J'étais simplement détruit de voir une réalité dont je m'étais simplement voilé la face jusqu'à maintenant.

Après une nuit de sommeil mouvementée et un départ de ma maison agité à cause du retard que j'avais pris, j'arrive enfin devant les portes de mon école, essoufflé.
Ochako et iida m'attendent en me saluant vivement.
Après tout, il faut que je mette mes problèmes personnels de côté et que je continue d'avancer. J'ai des amis et une nouvelle vie qui commence. Et puis All Might compte aussi sur moi, je ne peux décevoir personne.
Je cours vers eux:

« (Izuku) - Bonjour les amis!

(Iida) - Bon matin Izuku! Qu'est-il arrivé à ta tête? Tu as des cernes immondes! »

Ochako lui donne un coup de coude.

« (Ochako) - On ne parle pas comme ça de l'apparence des autres ! »

Après avoir bien rigoler pendant quelques minutes, nous montons dans notre salle de classe et débutons les cours normaux. Cette fois-ci, je me suis placé à côté de mes amis, de sorte à ce que Katsuki ne soit pas capable d'interagir avec moi.
Durant les quatre heures de leçons qui ont suivit cette matinée, j'ai remarqué un regard insistant de la part de Shouto à mon égard. Quelque peu déconcerté, quand la sonnerie de midi sonne enfin, je m'avance vers cette tête aux cheveux mi-blancs, mi-rouges et le prie de vouloir m'accompagner.
Il accepte, et me suit jusqu'aux couloirs du hall d'entrée où personne ne circule à ce moment là de la journée.

« (Izuku) - Pour hier... Je m'excuse simplement. Tu n'aurais pas dû voir cela, et je te demanderais de ne pas le répéter autant pour moi que pour Katsuki. »

Il me dévisage longuement puis se résout à me répondre:

« (Shouto) - Hier? Je rentrais de la supérette du coin et je n'ai jamais rien vu. Je ne sais pas de quoi tu me parles. »

Je lui souris. Alors il n'allait rien dire au final. Il se retourne et part en direction de la cafétéria où je me rends également. Je marche derrière lui, en l'étudiant attentivement.
Il a une forte carrure ainsi qu'un caractère froid et m'a l'air de parfaitement analyser toutes les situations qu'il croise.
Mais alors que j'étais scotché dans mes pensées, Todoroki s'arrêta, me laissant avancer et de fait, lui rentrer dedans. Il ne bronche pas, et je me reprends immédiatement.

En face de nous, Katsuki nous observe avec une expression mécontente. Il crache, me rentre dans l'épaule et continue sa route comme si de rien n'était. Shouto l'a vu, je me sens humilié.

« (Shouto) - Pourquoi ne lui rendrais-tu pas la monnaie de sa pièce? Je ne sais pas ce qui s'est passé entre vous dans le passé, mais ça a l'air très profond. Tu devrais peut-être essayer de te mesurer à lui pour une fois. Ce n'est pas le genre de personne à se préparer aux revers des gens.

(Izuku) - J'y... j'y réfléchirais... »

Cela fait la deuxième fois que Todoroki me prévient à propos de Katsuki. Venant d'une personne neutre, ça doit être un avis neutre aussi n'est-ce pas?
Je soupire ouvertement et dépasse Shouto en me rendant à la cafétéria pour m'acheter à manger. À l'intérieur de la file d'attente, Eijiro me salue de grands mouvements de bras et me propose de le rejoindre.

« (Eijiro) - Ahh, une bonne concoction après une dure matinée ne peut me rendre plus heureux !

(Izuku) - La nourriture ici n'est pas mauvaise d'après ce que j'ai pu entendre...

(Eijiro) - Pas mauvaise? Elle est délicieuse oui! Je n'en attendais pas moins de cette école ! C'est de loin la meilleure ! »

Cette boule d'énergie me surprend. Comment peut-on être de si bonne humeur tous les jours? Néanmoins, il a un effet apaisant. Discuter avec lui est chaleureusement accepté pour mon pauvre cœur.

Dès nos commandes réceptionnées, Eijiro pris une table et s'y installe, je le suis et m'y installe à mon tour. Puis il me raconte ses rêves et ambition, comment il est arrivé à Yuei, son alter et bien d'autres choses encore.

« (Eijiro) - Et que penses-tu du grand concours de Yuei qui va avoir lieu dans peu de temps? Tu t'es préparé ? Parce que moi, je m'entraîne à n'en plus avoir la force!

(Izuku) - Un concours?

(Eijiro) - T'es sûr que t'écoutes en cours quand les professeurs parlent? Le grand concours de Yuei idiot! Où on peut espérer avoir la chance de nous faire repérer par des héros professionnels!

(Izuku) - Oh, je vois... Non je ne me suis pas encore préparé... »

Il soupire d'incompréhension puis remarque quelque chose au loin, soutirant son intention.

« (Eijiro) - Hey!!! Kacchan ! Ramène-toi avec nous! »

Je déglutis. Étaient-t-ils amis? Je dois inventer une excuse pour partir d'ici, je ne veux pas me retrouver à la même table que lui. Et puis pourquoi l'appelait-il « Kacchan »?

« (Katsuki) - Plutôt mourir! Va te faire voir connard! »

Soudain, il me remarque, mais pour une réaction que moi-même je ne compris pas, il vient s'asseoir avec nous, à la même table en nous souhaitant bon appétit.

« (Eijiro) - Alors ça pour une surprise! Je n'aurais vraiment pas du tout pensé que tu viendrais nous voir!

(Katsuki) - Mets la en veilleuse et laisse moi finir mon plat.

(Eijiro) - J'espère que tu t'es préparé pour le tournoi de Yuei la semaine prochaine parce que moi, je vais te mettre une raclée magistrale! »

Katsuki pose ses baguettes et le regarde avec un regard provocateur:

« (Katsuki) - Tu ne serais même pas capable d'encaisser une de mes explosions et tu te portes déjà en vainqueur? Laisse-moi rire. JE te battrais. »

Ses deux-là continuent de se défier pendant toute la durée de la pause. À la sonnerie, je pars dans la salle de classe et ainsi, s'ensuivit une période d'entraînement comme tous les prochains après-midi de la semaine.
La semaine se déroula sous un bon nombre d'actions répétées de jour en jour, toutes les mêmes, jusqu'au fameux jour du tournoi.

Ce jour-ci, les épreuves s'enchaînaient une à une, et lors du grand tournoi, l'épreuve finale, ma fameuse chance me fit tomber contre Shouto.
Ce fut un combat nécessaire pour Shouto, qui a enfin pu se libérer de l'emprise qu'il s'était infligé et une expérience aimable pour moi car je venais de me faire un nouvel ami. Todoroki avait du subir de nombreuses souffrances dans son passé, je le sentais.
Je fus éliminé, mes os brisés. Katsuki a fini premier, comme il l'avait juré à Eijiro quelques jours plus tôt. Je n'arrivais toujours pas à maîtriser mon alter, malgré les conseils d'All Might. Si je continuais, mes ligaments croisés pourront céder, et à ce moment-là, je me retrouverais dans l'incapacité de réaliser mon rêve : devenir un héros.

Les rayons de soleils me lèvent de mon lit. Nous sommes quatre jours après le tournoi, et je prends quelques jours de repos. Un bras dans le plâtre, je me lève et retrouve ma mère préparant le petit-déjeuner dans la cuisine.

« (Inko) - Izuku, bon matin! Comment vas-tu aujourd'hui ?

(Izuku) - Bien, merci... »

Je m'installe à table et ma mère me sert quelques œufs brouillés qu'elle vient de préparer.

« (Inko) - Dis moi, un jeune homme est arrivé ce matin et m'a demandé où tu étais.

(Izuku) - Un jeune homme?

(Inko) - Je dirais qu'il avait ton âge, juste un peu plus grand... Ah! Et il m'a donné ce papier avec son numéro inscrit à l'intérieur pour que tu puisses le joindre. »

Je prends le papier et le déplie. Un numéro inconnu est écrit à l'intérieur, je sors mon téléphone et le compose :

« - .... Allô?

(Izuku) - Iida..?

(Iida) - Oh! Izuku! Quel soulagement! Comment vas-tu?

(Izuku) - Beaucoup mieux merci... Je comptais revenir à Yuei demain. Je suis quasiment totalement rétabli.

(Iida) - C'est bon à entendre. Dis moi, je voulais entendre de tes nouvelles. Je te verrais demain, au revoir! »

Et il raccroche. Iida est définitivement trop gentil...
Maintenant que j'y pense, il faudrait que je fasses un peu de shopping de sorte à me refaire une nouvelle garde-robe. Avec la masse musculaire que j'ai gagné, j'ai du éliminer les 3/4 de mes vêtements. Je m'habille en vitesse, et préviens ma mère que je reviens très vite.

L'air chaud de dehors me remet les nerfs à vif et je suis de nouveau déterminé. L'histoire avec Katsuki n'est cependant pas oubliée. J'y pense tous les jours et j'ai depuis, du mal à dormir.
Je m'en remets la faute, comme je l'ai toujours fait et c'est honnêtement dur à tenir.
Il ne me déteste pas, il me hait. Alors que moi... Je l'ai toujours adoré.

Arrivé dans le centre commercial, mes sens se perdent. Je n'ai jamais été mis dans une foule pareille ! Il faut se frayer un chemin entre les gens et passer rapidement. Quels efforts effroyables seulement pour atteindre un magasin!
J'en ressort néanmoins avec de nombreux achats et heureux. Mais tout à coup, un bras s'accroche autour de ma taille et une main se pose sur ma bouche, m'empêchant d'émettre un son. « Ça »m'emmène dans une ruelle sombre, en dehors du centre commercial.

Dès qu'il me pose enfin et que je m'apprête à crier, la vue d'un homme inquiétant s'oppose à mes actions. Une peau aussi pâle que de la neige et des yeux terrifiants.
Il me regarde de haut, souriant malicieusement.

« (Tomura Shigaraki) - Tu es le gamin sous l'aile d'All Might n'est-ce pas? »

Une seule question, et je comprends où il veut en venir. Cet homme est le total opposé des héros, ceux que les justiciers craignent le plus : les vilains. Et celui-là n'a pas l'air d'être inoffensif.

« (Izuku) - Je ne vois pas de quoi tu parl-»

Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase qu'il me plie d'un seul coup de pied en plein ventre. Je crache et tousse. Cet homme n'est pas seulement effrayant, il a également une force incroyable!
Il se gratte le cou nerveusement puis engage de nouveau la conversation:

« (Shigaraki) - Ne me fait pas attendre... Je n'aime pas m'occuper de gamins comme toi. »

Il me prend une poignée de mes cheveux et me lève à la hauteur de sa tête.

« (Shigaraki) - Es-tu le gamin chéri par All Might ? »

Je lui crache à la figure, et il m'envoie m'écraser contre le mur, tête la première.

« (Shigaraki) - Quelles mauvaises manières. Si tu ne veux pas me répondre, alors je vais t'y forcer. »

Sonné par le choc, ma tête ensanglantée ne répond plus de mes actions. Ce vilain me porte sur son dos tandis que je tombais inconscient.

« - J'espère que tu seras honnête, « Midoriya Izuku. »